jeudi 21 juillet 2016

Je le veux de Eliza Kennedy

Année d'édition : 2016
Edition : pocket
Nombre de pages : 510
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Je vais me marier. il est parfait. C'est la cata. Il reste à Lily huit jours avant le grand bonheur : son mariage avec Will, l'homme idéal que toutes ses copines lui envient. Mais est-ce une bonne idée de se marier quand on est incapable de résister à un beau garçon ? Terrifiée par la fidélité, mais trop amoureuse de Will pour renoncer à lui, Lily passe la semaine précédant son mariage à ingurgiter des cocktails bien tassés et à s'envoyer en l'air avec qui lui chante. Et ce qui devrait être le plus beau jour de sa vie menace de tourner au drame. Une comédie qui donne à réfléchir sur fond de coke, vodka et sexe à gogo. Imprévisible mais pertinente, Lily pose les bonnes questions sur l'amour et la monogamie avec un mélange détonant de gravité et d'humour.


Il y a des romans, comme ça, dont le pitch intrigue (bien plus que la couverture ou le titre) : ils ont l'air de sortir des sentiers battus et de promettre une lecture bien sympa. La plupart du temps, quand je me laisse tenter par ce type de roman, j'espère juste que l'auteur va vraiment assumer jusqu'au bout et que je ne serai pas déçue par la fin...

C'est ainsi que je me suis positionnée sur le titre Je le veux, en croisant les doigts très très fort pour que la lecture soit aussi jubilatoire qu'elle le promettait.
Je peux le dire tout de suite : ça a été encore mieux que ça !

Evidemment, si vous êtes du genre collé-monté, plutôt coincé, adepte du slut-shaming, je vous inviterai aimablement (ou pas) à passer votre chemin. Clairement, les choix de vie de Lily vous feront grincer des dents et vous serez infichu de les comprendre et sans doute prompte à la juger à l'emporte pièce, comme son idiot de collègue Lyle (alors que ce qu'il fait de son côté, avec sa rétention d'information au sujet d'un procès capital, est bien plus grave !).

Car Lily... est la digne fille de son père. Celui-ci est un Don Juan et la jeune femme lui ressemble, tout simplement. Eh oui, le scoop, les femmes aussi peuvent aimer le sexe pour le sexe !
Ajoutez à cela les valeurs morales particulières de sa famille (qui a au moins le mérite d'être saine, puisque tout est clair pour tout le monde !) et son caractère particulièrement trempé, Lily n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds ni à faire décoration dans une soirée. Et quand un homme lui plait, elle s'emballe. Elle aime séduire, elle adore encore plus coucher et pour compenser toute l'énergie qu'elle dépense pour son travail, elle n'hésite pas à brûler la chandelle par les deux bouts.

Lily est avant tout une femme accro à son job d'avocat (encore junior, mais prometteuse) et libre. très libre... autant dire que ses proches, ceux qui la connaissent et l'aiment telle qu'elle est, ne comprennent pas sa décision de se marier.
Elle même se demande comment elle a bien pu accepter la demande de Will... il faut dire qu'il la fait craquer et que la demande en question, si romantiquement présentée, l'a si bien prise au dépourvu qu'elle l'a acceptée ; pourtant les sentiments forts qu'elle éprouve pour lui risquent plus de le blesser qu'autre chose.
Car au final, le seul qui ne semble pas au courant de la véritable personnalité de Lily, c'est son fiancé... alors forcément, pas étonnant que tout le monde, en priorité sa grand-mère (ancienne ténor du barreau, son modèle), sa mère et ses deux belles-mères lui mettent une pression dingue pour qu'elle annule le mariage...

Ajoutez à cela que la jeune femme est, en parallèle, envoyée au casse-pipe pour préparer un témoin pour une déposition dans un procès important pour son cabinet, et sa semaine prénuptiale ne sera pas sereine du tout ! Surtout lorsqu'elle découvre, affligée, que le témoin en question n'est vraiment pas doué (c'est bien peu de le dire) et qu'en plus la société qu'elle défend est vraiment dedans jusqu'au cou. Non seulement elle est sur la sellette sur le plan personnel, mais aussi sur le plan professionnel. C'est sa carrière qui est en jeu si elle n'arrive pas à gérer la déposition.

