lundi 30 mars 2015

Les Sept Merveilles, Tome 3 : le royaume des ombres de Peter Lerangis

Année d'édition : 2015
Edition : Pocket jeunesse
Nombre de pages : 320
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
UN GARÇON Jack MacKinley, un garçon ordinaire, a un problème extraordinaire : dans six mois, il va mourir. UNE MISSION Il apprend, comme trois ados de son âge, qu'il est porteur d'un gène hérité d'une civilisation perdue... Leur mission : sauver le monde, s'ils veulent sauver leur peau. SEPT MERVEILLES Abandonnés par Marco qui les a trahis, Jack, Amy et Chris doivent trouver le troisième Loculus, caché dans le Mausolée d'Harlicarnasse...
 
 
 
 
 
 
Une nouvelle aventure épique pour nos trois jeunes héros qui les mène cette fois – ci au cœur du Mausolée d’Halicarnasse et de ses Ombres inquiétantes !

Jack et ses deux amis ; Amy et Chris, sont de nouveau sur les traces des Massa dans les pyramides égyptiennes mais lorsqu’il s’y présente ; plus aucunes traces d’eux mais une bombe explose et manque de les tuer. Au retour sur l’Île du Karai Institute, c’est la catastrophe ; les bâtiments sont en feu, des hommes courent dans tous les sens, et parmi eux, ils reconnaissent les Massas. Ces derniers ont attaqué l’île et entendent bien l’occuper. Il ne reste plus à nos héros qu’à s’enfuir et se tourner vers la seule personne qui leur paraît digne de confiance. Une nouvelle quête s’annonce pour obtenir le troisième loculus qui présente un pouvoir qui pourrait bien leur être utile alors que le glas de leurs derniers mois à vivre sonne.

Dans ce tome, les héros découvrent le tombeau de Mausole ou le mausolée d’Halicarnasse où Artémise règne en maître sur ses étranges habitants. Le mythe grecque, l’archéologie du site et les énigmes sont encore à l’honneur et rendent le contenu intelligent et culturel. C’est d’ailleurs ce qui fait la qualité de cette série ; parcourir le monde à la découverte de lieux cultes empreints d’histoire mythique. Dans ce tome toutefois, cette partie est un peu moins développé qu’habituellement, le ton s’essouffle un peu et l’on pourra reprocher un certain fouillis dans le rythme de l’intrigue. Cependant, on passe outre et on plonge à nouveau avec aisance dans cette nouvelle aventure.

Ici les personnages gagnent en maturité, les événements et les épreuves étant de plus en plus rudes pour les trois jeunes gens. La trahison de Marco les a profondément meurtris et déstabilisés. Jack et son moral sont mis à l’épreuve par la réapparition de sa mère, qu’il croyait morte, dans le clan ennemi ; est-elle une alliée dans le camp adverse ou une ennemie jouant de ses liens et dont il faut se méfier ? Par ailleurs, la destruction du Karai institute et l’invasion de l’île par les Massas, les laisse seuls face à leur destin et n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers un adulte de confiance qui a les moyens de les aider et qui devrait respecter leur secret. Les héros doivent également faire face à la mort, la mort d’un être cher d’une part, et des morts « zombie » d’autre part. Pour récupérer le troisième loculus, ils devront affronter les Ombres et leur plus grande peur.

Concernant le style de l’auteur, il est toujours aussi agréable à lire ; fluidité de l’écriture et chapitres courts permettent de rapidement tourner les pages et de s’immerger dans notre lecture. Par ailleurs, son développement de fond basé sur les sept Merveilles du Monde rend son récit très attractif et intéressant, les faits réels et historiques s’allient au fantastique, aux créatures tout droit sorties des légendes pour offrir un roman d’aventure plaisant et divertissant. Un nouveau tome dans l’ensemble plus sombre et plus mature où les révélations sont là mais où de nouvelles interrogations trouvent leur place. Encore une fois, la fin repose sur des questionnements qui donnent forcément envie au lecteur d’en savoir davantage et de lire le quatrième tome.

Enfin, un petit mot sur les couvertures de cette série qui sont toujours très agréables à l’œil !

En bref, une série toujours aussi addictive et à l’imaginaire débordant ! Une seule question en refermant ce livre ; quelle suite nous réserve l’auteur ?

Je remercie Louve et les éditions PKJ pour ce partenariat.
 
Chronique de Walkyrie

Sexe, diamants et plus si affinités…de Lauren Weisberger

Année d'édition : 2015
Edition: Pocket
Nombre de pages : 439
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Emmy, Leight et Adriana: trois amies new-yorkaises, belles, sexy et au fait de toutes les tendances, tous les lieux branchés. Lors d'une soirée un peu (trop) arrosée, elles font un pacte qui va bouleverser leur existences respectives: elles ont un an pour changer de vie. Adriana qui collectionnait les amants devra se "caser", Emmy la réservée tâchera de papillonner et Leigh tentera d'améliorer sa vie qui semble déjà parfaite...Relèveront-elles le défi ?
 
 
 
 
 
 Emmy, Leight et Adriana sont amies depuis le lycée. Ces trois new-yorkaises partagent absolument tout, de leur peine comme de leur bonheur. Lorsqu'Emmy découvre que son petit ami la quitte pour une fille plus jeune avec qui il envisage le mariage et les enfants, elle est effondrée. Mais heureusement, elle pourra compter sur la pulpeuse et séduisante Adriana qui utilise les hommes comme des chaussures, en changeant le plus souvent possible et sur Leight qui est davantage du genre à organiser chaque moment de sa journée. Après une soirée arrosée, elles finissent par toutes les trois vouloir adopter un comportement radicalement différent du leur.

Parfois, j'aime changer radicalement de registres pour me détendre. C'est ce que j'attendais de ce roman, mais ce n'est pas ce que j'ai ressenti. J'ai trouvé le roman lent et très long et finalement trop stéréotypé. Les femmes et les hommes y sont tous beaux, tous parfaits, et moi la perfection, cela m'ennuie. Je n'ai pas détesté ma lecture, mais je n'ai pas autant apprécié que je l'aurais cru.

La plume de l'auteur n'a rien d'exceptionnel. C'est très simpliste et basique, il n'y a que dans les dialogues qu'elle s'en sort très bien puisqu'on a certaines répliques bien pensées et bien vénéneuses! Mais dans la narration, c'est assez plat et je n'ai pas eu d'étincelle pour sa plume. Le roman qui fait tout de même 439 pages m'a semblé faire le double tant je me suis ennuyée. C'est dommage parce que ça et là certains passages ont eu le don de me faire sourire.

Adriana a plusieurs reprises a su me séduire. Certes, c'est une femme très belle qui profite de son apparence pour séduire les hommes et elle ne compte pas s'attacher à un seul d'entre eux. Elle tient le rôle de la garce et ce dès le début (surtout quand on découvre comment elle a rencontré ses amis), mais elle évolue réellement puisque ensuite, elle utilise son vécu et ses expériences sentimentales pour donner des conseils aux autres femmes via des chroniques qu'elle rédige et qui finissent par rencontrer le succès attendu. D'ailleurs, c'est très amusant de se dire qu'avant la fin de l'année elle doit avoir trouvé l'homme de sa vie !

Leigh est celle qui a le moins de saveur. Elle cherche à garder le contrôle sur absolument tout et ne voit rien à changer à sa vie qu'elle considère comme parfaite. Mais peu à peu j'ai trouvé qu'elle était en fait toujours inquiète et peureuse de l'avenir. C'est presque obsessionnel pour elle de tout gérer et de garder le contrôle sur chaque aspect de sa vie. La voir relâcher un peu la bride est sympathique, mais le personnage ne m'a jamais plu.

Enfin on termine avec Emma la plus malheureuse des trois puisqu'elle vient de se faire jeter par son petit ami. Elle le vit très mal puisqu'elle est romantique et croit en l'amour. Sa métamorphose est spectaculaire et je la préfère telle qu'on la découvre à la fin.

En bref, le roman n'est pas mauvais. Il est sympathique, mais j'ai regretté le côté trop prononcé de "sex and the city" une série que je n'ai jamais apprécié, alors forcément j'ai eu quelque peu du mal avec ce roman-ci. Mais il fera passer un bon moment de lecture à tous les lecteurs amateurs de chick-lit.
 
Chronique de Louve

L'histoire épatante de M.Fikry de Gabrielle Zevin

Année d'édition : 2015 (avril)
Edition : fleuve edition
Nombre de pages : 246
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
A.J. Fikry est libraire sur une petite île du Massachusetts, Alice Island. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il traverse une mauvaise passe. Il a perdu sa femme dans un terrible accident de la route; son commerce La Librairie de l’île enregistre ses pires résultats depuis sa création et il vient de se faire dérober une édition originale des poèmes d’Edgar Allan Poe. A.J. s’isole au milieu des épreuves et programmes de publication qu’il n’ouvre même plus, et cède aux sirènes de l’alcool, à leur promesse de repos et d’oubli. Jusqu’au soir où il découvre un couffin dans sa librairie. Un bébé que sa mère a abandonné là avec un mot : « Je tiens à ce qu’elle grandisse entourée de livres et de gens pour lesquels la lecture compte. » Investi de cette mission, A.J. entrevoit la possibilité d’un nouveau bonheur. Il se rapproche de la population de l’île, réserve un accueil plus chaleureux à une charmante représentante de chez Knightley, et retrouve la flamme qui l’a toujours animé pour les livres. Car la vie vaut bien qu’on s’accorde une seconde chance…


Quand Louve a proposé ce roman en partenariat, je n'ai aucunement hésité à donner mon nom pour le découvrir. La couverture m'a séduite dès que j'ai posé mes yeux sur cette dernière. Le fond blanc avec des bateaux en papier ainsi que quelques touches de couleurs vives m'ont juste conquise. C'est une lecture en avant-première, car ce dernier sortira en librairie début avril 2015. Alors, imaginez mon bonheur lorsque je l'ai découvert dans ma boîte aux lettres.

