mercredi 31 octobre 2012

Chronique de la mort blanche, tome 3 : Dragon des brumes de Nicolas Cluzeau

Année d'édition : 2012
Edition : L'archipel
Nombre de pages : 322
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
L'île d'Orlandie, ravagée par la Mort Blanche, une épidémie qui décime mages, druides et êtres-fées, brûle dans les feux de la guerre civile : un Haut Roi usurpateur, Endrew, secondé par un vieux fantôme malveillant, Maerlar, conquiert tous les territoires des Marches un par un.
Au coeur de l'île, les gouvernements des Franges féeriques organisent la résistance sous la direction de Muirenn, la reine-sorcière. Des traîtres à la botte de l'usurpateur minent cependant ses efforts. Furieux, Muirenn et ses alliés décident de contre-attaquer. Le conflit s'enlise, et une rumeur désastreuse venue du nord inquiète la reine-sorcière : le puissant Chêne-Monde, garant de la force vive de l'Orlandie, serait contaminé par la Mort Blanche. Loin de ces événements tragiques, Arline et les survivants de l'attaque du dragon cherchent par tous les moyens à s'échapper des souterrains de Pyral, où ils sont pris au piège. Mais le troll Ferhian a été enlevé par le dragon des brumes Edjer-Verian, qui nourrit de bien sombres projets à son endroit

Merci au forum Mort Sure et aux éditions Galapagos pour leur confiance, j'ai pu lire les trois premiers tomes de cette série de Fantasy et j'en suis très contente :)

Mes impressions pour ce troisième tome sont un peu les mêmes que pour les précédents. C'est une lecture passionnante que certaines petites choses viennent malheureusement gâcher.
Même si j'ai lu les trois tomes en un court laps de temps, je suis toujours autant gênée par les noms complexes des personnages et de certains lieux. Je sais que c'est un détail mais à cause de ça, ma lecture n'a pas été très fluide, j'ai souvent buté sur ces mots. J'ai eu du mal à les mémoriser, à comprendre immédiatement qui est qui, à me souvenir, ce qui a parfois coupé mon rythme de lecture. Un lexique à la fin est présent pour nous aider, heureusement, mais ça n'a pas aidé à rendre ma lecture moins saccadée, au contraire.

Je regrette encore ce manque de sentiment, de ressenti de la part des personnages et qui ne facilite pas l'attachement du lecteur. Comme par exemple lors des combats qui sont incroyablement bien décrits mais qui ne m'ont pas touchée pour autant. J'aurai aimé me sentir plus impliquée, plus concernée. Mais peut-être que cet aspect plaira plus à des lecteurs masculins ?

Ce que j'aime dans cette saga c'est que n'importe qui peut mourir, y compris des personnages importants et appréciés par le lecteur. Mais ce qui est vraiment dommage c'est que ces morts sont trop rapides. On a à peine le temps de comprendre, de réaliser, que hop, on passe déjà à autre chose. Alors qu'on a envie de les pleurer, de lire la tristesse des survivants, il n'y a rien de tout ça et on a le sentiment que c'est un peu trop survolé.

Malgré tout, on aime et on redemande ! L'univers crée par l'auteur est passionnant et tellement original. Certains endroits sont magiques, et d'autres vraiment flippant.
Nous suivons plusieurs différents personnages, mais l'histoire est surtout centrée sur trois importants personnages féminins. Trois personnalités qui viennent de trois milieux différents mais qui pourtant se ressemblent, que ce soit dans leur force de caractère, dans les épreuves qu'elles ont endurées, dans leur courage. On a un peu de mal à les cerner, une certaine ambiguïté plane et nous fait nous poser quelques questions sur ces trois femmes, titillant notre curiosité.

En bref, un récit passionnant, avec beaucoup de rebondissements et d'action, mais le manque de profondeur et les sentiments trop survolés des personnages tiennent le lecteur à l'écart, et c'est bien dommage.

Ma note : 3/5

Chronique de Michou

1Q84, livre I : Avril-Juin de Murakami Haruki

Année d'édition : 2012
Edition : 10/18
Nombre de pages : 533
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Au Japon, en 1984.
C'est l'histoire de deux mondes, celui réel de 1984 et un monde parallèle tout aussi vivant, celui de 1Q84. Deux mondes imbriqués dans lesquels évoluent, en alternance, Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, qui ont fréquenté la même école lorsqu'ils avaient dix ans. A l'époque, les autres enfants se moquaient d'Aomamé à cause de son prénom, « Haricot de soja », et de l'appartenance de ses parents à la nouvelle religion des Témoins. Un jour, Tengo l'a défendue et Aomamé lui a serré la main. Un pacte secret conclu entre deux enfants, le signe d'un amour pur dont ils auront toujours la nostalgie.
En 1984, chacun mène sa vie, ses amours, ses activités.
Tueuse professionnelle, Aomamé se croit investie d'une mission : exécuter les hommes qui ont fait violence aux femmes. Aomamé a aussi une particularité : la faculté innée de retenir quantité de faits, d'événements, de dates en rapport avec l'Histoire.
Tengo est un génie des maths, apprenti-écrivain et nègre pour un éditeur qui lui demande de réécrire l'autobiographie d'une jeune fille échappé ç la secte des Précurseurs. Il est aussi régulièrement pris de malaises lors desquels il revoit une scène dont il a été témoin à l'âge d'un an et demi.
Les deux jeunes gens sont destinés à se retrouver mais où ? Quand ? En 1984 ? Dans 1Q84 ? Dans cette vie ? Dans la mort ?


Je remercie les éditions 10/18 de m'avoir permis de découvrir ce premier livre de la série que je connaissais de nom, mais auquel je n'osais pas m'attaquer. Il s'agit du premier auteur japonais que je lis depuis La petite tailleuse chinoise de Balzac que j'ai lu à l'école secondaire. C'est une belle découverte même si malheureusement, ce n'est pas un coup de coeur. Je compte cependant me procurer la suite pour avoir une vision plus large de la saga.

Concernant le style de l'auteur, j'ai apprécié le fait qu'il y ait des phrases fluides, mais avec une grande consistance. Je n'ai pas senti qu'il y avait des phrases superflues, mais plutôt que chacune d'entre elles étaient porteuse d'un ingrédient qui ajoutait au style de l'ensemble du roman. J'ai apprécié grandement l'alternance des histoires entre les deux personnages et les titres des chapitres en italique qui donnaient matière à réflexion quant au contenu des prochaines pages. C'est entre autre le mystère des titres qui m'a gardée accrochée à l'histoire et je tentais tant bien que mal de comprendre la raison de celui-ci, pour en arriver finalement à une hypothèse cohérente. Un des moments forts du roman c'est quand j'ai appris la signification complète du nom de la saga. Les événements ont pris par la suite une tournure plus claire dans ma tête et certaines choses que je trouvais désordonnées ont pu se situer clairement dans ma pensée.

Les deux personnages principaux de l'histoire, Aomamé et Tengo, ont des caractères totalement différents. Aomamé, bien qu'elle défend une cause juste, celle de condamner les hommes qui font de la violence aux femmes, m'a un peu rebutée. Je crois que c'est à cause de ses grimaces qu'elle fait souvent et de l'horreur qu'elle inspire par moments aux autres personnages. Par contre, elle a une intelligence complexe qui la rend futée et avertie. Tengo est tout l'inverse. Passionné de la lecture et de l'écriture, il laisse sa passion prendre le dessus lorsqu'il décide de s'engager sur un terrain glissant en réécrivant La Chrysalide de l'air. Cependant, il a beau être rêveur et imaginatif, il demeure qu'au fond de lui un sens moral refait surface pour le rappeler sur le droit chemin. Je me suis grandement attachée à son personnage, il me semble gentil, attentionné, respectueux des gens. Je me demande si c'est à cause de l'enfance qu'il a eu et qu'il tente le plus possible d'occulter...