Je pense que ce que j'ai le plus apprécié, dans ce roman, c'est que l'auteur va au bout des choses, ne choisi aucune facilité, ne cède pas à des ellipses malvenues, et que tous les personnages y règles leurs comptes, d'une façon ou d'une autre.
La déposition du témoin en particulier est un passage énorme. Puisque Lily a face à elle un vieux de la vieille paternaliste et condescendant, elle va lui faire ravaler ses "jeune demoiselle" à sa façon, et il n'est pas prêt de l'oublier ! Certes, du point de vue de la déontologie, ce n'est sans doute pas ça, mais elle obtient ce qu'elle veut (du temps pour que son senior puisse éviter un désastre pour son cabinet), ce qui lui vaut même d'être félicitée par sa grand-mère !

Ce roman a donc été ce qu'il promettait, jubilatoire et même plus.
J'ai adoré le fait que Lily ne change pas, au contraire, elle utilise ses atouts pour régler ses problèmes sur différents fronts.
J'ai adoré les retournements de situations. Je me suis attachée à tous les personnages, certains étant sacrément hauts en couleurs.
J'ai adoré qu'une femme puisse être aussi libre et que son entourage l'accepte sans problème.
Et j'ai eu le cœur serré pour elle dans certains passages. Parce que ce roman est loin d'être dénué d'émotions...

Chronique de Roanne

Prendre Lily de Marie Neuser

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket
Nombre de pages : 520
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Début des années 2000. Dans une petite ville anglaise sans grands faits d’arme à célébrer ni catastrophes à déplorer, deux fillettes viennent de retrouver leur mère assassinée. Elle git dans sa baignoire, les seins méticuleusement découpés et disposés de chaque côté du corps. Entre ses doigts, deux mèches de cheveux : une brune, une blonde.
Lily, couturière et mère exemplaire, n’avait jusqu’alors jamais fait parler d’elle.

À quelques mètres du foyer de Lily Hewitt, celui de Damiano Solivo. Alors que tous les soupçons se portent sur cet immigré italien suintant protégé comme un chiot par sa femme, celui-ci oppose un alibi parfait : il travaillait. Pour preuves de sa bonne foi, il a conservé son titre de transport et se trouve en mesure de prouver qu’il a signé la feuille d’émargement ce matin-là, à l’institut qui l’accueille pour son insertion professionnelle.



Prendre Lily n'est pas un thriller comme les autres, ce n'est pas un récit haletant, ce n'est pas non plus une course contre la montre, c'est même tout le contraire. C'est une course de fond, c'est un marathon qui est couru par la brigade anglaise que l'on va suivre, c'est un récit long qui durera une dizaine d'années, une chasse à l'homme ininterrompu et éprouvante que vous allez suivre.

Prendre Lily est une démangeaison. Cette démangeaison qui lorsque vous vous risquez à gratter vous fait un bien fou, puis petit à petit vous fait mal. Lorsque vous cessez d'y toucher, elle se fait oublier, mais si par mégarde vous la frôlez, à nouveau vous n'aurez qu'une envie, gratter, gratter et gratter encore, jusqu'au sang, jusqu'à l'os. Je ne vois pas de comparaison plus explicite.
Parce que, ce roman, vous pourrez le poser et le laisser traîner sans mal, vous pourrez même l'oublier mais lorsque pour une raison ou pour une autre vous penserez à Lily, à ses petites filles, à Damiano ou à ses inspecteurs qui le traquent, vous ne pourrez vous empêcher de reprendre votre lecture et d'y avancer coûte que coûte. Vous serez obnubilé par l'envie de vengeance et de justice de Gordon, vous y penserez au milieu de la nuit et vous vous demanderez : Et si ça m'arrivait en vrai ?
Mais petit à petit, cette vengeance vous éprouvera, vous aurez besoin de reposer ce livre dans un coin, parce que l'enquête n'avance pas, parce que vous êtes déçu que cet homme infect ne soit pas arrêté et puisque vous avez le luxe, que Gordon n'a pas, de faire une pause, vous prendrez cette pause et vous oublierez Lily. Pendant un temps.

J'ai beaucoup aimé les inspecteurs, que ce soit Gordon, Bradford, Daphnée ou Jim; ils ont tous ce petit quelque chose, ce mordant, qui vous donne envie de les suivre au bout du monde, de croire qu'ils vont réussir même lorsque tout paraît perdu. J'ai apprécié découvrir et vivre la vie extérieur d'un inspecteur obnubilé par une enquête, voir à quel point un meurtre peut détruire plus que le cercle restreint de la victime. Voir qu'il détruit Gordon, ses relations et même son corps, comprendre qu'il détruit Bradford dans son excellence, dans sa confiance en lui mais aussi accepter que Daphnée, elle, réussit à surpasser ça et à vivre pleinement. Ces contrastes étaient les bienvenues et surtout, pour moi, les plus vraisemblables possibles. C'est la vie de cette brigade qui nous permet de nous immerger dans cette enquête et de réussir à y respirer tout de même.