Pour être honnête, je me demandais vraiment où l'auteure nous amenait avec ce livre. Le début du roman était vraiment étrange... Au point que je n'étais plus certaine de vouloir le découvrir. À plusieurs reprises, j'ai failli refermer ce dernier, mais comme je suis persévérante et que je déteste qu'un roman ait le dessus sur moi, j'ai continué à tourner les pages avec plus ou moins d'intérêt. Au fil des pages, je me suis attachée à ce libraire grincheux et aigri de la vie. Plus je les tournais, plus A.J. me semblait sympathique à sa façon. Il faut dire qu'il n'a pas un parcours facile notre libraire. Ayant perdu sa femme il y a quelques mois, M. Fikry s'est retrouvé seul. Sans ami, sans famille autre que sa belle-sœur, il doit faire tourner sa librairie qui tout comme lui, vit des moments difficiles. Vivant dans une région éloignée, il est plutôt difficile pour les représentants des maisons d'édition de venir régulièrement parler de leurs nouveautés, d'autant plus qu'il refuse la plupart des genres littéraires. Entre la disparition d'un livre très rare qui lui aurait permis de prendre sa retraite, l'arrivée d'une nouvelle représentante qui fait plus ou moins son bonheur, une petite fille laissée à l'entrée de la librairie avec une note, notre grincheux va se laisser attendrir par Maya et l'on découvrira un nouveau A.J. L'amour sera au rendez-vous entre deux personnages complètement à l'opposé l'un de l'autre. Il faut croire que les contraires s'attirent... Rapidement, les événements se dévoileront et viennent directement nous happer en plein coeur! On se laissera attendrir par ce libraire qui a de la misère à exprimer ce qu'il ressent... On voit encore une fois qu'il n'est pas aussi facile pour un homme de se laisser aller à ses émotions. C'est difficile de dire "Je t'aime" ou de démontrer qu'il tient simplement à vous. L'histoire épatante de M. Fikry, c'est une histoire de tendresse, d'amour, de douleurs, d'espoir, de joie, mais aussi de lâcher prise. C'est un roman attendrissant qui nous montre que les hommes ont eux aussi le droit de vivre leurs émotions et qu'ils ne sont pas obligés de paraître toujours forts et rassurants. Ils sont juste humains...

Quelle magnifique découverte viens-je de faire avec ce roman! J'ai été happé par la force de ce dernier, surtout si l'on repense au fait qu'il ne m'accrochait pas plus que ça au début. Il faut avoir un talent pour l'écriture afin d'arriver à changer l'opinion d'un lecteur à un tel point. Chose certaine, Gabrielle Zevin a ce talent! Sa plume est fluide, poétique et très riche. J'ai eu l'impression de me retrouver dans un cocon dès que A.J. a recueilli cette petite à sa porte. Voilà ce que la vie peut amener lorsqu'on s'y attend le moins. Des bouleversements qui changeront la destinée de tous sans qu'on s'y attende. Une nouvelle vie s'offre à nos personnages... J'ai adoré voir évoluer M. Fikry dans cet univers quelque peu dépressif par moment, car on sent que notre héros a perdu espoir et que la vie se résume pour lui à son boulot de libraire et s'enivre d'alcool presque soir après soir. Les personnages sont plus qu'attachants. Que dire de la petite Maya qui est juste une fillette remplie d'espoir et d'amour pour son père ainsi que les livres... Il a transmis sa passion à sa fille adoptive et c'est juste magnifique de voir cette petite évoluer dans un tel univers. Elle est remplie d'une telle sagesse pour son âge!!

Ce roman est juste bouleversant... Captivant, il nous transporte dans une multitude d'émotions, et ce, sans préavis! Gabrielle Zevin fait tourner les mots autour de nous afin de nous enchanter rapidement. Et ça fonctionne!!! Une fois que nous sommes attachés aux personnages très éclectiques, il est presque impossible de déposer ce dernier. On pourrait croire que l'auteure a mis une colle invisible sur la couverture du roman afin que nos mains le tiennent à jamais. Addictif, il ne pourra vous laisser insensible à son charme ainsi que sa douceur... L'histoire épatante de M.Fikry c'est un brin d'amour, de tendre, de vulnérabilité, d'amitié, mais c'est surtout de l'humanité à l'état pur!

Chronique de Froggy

L'Épouvanteur, Tome 11 : Le Pacte de Sliter de Joseph Delaney

Année d'édition : 2015
Edition : bayard
Nombre de pages : 300
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Loin du Comté, à l’extrémité du cercle Arctique, dans la cité des Kobalos, une terrible menace se prépare… Sliter vit sur son propre domaine dans le Nord, où il exploite des humains et s’abreuvent de leur sang. C’est un mage Kobalos, une bête à l’apparence d’un loup qui se déplace sur deux pattes. Le jour où le fermier Rowler meurt, Sliter n’a qu’une envie : dévorer ses trois appétissantes filles. Seulement, il a conclu un marché avec cet homme qu’il se doit d’honorer : en échange de Nessa, la fille aînée qu’il compte vendre comme esclave, il a promis d’épargner les deux plus jeunes et de les conduire chez leur oncle et tante. Les trois soeurs terrifiées n’ont pas d’autre choix que de suivre cette créature assoiffée de sang. Commence alors un long périple dans des conditions extrêmes, sur les terres gelées du Royaume du Nord, où vivent des bêtes démoniaques et sanguinaires...

Mes lectures de l'épouvanteur se suivent mais ne se ressemblent pas. A chaque fois l'ambiance obscure est différente, plus sombre et dangereuse. J'adore! Même après 11 tomes je reste séduite comme aux premiers jours par l'univers de Joseph Delaney et ses personnages. Alors un grand merci aux éditions Bayard Jeunesse et au forum Mort-Sure pour ce partenariat qui m'a permis de découvrir le Pacte de Sliter.

Ce nouvel opus dénote un peu des précédents puisque l'intrigue se passe très loin de Chippenden, hors des frontières du Comté, dans un territoire hostile où vivent des créatures que le lecteur n'avait encore jamais rencontré jusque là: les kobalos. Ce peuple aux mœurs sanglantes vivant près du cercle polaire à l'apparence de loups marchant sur deux jambes. Guerriers avides de sang, ils savent manier l'épée aussi bien que la magie. Pour eux, les humains ne sont qu'un moyen de se nourrir et les femmes sont leurs esclaves.

J'étais un peu frustrée au départ de ne pas retrouver Tom, Alice, et John Gregory alors que leur combat contre le Malin devient de plus en plus dangereux, pourtant l'intrigue autour de Sliter m'a rapidement fait oublier mes personnages préférés. J'ai adoré découvrir un nouvel aspect de l'univers de l'épouvanteur et la ténacité du Kobalos qui met un point d'honneur à tenir les termes d'un pacte: accompagner deux fillettes chez leur plus proche parent à la mort de leur père. Bien sur Sliter n'est pas une bonne âme qui agit de la sorte par bonté de cœur, pas du tout! Le Kobalos est celui qui gagne le plus dans cet échange puisqu'il gardera pour lui la fille ainée comme esclave. Jamais il n'aurait conclu ce pacte avec un humain sans obtenir une récompense de taille. Mais si au départ sa promesse lui semble facile à tenir, il se rendra compte que voyager avec des enfants est plus compliqué qu'il n'y parait, d'autant que les fillettes attirent la convoitise de ses pairs.

L'action est très présente dans ce tome, il ne se passe pas un chapitre sans qu'un rebondissement change les plans de Sliter. Son honneur sera mis à rude épreuve, tout comme son courage et ses capacités de guerrier. Découvrir le monde Kobalos au travers des yeux du loup ou ceux de sa petite esclave m'a vraiment passionné. J'espère qu'on retrouvera Sliter dans la suite des aventures de l'apprenti épouvanteur!

Pour autant, ce tome n'est pas totalement hors de propos par rapport à l'histoire principale autour de la destruction du Malin puisqu'un personnage bien connu fait son apparition dans le dernier tiers du roman. Alliés d'un jour et ennemi de demain, la barrière est mince.