L'intrigue de l'histoire est très intéressante. On mélange les réflexions des personnages à une dose d'amour en passant par la tendresse, la morale et des notions d'histoire. Il s'agit d'un premier tome dont l'essence est multiple, ce qui apporte de la couleur à l'histoire. À certains moments, je me demandais si les dates qu'Aomamé se rappelaient et qui provenaient du journal correspondaient vraiment aux événements et si ces mêmes événements s'étaient réellement passés. Je connaissais le régime de Mao Tsé Toung, donc pour ce passage je ne me suis pas questionnée. Mais pour le reste, il me faudrait faire davantage de recherches sur le pays et son histoire.

J'ai beaucoup apprécié la consistance de l'histoire. Il ne s'agit pas d'un livre qu'on lit en une soirée. Il faut prendre le temps de le déguster pour ne pas oublier de passages importants. Chaque détail apporte son lot d'informations et rien n'est inutile. Les personnages ont souvent des réflexions intéressantes et c'est par ce biais qu'on apprend à les connaître davantage. Le côté psychologique est dominant dans l'histoire.

Ce que j'ai le moins aimé, ce sont les notions sexuellement explicites par moments. Je m'en serais passé, je trouve que ça brisait un peu l'atmosphère du roman.

Dans l'ensemble, c'est une belle découverte qui ne m'a pas découragée de lire des auteurs vers lesquels je ne me serais pas tournée naturellement. Ce livre a plutôt ouvert mes horizons sur les auteurs asiatiques et m'a donné le goût d'en découvrir d'autres. Je le recommande donc aux adultes, car je ne crois pas que les adolescents y trouveraient leur compte!  

Chronique de Salsera15

Jusqu'à la folie de Jesse Kellerman

Année d'édition : 2012
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 448
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Dans une rue sombre de Manhattan, très tard dans la nuit, une jeune femme est agressée par un homme armé d’un couteau. Jonah, un étudiant en médecine surmené, vole à son secours et tue accidentellement l’agresseur. Pendant que les médias font de lui un héros, le procureur s’interroge sur son geste héroïque. La victime, quant à elle, veut retrouver son sauveur et tient à lui montrer sa reconnaissance. Les événements s’enchaînent, et Jonah est entraîné dans une spirale terrifiante. S’il est vrai qu’aucune mauvaise action ne demeure impunie, le châtiment de Jonah ne fait que commencer…



J'ai pu lire ce roman grâce au partenariat du forum Mortsure, j’en remercie donc Louve, et les éditions J’ai lu. Pour moi qui ai l’habitude de lire des thrillers, il a fallu que je m’adapte à sa manière de narrer son suspense. En effet, Jesse Kellermann ne rentre pas d’emblée de jeu dans une histoire à suspense, il installe d’abord ses personnages, les lieux, et ensuite l’histoire concrète. Il faut donc attendre après plusieurs pages pour entrer dans le vif de ce suspense.
Jonah, jeune étudiant en médecine, au hasard d’une marche une nuit, voit une femme se faire agresser par un homme à coups de couteaux. Sans réfléchir, il va décider de lui venir en aide. Dans les jours qui suivent les médias vont faire de lui un héros national. Mais à côté de cela, comme l’agresseur est mort, un procureur se pose des questions sur ce qu’il s’est passé et son comportement afin de déterminer si Jonah a volontairement tué cet homme. Entre-temps, Jonah fait la connaissance d’Eve, la femme qu’il a sauvée, et une liaison va naitre entre eux, qui ne sera pas sans conséquence pour Jonah qui va l’apprendre à ses dépens !
Ce roman est vraiment agréable et il se lit rapidement. Il s’agit du premier livre que je lis de Jesse Kellermann dont j’avais entendu parler pour son livre « les visages ». J’ai bien aimé son écriture fluide et très accessible. En effet, il y a des passages traitant du domaine médical avec beaucoup de détails mais sans que cela soit épuisant pour le lecteur. Il arrive à nous mettre dans l’ambiance des études de Jonah puisqu’il nous dépeint sa vie d’externe service après service. L’auteur a su donner une inspiration de roman psychologique ici. J’ai d’ailleurs pensé que l’on pouvait un peu le comparer à l’univers Hitchcockien. La trame est faite de manière que l’on a envie de le continuer pour connaitre le dénouement de la vie de Jonah.
Pour ce qui est des personnages, je peux dire de Jonah qu’il est un jeune homme qui pense que soutenir les gens, les aider fait partie intégrante de sa vie. Pour preuve, son soutien à son ancienne petite amie dépressive qu’il continue d’aller voir après des mois et des mois ; cela au détriment de sa vie personnelle bien sûr. Mais son comportement change après sa nouvelle relation avec Eve. On va le retrouver dans des périodes de doute et d’angoisse légitimes. Eve quant à elle est une femme qui cache énormément bien son jeu et qui joue un rôle de manipulatrice. Mais je n’en dirais pas plus pour ne pas gâcher la part de mystère de ce roman.
Je ne dirai pas que Jusqu’à la folie est un coup de cœur, mais j’ai beaucoup apprécié le côté psychologique qui tient vraiment en haleine jusqu’au bout, bien que la fin me paraisse un peu simple et pas assez surprenante par rapport à tout le reste de l’histoire.  

Chronique de Cesnat

L'agent des ombres, tome 1 : L'Ange du chaos de Michel Robert

Année d'édition : 2008
Edition: pocket
Nombre de pages : 506
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Jeune aspirant au service de l'Empire de Lumière, Cellendhyll de Cortavar a été trahi par ses amis et accusé de meurtre. Laissé pour mort dans un cachot, il n'a dû sa survie qu'à l'intervention des puissances du Chaos. Dix ans ont passé. Le jeune homme idéaliste est devenu un mercenaire impitoyable. Il n'attend qu'une chose : se venger de ceux qui l'ont trahi. Le seigneur Morion du Chaos lui confie alors une délicate mission : infiltrer l'Empire de Lumière et faire échouer son grand projet de conquête. Le moment est venu pour Cellendhyll d'assouvir sa vengeance.

Cellendhyll de Cortavar est devenu un ange du chaos. Lui qui autrefois était un lige de la lumière, désormais ne vit plus que pour le seigneur du chaos. En effet des années auparavant, ses amis l'ont trahi et l'ont laissé pour mort. Sans l'intervention de Morion, fils de l'archimage du chaos le duc Elvanthyell, il serait décédé depuis longtemps. Mais le chaos l'a soigné et a fait appel à ses services. Le doux Cellendhyll n'est plus. À sa place n'a survécu qu'un guerrier impitoyable, courageux et fort qui n'attend plus que le moment propice pour se venger de ceux qui ont voulu causer sa perte par le passé. Et lorsque son nouveau maître lui confie une mission qui lui permettra par la même occasion d'assouvir sa vengeance, Cellendhyll ne peut refuser et très vite il va mettre tout en œuvre pour retrouver ses anciens compagnons et la femme qui l'a brisé à jamais.

J'avais déjà eu l'occasion de lire le roman Gheritarish de Michel Robert et je l'avais dévoré. Une fois de plus, je ne peux que dénoncer la plume addictive de l'auteur. C'est fluide, rapide, dynamique à lire. J'ai eu très peu de temps mort et à chaque fin de chapitre, une envie irrépressible de poursuivre ! L'utilisation de la troisième personne a un atout, c'est qu'elle nous permet de découvrir ce qu'il se passe ailleurs, sans toutefois se sentir perdu. Un choix judicieux surtout avec un héros tel que Cellendhyll.

Ce qui rend ce roman aussi addictif, c'est aussi son intrigue. Notre héros n'est ni bon ni mauvais. Il n'agit que pour se venger, mais aussi pour son maître Morion à qui il doit la vie et surtout ses progrès au combat. Un quart du roman est constitué de visée politique et donc de coup bas et de corruption. Les grands du monde de Cellendhyll sont très vénaux et lorsqu'on leur permet de gagner davantage qu'avec leur allié actuel, ils ne refusent que très rarement. Cette partie-ci du roman m'a plu, mais ce n'est pas ce que j'ai préféré. C'était parfois un peu flou pour moi de resituer certains personnages qui apparaissent trop peu. Heureusement, l'ange du chaos est un roman qui représente bien plus que ça.