Le véritable problème de ce roman est l'enquête en elle-même.
Au final je me suis assez ennuyée durant ce roman, comme je vous l'ai dit, je l'ai souvent reposé sans sourciller, je n'avais pas le besoin de tourner encore et encore les pages. Au fond j'espérais même qu'il se finisse vite.
Certes, on veut connaître la fin, mais dès le début on sait qui est le meurtrier, on en a la preuve, mais cette dernière est insuffisante pour le juger. Ce n'est donc pas vraiment une chasse à l'homme qu'on retrouve ici, c'est plutôt une chasse à l'indice qui permettra l'arrestation. Alors il n'y a rien de palpitant en soit, rien d'addictif. On attend et on espère à chaque page que ce soit le bon moment cette fois, la bonne perquisition, le bon juge, etc. Au fond, on ne fait que ça, attendre, impuissant, comme les enquêteurs que l'on suit.
J'ai aussi eu l'impression qu'on se perdait un peu dans les différentes pistes, on part très vite en Italie pour un meurtre qui n'a au fond pas de valeur pour résoudre ce second meurtre, on essaie un multitudes de pistes, d'indices qui s'accumulent et qui quelques fois s'annulent.
Au final, on enrage contre le système, contre les juges, contre la vie, mais on est pas vraiment pris dans le roman.

En bref, un roman porté par une bonne équipe, une belle plume qui nous fait ressentir l'impuissance de cette dernière face à un coupable que l'on connaît mais qu'on ne peut arrêter. Des personnages attachants mais une enquête qui se perd un peu et qui n'a plus grand chose d'haletant puisque tout ce que l'on cherche c'est le bon indice. Je suis un peu déçue, je dois l'avouer, par le chemin emprunté mais je continue de dire que ce roman est une démangeaison qui ne vous quittera plus.

Je remercie les éditions Pocket ainsi que Louve du forum Mort Sûre pour ce partenariat.

Chronique de Ferilou

Borgias Tome 1 : Le Serpent et la Perle de Kate Quinn

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket
Nombre de pages : 600
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Rome, 1492. La belle Giulia Farnese épouse le jeune et séduisant Orsino et croit que la fortune lui sourit. Mais elle découvre bientôt que son mariage n'est qu'un leurre, orchestré par le cardinal Borgia, décidé à faire d'elle sa concubine.
Enfermée dans une prison dorée, espionnée par les serviteurs, Giulia résiste aux avances du cardinal. Elle peut compter sur le soutien de Carmelina, une cuisinière au lourd secret, et Leonello, un cynique garde du corps mû par la vengeance. Au milieu des convoitises et des complots, Giulia et ses acolytes doivent à leur tour manœuvrer pour survivre. Mais n'est pas intrigant qui veut... 



J'ai découvert la plume de Kate Quinn avec sa saga Rome. J'ai essayé un peu au hasard car je dois dire que je n'aime pas les romances historiques ou romans historiques en général. Cette auteure m'a fait changer d'avis sur ce genre-là. Du coup, je me suis dit que j'allais retenter l'expérience avec cette nouvelle saga et je ne me suis pas trompée, cette lecture a été un coup de cœur.

J'ai lu ce livre sans lire le résumé, et je dois avouer que parfois ce n'est pas plus mal. La lecture est totalement surprenante et on ne sait pas à quoi s'attendre. J'ai donc découvert que cette saga nous racontait l'histoire de la famille des Borgia, de l’ascension de Rodrigo à la papauté, la guerre contre les Français et au milieu de tout cela les "bâtards" de Rodrigo et la douce et belle Giulia, désignée comme la catin du Pape. Autant dire, que cela promet bon nombre d'intrigues et de coups dans le dos à la Cour.

Concernant les personnages, on les aime, on les déteste, on les envie ... Kate Quinn a un véritable don pour décrire ses personnages, ils ne sont jamais caricaturaux. Ils ont beaucoup de profondeurs et sont comme nous, ils ne savent pas toujours ce qu'ils veulent. Je dois avouer qu'au début Giulia m'apparaissait un peu superficielle, timide et naïve, mais son caractère s'affirme durant toute l'histoire, elle apprend de ses erreurs et n'en devient que plus forte et sûre d'elle. Leonello quant à lui, pourrait un peu faire penser au nain "rigolo" de l'histoire, mais il n'en est rien. Autant dire qu'il a un caractère bien trempé et de sacrés reparties qui m'ont fait sourire plus d'une fois durant ma lecture. J'avoue, j'ai un peu pensé au personnage de Tyrion Lannister dans Games of thrones. L'autre personnage principal est celui de la cuisinière Carmelina, dont on sait qu'elle cache un terrible secret, mais lequel ? Elle aussi est forte, sans doute car dans les cuisines les femmes ne sont habituellement pas en haut de la hiérarchie. Et elle a le désir de faire ses preuves pour montrer qu'elle peut être la meilleure dans son domaine.