Un très bon moment de lecture, mais j'ai quand même hâte de retrouver mes héros et particulièrement Alice <3

Chronique de Yezahel
 

lundi 23 mars 2015

Les cités des anciens intégrale 1 de Robin Hobb

Année d'édition : 2014
Edition : pygmalion
Nombre de pages : 705
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Dans le Désert des Pluies, les serpents géants se sont enfermés dans leurs cocons, sous la supervision de la dragonne Tintaglia, pour en émerger, transformés à leur tour en dragons, et assurer la pérennité de leur race. Mais, trop vieux, trop affaiblis, ils ne donnent que des créatures difformes, inachevées, incapables de survivre seules sans l'aide des humains, qu'ils mettent tant à contribution pour les nourrir que les Marchands du Désert des Pluies décident de s'en débarrasser... Autour d'eux gravitent Thymara, jeune fille aux mains et aux pieds griffus et palmés, que ses parents n'auraient jamais dû laisser vivre ; Mise, prise entre un époux, riche Marchand qui la délaisse et la méprise, et sa passion des dragons ; et Leftrin, capitaine de vivenef à l'honnêteté élastique qui tombe sur une bille de bois-sorcier et choisit de la vendre au plus offrant malgré l'interdiction formelle qui pèse sur ce genre de commerce. A travers des aventures où se côtoient êtres humains et créatures fantastiques, nul écrivain ne maîtrise comme Robin Hobb, aujourd'hui, une palette aussi large et dense d'émotions.

Les dragons ont presque disparus dans le Désert des Pluies, mais Tintaglia donne enfin naissance aux serpents qui deviendront à leur tour de magnifiques dragons. Mais les conditions différentes des dernières fois n'aident pas les serpents et beaucoup périssent. Les moins faibles parviennent à former le cocon qui deviendra leur habitat le temps que la transformation en dragon aboutisse. Hélas, à leur réveil, ils n'ont rien des dragons d'antan, difforme et faibles. Seuls, ils ne survivront pas, aussi les humains sont bien décidés au départ à les aider afin que Tintaglia continue de les protéger. Les jours et mois passent et les habitants du Désert des Pluies ne supportent plus les dragons qu'ils doivent nourrir et qui pour la plupart possèdent un mauvais caractère. Quand en plus Tintaglia ne revient plus ayant trouvé un nouveau dragon avec qui elle aura plus de chance de mettre de beaux dragons au monde, les habitants sont bien décidé à leur demander de partir.

Robin Hobb est un auteur que je ne présenterais plus. A mes yeux, elle fait partie des meilleurs et chaque fois, me plonger dans l'un de ses récits me procurent des tas d'émotions. Cependant, même si les cités des anciens est très bons, je n'ai toutefois pas ressenti les mêmes choses que pour l'assassin royal, le soldat chaman ou encore le fou et l'assassin. Ce ne fut pas un coup de coeur peut-être parce que j'ai eu quelques difficultés avec la personnalité des dragons qui n'ont rien de comparable à ceux que l'on s'imagine. Cependant, les héros proposé dans cet univers sont tous marquant à leur manière et j'ai apprécié le voyage en leur compagnie.

Les dragons finalement ne sont pas ceux auquel on pense lorsqu'on découvre l'assassin royal. Ici ils sont déjà difformes, faibles et très hautains dans leur façon de se comporter avec les humains, ceux-là même qui les nourrissent pour ne pas qu'ils meurent de faim. Alors oui, on est un peu choqué du manque de sympathie de leur part devant les efforts fait par les humains, même si forcément on comprend aussi pourquoi ils leur en veulent. Sintara est d'ailleurs la dragonne qui se démarque le plus des autres. D'apparence, elle est pourtant tout aussi frêle que ses congénères, mais elle a une certaine prestance dans sa façon d'être et elle reste persuadée d'être une future reine. J'ai aimé la détester pour son caractère buté et autoritaire, une reine qui aura du caractère dès lors qu'elle parviendra enfin à s'envoler. Mais j'ai dans l'idée que plus tard, nos dragons vont changer avec certains humains voués à les accompagner pour trouver leur terre sacré, la capitale de la cité des anciens.

J'ai quand même été bien séduite par l'idée de ces anciens et dragons qu'on découvre déjà dans une saga précédente et l'auteur a su utiliser cet univers d'excellente manière en y ajoutant des personnages atypiques et que j'ai adoré. Alise par exemple m'a conquise. Cette fille de marchande complètement obsédé par les dragons et les anciens va accepter un mariage sans amour, juste pour avoir la paix et pouvoir profiter de la richesse de son époux afin d'acheter tous les documents en lien avec ces créatures qu'elle adore. Même si elle espérait que son mariage prenne une autre tournure, surtout face à un Hest qui se comporte comme une brute et un goujat, Alise va toujours garder la tête haute et ses rêves. Jusqu'à ce jour où, n'en pouvant plus de voir son mari agir de la sorte, elle va exiger qu'il accepte de la laisser se rendre dans le désert des pluies afin qu'elle découvre les dragons. Hest est contre, mais devant la jeune femme et surtout face à leur contrat de mariage où il est stipulé qu'il l'y autorisera, il acceptera et la laissera donc se rendre loin en compagnie de Sédric, meilleur ami de Hest et proche d'Alise depuis son enfance. (c'est d'ailleurs un peu de sa faute à lui si Alise est malheureuse avec hest). Alise évolue réellement au fur et à mesure qu'elle réalise son rêve et on n'attend qu'une seule chose d'elle : qu'elle s'épanouisse en tant que femme.

Thymara est un autre personnage que j'ai adoré. Cette enfant vouée à la mort dès sa naissance de par sa différence physique avec les autres habitants du déserts. Pourvue de griffes, la jeune fille n'aura jamais le droit de se marier, son père aurait d'ailleurs dû la tuer à la naissance, mais il n'en avait pas le coeur et j'ai adoré la relation entre eux jusqu'à ce qu'elle décide d'accepter une offre d'emploi qui sera la seule pour laquelle elle peut envisager de se positionner : accompagner les dragons pour leur retrouver un meilleur endroit où vivre. La jeune fille est vive, douce, douée et c'est un plaisir de la suivre et de découvrir à quel point c'est inespéré pour elle de pouvoir enfin se montrer utile à la société qui l'a toujours mise de côté. J'ai aussi beaucoup aimé Tatou, un esclave qui s'est très vite lié d'amitié avec elle et ensemble ils vont entreprendre un long périple pour tenter de découvrir la capitale kelsingra, une ancienne cité des anciens.

En bref, je ne vais pas revenir sur chacun des personnages, ils sont bien trop nombreux, mais je peux dire que la qualité de cette nouvelle série est bien là et qu'on prend plaisir à suivre nos dragons et les humains qui, sans ayant de lien apparent au départ, finissent par se réunir dans un même but. Une saga à suivre et que j'ai beaucoup aimé malgré une petite lenteur visible sur certains passages. 

Chronique de Louve

Ecrit en lettres de sang de Sharon Bolton

Année d'édition : 2015
Edition : pocket
Nombre de pages : 564
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
À Londres, soir du 31 août. En regagnant sa voiture, la jeune policière Lacey Flint découvre une femme lacérée de coups de couteau, qui finira par mourir dans ses bras. Quelques heures plus tard, une journaliste reçoit une étrange lettre anonyme rappelant celles qu'envoyait Jack l'Éventreur aux journaux...
Lorsqu'un deuxième meurtre a lieu, les ressemblances ne font plus aucun doute pour Lacey : l'assassin utilise le même mode opératoire et frappe les même jours de l'année que son maître à penser. Mais pourquoi s'acharner sur des mères au foyer sans lien entre elles ?
Tandis que l'enquête avance, des pans du passé de Lacey refont surface et semblent la relier au tueur. Cela n'échappe pas au commandant Joesbury, qui exaspère la jeune femme au plus haut point, l'attire, et la soupçonne aussi...

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Pocket et le forum Mort Sure pour ce partenariat mais aussi pour cet excellent thriller !

J'adore les thrillers vraiment, ça ne doit pas trop se voir dans ce blog parce que mes lectures sont par périodes, j'ai dévoré des tonnes de romans policier et de thriller, mais je ne sais pas trop quand, j'ai effectué un virage à 180° où j'ai plongé dans le tout le reste. Donc c'est avec plaisir que j'ai retrouvé ce vieil ami qui me faisait passer des nuits blanches !
Et ici c'est bel et bien le cas, cette histoire va vous prendre au tripes, elle va vous faire frissonner, au point de vous retourner toutes les trois minutes si vous croisez une ruelle sombre !

En plus, ici on retrouve une figure emblématique des tueurs en série, un mystère qui restera insoluble jusqu'à la nuit des temps : Jack l'Eventreur. Je ne dirais pas que je suis une grande fan, je n'en connais pas assez pour ça mais disons que le livre me semble très bien documenté, passe par plusieurs des théories qui ont été abordé au cours des années sur son identité et nous nous laissons prendre au jeu ! C'est un mystère que je trouve absolument passionnant et ici Sharon Bolton réussit à entremêlé son enquête, à savoir un tueur qui imite absolument en tout point Jack l'Eventreur avec le mystère sur l'identité de celui-ci sans que tout devienne trop lourd, c'est vraiment un coup de maître qu'elle réussit, c'est un peu comme ci on chassait deux gibiers en espérant que comprendre l'un nous permettra d'arrêter l'autre !
C'est une des grandes forces de ce roman, le tueur est vraiment très "imaginatif" et je vous promet que vous devrez avoir le coeur bien accroché pour survivre aux descriptions des cadavres qu'il laisse derrière lui !