Au fond la véritable teneur de l'intrigue, c'est la vengeance de notre héros. La femme qu'il aimait jadis l'a trahi de manière honteuse et écoeurante, pour gagner les faveurs de son propre frère à elle. On ressent donc notre héros blessé et soucieux de ne plus avoir réellement affaire aux femmes qui depuis l'irrite assez, à quelques exceptions près. Dès le début de l'aventure, Cellendhyll fait la connaissance de Nérine, une jeune esclave qui va se révéler une compagne calme et agréable à vivre. Seulement notre guerrier ne souhaitant plus se lier avec les femmes, ne va à aucun moment tenter de la séduire. Il est passé à autre chose et c'est son comportement avec les femmes qui m'a le plus fait craquer puisqu'il ne succombera qu'à une seule et simplement parce qu'elle lui promet que cela ne concrétisera aucun lien entre eux. L'aventure, donc de Cellendhyll est assez longue puisqu'il faut attendre plus de la moitié du roman avant qu'il n'arrive dans la ville où sa vengeance se fera. Et pourtant à aucun moment je n'ai trouvé l'histoire longue. L'auteur parvient à nous captiver et à nous faire avancer et lorsque je l'eus fini je me suis dit : « déjà ? »

J'ai également aimé le bestiaire de ce premier tome qui permet de nous faire un peu voyager dans notre imaginaire. Sorciers, brigands, Ikshites, serpentères, homme-griffons... beaucoup de créatures et d'hommes étranges pour un premier opus, voilà qui m'a beaucoup plu.

Les scènes de combat sont très réalistes et perturbantes parce qu'elles sont écrites avec tellement de dynamismes et de connaissance que j'ai parfois eu l'impression de voir des combats dans un film et non d'en lire. Les imaginer est très simple et elles ont toutes quelques choses d'envoûtantes. De véritables ballets sanglants ! À côté de ça, je pense toutefois prévenir que le roman comporte bon nombre de scènes de sexes et donc que cela ne conviendra pas à tout âge puisque parfois on tombe dans le masochisme. Bien que cela ne m'est absolument pas dérangé, puisque j'ai senti très vite que cet univers ne serait pas tendre.

Je vais éviter de faire un point sur les personnages parce qu'ils sont nombreux et très complexes et certains n'apparaissent que peu, aussi je pense qu'avec mon avis vous aurez compris que le héros n'est pas un tendre et qu'il n'a aucune pitié pour ceux qui se dressent sur son chemin. Les femmes ne font que passer dans ce roman sauf une, la sœur de Morion, une femme nymphomane et droguée qui cherche à séduire notre guerrier, sans succès.

L'ange du chaos est donc un condensé d'action, de combat, de vengeance, de sexe et de magie. Une saga que je vais suivre parce que je pense en devenir vite accro et j'espère que la suite sera aussi bonne ! 

Chronique de Louve

jeudi 25 octobre 2012

Les Cloches de l'Enfer de John Connolly

Année d'édition : 2012
Edition : l'archipel
Nombre de pages : 316
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
A 11 ans, samuel Johnson déjoue les plans machiavéliques de l'horrible Ba'al, un démon qui prépare l'invasion de la terre et l'avènement de son maître : Le Mal Suprême.
2 ans plus tard, Ba'al n'a toujours pas digéré son échec quand arrive enfin l'heure de la revanche. Et c'est ainsi que Samuel et son chien Boswell se retrouvent propulsés en Enfer ...
Ba'al n'en fera qu'une bouchée ! Promis, juré. Mais il oublie un peu vite les ressources insoupçonnées de Samuel et de ses compagnons d'infortune : quatre nains énervés, deux agents de police tatillons et un marchand de glaces.
Et puis Samuel pourra aussi compter sur le soutien d'une vieille connaissance : Nouilh, petit démon aussi gaffeur que poltron. Qui donc, à la fin, se fera sonner les cloches ?
 


Le graphisme de la couverture m'a beaucoup plu, j'ai pensé un instant à un Tintin et Milou face au Minotaure (si, regardez mieux Very Happy ) . Je ne parle même pas du titre , qui m'a donné des frissons musicaux : "Hell's Bells" ! J'ignore s'il y a le moindre clin d’œil, mais en tout cas ça m'a interpelé !

Ce roman est une suite
, qui peut être lu indépendamment du tome 1 sans problème. Dans le tome 1, Les Portes, les Portes de l'Enfer se sont ouvertes suite à une malheureuse expérience scientifique , et aux curieux voisins d'un petit garçon : Samuel. Mme Abernathy, habitant au n°666 de sa rue, va se retrouver possédée par Ba'al, et tentera d'envahir la terre à la tête des légions infernales.Plan que feront capoter Samuel,11 ans, son petit chien, et le Démon Nouilh.

La quatrième de couverture nous résume parfaitement la situation
: quinze mois plus tard, les héros du tome 1 vont se retrouver réunis en Enfer, face à une Mme Abernathy très en colère . Elle est décidée à retrouver les faveurs du Seigneur des Enfers très déçu par son échec. C'est le moment que choisissent les scientifiques pour tenter discrètement de redémarrer le "collisionneur de particules "...

John Connolly parvient à commencer son récit rapidement, sans les longueurs inutiles que génèrent souvent les résumés de tomes précédents . Les rappels ne m'ont gêné à aucun moment, et ne m'ont pas donné l'impression d'avoir manqué une lecture indispensable à la compréhension du livre. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié que l'auteur fasse un petit aparté destiné aux lecteurs qui, comme moi, ont ouvert Les Cloches de l'Enfer sans avoir lu Les Portes : "Mais, entre nous, qu'est-ce qui vous prend d'attaquer le deuxième tome de cette histoire avant d'avoir lu le premier ? Franchement ? Vous enfilez vos chaussures avant vos chaussettes ou votre pantalon avant votre slip, aussi ? Résultat, les autres lecteurs doivent prendre leur mal en patience en sifflotant ou en faisant semblant d'inspecter leurs ongles pendant que je m'occupe de vous [...]" p.9 Moi, ça m'a fait sourire, tant de franchise Wink

Les personnages :

La quatrième de couverture m'a alléché avec sa présentation de personnages disparates, la perspective de lire ce mélange hétéroclite en vadrouille en Enfer : "Samuel et son chien Boswell/quatre nains énervés, deux agents de police tatillons et un marchand de glaces/Nouilh, petit démon aussi gaffeur que poltron". Le mélange est explosif !
Ils sont nombreux, mais tous intéressants. Jusqu'aux gardiens des portes du palais du Souverain des Enfers , Tronblon et Tronchard. L'auteur arrive à donner de l'épaisseur , une place réelle dans le roman, à tous ceux que l'on croise. Je ne vais vous parler ici que de quelques uns d'entre eux :
Le plus horrible est sans doute Mme Abernathy, dont la description est une horreur dégoûtante mais plutôt drôle dans son costume de peau humaine : il a trouvé son "moi" profond, son identité ...Féminine, et ce n'est pas si facile quand on est le Commandant des Légions de l'Enfer. Pour moi, ce roman est celui de Mme Abernaty puisque c'est ainsi que l'on nomme Ba'al désormais. Elle en est le vrai personnage principal .
Samuel Johnson, 12 ans et ses problèmes sentimentaux , qui a sauvé le monde mais n'arrive pas à inviter une fille à sortir avec lui. Cette façon de nous présenter Samuel m'a rappelé la plume de Stephen King, sa lucidité cruelle teintée d'humour devant les difficultés de l’existence d'un adolescent, mais d'un grand sérieux (et d'une grande efficacité) quand il s'agit de combattre le mal.
Il y a les truculents "Elfes" qui sont en fait quatre personnes de petites tailles tire-au-flancs et pleines de mauvaises habitudes, aux noms dignes des 7 nains de Blanche-Neige : Roupillard, Braillard,Furibard et Bredouillard. Au chômage à cause de leur caractère irascible et de leur propension à faire capoter tous leurs contrats, ils sont aspirés en Enfer en même temps que les agents de police qui tentaient de les interpeler...
Samuel croisera Vieux bélier en Enfer : je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir un clin d’œil au Monsieur Tumnus de Narnia, mais là c'est peut-être mon imagination débridée Very Happy
Les scientifiques, " effrayants" de certitudes mélangées à leur technique "Allons-y, on verra bien...Tiens, ça n'explose pas ?".