C'était d'ailleurs très intéressant d'alterner les points de vue à la première personne du singulier parmi ces trois personnages. Cela permet d'avoir des visions différentes de la même scène.

Ensuite concernant l'histoire en elle-même, je ne me suis jamais ennuyée. Kate Quinn a le chic pour nous tenir en haleine, en se demandant quel coup fourré pourrait encore faire tel personnage. Car à la Cour, les intrigues sont légions surtout quand elle concerne le pouvoir et la religion. Chacun veut sa part du gâteau : autant les richesses que les plus belles femmes... Les vœux de célibat des prêtres et autres sont mises à mal. La guerre contre les Français commence à faire rage. J'avoue avoir trouvé un peu dommage de ne pas avoir davantage développé cette partie, pour se concentrer davantage sur la romance entre Giulia et Rodrigo, mais la fin du tome laisse envisager que ce point sera mis en avance dans le second tome. Il y a aussi une sous-intrigue intéressante à suivre concernant des meurtres "rituels" envers les femmes de basses classes, mais je ne veux pas dévoiler l'histoire davantage.
J'ai appréciée aussi de découvrir cette période de l'histoire admirablement bien décrite, surtout concernant les us et coutumes de cette époque, car j'avoue je n'y connais pas grand chose étant une piètre élève en cours d'Histoire.

Autre point concernant ce livre, c'est qu'il parle aussi beaucoup de cuisine et de recettes. J'avoue d'ailleurs avoir eu faim durant cette lecture, en imaginant les superbes desserts crées par Carmelina. Rien que d'y repenser j'en ai l'eau à la bouche...

Ce livre est donc un coup de cœur du début à la fin sauf que je suis sortie énervée de la fin du roman ... C'est quoi cette manière de terminer un livre sur un retournement de situation ? C'est une torture que de ne pas savoir ce qu'il va se passer et que vont devenir les personnages, car leur destin semble bien mal engagé à la fin de ce premier tome.
Je ne sais pas si j'arriverais à attendre la sortie poche pour pas que les livres soient dépareillés dans ma bibliothèque.

Merci aux éditions Pocket et au forum Mort-Sûre pour leur confiance. 

Chronique de Noisette

Un Autre de Christophe Nicolas

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket
Nombre de pages : 418 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Au milieu de la nuit, deux hommes débarquent chez Sam et le jettent sur la banquette arrière d’une voiture, un sac de toile sur la tête, le canon d’un revolver contre la tempe. Samuel Marx a accumulé les dettes depuis son divorce, et l’ardoise a été rachetée par un dangereux mafieux. Mais Sam réussit à s’enfuir, et sa cavale le mène dans un village où débute l’étrange méprise... Pourquoi le pompiste l’appelle-t-il Vince ? Et pourquoi cette jeune femme l’accueille-t-elle chez elle et l’embrasse en croyant étreindre son mari ?
 
 
 
 
 

 
Sam doit de l'argent. Beaucoup d'argent. Et pas à la bonne personne. Aussi c'est sans surprise que deux hommes le kidnappent et l'emmènent dans un endroit sombre pour lui faire passer un sale quart d'heure. Mais voilà que terrorisé, il parvient à s'enfuir, volant la mercedes du Pendu, un homme dangereux et puissant. Pendant la fuite, Sam atterri dans une petite ville où tous semblent le prendre pour Vince, un homme qu'il ne connait pas. D'abord intrigué, Sam voit là un excellent moyen de se faire discret pour échapper au Pendu et au sort qui lui est réservé. Mais pourquoi le prennent-ils tous pour quelqu'un d'autre?

Lors de la sortie aux éditions du Riez de ce roman, j'étais déjà très intriguée. Aussi lors de sa parution chez pocket, je n'ai pas résisté à la tentation d'enfin découvrir ce roman. Surtout que le Camps du même auteur avait su me surprendre et me plaire. Nul doute que j'allais passer un bon moment de lecture. Et bien oui !