L'autre force est dans le rythme de ce livre, tout s'enchaîne très vite, on est happé par l'action en à peine quelques pages. C'est un véritable page-turner ! Le fait que les chapitres soient très court au début du roman joue beaucoup, ils ne font jamais plus de 6 pages donc on se laisse vite entraîner et lorsqu'on est en plein coeur du roman, les chapitres s'allonge mais notre besoin d'en savoir plus, nous fait aller tout aussi vite qu'au début ! Je dirais que Bolton a réussi à conclure chacun de ses chapitres par un paragraphe ou une ligne seulement qui nous oblige à lire la suite, une sorte de "cliffhanger" continuel !
C'est une enquête vraiment passionnante, on suit de nombreux chemins sûr de ce que l'on pense et pourtant l'auteur réussit à nous faire douter de nous même et à nous emmener sur de fausses pistes ! Alors faites bien attention à vous et ne vous perdez pas en route !

Cependant, il y a une chose que je n'ai pas vraiment apprécié dans ce roman qui fait qu'il n'a pas été un coup de coeur : La protagoniste, Lacey Flint. Il y a quelque chose qui me gêne avec elle, je n'ai pas su l'identifier tout au début du roman, c'était simplement une impression, et puis plus les pages ont passées plus j'ai pu comprendre : Il y a trop de mystère autour de cette dernière, l'auteur a voulu en faire trop à mon avis. En effet, même si on ne suit qu'elle, il y a certains passages qu'on ne connaît pas, on va découvrir au détour d'un dialogue qu'elle n'est pas allée travailler ce matin là, alors que nous ne savons absolument pas ce qu'elle faisait. Il y a aussi beaucoup de sous entendu sur son passé, qu'on peut comprendre ou non, qui peuvent avoir plusieurs sens et au bout d'un moment j'ai trouvé qu'on s'y perdait, j'ai limite arrêté de faire attention à ça et attendu qu'on nous explique, sans chercher plus loin. Je trouve que c'est vraiment dommage.
Un autre point négatif, lié encore à Lacey, une amourette, enfin disons plutôt un jeu du chat et de la souris se déroulera entre elle et un personnage masculin durant ce livre et d'un côté je l'ai trouvé totalement inutile et d'un autre quasiment incompréhensible. Il faut comprendre que Lacey est intelligente et jolie, ainsi qu'une super flic donc je pense qu'il fallait dans cet attirail rajouter le fait que tous les hommes tombent sous son charme.

Pour résumer :
L'histoire est à couper le souffle, je n'ai pas pu m'arrêter de le lire, j'ai vraiment été happé par ce roman, je ne me suis toujours pas remise de la fin que je n'avais quasiment pas vu venir à quelques détails près ! C'est vraiment un excellent thriller mais il est un peu gâché par le personnage principal.

Cependant, j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, donc je pense bien lire "la suite", Sous emprise du même auteur !

Chronique de Ferilou

Dreck Carter tome 1 : Cupidon Mortel de Thomas Andrew

Année d'édition : Février 2015
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 314
Public visé : Adulte 
Quatrième de couverture : J’ai eu beau tourner plusieurs fois la question dans tous les sens, je ne vois pas comment vous l’annoncer donc je ne vais pas y aller par quatre chemins : je suis un fantôme. Oui, c’est cela, un Casper qui hante les rues de New York. Comment en suis-je arrivé là ? Eh bien, si une sombre histoire de meurtres, de sorciers, de vampires et de loups-garous ne vous effraie pas, laissez-moi vous raconter. Tout commence le 14 février. Ironique, non ? Le jour de ma mort. Sérieusement… Qui parle de repos éternel ? Certainement pas moi !
 
 
 
 
 
Drek travaillait au sein de la police. En couple avec la jolie Betty, rien ne le destinait à mourir défenestré par un inconnu après qu'on lui ait tendu un piège. Lui qui travaillait sur d'étranges meurtres où chaque victime se voyait le coeur arraché ne s'attendait pas à mourir le jour de la saint valentin. Si seulement il avait également prévu de se retrouver sous la forme d'un fantôme ! Commence pour lui une vie nouvelle et vaporeuse où il ne cesse de vagabonder espérant trouver enfin la paix. Mais lorsqu'il se rend compte que son meilleur ami peut le voir, Drek va alors comprendre que c'est tout un monde étranger qu'il va découvrir.

Cupidon mortel me faisait très envie non seulement à cause de sa sublime couverture d'Alexandra V.Bach, mais aussi pour son résumé accrocheur. Bonne pioche puisque j'ai passé un moment fantastique échappant de peu au coup de coeur !

On fait très vite la connaissance de Drek, un homme d'une trentaine d'année et qui a beaucoup de répartie. Il est droit, honnête et très charismatique, bref il a peu de défaut si ce n'est cette façon de toujours comparer les événements à des films, séries télé ou romans et ça ça m'a beaucoup fait rire. En fait, je me rend compte que j'ai du mal à le cerner ce fameux Drek parce que dès qu'il devient fantôme, il devient réellement transparent ! Il perd de son charisme pour n'être plus qu'une âme en peine qui s'ennuie et aimerait enfin avoir le repos éternel. Tout ce qu'il garde de son lui vivant, c'est son humour et les nombreuses allusions qu'il fait (Buffy, twilight, Rebecca kean... il possède une énorme connaissance geek). Malgré qu'il soit donc très en retrait du fait de sa nouvelle nature et qu'il ne peut rien toucher, on vit l'histoire à ses côtés afin de découvrir qui est le tueur en série qui sévit et accessoirement pourquoi on l'a tué.

Je regrette que le roman soit si court parce qu'il y avait tellement de possibilité pour cette mise en bouche ! Ce premier opus pose de très bonnes bases où l'humour est présent à chaque page et où l'auteur caricature pas mal les créatures de la nuit très exploités en bit-lit (vampires, loups-garous, fantômes, fae...). C'est donc tout un monde fantastique que l'on découvre et Tony, le meilleur ami de Drek, flic lui aussi, va lui faire découvrir un milieu hostile et surnaturel des plus plaisants. Lisant peu de bit-lit pourtant, j'ai remarqué les allusions à d'autres grands classiques littéraires ou cinématographiques et c'est la plus grande force du roman.

Tony, c'est le séducteur de la série. Aucune femme ne lui résiste, mais heureusement, l'auteur a choisi de ne pas décrire dans les moindres détails les parties de jambe en l'air de notre policier amoureux des femmes. Drek tombe donc sur son ami dans des situations compromettantes et lui reproche simplement de mal choisir ses conquêtes. Par la suite de toute façon, Tony va avouer avoir eu certaines relations pour le moins troublantes pour Drek qui ne comprend pas pourquoi son ami a tant besoin de séduire des jeunes femmes qu'il connaît à peine alors qu'il a déjà semble-t-il trouvé chaussure à son pied.

Les vampires sont un peu exagérés dans cette saga, mais j'ai trouvé ça très amusant de se moquer justement des stéréotypes et d'exploiter cela au maximum. Les vampires ne sont pas sans rappeler ceux dans True Blood où le sexe et le sang font bon ménage. Scarlette est d'ailleurs une vampire très sexy qui ne cache pas apprécier les plaisirs de la chair autant que le sang. Elle m'a beaucoup amusé surtout lorsqu'elle montre à quel point certains événements l'ennuient profondément. Elle se montrera donc assez détachée des événements, ne pensant qu'à son propre plaisir. Au niveau des loups-garous, ils sont aussi très caricaturé. Déjà, l'un d'eux a tout du mec très musclé, très métrosexuel, mais aussi très stupide ! Le chef de meute est un vieux râleur qui n'hésite pas à les propres membres de son clan lorsque quelque chose ne lui convient pas. On a aussi le droit à quelques faes, d'autres fantômes et un vieil homme qui m'a beaucoup fait penser à un farfadet et j'ignore pourquoi, seulement que ce personnage possède une connaissance sur tout quasi millénaire.

Vivre cette intrigue semi policière et semi fantastique via Drek pourra en déstabiliser plus d'un, mais pour ma part si l'on met de côté le début qui est assez "passif", le héros découvrant sa nouvelle nature et les contraintes de vivre comme un fantôme, on a là une enquête intéressante et bien construite même si forcément de nature surnaturelle et ça, on s'en doute dès le départ. Nos héros vont interroger bon nombres de témoins et peu de suspects pour tenter de savoir qui a pris pour mauvaises habitudes d'arracher le coeur des victimes toutes masculines. La fin étonne de bien des manières concernant la révélation du criminel ou encore sur les changements qui sont apportés concernant la nature de Drek, mais là c'est à vous de le découvrir.

Je suis maintenant impatiente de lire le prochain opus parce que tous les ingrédients sont réunis pour une lecture détente, amusante et pleine de rebondissement. Hâte de voir la tournure des événements pour la suite !