Le rythme du récit est plaisant
: les chapitres ne font qu'une dizaine de pages environ, ce qui est très agréable pour ce type de texte. On suit à la fois les pérégrinations de nos héros perdus, leurs rencontres avec les damnés, les recherches entreprises par le camp adverse, et le désarroi des scientifiques restés sur terre.

L'humour devait être au rendez-vous et je n'ai pas été déçu ! J'ai ri en lisant, ce qui est très rare, si je considère que seul Terry Pratchett sait me faire rire à gorge déployée pendant une lecture.
Je vous ai déjà parlé des personnages, et vous aurez compris qu'à eux seuls ils participent largement à l'humour du roman.
Les sous-titres
m'ont tous fait sourire. Celui du chapitre 1, par exemple : "Où l'on se retrouve en Enfer-Mais on n'y fait que passer, alors pas de panique".
Mais, pour une grande part, les notes en bas de pages sont responsables de la plupart de mes sourires. Sans comparer (à l'incomparable) Terry Pratchett, les notes en bas de page font partie intégrante du récit, et permettent une interaction imaginaire avec l'auteur : il nous raconte des anecdotes, digresse avec humour, ou nous détaille des théories ou recherches scientifiques : un vrai bonheur !
Nous est d'ailleurs révélée la réponse à la plus grande question de l'humanité : qui, de la poule ou de l’œuf, était là en premier. non, je ne dirai rien, il vous faudra le lire tongue
Cela crée un mélange de tons qui est agréable et drôle : quand on passe des démons des blagues ratées à Stephen Hawking en quelques pages, il faut maîtriser son sujet sans être pontifiant : j'ai trouvé que John Connolly maîtrisait très bien ce mélange, au point d'avoir envie de lire le tome 1 après le 2, rien que pour voir ce que j'avais loupé en bas des pages Very Happy

Attention, il ne s'agit pas ici d'un roman comique, mais plutôt d'un habile mélange de styles. Les luttes intestines aux seins des légions démoniaques sont vraiment bien décrites : des trahisons et manipulations dignes des Borgia ! Au niveau esthétique même, les descriptions des personnages démoniaques sont inédites, l'auteur ne nous livre pas un remâché de Lovecraft. Les personnages infernaux sont dignes et fourbes à la fois, tellement humains par leurs préoccupations et leurs envies de pouvoir !
Le paysage infernal a une topographie intéressante, et les rencontres avec les damnés sont vraiment bien menées . Que ce soient leurs crimes, leurs châtiments, rien là non plus qui serait une remâché de Dante : beaucoup d'imagination mais sans se prendre au sérieux, il n'y a rien de prétentieux dans l'écriture de ce roman.
Il y a d'ailleurs une phrase de Nouilh que j'aimerai partager avec vous. Quand l'agent Rowan lui demande : "-Quand êtes-vous devenu si intelligent?" Il lui répond : "-Quand j'ai compris que je n'étais pas si intelligent que je le croyais" A méditer...

Les idées germent sans partir dans tous les sens, c'est une lecture que je juge accessible à tout âge. L'écriture de l'auteur est très agréable : un langage soutenu , foisonnant d'images, et plein d'humour. C'est un divertissement très agréable, un roman très sympa que je conseille de lire de la même façon que l'auteur l'a écrit : avec plaisir, sans prétention, mais avec beaucoup d'attention.

Bonne lecture

Chronique de Hellza

Alex Craft, Tome 1 : Nécromancienne de Kalayna Price

Année d'édition : 2012
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 381
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Je me présente : Alex Craft, nécromancienne et consultante pour la police.

Je suis en très bons termes avec la Mort et j’ai également la faculté de parler aux morts – ce qui ne veut pas dire que ce qu’ils ont à me raconter me plaît toujours... Question magie noire, je croyais avoir tout vu, mais le meurtrier que je traque en ce moment est d’une malveillance crasse : il fera tout pour m’éliminer. Si je ne réagis pas, je risque bien d’y laisser ma peau, et peut-être même mon âme...


Alex est nécromancienne. Son métier ? Réveillez les âmes des morts pour leur poser des questions afin d'aider la police à terminer des enquêtes. Lorsque sa soeur qu'elle n'a pas vue depuis quelque temps et avec qui leur relation est distante la contacte pour innocenter leur père d'un meurtre, Alex hésite. Elle n'entretient pas une bonne relation avec son père depuis qu'il a découvert qu'elle avait de tels pouvoirs. Au final, Alex acceptera puisqu'elle a besoin d'argent et qu'au fond son père compte pour elle, même s'ils ne se voient plus. Lorsqu'une autre enquête a besoin d'elle, Alex va se rendre compte que tout est lié et que cela la dépasse. Il y a des esprits qu'il vaut mieux ne pas réveiller.

J'étais un peu sceptique au départ de ma lecture. J'avais peur de lire une histoire déjà vue. Mais ce fut tout le contraire puisque j'ai adoré ce premier opus qui me laisse présager une saga incontournable.

On entre de suite dans l'action. L'utilisation d'un narrateur interne, soit Alex, aide beaucoup à très vite s'intégrer à ce nouvel univers. La nécromancie est un domaine dont j'ai lu très peu d'ouvrages aussi je n'ai pas d'autres héroïnes sur lesquelles me baser pour juger de ce premier tome. La plume de l'auteur est juste impeccable. Elle est vive et permet de voir les pages du roman défiler à une vitesse incroyable parce qu'en plus, il se passe toujours quelque chose d'imprévu pour Alex.

L'histoire démarre très vite et l'héroïne n'hésite pas à nous expliquer deux trois petites choses pour qu'on ne soit pas perdu. Ainsi à la fin, l'univers ne nous est plus inconnu ! Alex réveille donc les âmes des morts pour les questionner sur plusieurs sujets. Que ce soit pour aider la police à résoudre un crime, ou pour retrouver l'objet de l'un de ses proches, elle n'hésite pas à faire payer ses services, parce qu'il faut bien qu'elle vive ! Mêlant habilement enquête et magie, ce premier tome est déjà explosif et fort en rebondissement. Aucun temps mort. La magie a la particularité d'être très bien décrite j'ai trouvé de sorte qu'on peut visualiser ce que fait Alex ou tout autre être surnaturel. Car les sorcières ne sont pas les seules à se promener en toute liberté dans cet univers. Retrouver des Fäes fut une bonne surprise, surtout vu la manière dont ils sont décrits comme des êtres troublants et malins. J'ai d'ailleurs adoré la relation entre Alex et LaMort. Il apparaît comme sexy et taciturne, mais surtout comme adorant Alex, c'est d'ailleurs très ambigüe. Alex est une héroïne touchante et fragile. Lorsqu'elle utilise sa seconde vue, elle devient vulnérable et aveugle juste après. Elle a donc besoin de protection et ne va pas abuser en se mettant volontairement dans des situations dangereuses. La pauvre n'a jamais demandé à être ainsi visée !

Les autres personnages apportent tous une touche de piquant à ce roman et même PC le chien d'Alex a un rôle dans ce roman ! J'ai adoré Falin, le policier qui ne cessera de tourmenter Alex. Une relation explosive et pleine de sensualité. Les fantômes sont aussi nombreux, en particulier Roy, un fantôme attachant et qui ne cherche qu'à retrouver son corps, qu'on lui a volé depuis douze ans.

Le final m'a captivée et lorsque j'eus fini ce premier tome, j'avais le sourire aux lèvres. Pari réussi pour l'auteur donc !

En bref, un premier tome explosif, avec des personnages haut en couleur et tous bien construits. Le tout sur fond de magie et de meurtres rituels. Je recommande !
 