Un autre m'aura captivée et même si j'ai deviné le dénouement concernant la raison de ce changement d'identité, j'ai passé un excellent moment. Nul doute que Christophe Nicolas n'a pas fini de me surprendre ! Dans un autre, on fait la connaissance de Samuel Marx, un homme d'une quarantaine d'années qui a d'énormes dettes envers la mafia. Le voilà kidnappé et qui parvient à s'enfuir embarquant avec lui une mercedes qui semble tenir à coeur au Pendu. Le voilà avec un duo de tueurs aux trousses sans personne pour l'aider si ce n'est son meilleur ami Gabriel. Tandis qu'il se rend chez son ami, il fait un détour par une petite ville sur son chemin. Là il croise quelques personnes qui ont toutes la même réaction : elles le prennent pour Vince, un gars du coin. Si au départ Sam ne fait pas attention, il finit par se retrouver chez Ana, l'épouse de Vince qui elle aussi le prend pour son époux.


Dès lors, on se demande vraiment qu'est-ce qu'ils ont tous fumé comme drogue, ou si ce n'est pas le personnage qui a des troubles mentaux, se prenant pour quelqu'un qu'il n'est pas. Le roman tourne autour de cette seule question. Pourquoi Sam se voit-il comme Sam, mais les autres le voient-ils comme Vince, un jeune homme qui a déjà eu quelques problèmes avec la justice. En plus de poser la question de la folie potentielle chez notre héros, on va suivre l'enquête d'un flic sur le meurtre d'une jeune prostituée qui a été torturée. Ce flic en question traque depuis des mois le Pendu. Donc forcément pour lui Le Pendu/Vince et Sam sont liés au meurtre de la jeune femme.

L'air de rien, le fil directeur est assez étonnant puisqu'un tas d'histoires viennent se greffer à celle concernant Sam. Disparition, règlement de compte, jalousie, mensonge, vol, violence, Sam va découvrir un univers qui ne lui plaira pas et peu à peu la personnalité de Vince va prendre le dessus sur la sienne. Sam qui va devenir agressif, violent, trompeur et menteur. Voilà qui ne lui ressemble guère et on se retrouve embarqué dans une quête d'identité surprenante, même si j'ai trouvé la fin prévisible. On passe un moment fantastique en compagnie d'une multitude de personnages bien distincts et différents. Des tueurs à gages, en passant par Ana, Kolowsky et Sam, on cherche à comprendre et voir le cheminement des péripéties de Sam.

Certaines séquences sont assez trash, on baigne dans le sadomasochisme, le sadisme, le viol, la tromperie. Sam découvre un univers qui n'est pas le sien mais qui semble plaire à sa nouvelle identité. Son "épouse" Ana semble très attaché à Vince et leur relation a quelque chose de touchante quand on découvre ce que Vince fait pour sa femme. Peu à peu l'auteur nous propose d'en apprendre davantage sur tous les personnages de ce roman et c'est bien entendu Vince qui tire son épingle du jeu lorsqu'on découvre son histoire. Non, on ne lui pardonne pas ses agissements, mais on peut au moins avoir pitié de lui.

Jusqu'à la dernière page, j'ai été tenue en haleine, soucieuse de savoir comment l'auteur allait tourner l'histoire même si j'en avais deviné une partie. Je n'ai pas été déçue par la direction prise et le style très cash et vif permet de faire de ce roman un véritable page-turner. A lire !

A lire pour :
- l'originalité de l'histoire.
- La psychologie des personnages.
- La plume de l'auteur et le côté très sombre du roman.

A éviter si :
- vous n'aimez pas les détails sordides.
- vous ne voulez pas d'un psychopathe pour personnage principal.  

Chronique de Louve

Captive in the Dark de CJ Roberts

Année d'édition : 2015
Edition : Pigmalion
Nombre de pages : 296
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Le nouveau phénomène qui va vous faire oublier tous les autres ! Captive in the Dark La vengeance. La vengeance est le but ultime de Caleb. Il la prépare depuis douze ans. Pour réussir, son « arme » doit être vraiment spéciale. Elle sera un cadeau inestimable dont tout le monde parlera. La fille qu'il surveille de l'autre côté de cette rue passante est parfaite. Elle est différente de ses proies habituelles. Elle n'est pas consentante, elle n'est pas vendue par son père, elle ne lui a pas été envoyée... Elle sera sa conquête. Dans ce huis-clos étouffant, le bonheur est-il encore possible ?