Chronique de Louve

Le sang de l'alliance de James Rollins & Rebecca Cantrell

Année d'édition : Mars 2015
Edition : Fleuve édition
Nombre de pages : 580
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :

La montagne tremble. Le sol s'ouvre. Les touristes, venus en Israël contempler les ruines de la forteresse de Massada, succombent aux émanations toxiques. Seul Tommy, atteint d'un cancer incurable, en réchappe, miraculeusement guéri.
Convoquée par l'armée, l'archéologue Erin Granger doit superviser l'exploration des crevasses aux côtés du sergent Stone et d'un étrange prêtre, Rhun Korza. Ils découvrent un sarcophage ouvert et une fillette crucifiée par des carreaux d'arbalète. Mais le livre que Rhun espérait trouver à disparu.
Et il n'est pas le seul à rechercher l'évangile de Sang, écrit de la main du Christ. Tout porte à croire que le chevalier du Christ, le Guerrier et l'Erudite annoncés par la prophétie sont réunis.


Merci à Louve et le forum Mort Sûre, ainsi qu'aux éditions Fleuve noir pour cette superbe découverte ! J'ai adoré du début à la fin, chaque passage, un vrai coup de coeur !

Au début, j'espérais vraiment que ça allait me plaire juste assez pour pouvoir ingurgiter ces presque 600 pages ^^ Et en fin de compte, je ne les ai pas vu passer !

On est de suite dans l'histoire, on s'attache tellement vite aux personnages qu'on a l'impression de les connaitre depuis longtemps, de les retrouver.
Je ne pourrais pas vous dire pour qui va ma préférence entre Erin l'archéologue, Rhun le prêtre, ou le sergent Stone. Ils ont chacun un petit quelque chose qui nous séduit immédiatement.
Ces trois êtres à la vie totalement opposée, aux croyances et cultures différentes, ont pourtant quelque chose en commun : un passé qui les a marqués à jamais et qui fait d'eux ce qu'ils sont aujourd'hui.
Je ne vous dévoilerais pas par quoi ils sont passés car on découvre au fil de l'intrigue leur vie, et c'est aussi ce qui fait la force de ce récit, le mystère qui plane au-dessus de nos personnages principaux, et la découverte de leur passé. Comment ils en sont arrivés là, et pourquoi ils pensent comme ça.

J'ai adoré Erin et je me suis retrouvée en elle pour plusieurs raisons, la plus importante étant son côté rationnel, son scepticisme et surtout le regard qu'elle porte sur les religions. J'ai aimé l'affrontement entre elle et le prêtre, lui qui a une foi qui va au-delà de la croyance, j'ai aimé les arguments d'Erin. Surtout quand on sait par quoi elle est passée, on comprend d'autant mieux sa façon de penser, et on la trouve encore plus courageuse d'oser affronter le prêtre et sa si grande foi.

Le sergent Stone est le genre de gars avec qui on se sent en sécurité. Il n'a que les côtés positifs d'un militaire, la bravoure, la loyauté, le dévouement à l'humanité. Il se relève toujours, peu importe contre qui ou quoi il doit se battre, peu importe ses blessures. Il est drôle et apporte une fraicheur bienvenue à l'histoire. Il a une façon de protéger Erin qui est touchante et qui donne envie. La romance qui s'installe entre eux apporte un côté encore plus addictif au récit. Car bien sûr, le prêtre n'est pas insensible au charme de la dame, et il plane une sorte de jalousie et de tension tout le long.

Ce prêtre, Rhun, nous apparait au début comme quelqu'un de froid et de distant. Et puis on comprend qui il est (Waouh je n'avais pas vu ça venir !! D'ailleurs le résumé ne dit rien à ce sujet, et même si j'étais plus que surprise, j'ai adoré !!) et d'où il vient, et là, on le voit sous un nouveau jour. Cela nous le rend encore plus attachant, on souffre pour lui. Une chose est sûre, Erin est bien entourée avec ces deux-là, et on prend un vrai plaisir à les suivre.

Le style est fluide et très agréable. Accessible à tous, on n'est pas perdu dans des descriptions sans fin, ou dans des explications interminables. C'est clair et précis, et on ne s'ennuie jamais. Il se passe toujours quelque chose d'intéressant, que ce soit de l'action (ça castagne souvent et ça ne fait pas semblant), des découvertes sur les personnages, de nouveaux éléments pour retrouver ce livre, l'apparition de nouveaux personnages tout aussi intéressants, certains même historiques, il n'y a pas de temps mort.
Les chapitres sont courts et les points de vue changent très souvent, parfois même dans le même chapitre. Et malgré cela, on se sent de suite très proche des personnages. Notre lecture n'est pas alourdie, et on tourne rapidement les pages, tant c'est passionnant et fluide à lire.

L'intrigue mise en place est captivante et nous tient en haleine jusqu'à la dernière page.. C'est l'autre grande force du récit. Les éléments nous sont dévoilés savamment, certains à la toute fin et surprenants.
Avec ce soupçon de Da Vinci Code, mais avec un côté encore plus fantastique, j'ai tout simplement adoré ! Et le pire, c'est qu'on se dit que tout ça peut parfaitement être vrai, ça n'est pas si farfelu que ça, au contraire ! Et on se demande même à un moment, tout comme Erin d'ailleurs, comment se fait-il que personne ne s'en soit rendu compte avant ? Je ne sais plus le nombre de fois où je me suis dit "Mais c'est dingue !".

En bref, des personnages forts et attachants qui forment un trio qu'on ne veut plus quitter, et qu'on suit dans cette histoire qui nous captive jusqu'à la toute dernière page. Il sort aujourd'hui, et je ne peux que vous le conseiller.

Chronique de Michou

Et je danse, aussi de Jean-Luc Mourlevat & Anne-Laure Bondoux

Année d'édition : 2015 (mars)
Edition : fleuve edition
Nombre de pages : 280
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Retiré dans la Drome et esseulé depuis le départ inexpliqué de son épouse, Pierre-Marie reçoit un jour une épaisse enveloppe contenant un manuscrit envoyé par l'une de ses lectrices, Adeline. Sans ouvrir le pli, il lui répond. Une correspondance s’engage, en cette année 2013, qui durera huit mois, de février à octobre. Au fil de leurs échanges, un lien intime s’établit. Ils composent librement, avec leur réalité, leur personnalité, leurs zones d'ombre. Ils s’inventent une vie. Car la leur s’est arrêtée quelques années plus tôt. Pierre-Marie et Adeline ont en effet une histoire en commun, mais qui ne leur appartient pas, et dont Pierre-Marie ne sait rien encore. Le mystère reste prisonnier de l’enveloppe expédiée par Adeline. Plus les lettres se précisent, plus elles effleurent la vérité qui dort dans ces pages… et des personnages depuis longtemps oubliés reprennent vie et entrent dans la danse.

Pierre-Marie est un romancier qui a autrefois connu un énorme succès. Mais depuis quelques années, il n'écrit plus et évite les événements qui le mettent en lumière. Il n'aspire qu'à une certaine tranquilité, tranquilité bouleversé par Adeline, une jeune femme qui se dénigre et qui pourtant va l'intriguer . Qui est-elle vraiment et qu'y a-t-il dans cette grande enveloppe qu'elle lui a fait parvenir ? Certains secrets détruisent, tandis que d'autres libèrent. Lesquels sont-ils ? C'est à Pierre-Marie d'accepter de le découvrir.

Je ne suis pas une grande lectrice de littérature contemporaine. J'ai souvent peur de m'ennuyer ou de découvrir le destin de gens qui me ressemblent trop ou qui sont trop proches de gens que je fréquente. C'est pourquoi je me tourne généralement vers la SFFF, plus attirant en général. Pourtant, je dois bien avouer que le roman Et je danse aussi m'a surprise du début à la fin. Surprise pour l'écriture, enchanteresse de nos héros. Ce Pierre-Marie, un homme devenu plutôt solitaire même s'il a souvent la visite de ses enfants et de ses beaux-enfants. Pourtant Adeline arrive et lui change sa vie, radicalement. Elle possède une façon de parler bien à elle et n'ira jamais par quatre chemins. Elle a un but, c'est certain et nous le cache tout au long de la lecture.

Ces lettres ont toutes quelque chose de touchant. Nos héros se dévoilent, livrent leur plus intimes secrets, leur quotidien et finissent par s'attacher, ne pouvant plus se passer de lire l'autre. C'est une relation au final très intime qui se joue sous nos yeux et je l'ai trouvé douce et belle. Parfois leurs caractères respectifs font qu'ils vont légèrement se chamailler mais pour toujours se réconcilier au fur et à mesure.

L'humour est présent surtout du côté d'Adeline, cette femme un peu ronde et qui se trouve quelconque, se rabaissant souvent dans ses lettres. Elle est pourtant touchante et se rend belle dans sa façon de décrire sa vision de la vie. Elle est attachante et même si elle enjolive les choses, on finit par se comporter comme Pierre-Marie, on ne lui en veut pas.

J'ai eu une lecture rafraichissante et agréable ne regrettant qu'une seule chose : ce lien qui les unit en fin de compte et que j'ai senti arriver. Je savais qu'Adeline était la clef de Pierre-Marie, qu'elle pouvait lui apporter la tranquilité d'esprit auquel il avait enfin droit et c'est mon seul regret que de ne pas avoir eu davantage de suspens.

Au final, je pense que ce roman est une belle leçon de vie. L'espoir ne doit jamais se ternir, on est toujours récompensé de notre attente et surtout, les rencontres qui changent notre vie peuvent se faire n'importe où !