Chronique de Louve

The Lying Game, tome 2 : Ne jamais dire jamais de Sara Shepard

Année d'édition : 2012
Edition : Fleuve noir ( territoire)
Nombre de pages : 354
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Ma vie parfaite n'était qu'un mensonge. J'avais tout. Des amis formidables, un petit ami adorable et une famille aimante. Aucun ne sait que j'ai disparu. Que je suis morte. Ma soeur jumelle Emma a pris ma place. Elle est la prochaine sur la liste. Mon assassin la surveille de très près... 



Dans ce deuxième tome, Emma va prendre la place et la vie de Sutton, sa défunte sœur jumelle. Elle va alors essayer de se faire passer pour Sutton en fréquentant ses amis, en allant en soirée, en ayant les réactions qu’aurait eu Sutton,… Elle découvrira que Sutton n’était pas un ange et devra elle-même se mettre dans des situations périlleuses afin de découvrir ce qu’il s’est passé le jour du meurtre de sa sœur. De plus, Emma va vite s’apercevoir que le meurtrier peut être n’importe qui dans son entourage…

J’ai passé un agréable moment de lecture avec ce deuxième tome qui nous tient en haleine tout au fil de la lecture. J’ai suspecté tout le monde à un moment donné, puis certaines personnes sont innocentées jusqu’au dénouement final qui nous donne très envie de lire le troisième tome. L’auteur arrive simplement et efficacement à nous mener là où elle le souhaite et instaure une tension tout au long du roman ! L’écriture est agréable à lire, les pages se tournent vite, d’autant plus que je voulais en savoir plus sur Sutton et les derniers instants de sa vie.

Un point négatif pour moi : c’est dommage qu’on ne différencie pas au niveau de la police de l’écriture les passages où Sutton parle. Par moment, je revenais un peu en arrière dans ma lecture pour savoir qui était le narrateur entre Emma et Sutton.

Concernant les personnages, je ne me suis pas spécialement attachée à eux mais j'ai aimé les suivre dans ce deuxième opus. J’avoue avoir eu un peu de mal avec les deux sœurs jumelles en qui je n’avais pas confiance mais elle apportait du piquant à l’histoire !

Je conseille donc ce thriller jeunesse qui est agréable à lire et je remercie Louve et Mort-Sûre ainsi que les éditions Fleuve Noir pour ce partenariat..

Chronique de Titisse

mercredi 17 octobre 2012

Les lames de Mo Hayder

Année d'édition : 2012
Edition : pocket
Nombre de pages : 572
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le corps de Lorn Wood, ado populaire, vient d'être retrouvé au milieu des bois. Son meurtrier s'est acharné. La police suspecte qu'au moment de la tuer, il lui aurait coincé une balle de tennis dans la bouche, pour l'empêcher d'hurler.
Depuis cette découverte, Sally ne dort plus : Millie, sa fille de 15 ans, connaissait Lorn...
Comme tout le monde dans la petite ville de Bath. D'ailleurs, c'est Zoé, la soeur de Sally, qui enquête sur le crime.
La descente aux enfers sera collective.




Lorsque Lorn Wood est assassinée sauvagement, la petit ville de Bath en Angleterre est sous le choc. Malgré que les indices ne semblent mener à aucune piste solide, le lieutenant Zoé Benedict est prête à tout pour retrouver l'auteur de ce crime. Cette histoire la sombrera inévitablement, sa soeur Sally et elle, dans leur passé douloureux."Les lames" est le huitième roman de Mo Hayder mais le premier que je découvre. Je peux dire d'emblée que je n'ai pas été déçue. Sans sortir de l'ordinaire, l'histoire est assez prenante pour que le lecteur ne s'ennui pas une seule seconde. J'ai eu l'impression que le résumé incluait les lecteurs en relatant que la descente aux enfers sera collective. J'ai découvert une auteure exceptionnellement douée et je lirai d'autres de ses romans!

Tout d'abord, j'ai bien aimé l'ambiance de la petite bourgade. C'est certes un classique mais l'effet reste la même. On sent que tous les personnages se sont connus étant jeunes, qu'aucun secret n'est gardé bien longtemps et que les ragots courent vites. J'ai aimé comment l'histoire est amenée. La tension est insidieuse et palpable. On ne s'éternise pas la description des personnages et de leur vie. L'auteure l'amène petit à petit, nous dévoilant au compte-goutte les détails. L'enquête policière prends évidemment une très grande place mais sans être agrémentée de trop d'artifices. Les descriptions psychologiques, les comportements des personnages et leur passé sont encore plus importantes.

De plus, j'ai aimé la rapidité des évènements. Le roman a 500 pages mais il ne traîne jamais en longueur. C'est là la différence entre les auteurs anglais et américains. J'ai conscience de généraliser peut être un peu mais d'après mes expériences c'est la grande force du polar anglais.
La plume de l'auteure est agréable. Ça se lit très vite. les chapitres sont courts. Le langage balance entre un style plus familier et un style plus "technique. La fluidité est de mise. J'ai souvent eu l'impression de regarder une série policière.

Les personnages sont très différents les uns des autres. D'un côté nous avons Sally, mère monoparentale d'une adolescente. Elle avait tout pour réussir mais les hasards de la vie ont fait d'elle une femme complètement différente. Elle n'est ni forte ni parfaite mais elle tente constamment de s'en sortir du mieux qu'elle le peut. De l'autre nous avons Zoé, une femme au passé nébuleux. Elle semble être une femme équilibrée mais cache au fond d'elle une profonde douleur. Le passé prends une place très forte dans cette histoire. C'est ce fil conducteur qui mène l'histoire. Tous les éléments sont liés entre eux pour former un tout vraiment intéressant.

En conclusion, un roman prenant bien que le schéma de l'histoire est assez classique, pour ne pas dire prévisible. Des points forts comme des points faibles mais très certainement une auteure à suivre! Je remercie le forum Mort-Sûre ainsi que les éditions Pocket pour ce partenariat. 

Chronique de Lady Swan

Toi contre moi de Jenny Downham

Année d'édition : pocket
Edition : 2012
Nombre de pages : 501
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Et si ton premier amour était aussi ton pire ennemi ?
Si quelqu'un a fait du mal à ta soeur, ton boulot de grand frère, c'est de la venger, non?
et si ton frère est accusé d'un crime terrible et qu'il dit qu'il est innocent, ton rôle de petite soeur, c'est de le défendre, non?

Lorsque la soeur de Mikey accuse un garçon de l'avoir agressé, tout son monde vole en éclats, il ne peut plus contenir sa colère;
Lorsque le frère d'Ellie est désigné comme l'auteur de cette agression, à son tour elle perd pied.
Lorsque Mikey et Ellie se rencontrent, leurs deux monde se heurtent de plein fouet.
C'est une histoire de loyauté, de choix terribles, de vengeance, de vérité.
C'est l'histoire d'une lutte entre deux familles ennemies. et aussi une histoire d'amour.


Dès les premières pages, on entre dans le vif du sujet. Ce fut une entrée un peu trop rapide pour moi, j'ai eu un peu de mal à attraper le train en marche, mais passé quelques chapitres, j'étais dedans. Mickey, ne va plus au lycée, travaille dans un pub et doit s'occuper de toute la famille. Parce que son monde a implosé. Sa petite soeur de 15 ans, Karyn, est revenu d'une fête complètement détruite, disant qu'elle a été violée et se terre dans sa chambre en attente du procès. Sa mère boit et dort toute la journée, incapable de faire face à ses responsabilités parentales. Et Holly, sa petite soeur de huit ans, n'a que Mickey sur qui elle peut compter. Mais Mickey en a assez. Il veut venger sa soeur et doit pour cela approcher l'ennemi.