Un roman à la fois dérangeant, révoltant mais aussi très prenant voire même passionnant, le sujet est difficile et la mise en place d’une romance dans ce contexte qui en rebutera plus d’une est quelque chose de sacrément osé. Pourtant cela a fonctionné pour moi, ce roman est intéressant et soulève aussi énormément de réflexions sur la relation dominant / soumis mais aussi bourreau / victime ainsi que sur ce qui fait ce que nous sommes, nos expériences passées qui façonnent notre façon de voir les choses, de les penser, comment arrivons – nous à avoir un comportement déviant ? (du moins pour le conformisme de notre société actuelle) Si Livvie semble être l’héroïne du roman, son point de vue étant nettement mis en valeur par le « Je », le personnage de Caleb rend perplexe et suscite énormément de sentiments ou d’émotions disparates. On le déteste, on ne le comprend pas et pourtant, ce personnage peut réussir à émouvoir et à solliciter notre empathie, mais est-ce suffisant pour l’accepter ?

Il faut vraiment garder à l’esprit que c’est une fiction car le sujet est très lourd. Cette lecture n’est pas à mettre entre toutes les mains, il est ici question de séquestration, de violences physiques et surtout psychologiques, de viols aussi (même si la victime en retire du plaisir chaque fois), d’esclavagisme sexuel, autant de sujets sensibles et contrariants pour les femmes notamment. Mais, si ici le sujet est exploité de manière intelligente, on est loin de la subtilité, il y a un érotisme très cru et très visuel et une violence difficile. C’est vraiment très particulier ! On parle de « Dark romance », c’est un peu ça en effet, une romance indubitablement tabou qui vient éclater les codes  confortables de la romance en général, bref une lecture qui sort de nos zones de confort habituelles.

Ce roman démarre d’une histoire de vengeance, et de cette vengeance découle tout ce qui fait ou advient de nos personnages ; Caleb et Livvie.

Caleb n’est animé que par une seule chose depuis douze ans ; sa vengeance contre Dimitri Balk, un milliardaire aujourd’hui mais qui cache sa véritable identité : Vladek Rostrovich et qui a fait de lui un « chien » alors qu’il n’était qu’adolescent, un esclave sexuel au trait occidental prisé par de nombreux hommes. Battu, abusé, violé, Caleb a subi les pires horreurs jusqu’au jour où Rafiq le sauve. Lui aussi veut sa vengeance contre Vladek, ce dernier ayant tué sa mère et sa sœur. Caleb devient ainsi le disciple parfait de Rafiq, seul homme à qui il fait confiance et porte un certain respect, ce dernier va tout lui apprendre pour mettre en œuvre leur vengeance commune et faire de Caleb, un tueur mais surtout un formateur d’esclaves sexuelles.

Le personnage de Caleb est au début froid, calculateur, méthodique, aucune once de sentiments en surface de cette carapace qu’il s’est construit et pourtant, il devient très vite poignant, il sait que ce qu’il fait n’est pas bien mais il est dominé par sa vengeance, ses actes entiers sont dominés par ça et puis un jour son univers bascule, tout ce en quoi il croyait vole en éclat, Caleb se pose des questions, remet en doute certaines choses, fait des « erreurs » mais difficile pour lui qui est tant formaté de se libérer de douze années alimentées uniquement par la vengeance et par ce qu’on lui a appris.


Il enlève Livvie, une américaine qui sera convoitée sur le marché du plaisir et arme ultime pour approcher l’ennemi à tuer. Sauf que Livvie est différente, elle n’est pas forcément docile, et même plutôt courageuse, téméraire avec une grande soif de liberté. Il tente de la briser pour en faire une esclave soumise et obéissante, mais si Caleb à l’habitude depuis des années d’élever des esclaves sexuelles consentantes ou non d’ailleurs, elle va lui donner du fil à retordre pour la briser et en faire une parfaite soumise. Elle va lui répondre, le frapper, l’insulter et ce malgré les représailles qu’il lui promet et qu’il lui inflige. L’ambiguïté des sentiments que Livvie va développer pour son bourreau va inévitablement nous faire penser au syndrome de Stockholm, pourtant, il y a bien plus que cela, car si Caleb se conduit de manière exécrable, on a toujours cette impression d’une porte qui s’entrouvre vers son humanité et ça Livvie le décèle parfaitement sans forcément s’en rendre compte.