Chronique de Louve

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Je remercie Fleuve Edition et le forum Mort Sûre pour ce partenariat.

Lorsque je me suis lancée dans cette lecture, je dois dire que je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi... actuel. La quatrième de couverture parlait d'échange épistolaire et de mystères reliant les personnages. Je crois que du coup, je m'attendais à quelque chose d'assez romancé. Au final, on est loin de cet aspect romancé, on se retrouve plus face à ce que j'ai envie d'appeler du style "faits divers". Pas dans un sens négatif, mais dans un sens "vie réelle" (même si ce roman n'est pas une biographie/autobiographie).

Tout ça pour dire que ce roman m'a quelque peu déstabilisée. L'échange épistolaire est en fait un échange de mails, et les auteurs en ont volontairement enlevé le côté "posé" que peut avoir une correspondance par lettres pour lui donner un aspect plus brut, plus instantané. Je pense que ce style actuel plaira à bon nombre, mais en ce qui me concerne je l'ai un peu regretté. Je suis plutôt de la vieille école, ce que j'aime justement dans un échange épistolaire, c'est qu'il laisse le temps de réfléchir à ses propos, de se relire, d'amener les choses proprement. Dans "Et je danse, aussi", les personnages utilisent parfois de très belles expressions, font de très belles descriptions, mais la majorité du temps j'avais l'impression que leurs mails sonnaient un peu faux. Soit parce qu'ils étaient trop spontanés, soit au contraire parce qu'on sortait de cette spontanéité pour soudain passer à de longues explications. Ce mélange mal équilibré m'a un peu trop donné l'impression de voir les auteurs tirer les ficelles derrière, tantôt pour créer volontairement le mystère (ex : un personnage parle à peine d'un évènement avant de dire "mais je vous en parlerai peut-être en détail une autre fois"), soit pour le maintenir ("Non, non, je ne veux pas vous en dire plus."), soit pour décider enfin de le lever ("Je ne sais pas pourquoi, ce soir je me sens d'humeur à vous raconter ce qu'il s'est passé ce jour-là"). (Ce ne sont pas des citations exactes du roman, mais un équivalent de ce que j'ai eu l'impression de lire.)

"Et je danse, aussi" raconte des faits en apparence banals : un écrivain qui ne trouve plus l'inspiration depuis que sa dernière femme a mystérieusement disparu, mais qui profite encore de toute sa tribu familiale ; une lectrice qui par les aléas de la vie s'est retrouvée à avoir l'impression d'être enfermée dans un trou perdu, et de devoir tout changer à sa vie pour recommencer à vivre. Le roman parle de famille, de couple, de naissance, de mort, de divorce, de remariage. De la vie d'aujourd'hui, voilà tout. Le mystère qui plane, c'est le lien qui unit Pierre-Marie et Adeline. J'espèrais que ce mystère et sa révélation mettraient de la magie dans l'histoire de Pierre-Marie et Adeline. Mais ce n'est pas le cas. On reste sur du "fait divers" pur et dur.

"Et je danse, aussi" n'a donc pas correspondu à mes attentes et aux lectures que j'aime (celles qui permettent de s'évader du quotidien et de rêver). Toutefois, il a quand même su m'émouvoir (et même me faire verser une petite larme), et m'accrocher au mystère qui porte une bonne partie de l'histoire. Les plumes des deux auteurs sont vives et agréables. Et je pense que c'est un roman qui plaira beaucoup à tous les lecteurs qui affectionnent le contemporain "quotidien". Pas un coup de coeur pour moi, donc, mais je pense que c'est simplement parce que je ne fais pas partie du bon public pour ce roman.  

Chronique de Sytra

mercredi 11 mars 2015

Douze ans, sept mois et onze jours de Lorris Murail

Année d'édition : 2015
Edition : Pocket jeunesse
Nombre de pages : 301
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Walden est abandonné en pleine forêt par son père, qui veut en faire un homme.

Une cabane perdue au fond des immenses forêts du Maine. C’est là que Walden se retrouve à l’issue d’une improbable virée avec son père à bord d’une vieille Chevrolet rouge. À partir de maintenant, le garçon va devoir jouer les Robinson et se débrouiller pour survivre dans les bois. Ne lui restent que quelques boîtes de conserves, un livre de Thoreau et une carabine.

À la fin de chaque journée, Walden note son âge sur une écorce de rondin : douze ans, sept mois et quatre jours, au moment où commence son étrange apprentissage…

Une extraordinaire odyssée dans la nature, où chaque événement quotidien devient une épreuve.


Walden, un garçon de douze ans, est abandonné par son père dans une cabane située dans la forêt. Ce père aimerait que grâce à cette épreuve, son fils devienne un homme, ait moins peur. Il devra alors affronter ses peurs et s'en sortir seul, sans beaucoup de nourriture. Lorsqu'il est abandonné, Walden a douze ans, sept mois et trois jours. Il découvre rapidement qu'il devra survivre jusqu'à temps d'avoir douze ans, sept mois et onze jours. Mais que se passera-t-il le onzième jour ? Son père viendra-t-il le chercher ?

Ce roman est divisé en deux parties. Dans la première partie, nous suivons Walden au sein de la forêt. Je me demandais pourquoi son père l'avait abandonné avec un peu de nourriture, un livre de Thoreau et une carabine. Quel père peut abandonner ainsi son enfant, au milieu de nul part ? On obtient la réponse dans la deuxième partie du roman qui est consacrée à Jack, son père.

Walden semble en effet peu sûr de lui, pas sportif, peureux... Alors qu'il arrive à survivre seul dans cette forêt, il pense souvent à son père et au fait qu'il sera fier de lui lorsqu'il lui racontera tout ce qu'il a fait. Il prend donc un peu plus confiance et affrontera ses peurs. Malheureusement, je n'ai pas assez ressenti ces affrontements face à ses peurs. J'aurai aimé que cette partie du livre soit plus sombre et que Walden soit mis dans des situations plus difficiles. Finalement, à part être abandonné par son père, ce qui est déjà énorme, il ne souffrira pas beaucoup au sein de cette forêt, tout est assez simple. Ce n'est que mon ressenti, mais je pense que le côté jeunesse ressort beaucoup à cause de ces facilités.

J'ai préféré la deuxième partie de ce roman où l'on découvre Jack et son passé. On découvre alors les raisons de l'abandon de son fils. Cette partie est plus sombre, cela m'a plus plu.

Pour conclure, c'est roman qui se laisse lire mais qui n'a rien de transcendant pour moi. Il plaira certainement à de plus jeunes lecteurs.

Je  remercie Louve, Mort-Sûre ainsi que les éditions Pocket Jeunesse pour cette découverte dans le cadre d’un partenariat.

Chronique de Titisse

Le Puits des Mémoires, tome 1 : La Traque de Gabriel Katz

Année d'édition : 2015
Edition: Pocket
Nombre de pages : 398
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Trois hommes se réveillent dans les débris d'un chariot accidenté en pleine montagne. Aucun d'eux n'a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venus de l'autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver. Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, ils vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire.




Trois hommes se réveillent dans les débris d’un chariot, entouré des cadavres des soldats qui veillaient sur le convoi, sans souvenir de leurs noms ou de leurs origines. Alors qu’ils tentent de découvrir qui ils sont, leur quête va être bousculée par des tueurs déterminés à leur mettre la main dessus. Ils n’ont plus qu’une solution : fuir et se cacher, tout en tentant de découvrir le secret de leur existence…

Si la thématique de l'amnésie n'est pas en littérature quelque chose de novateur en sorte, souvent employée comme postulat de départ en littérature policière, mais aussi dans le genre présent avec notamment Druide d'Olivier Peru, elle est ici traitée en profondeur.

L'univers médiéviste est tout ce qu'il y de plus classique, la grande majorité des romans de fantasy s'y déroulant, mais il est décrit de manière cohérente. Les descriptions souvent introduites par un personnage au rôle subalterne ont un fond de vérité qui crédibilise un monde pourtant connu d'une grande majorité des lecteurs. Si l'univers peut nous apparaître de prime abord pas aussi travaillé que ce que l'on aurait souhaité, c'est somme tout logique et voulu par l'auteur car il est également lié au postulat de départ et doit être dosé afin de correspondre à l'émergence des souvenirs qui affluent du tréfonds de la mémoire des protagonistes principaux, il faut le rappeler amnésiques. Mais ce monde semble très structuré dans l'esprit de l'auteur, ce qui est prometteur pour la suite.

Dés le départ on est immergés dans l'histoire avec ces hommes sans mémoire identitaire mais qui ont gardés une mémoire gestuelle, la curiosité nous tenaille, pourquoi pourquoi étaient-ils enfermés dans ces caisses ? Qui sont-ils réellement et pourquoi sont-ils poursuivis ? Au fur et à mesure l'auteur nous livre des détails sur eux et en même temps qu'eux on découvre leurs qualités, leurs défauts, leurs talents, mais aussi l'univers dans lequel ils évoluent. En même temps qu'ils découvrent le monde, mais aussi par le truchement de nouveaux personnages, l'on découvre ce nouvel univers. Des révélations qui ouvrent la porte à de nouvelles interrogations qui maintiennent, de manière constante le lecteur en haleine.

