jeudi 12 juillet 2012

Birth Marked T2 - Bannie de Caragh M.O'Brien

Année d'édition: 2011
Editions : Mango

Nombre de pages : ?


Quatrième de couverture :

Gaia a quitté l’Enclave, fuyant ses lois injustes et sa répression cruelle, pour partir à la recherche de sa grand-mère dans la Forêt Morte. Mais la société qu’elle y découvre est bien loin de l’utopie à laquelle elle s’attendait. Les femmes y dictent leur loi, en particulier Olivia, la Matriarche, et toutes les relations y sont régies par des règles strictes. À peine la jeune fille est-elle arrivée qu’on lui enlève Maya, sa petite soeur et désormais unique famille. Gaia devra une nouvelle fois puiser au plus profond d’elle-même pour renverser la hiérarchie et briser les interdits..
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Le moins qu’on puisse dire, c’est que par rapport au premier tome, ce second ne démérite absolument pas, bien au contraire. Dès les premières pages, on retrouve l’ambiance de l’histoire et l’on s’attache aux pas de Gaïa, une héroïne forte mais aussi suffisamment mature pour se remettre en question, et à plusieurs reprises.

Après l’Enclave, nous découvrons donc la Forêt Morte, ou Zile, comme l’appellent ses habitants. D’emblée, on comprend que si cette société est différente, avec un fonctionnement très bien imaginé que l’on a plaisir à découvrir, elle n’est cependant pas meilleure que l’Enclave. Comme cette dernière, Zile est d’abord composée de personnes qui se sont organisées au mieux pour survivre ; obligées de faire face à leurs propres difficultés, elles y apportent leurs solutions personnelles, qui fonctionnent plus ou moins. Si l’éthique n’est pas forcément respectée dans leurs règles, c’est d’abord parce qu’il n’y a pas vraiment d’autre solution, et qu’elles ne peuvent se permettre le moindre manquement. Alors que Gaïa fait de son mieux pour s’adapter à ces nouvelles lois, ne se rend pas compte spontanément, du fait de son nouveau statut, du point auquel cette société peut être comparable à l’Enclave. Le découvrir sera un passage très émouvant.


Le premier tome contenait des pistes de réflexion indéniables, celui-ci en amène d’autres. Gaïa va devoir affronter la question de l’avortement, mais aussi s’interroger sur le point jusqu’où il lui est possible de lutter pour ses convictions. Savoir renoncer à sa fierté pour faire des compromis, mais non sans avoir beaucoup combattu, c’est aussi un des points forts qui la rendent crédible et attachante. De même, comme elle est attentive aux avis émis par son entourage, quelle que soit la virulence avec laquelle ils ont pu être émis, elle sait ouvrir les yeux sur d’autres éclairages auxquels elle avait pu ne pas prendre garde auparavant.


Qui dit nouveau lieu dit aussi nouveaux protagonistes. On fait connaissance des habitants de Zile, lesquels vont complexifier le réseau relationnel de Gaïa en nouant des liens avec elle. Gaïa va notamment se retrouver aux prises avec plusieurs soupirants, générant d’autres tensions dans son histoire avec Léon. Ces histoires de cœur n’ont pourtant absolument rien de niais, car elles sont pleinement justifiées par l’organisation interne de Zile, qui fait des femmes des êtres convoités par les hommes car représentant leur seule chance d’accéder à un statut social. Il est d’ailleurs parfois presque difficile de savoir à quel point ces derniers sont réellement sincères dans leurs sentiments, car même si la narration s’avère suffisamment convaincante, et même s’il n’y a pas à douter qu’eux-mêmes y croient à fond, on peut néanmoins pas s’empêcher de penser qu’ils sont peut-être eux-mêmes trompés par le contexte.


J’ai beaucoup apprécié le déroulement de l’intrigue. Le rythme est excellent et rend l’histoire passionnante de bout en bout. Seule la découverte du secret de la grand-mère de Gaïa, l’ancienne matriarche, m’a paru manquer un peu d’originalité (un léger aspect répétitif par rapport au tome précédent, mais aussi assez classique dans l’ensemble, ceci dit on peut relever que cela se retrouvait déjà dans le premier tome). Par contre, le mystère entourant la naissance des hommes m’a paru très intéressant. Tout comme pour le premier tome, l’explication s’ancre dans la génétique, s’entourant ainsi d’une certaine plausibilité, tout en conservant une grande clarté dans les explications.


Le final m’a paru très impressionnant, aussi bien au niveau des événements qu’à ce qu’il annonce pour la suite. Je me demande si Gaïa parviendra à réussir à l’Enclave ce qu’elle réussit à Zile. Cette question m’intrigue tant que je j’aurai beaucoup de plaisir à découvrir le troisième tome, dont j’attends impatiemment la sortie.
 
Chronique de Sherryn

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