« Je serrai la main de Caleb, avide de sa présence pour me rassurer, puis je m’immobilisai. Mon esprit rationnel en avait pris un coup, j’en étais consciente, mais je savais aussi que c’était plus fort que moi. »

Caleb, vous allez le détester, ne pas le comprendre, pour ce qu’il fait pourtant il y a une certaine « générosité » qui se cache dans ses gestes. S’il exploite sa victime afin de la transformer en parfaite esclave sexuelle, il en abuse uniquement de façon à ce qu’elle jouisse systématiquement, Livvie ne voudrait pas subir certaines choses, mais son corps dit tout autre chose, ce dernier la trahissant face à Caleb, irrésistible à ses caresses… Ensuite, suite à chaque punition, il prend soin d’elle, la soigne, la soulage, lui ouvre ses bras quand elle en a besoin. Un bourreau qui entretient les sentiments contradictoires de sa victime vous allez me dire oui peut-être, mais j’ai envie d’y voir tout autre chose… Par ailleurs, il refuse et n’accepte pas que qui que ce soit la touche, lui fasse du mal, cela le met terriblement en colère.

« – Je leur ai fait payer, murmura t-il encore d’un ton froid et définitif. »

Leur relation est très particulière mais c’est très intense, très addictif. J’avoue avoir complètement occulté le côté glauque, et bien au contraire, j’ai bien aimé ces deux personnages, leurs histoires, leurs passés respectifs. C’est une relation que l’on vit en huit clos, énormément de scènes entre eux, beaucoup de réflexions de la part de Livvie mais aussi de Caleb, de quoi complètement nous retourner le cœur (dans les deux sens du termes) et l’esprit.

« Pourquoi oscillait-il sans cesse entre une froideur implacable et cette chaleur réconfortante ? »

L’auteure manie les mots et l’art des dialogues forts en sens, soutenant une certaine tension tout au long du récit.

« – Dis – moi Petite Chatte… Ses pas se rapprochèrent. – Quand est-ce que tu as commencé à t’imaginer que tu étais… Il semblait chercher le mot juste. -…mon amante ? Mon cœur battait si fort que ça me faisait mal au crâne. – Était – ce la première fois que je t’ai fait jouir avec ma bouche ? Ou l’une des nombreuses fois que je t’ai tenue en travers de mes genoux ? On dirait que tu aimes ça. »

Elle se lit avec une fluidité incroyable, certes le sujet est dur, on aurait envie de s’arrêter parfois, d’y réfléchir plus profondément, tenter de comprendre, mais non, on reprend très vite notre lecture, avide et curieux de connaître la suite, comprendre comment Livvie arrive à semer le doute chez Caleb, Comment Livvie va prendre les choses, comment Caleb se laisse aller peu à peu à plus d’humanité. Ce roman se dévore malgré tous les sentiments ou émotions contradictoires qu’il suscite.

En bref, un roman fort et très dur mais néanmoins très intéressant, un sujet qu’il fallait oser intégrer pour développer une romance, car malgré tout ce que l’on pourra dire sur la thématique dérangeante, Captive in the Dark reste une romance entre deux personnages qui n’aurait pas du être réunis par des sentiments amoureux. Je le redis, une lecture à ne pas mettre entre toute les mains mais une belle lecture tout de même pour ma part.


Je remercie Louve du forum Mort Sure et les éditions j’ai lu pour ce partenariat.
 
Chronique de Walkyrie

Yesterday's Gone, saison 1, épisodes 1 et 2 : Le jour où le monde se réveilla désert de Sean Platt et David Wright

Année d'édition : 2016
Edition : Fleuve edition (outre fleuve)
Nombre de pages : 239
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
C'est à 2 h 15, en pleine nuit, que cela s'est produit.
Mais ce n'est qu'au réveil qu'ils s'en sont rendu compte.
Le monde déserté. Vidé de sa population. Famille, proches, voisins, tous ont disparu. Volatilisés.
Ils ne sont qu'une poignée, disséminés à travers le pays...
Rencontrez Brent Foster, à la recherche de son fils et de sa femme dans un New York de cauchemar. Luca, le petit garçon qui suit son instinct, protégé par un étrange totem. Charlie qui a cru, l'espace d'un instant, que cette Terre déshumanisée serait un monde meilleur ou encore Boricio, le serial-killer qui va devoir trouver sa place entre les proies et les prédateurs...



Ce samedi 15 Octobre tout a changé pour la population. Un événement inexplicable a fait disparaitre presque 90 % des Humains. Enfants, femmes, hommes, vieillards, peu importe les origines, le travail, la croyance ou l'âge, presque tous ont disparu en même temps et ce certainement partout dans le monde. Brent, Mary et sa fille Paola, Charlie, Bob, Edward, Luca et Boricio sont des survivants. Il leur faut désormais survivre et comprendre ce qu'il s'est passé, mais surtout éviter les créatures cauchemardesques qui sont à leur recherche...