Utiliser comme thématique principale l'amnésie est à double tranchant. En effet, si cet emploi offre au prosateur une grande liberté d'action pour nous faire découvrir son univers et ses personnages, faut-il encore que ces informations soient divulguées au moment opportun, ni trop tôt, ni trop tard, il ne faut pas que le narrateur extérieur soit en avance ou en retard sur le récit proprement dit. L'exercice de style est ici parfaitement bien exécuté par l'auteur, l'équilibre est savamment dosé, le lecteur découvre pas à pas les informations en même temps qu'elles affluent dans la mémoire déficiente des personnages.

Malgré que les personnages soient constamment pourchassés, que les actions et retournements de situation soient nombreux, on tombe pas dans un récit effréné. L'auteur a su parfaitement dosés ces parties avec des passages plus calmes où les protagonistes se fondent dans la population. Des parties où il en profite pour nous distiller les us et coutumes des habitants de son monde que nous découvrons souvent en même temps que les protagoniste ce qui a pour effet de ne pas générer un sentiment de longueurs, les descriptions étant concises.

L'auteur nous présente un trio bien équilibré, qui fonctionne bien, même s'il est possible d'émettre une toute petite réserve en ce qui les concerne. En effet il apparaît que ceux-ci soient un peut trop calqués sur l'univers des jeux de par la répartition des rôles. Il sont tout de même bien caractérisés avec leurs défauts et leurs qualités, loin des archétypes des héros sans peurs et sans reproches souvent coutumiers du genre. L'auteur a su insérer dans leur psychologie des contrastes de personnalité qui les rend plus crédibles et qui immédiatement attirent l'empathie du lecteur.

Le style de l'auteur est très plaisant, on se sent rapidement happé par l'histoire. Servie par une dynamique soutenue et malgré quelques ellipses qui peuvent parfois quelque peu égarer le lecteur, l'auteur a su donner la parfaite impulsion à cette quête ce qui rend le récit léger et la lecture parfaitement fluide. Les enchaînements sont incroyablement bien travaillés, l'on sent que dans la narration rien n'est laissé au hasard, tous les éléments s'imbriquent entre eux de fort belle manière. Malgré le nombre important de personnages, le style d'écriture donne une grande facilité de lecture qui permet de s'immerger pleinement dans le récit. Aucun chapitre n'est là pour faire du remplissage, comme c'est souvent le cas dans le genre, toutes les pages ont leur utilité, soit pour nous faire découvrir quelque chose, nous étonner ou nous divertir. Le récit est parsemé de touches humoristiques et de situations décalées qui rendent la lecture encore plus agréable.

Même si le début de l'histoire est assez classique et ressemble beaucoup à un jeu de rôles, c'est l'imagination de l'auteur qui fait ici la différence, le traitement narratif de l'histoire est très bien traité et rend une histoire au départ simple plus complexe. Bien que l'histoire ne révolutionne pas le genre l'écriture est si efficace que l'aventure vous emporte avec elle dans une lecture aisée et addictive. Au final, un fantasy française de qualité qui devrait à l'instar de Tolkien et de Georges R. R. Martin plaire à un public plus large que les habituels aficionados du genre.

Chronique de Goupilpm

Chronique d'au-delà du seuil tome 1 : La quête du Prince Boiteux de Paul Carta

Année d'édition : 2015
Edition : l'archipel
Nombre de pages : 400
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Divisé en quatre Dominions, le continent de Mitellia révère les Dieux de l’Alphée. Mais trois d’entre eux honorent un Dieu Secret et son représentant sur terre, le Pourvoyeur. Khimaï, prince d’Ethernia, est destiné à devenir le futur Pourvoyeur. À vingt ans, sous l’apparence d’un apprenti charbonnier, Khimaï, dont le père a été assassiné, fait halte dans une auberge alors qu’il effectue un périlleux voyage. Au cours d’une rixe, il reconnaît le géant Borhôn, le maître d’armes qui, dans sa jeunesse, l’avait formé au combat et à la survie. Si Khimaï sait deviner l’invisible, lire les empreintes, ressentir le passage d’autres humains, c’est grâce à Borhôn. Qui ne l’a pas oublié et lui renouvelle son allégeance. Ensemble, les voilà partis à la reconquête du trône. Mais il leur faut d’abord échapper aux clans qui les pourchassent et trouver celle qui pourra les aider : Lathân, amie d’enfance de Khimaï, une orpheline élevée au temple et destinée à servir le Dieu Secret... Sauront-ils déjouer les périls qui les attendent ?


Dans un premier temps j’aimerais remercier les Editions l’Archipel ainsi que le forum Mort Sure pour m’avoir permis de découvrir la fantasy.

Il faut savoir que j’ai peu souvent lu de la fantasy, voire quasiment jamais !
Avant tout il faut souligner que l’objet livre est réellement bien travaillé, certains passages sont écrits dans une écriture plutôt médiévale, il y une jolie carte des continents, etc.

Dans ce roman on suit Khimai, jeune prince d’Ethernia, qui part faire un long et périlleux voyage durant lequel il rencontrera Borhôn, ancien maître d’armes de la garde d’élite du pourvoyeur, avec qui il partira à la conquête du trône. Khimai est en fait destiné à devenir le prochain pourvoyeur, c’est-à-dire le lien entre les hommes et le Dieu secret. On rencontre aussi Lathân, une amie de Khimai, orpheline, qui les aidera dans leur quête. Elle est très importante pour l’histoire et c’est un personnage qui m’a besoin plus.

En règle générale j’ai bien apprécié ma lecture, l’univers créé par l’auteur est très riche et complexe, rempli de divinités, de clans et de guerres entre continents, mais il est aussi beaucoup question de religion, mais tout est toujours bien expliqué. Cependant j’ai parfois eu du mal à garder le rythme. D’une part car j’ai eu beaucoup de mal avec les noms propres, peu communs, ce n’est pas trop ma tasse de thé, c’est un nouvel univers pour moi. Mais également car les chapitres sont très longs, et l’alternance présent/passé choisi par l’auteur était parfois chaotique. Il faut s’habituer, mais d’une manière globale ça reste une bonne écriture, plutôt fluide et agréable à lire.

Un point positif pour ma part, le mystère est omniprésent dans cette histoire ce qui fait que le lecteur, même s’il a parfois du mal à suivre, a toujours envie d’en savoir plus.

En résumé, c’est un premier tome d’introduction qui donne le ton, l’univers de l’auteur est plaisant et je lirais volontiers la suite pour résoudre  le mystère moi aussi !

Je le conseille aux adeptes de la fantasy je pense qu’il ne peut que plaire. 

Chronique de Babynoux

dimanche 8 mars 2015

Le Secret de l'Inventeur, tome 1 : Rébellion de Andrea Cremer

Année d'édition : 2015
Edition : lumen
Nombre de pages : 407
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Imaginez un monde où l'Empire britannique aurait écrasé la rébellion qui a donné naissance aux États-Unis d'Amérique... Dans ce XIXe siècle alternatif, Charlotte, seize ans, vit loin de ses parents, descendants des révolutionnaires américains, qui continuent la lutte contre les sous-marins et les machines volantes de Britannia. Entourée d'autres fils et filles de la rébellion, elle habite dans un réseau de grottes souterraines non loin de la ville flottante de New York, où les artisans de la Ruche et les ouvriers de la Grande Fonderie côtoient l'aristocratie des vainqueurs. Un matin, elle croise dans la forêt un garçon amnésique, poursuivi par les machines de l'Empire, et lui sauve la vie. Mais quand elle le ramène dans les Catacombes, où elle attend comme tout le petit groupe d'amis qui l'entoure de rejoindre la lutte quand elle atteindra sa majorité, l'équilibre de son existence est bouleversé : parmi ses compagnons, tous ne sont pas ce qu'ils prétendent être, et l'existence de ce mystérieux garçon fait peser sur la rébellion une terrible menace... Des décharges de métal de l'Empire, infestées de rats d'acier, aux salons opulents de la noblesse, en passant par les méandres labyrinthiques de la Guilde des inventeurs, Charlotte est contrainte de quitter son refuge pour partir explorer le vaste monde !

Je précise que je ne suis pas une habituée du SteamPunk, pas que ça ne me tentait pas, c'est juste que je n'ai jamais eu l'occasion d'en lire par le passé et à la fin de ce livre, je peux vous dire, que je le regrette beaucoup, j'aurais du commencer plus tôt !

Commençons par dire les choses simplement : C'est un coup de cœur, ce livre est un délice, un joyau, un trésor, il n'y a pas de mots assez doux pour le qualifier !
Déjà, il faut avouer que ce livre est très beau, vous voyez la couverture mais ce que vous ne savez pas c'est que chaque première page de chapitre est aussi décorée avec goût. Ce livre on a envie de lui faire des câlins, de caresser sa couverture comme si c'était un bébé panda roux !