Ellie, 16 ans, est dévastée quand elle apprend que son grand frère Tom est accusé du viol de Karyn. Quand les policiers sont venus le chercher pour l'arrêter, Ellie leur confirme qu'elle n'a rien vu, qu'elle était couchée. Mais maintenant, elle doit aller défendre son frère en cour. En effet, si une fille se serait fait violer sous son toit, endormie ou pas, elle aurait entendu quelque chose, elle se serait réveillée, non? La défense de son frère repose donc sur ses épaules et Ellie est terrifiée.

Mais Mickey est convaincu qu'elle sait quelque chose, qu'elle protège son frère contre vents et marées. Il va donc tenter de l'approcher et de lui soutirer quelque chose qui pourrait aider sa soeur à obtenir gain de cause lors de son procès. Après avoir foutu une raclée à son violeur de frère, s'il le peut. Sauf que les choses ne se passent pas comme elles devraient se passer et les deux adolescents se rapprochent beaucoup trop.

Sur la quatrième de couverture, il est écrit que deux mondes séparent Ellie et Mickey. Rien n'est moins vrai et leur situation est pleines de contrastes. Alors que Mickey vient d'une famille dysfonctionnelle, monoparentale et pauvre, Ellie a grandi dans une famille harmonieuse, douillette, monétairement privilégiée où tous se serrent les coudes. Mickey a lâché l'école, alors qu'Ellie y va et y performe. Mickey est un tombeur, qui change de fille comme de chemise alors qu'Ellie n'a jamais connu de garçon. Mickey est le grand frère qui tente de défendre sa petite soeur, alors qu'Ellie est la petite soeur qui tente de protéger son grand frère.

On pourrait croire, à en juger par la quatrième de couverture, qu'il ne s'agit que d'une histoire d'amour entre deux adolescents. D'ailleurs, celle-ci est touchante, pleine de petits rebondissements qui maintiennent notre attention. Sauf que ce livre est plus que ça. Il traite de plusieurs sujets, comme les procédures en cas de viol, avec une réalité parfois brutale qui choque lorsque le présumé violeur plaide non-coupable. Il parle aussi de famille, de courage et de loyauté. Loyauté envers ce que l'on croit être juste, envers sa famille et ses amis. La vérité n'est pas embellie et ça m'a émue. On y parle aussi de vérité. On se promène entre les deux "camps" et on ne sait plus très bien s'il y a vraiment eu viol ou si tout ceci est une supercherie de la part de Karyn.

Et la fin! Je ne m'attendais pas du tout à une fin comme celle-ci. Même si elle m'a un peu déçue, en réfléchissant, je n'aurais pas pu imaginer meilleure fin pour un roman tel que celui-ci. J'ai énormément aimé ce livre qui, au final, se révèle être porteur d'espoir et une belle démonstration de courage. L'auteur a su traiter un sujet peu banal, presque tabou, très douloureux et grave, avec sensibilité, sans verser dans le scabreux ou les détails choquants ou impudiques. Je sais que l'auteur a écrit un autre livre, Je veux vivre, dont le résumé à lui seul me serre la gorge. Ayant découvert cette plume, s'il croise ma route, il atterrira directement dans ma PAL! Peut-être à cause de la caractéristique des familles ennemies, ce roman m'a un peu fait penser à l'histoire de Romeo et Juliette, version moderne. De par ses deux narrateurs, Mickey et Ellie, le livre est à mettre dans les mains autant masculines que féminines.

Un gros merci aux Éditions Pocket Jeunesse et au Forum Mort-Sûre pour ce roman qui n'est pas passé loin du coup de coeur!

4/5

Chronique de Se1ena

mercredi 10 octobre 2012

Les chroniques de Siala: Tome 1 Le rôdeur d'ombre de Aleksei Pekhov

Année d'édition:2012 
Editions : J'ai lu
Nombre de pages : 507
Quatrième de couverture
Après des années de paix, l'Innommable se réveille... Jamais les Terres désolées n'avaient connu pareil rassemblement ; des milliers de géants, d'ogres et d'autres créatures maléfiques unissent leurs forces pour la première fois de l'histoire sous une bannière unique. Bientôt, l'Innommable et ses armées immondes seront aux portes de la cité d'Avendoom. À moins que Harold l'Ombre, Maître Voleur, ne trouve un moyen de les arrêter. Fantasy épique de haute volée, hommage à J.R.R Tolkien et à Michael Moorcock, Les Chroniques de Sida narrent le destin sans pareil de Harold l'Ombre, le voleur à qui un roi a demandé de sauver le monde. Secondé dans sa quête par une princesse elfe, dix Coeurs sauvages - les combattants les plus valeureux que les Terres désolées aient jamais comptés - et un bouffon aux multiples surprises, Harold doit réussir là où des armées de guerriers et de mages ont échoué. S'il ne parvient pas à s'emparer de la Corne d'Arc-en-Ciel, le seul artefact magique assez puissant pour faire obstacle aux forces de l'Innommable, l'humanité pourrait bien vivre ses dernières heures...
 
 
Harold L'ombre est un voleur reconnu. Son talent est tel que beaucoup font appel à lui, car rien ne lui est impossible. Lorsque le tavernier Gozmo lui confie le vol d'un étrange bibelot et qu'Harold est témoin d'un meurtre, très vite le voleur comprend qu'on l'a testé. Et chose plus étrange encore, c'est le roi qui en est responsable et qui l'invite à un entretien pour discuter avec lui. Si seulement les problèmes s'arrêtaient là! Mais en dérobant cet objet, Harold va se mettre un dos un étrange démon et un groupe de Doralissiens ! Pour leur échapper et retrouver sa tranquillité, on ne lui demande que deux choses : retrouver le "cheval" qu'on pense qu'il a volé et récupérer la corne d'Arc-en-Ciel chez l'ennemi pour tenter une fois encore de détruire L'Innommable, l'ennemi de plusieurs peuples, qui lentement se réveille tout en soulevant une incroyable armée. Mais est-ce vraiment à la portée d'un simple voleur ?


Les chroniques de Siala fut une lecture ensorcelante. Il y a des romans qui se lisent quasi non stop tant on se sent concerné et happé par l'intrigue et l'univers. Ce fut le cas ici. Grâce à une plume fluide et vive et à l'utilisation d'un narrateur interne via le héros Harold L'Ombre, très vite on entre dans le roman. Au bout d'une vingtaine de pages, j'appréciais déjà le héros et sa personnalité. C'est un roman à la portée de tous, adolescents comme adultes sans aucun problème. Ici le tout est intelligent puisque les scènes d'actions sont justement dosées pour éviter une trop grande accumulation tout comme les passages descriptifs qui m'ont vraiment plu.

La plus grande force du roman réside dans son intrigue. Les grandes lignes de cette saga laissent penser que notre héros va très vite se mettre en route avec de nombreux compagnons pour retrouver un objet servant à affaiblir l'ennemi. Dans ce premier tome, l'auteur a compris qu'il fallait un peu innover et ne pas endormir le lecteur dès le début. Aussi l'épopée ne débute vraiment que dans les dernières pages du roman.
Cependant, aucun temps mort n'est accordé dans ce premier opus. Des vols, des meurtres, des batailles, de la magie, des ruses... notre héros va très vite se montrer ingénieux et rusé pour réussir à se sortir d'un tas d'ennuis qu'il n'a même pas désiré. Cela nous laisse bien le temps de le découvrir et de comprendre l'importance de sa future quête. Parce que j'avouerais que ce qui me lasse un peu en fantasy ce sont les sagas dont les trois quarts du temps nos héros sont en chemin et ne font que discuter et dormir à la belle étoile. J'aime avoir de l'action et découvrir des choses plus ou moins différentes, même si devant le nombre de romans de fantasy qu'il existe, innover reste difficile.
Bref dans ce premier opus aucun temps mort. On ne s'ennuie pas et on fait connaissance avec tous nos personnages en douceur pour mon plus grand plaisir dont certains vont très vite se démarquer. Notre héros se voit confier un contrat par le roi et on pourrait lui dire de le refuser, mais non puisqu'il a le choix entre l'accepter ou finir le reste de ses jours en prison. Jusque-là rien d'innovant en somme, mais l'auteur ajoute de nombreux petits détails qui rendent ce premier tome presque parfait ( il l'est en tout cas pour moi ^_^).
Que demander de plus ? De la magie, des fantômes, des zombies, des démons, des batailles, des morts, beaucoup d'humour, ce roman est une petite pépite et j'ai vraiment savouré ma lecture. Certains demanderont et l'histoire d'amour alors ? Eh bien non, il n'y en a pas une seule dans ce premier tome et j'avoue que c'est tant mieux !