Mais le plus important dans tout ça, c'est que la beauté extérieur de ce livre va avec la qualité que renferme ses pages. L'histoire est magnifique, je me suis laissée emportée dans l'univers qu'à crée Andrea Cremer avec beaucoup d'entrain et de plaisir. Ici il n'est pas question de magie mais de technique, c'est un monde où les machines sont partout, où on peut remplacer le cheval d'une carriole par une machine horrifique ! Les excès sont aussi troublant qu'intéressant, les habitants de ce monde vont jusqu'à orner les animaux qui le peuplent de joyaux et de métal pour les rendre plus beaux encore. Mais plus que les machines il y a ce contexte de rébellion, de guerre, de castes qui a fait de New York une ville bien différente de la notre. Une ville flottante, imaginez !
Je me perds un peu dans ce que je dis, mais vous verrez que lorsque vous découvrirez à travers les mots de Cremer, la ville de New York où les inventions géniales qu'elle pu placer dans le monde, vous vous sentirez perdu dans ses descriptions plus belles les unes que les autres.

Ce livre reste une dystopie, la rébellion des américains a été stoppé par les anglais, l’Amérique a donc été divisé par les pays de l'Europe et un nouveau système de domination des rebelles a été mise en place, pourtant (comme toujours), une poignée de personnes continuent à résister, espérant un monde meilleur et c'est ici que tout commence pour nous.
On se retrouve directement propulser dans l'histoire dès les premières lignes, pas d'explication, rien, vous retrouvez une personne dans les bois qui se retrouve à aider un garçon poursuivi par des machines si affreuses qu'il est difficile de les imaginer !
Et Andrea Cremer va vous entraîner dans une véritable course, pleine de rebondissements, de peurs, de doutes, d'envies et de manipulations !

Et tout ce roman est portée par un personnage que je n'ai pu qu'adorer ! Je vous présente Charlotte, une fille qui donne des petits noms à ses armes à feu, qui a langue plus acérée qu'une dague, qui pense que la rébellion est la seule manière de vivre et à qui il tarde de rejoindre le mouvement à ses 18ans. Elle vous fera découvrir son monde, celui où elle a vécu jusqu'au jour où vous la rejoignez, puis tout s’accélérera et elle devra partir en mission à New York et là elle vous fera découvrir avec ses yeux aussi perdus que vous cette nouvelle citée dont elle ne connait rien, ni les coutumes, ni les gens. Je pourrai vous dire que c'est son talent que j'ai admiré, sa dextérité au combat ou sa manière de rester maîtresse d'elle même mais au fond c'est son humanité, ses défauts et sa franchise que j'ai le plus apprécié : Elle se posera beaucoup de questions sur les gens qui l'entourent pendant tout le roman et pourtant malgré les doutes elle ne cessera de se battre autant pour le mouvement que pour les gens qu'elles aiment et même si elle a pu faire des erreurs de jugement ou de choix elle reste un personnage beaucoup plus fort qu'on ne le pense.
Ensuite il y a Jack que je n'ai pas réellement réussi à cerner dans ce tome, j'avais l'impression de le voir danser d'un pied sur l'autre d'une page à une autre, comme ci lui même ne savait plus vraiment qui il était, je ne sais dire si je l'ai apprécie, dans la première partie du roman je l'ai trouvé génial mais par la suite, mon avis diverge et je ne sais me fixer.
Je devrais vous parler de Grave parce que c'est un personnage important du livre et qu'il sera à l'origine de beaucoup de rebondissement et de centaines de questions que vous vous poserez mais je pense que je ne pourrai en dire que trop ou pas assez alors je vais vous laisser le découvrir avec les autres, Ash ou Megan ou tous les enfants des catacombes !

Je ne peux que vous conseiller ce livre, je l'ai vraiment adoré et je ne sais comment je vais survivre jusqu'au tome 2 ! Surtout avec cette fin...
Et pour la première fois depuis Hunger Games j'ai mis un 10/10 à un livre auquel je n'ai pas trouvé de défaut ! 

Chronique de Ferilou

Celle qui a tous les dons de M.R. Carey

Année d'édition : 2014
Edition : L'atalante
Nombre de pages : 448
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Tous les dons ne sont pas une bénédiction.

Chaque matin, Melanie attend dans sa cellule qu’on l’emmène en cours. Quand on vient la chercher, le sergent Parks garde son arme braquée sur elle pendant que deux gardes la sanglent sur le fauteuil roulant. Elle dit en plaisantant qu’elle ne les mordra pas. Mais ça ne les fait pas rire.

Melanie est une petite fille très particulière…



Mélanie se rend chaque matin participer à un cours avec d'autres enfants. Mais ils ne comprennent pas pourquoi ils sont sans cesse attachés à un fauteuil roulant et une fois les cours terminé, on les renvoie dans de sombres et tristes cellules sans aucun confort. Et tandis que Mélanie prouve ses compétences auprès de mademoiselle Justineau, sa professeur et la femme qu'elle admire, tout ce qu'elle sait vraiment, c'est que ses parents sont morts et qu'elle est orpheline comme chacun des autres enfants. Mais pourquoi n'ont-ils pour seule nourriture que des vers? Pourquoi les adultes ont-ils besoin de s'enduire d'un produit chimique pour les approcher? Lorsque la base où Mélanie est maintenue enfermée se fait envahir, la petite fille découvre enfin le monde, mais surtout elle comprend ce qu'elle est réellement.

Celle qui a tous les dons a complètement su me conquérir. J'ai accroché du début à la fin même si je dois bien avouer que l'explication de l'invasion zombie m'a un peu déstabilisée parce que je n'attendais pas cela de l'auteur. Très vite, on fait la connaissance de Mélanie, une petite fille particulière qui aime apprendre et qui a d'excellentes capacités de réflexion sur ce qui l'entoure, mais surtout Mélanie est curieuse et très attachée à sa maîtresse qu'elle aime vraiment beaucoup. On va donc suivre la relation entre cette petite fille étrange et sa maîtresse qui jusqu'au bout la protègera des autres.

C'est donc un roman de zombies assez différents de ce que l'on peut trouver actuellement. Mélanie qui est un zombie nouvelle génération garde encore toute son humanité et tente de se contrôler pour ne pas faire de mal à ceux qu'elle aime. C'est d'ailleurs au départ assez troublant de se prendre d'affection pour cette zombie qui malgré tout a besoin de se chair fraîche pour se nourrir et surtout pour calmer cette faim qui gronde continuellement en elle. Il y a donc deux catégories de zombies : les affams qui sont plus ou moins les zombies tels qu'on les connaît à ceci près qu'ils réagissent surtout aux sons et non à la vue et les enfants comme Mélanie qui gardent leur côté humain mélangé à celui de zombie. J'ai donc trouvé le mélange réussi et très intéressant.

Le roman alterne deux phases. La première nous permet de découvrir l'environnement et les personnages principaux. Mélanie donc, Mademoiselle Justineau, une professeur qui a beaucoup de compassion pour ces enfants qui ne sont pas responsables de leur état. Le duo fonctionne à merveille, mais l'auteur a voulu nous en proposer trois autres qui sont radicalement différents. Il y a Parks, le militaire qui les protège. Un homme ni bon, ni mauvais, il n'agit que comme il l'a toujours appris, il analyse beaucoup ce qu'il se passe autour de lui afin de mieux protéger les civils sous sa responsabilité. Si au départ, il semblait froid et haineux envers Mélanie, on comprend très vite ses réactions et ce personnage apporte une touche de virilité bien vu à l'intrigue. Il m'a pour ma part beaucoup plu et jusqu'au bout où il laissera de côté tout ce à quoi il été attaché, changeant même d'avis sur Mélanie. Gallagher, c'est le second militaire du roman. Mais c'est encore une jeune homme, il n'y connait rien à l'art de combattre et il fera donc plusieurs erreurs jusqu'à ce que la terreur prenne possession de lui et le fasse agir avec bien trop d'impulsivité. Et enfin il y a Caroline Caldwell, la scientifique du roman, celle qui exploitait les enfants de la base pour tenter de trouver un remède contre les affams. Jusqu'au bout elle se montre obsédé par sa quête de réponses, agissant parfois de manière barbare.

La première phase nous permet donc de rencontrer nos héros et de voir que le monde tel qu'on le connaît, n'existe plus. On en saura guère plus, les zombies n'apparaissent pas encore et nos héros restent confiner dans leur base, vivant un quotidien morne, mais qui leur convient complètement.

La seconde phase est beaucoup plus rythmée. La base est envahi par les affams et forcément, nos héros se retrouvent à devoir survivre à terrain découvert et c'est là que certains se révèlent ou pas aux lecteurs. Parks a su m'étonner et me surprendre tout au long de ma lecture, lui que je n'appréciais pas véritablement et qui a su peu à peu se faire sa place parmi mes favoris.
C'est d'ailleurs dans cette seconde partie qu'on découvre d'où provient le virus qui transforme en affams et j'avoue avoir été surprise, parce que je ne m'attendais absolument pas à cette idée ! La fin m'a également surprise et il s'en ai fallu de peu que je ne verse une larme, sachant que j'avais terminé mon aventure aux côtés de Mélanie.

En bref, celle qui a tous les dons est un must dans le genre zombie. Une histoire finalement bouleversante, rythmée et qui propose enfin de la nouveauté dans le genre. Ne passez pas à côté de la rencontre bouleversante de Mélanie !

Chronique de Louve