Les personnages sont multiples et apportent une touche d'humour à ce premier opus. Le héros qui au final n'en est pas un, puisqu'il n'est qu'un voleur, certes rusé et habile, mais pas un combattant hors pair. Je l'ai trouvé assez taciturne par moment, un peu comme s'il subissait réellement cette épopée. De plus savoir qu'il n'est pas seul dans sa tête m'a beaucoup amusée. Je n'en dirais pas plus, à vous de le découvrir ! Kli-Kli le bouffon du roi qui va accompagner Harold est vraiment un phénomène. Drôle, perturbant, agaçant, détestable, il n'hésitera pas à en faire voir de toutes les couleurs à nos héros. Il se sera pas sans rappeler le Fou de la saga l'assassin royal avec certaines de ses énigmes ! Sauf qu'ici le bouffon du roi est un gnome à la peau verte ! Miralissa la princesse elfe est sympathique, mais trop en retrait dans ce premier opus pour vraiment la cerner. Les coeurs sauvages m'ont plu parce qu'ils ont une unité parfaite entre eux et pourtant ils sont très différents les uns des autres.

En bref, un premier tome que j'ai adoré et dévoré et dont il me tarde de lire la suite !
 
Chronique de Louve
 
*************************************
 
Merci aux éditions J'ai lu de m'avoir permis de découvrir cet auteur de fantasy dont je ne connaissais pas l'existence. Il s'agit en fait du premier auteur russe que je lis. Une belle trouvaille, car ce fut pour moi un agréable moment de lecture.

J'ai personnellement apprécié le style de l'auteur, mais plus particulièrement son vocabulaire. Il a su choisir avec précision ses mots pour bien imager les scènes. On voit qu'il ne s'est pas contenté du plus simple et qu'il a recherché des synonymes. Ses phrases sont bien construites et fluides. Par son style d'écriture, j'ai eu l'impression qu'il visait davantage un public adulte. Je ne crois pas que ce type de fantasy soit adapté pour les adolescents. J'ai eu l'impression que la recherche effectuée par l'auteur apportait une certaine minutie et un esthétisme littéraire qui auraient pu ne pas convenir aux plus jeunes.

Pour ce qui est des personnages, j'ai bien aimé l'entraide entre les classes de créatures (races); soit les gnomes, les nains, les elfes, les humains et le gobelin. J'ai trouvé que les rivalités tout comme les liens d'amitié étaient bien exploités. Le personnage principal, Harold, est un voleur qui se retrouve plongé dans une quête contre son gré, mais de laquelle il apprendra beaucoup. On voit d'ailleurs une évolutions constante du caractère de son personnage tout au long des pages. L'armée de Coeurs sauvages qui accompagne Harold est composée d'humains qui sont tous des plus originaux et loufoques les uns que les autres. Cependant, ils sont très liés les uns aux autres et n’abandonneraient pas un des leurs en chemin. Un seul personnage sèmera la pagaille au cours de l'aventure, mais cela n'aura pas que des effets négatifs, l'atmosphère se retrouvera plus détendue par moments. Il s'agit du fou du soi, Kli Kli. Derrière ses farces et attrapes se cache pourtant une intelligence que vous découvrirez par vous même en suivant l'avancement de la quête. Un point fort de ce roman c'est vraiment la diversité des personnages tant dans leur physique que dans leur personnalité qui apporte de la couleur et du piquant à l'intrigue.

Cette dernière est cependant ce qui m'a le plus plu dans ce roman. L'histoire prend vraiment son envol au moment ou Harold prend connaissance de sa quête. C'est à ce moment que les actions ne cessent de s'enchaîner. On y mélange la magie des orques à celle des elfes et aux coups d'épée. Tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins et les connaissances des personnages seront d'une grande aide dans leur avancement. Il y a notamment Harold qui est guidé par une voix dans sa tête, mais je ne vous en dis pas plus. Des retours en arrière viennent aussi nous éclairer sur les raisons qui amènent les personnages à rechercher la fameuse corne.

Ce premier tome est un amalgame d'événements passionnants, mais vous n'aurez pas le choix de lire le deuxième tome, car celui-ci ne possède pas de fin concluante. Pour connaître la suite de la quête à Hrad Spein, c'est dans le deuxième tome que vous devrez vous plonger. Ma seule déception dans ce roman c'est de ne pas en avoir appris énormément sur les orques qui sont relayés au second plan. Peut-être seront-ils davantage présents dans le deuxième tome? Bref, un auteur à découvrir absolument!

Chronique de Salsera

Cabaret, tome 1 : Ingénue de Jillian Larkin

Année d'édition : 2012
Edition: bayard jeunesse
Nombre de pages : 444
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Elles sont jeunes, elles sont riches, elles sont belles. Nous sommes en 1923 et tout peut arriver ! Trois jeunes filles issues de la haute société américaine rêvent de vivre avec leur époque et de s'opposer aux codes de bonne conduite dictés par leur milieu.

Gloria, dix-sept ans, rêve de vivre la nuit, de danser, de faire la fête. Un soir, elle sort en cachette en compagnie de son ami Marcus, et se rend dans un bar clandestin, tenu par le bras droit d'Al Capone. Elle y rencontre Jérôme, le pianiste de l'orchestre et en tombe amoureuse. Mais leur histoire st impossible : Gloria est blanche, Jérôme est noir et, dans cette Amérique des années 20, les relations mixtes sont interdites...

De plus, Gloria est fiancée et va bientôt épouser le fils d'une puissante famille de Chicago. Sa cousine Clara arrive de New York pour aider aux préparatifs du mariage. Et Marcus tombe sous son charme. Mais Lorraine, la meilleure amie de Gloria, ne le supporte pas, et semble prête à tout pour conduire Clara à sa perte.


Découvrir l’Amérique des années 20 était quelque chose d’assez neuf pour moi côté littérature même si la période de la prohibition m’a toujours intriguée. Aussi ce livre, même s’il ne se veut pas historique, m’a permis une plongée intéressante au creux de cette période trouble, pleine de mystères, cachoteries, conventions sociales… Il est donc ici question de trois jeunes femmes d’à peu près le même âge : Gloria, Clara et Lorraine. Gloria doit se marier avec un beau parti qu’elle pensait aimer. C’est une jeune fille travailleuse, sérieuse et pourtant elle se découvre inexorablement attirée par cette nouvelle mode féminine, ce courant que sont les garçonnes, la vie clandestine, l’alcool, les bars, la musique… Elle fera donc la rencontre de Jérome, une jeune pianiste à peine plus âgé qu’elle mais…noir !

Clara de son côté fuit un passé dont on met longtemps à lever le voile et se cache derrière un rôle de jeune femme prude de la campagne qui n’a jamais rien  vu de la grande ville. Et pourtant, elle a plus vécu que la plupart des jeunes femmes de 18 ans de l’époque, a expérimenté beaucoup de choses, de bonnes comme de mauvaises. Pourtant, elle joue son rôle de jeune fille rangée à la perfection. Ca sera sans compter sur Marcus qui voit vite clair dans son interprétation et décide de lui faire la cour.

Lorraine, la troisième narratrice est elle aussi issue d’une famille très riche. Meilleure amie de Gloria, c’est elle qui la pousse à sortir la nuit, à fréquenter les clubs clandestins, à devenir une garçonne. Pourtant Lorraine est secrètement amoureuse de Marcus et lorsqu’elle comprend qu’il est attiré par Clara elle va sombrer dans une sorte de mélodrame dont elle est la seule responsable.



Mais que j’ai aimé ce livre ! Je pourrais presque dire que c’est un coup de cœur ! Comme je le disais, tout d’abord car je n’ai que peu de connaissances sur les années de la prohibition, parce que ça parle de musique, de scène et parce que tout est bien amené, bien pensé. Ca n’est pas un coup de cœur pour quelques petits détails tels que Al Capone cité dans le livre et qui fait un peu trop racoleur ou bien Gloria qui apprend à chanter en une semaine…croyez-moi ça relèverait du miracle et un manque cruel d’informations sur l’époque qui pourtant fait toute la différence et l’intérêt du livre.

Néanmoins, il s’agit d’un premier tome alors je laisse le bénéfice du doute à Jillian Larkin et espère qu’elle creusera à ce niveau.

C’est un roman jeunesse mais pourtant, il a un côté initiatique et atypique malgré des références propres à cette littérature omniprésentes. Histoires d’amour, complots, trahisons… Pourtant, l’auteure va plus loin, elle explore le milieu artistique, du moins elle l’effleure avec des références musicales sérieuses, le scenario bien que facile ne tombe jamais dans la niaiserie et l’histoire en elle-même, ni lente, ni très rythmée atteint les sphères de l’âge adulte, parle du racisme absolument déclaré de l’époque et des histoires de gros sous.

Chaque chapitre est raconté du point de vue d’une des trois héroines, il est donc facile d’apprendre à mieux les connaître même si, pour moi, Gloria reste la plus mise en avant. Au début de l’histoire, on ne sait pas bien ce qui la pousse, outre la curiosité de l’âge peut-être ou l’attrait de l’interdit, à entrer dans ce bar clandestin qui va changer son destin déjà tout tracé. C’est une bonne élève, une fille respectueuse, une future épouse mais il y a une note de rébellion, une aspiration à plus de risques, à plus d’excitation qui émane d’elle. J’ai vraiment accroché avec ce personnage.

Clara n’est pas en reste. Son double jeu entre la campagnarde et la citadine volage ou presque repentie est très bien joué. Pourtant, elle reste quelqu’un d’honnête, de juste qui cache ses démons. Sa souffrance n’est pas souvent exposée ce qui ne la pose pas en victime mais pourtant je me suis aussi pris d’affection pour elle. Sa sympathie, ses réparties, ses regrets…

Lorraine en revanche, peut-être suis-je tombée dans le piège de l’auteure, m’est apparue comme très compliquée. A la fois jalouse sans raison, rebelle sans l’être totalement, fidèle en amitié mais perfide…un personnage très contrasté qui pour le moment ne me plaît pas.



Quant à l’auteure…eh bien tout me paraît positif dans sa façon d’écrire, rien de trop jeune, une facilité déconcertante à nous faire rentrer dans son univers, le livre se lit très vite, il est très prenant. Tous les bons ingrédients pour un succès et ça en est un. Bien sûr, je maintiens mes bémols mais j’espère qu’ils se transformeront en dièses dans le prochain tome.

En conclusion, un livre à lire pour le contexte historique, les personnages et tout le talent dont j'ai parlé !



19/20

Chronique d'Ayma

dimanche 7 octobre 2012

dans les veines de Morgane Caussarieu

Année d'édition : 2012
Edition : Mnémos
Nombre de pages : 308
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
La canicule enflamme les nuits bordelaises. Une bande de junkies dévaste un supermarché, des filles perdues poussent leurs derniers soupirs sur des airs de New Wave tandis qu'on repêche des cadavres exsangues dans la Garonne. Il semblerait qu'un groupe de tueurs dégénérés avides de sexe, de drogue, de rock'n'roll et de sang ait élu domicile dans la charmante cité. Des vampires, le mot absurde et terrible est sur toutes les lèvres sans que personne n'ose le prononcer. L'enquête du lieutenant Baron piétine alors même qu'une vidéo incrimine J.F., une ancienne star de la scène alternative punk et sa bande de marginaux. De son côté, Lily, la fille unique de Baron, rencontre un séduisant jeune homme à la peau trop pâle, au visage d'ange et à la maigreur maladive. Elle trouve dans cette passion toxique et mortifère un remède à son mal-être.


Baron est un flic. Très vite avec Brune, ils vont découvrir qu'un tueur en série sévit dans leur ville. Et lorsqu'ils apprennent que le suspect est une ancienne rock star, ils vont vite découvrir que l'enquête les dépasse et qu'ils ne sont pas préparés à boucler les coupables. Lily, fille de Baron n'en peut plus de son existence morbide et salissante. Elle ne rêve plus que de profiter avec son amie Violaine des soirées branchées de sa ville. Lorsqu'elle font la connaissance de J.F et de Damien, leur vie va voler en éclat et permettre à Lily d'être enfin libre.

Wahou wahou ! Quelle gifle que ce roman ! Un véritable bijou de la littérature vampirique comme je n'en ai pas lu depuis longtemps ! Le style de Morgane Caussarieu est fluide, vif, cinglant, percutant. Ce roman est un véritable page-turner, on ne voit pas les pages de ce livre défiler sous nos yeux tant on est pris par l'histoire. Très sincèrement, j'en redemanderais volontiers !

L'histoire est encore meilleure que le style ! Si vous cherchez un roman avec de gentils vampires, passez vite votre chemin. Si vous cherchez un roman d'amour, de même, ce roman n'est absolument pas fait pour vous. Fans de Twilight fuyez parce qu'ici le mythe du vampire reprend du poil de la bête et nous offre ce que l'on attend vraiment : du sang, des morts, de la douleur, de la souffrance. Rien n'est beau dans ce roman, tout y est sombre et obscur. Je ne savais pas où je mettais les pieds et soudain j'ai été aspirée par la cruauté artistique de l'intrigue. C'est un roman qui choquera de nombreuses âmes sensibles par ses allusions à l'inceste et à la pédophilie très nombreuses et j'ai trouvé ça tellement percutant que je me suis dit que ce roman avait du "chien" ! Une histoire de drogue, d'inceste honteuse et salissante, de vampires qui ne peuvent s'empêcher de semer des cadavres autour d'eux. J'ai tellement envie d'en dire davantage, risquant de spoiler ce vrai bijou, que je préfère simplement vous dire ceci :
- pour tous les vrais fans de vampires, n'hésitez plus, jetez-vous sur cette perle à posséder à tout prix dans sa bibliothèque !
Des passages angoissants, des tortures inhumaines et dégueulasses (pouvant aller jusqu'à vous faire frémir), Dans les veines est un bijou pour toutes les âmes non sensibles. Un ballet d'horreur comme j'en rêvais depuis longtemps !
La relation entre les vampires est ambiguë, gênante, mais compréhensible. Elle l'est beaucoup moins pour Baron et sa fille Lily.
Je tiens à remercier l'auteur de nous offrir une transformation des vampires vraiment écœurante, je crois que personne n'y avait pensé avant elle ! C'est gore, sale, jouissif, addictif ! En voilà du vampire comme je les adore ! Mention spéciale pour la toute dernière torture faite sur l'un de nos héros. Carrément gore !! Et l'épilogue... Wahou ! Un bijou !

Que dire de plus ? Vous parler des personnages serait trop en dévoiler alors je ferais simple. Lily m'a plu même si elle reste trop passive. On sent sa détresse et sa souffrance, Damien ne fera qu'accélérer l'inévitable. Son père est détestable et j'ai apprécié tout ce qu'il va endurer, un juste retour des choses. Les vampires sont détestables, mais terriblement attachants aussi. C'est vraiment contradictoire parce que d'un côté on a pitié d'eux et on ne veut pas qu'il leur arrive quoi que ce soit, mais d'un autre côté ce sont des tueurs impitoyables, drogués pour la plupart.

En bref, sachez que ce roman est une bombe dans le milieu vampirique. Une sortie à ne pas louper avec une couverture que j'ai franchement trouvé très représentative de Lily. Une histoire difficile pour les adultes et à déconseiller aux âmes sensibles ! A lire d'urgence !!

J'espère sincèrement que l'auteur ne s'arrêtera pas là !!  

Chronique de Louve