Yesterday's Gone c'est du tout bon. Déjà, je dois bien avouer que la nouvelle collection de fleuve edition, outrefleuve, a pour le moment un sans faute ! (le vide, le camp, yesterday's gone...). Une fois encore, je ressors séduite de ma lecture et il me tarde de lire les prochains épisodes qui m'attendent déjà bien sagement. Si le premier épisode est assez lent, c'est parce qu'il présente les personnages et pose son intrigue tout doucement pour mon plus grand plaisir.

Je vais avoir du mal à vous donner mon ressenti global parce qu'en fait on suit l'histoire de plusieurs personnages. Et qu'à part être encore sur Terre en vie, ils n'ont rien en commun. Ils sont encore des enfants, des pères de famille, des femmes, des tueurs, bref, on a une panoplie complètement différentes et c'est là où on va vraiment apprécier ce roman. On nage entre science-fiction et fantastique. Le monde que l'on connaissait a disparu en une nuit, embarquant la quasi totalité de la population pour les amener on ne sait où. Des monstres étranges et effrayants tentent de tuer les rares rescapés et l'on suit donc la survie de nos héros. Un régal !

Du côté des femmes, on rencontre Mary et sa fille Paola. Pour on ne sait quelle raison, les deux sont ensemble et vont avancer main dans la main grâce à d'autres survivants. C'est touchant de voir une mère tout faire pour protéger sa fille des visions horribles que la nature leur propose. (je pense à un certain passage... effrayant !). On rencontre aussi Charlie, un adolescent dont le beau père Bob l'humilie sans cesse, se moquant de lui, le rabaissant dès qu'il en a l'occasion. Charlie est un gentil garçon qui se laisse malmener et qui pourtant pourrait bien nous surprendre ! Son beau-père Bob, est lui aussi un rescapé. Désagréable, violent et vulgaire, c'est le genre de personnage qu'on déteste rapidement ! Le plus jeune c'est pourtant Luca. Ce petit garçon qui communique avec un chien et qui semble avoir un rôle décisif dans la survie des autres. Courageux, il fait ce qu'il peut pour trouver une solution ou au moins d'autres rescapés.

Du côté des hommes, on a différents profils. Du père de famille avec Brent, qui fatalement s'inquiète du sort de son épouse et de son fils, un homme commun et gentil qui ne va pas trop s'imposer préférant suivre le mouvement des autres s'il se passe quoi que ce soit. Edward est bien plus mystérieux. On apprend qu'il a survécu au crash de son avion pourquoi juste lui, c'est là que réside tout le mystère comme de découvrir pourquoi il avait des menottes. Est-il dangereux ? C'est ce qu'il me tarde de comprendre !

Enfin, on a Borici, un véritable danger ! Psychopathe, assassin, menteur, voleur, ce personnage est le mal en personne. Il n'hésite pas à tuer les rares survivants qui croisent sa route juste pour le plaisir de se sentir tout puissant ! Croisons les doigts qu'il ne rencontre pas nos autres héros, même si cela sera forcément le cas, puisqu'ils semblent tous rêver les uns des autres, possédant une étrange connexion.

C'était donc une lecture rapide et intéressante. L'intrigue propose quelque chose d'un peu déjà-vu certes, mais la façon dont s'est traité, via six personnages différents, là c'est déjà plus atypique. N'hésitez pas à vous laisser tenter !

A lire pour :
- la panoplie de personnages tous différents
- la plume addictive et le format épisode qui fonctionne à merveille !

A éviter pour :
- l'intrigue qui de premier abord n'a rien d'original.

Chronique de Louve

jeudi 7 juillet 2016

Library Jumpers, tome 1 : La Voleuse de secrets de Brenda Drak

Année d'édition : 2016
Edition : lumen
Nombre de pages : 512
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Fervente lectrice, passionnée d’escrime, Gianna a perdu sa mère à l’âge de quatre ans. Elle visite pour la première fois l’Athenæum, l’une des plus anciennes bibliothèques de Boston, accompagnée de ses deux meilleurs amis, quand elle remarque le comportement étrange d’un mystérieux jeune homme. L’inconnu finit même par se volatiliser presque sous ses yeux, penché sur un volume des Plus Belles Bibliothèques du monde. Lorsque Gia s’approche à son tour de l’ouvrage, elle se retrouve transportée de l’autre côté du globe, à Paris, dans une magnifique salle de lecture dont une bête menaçante arpente les rayons, comme elle ne tarde pas à le réaliser avec un frisson…

La jeune fille vient de mettre le doigt dans un terrible engrenage : une poignée de bibliothèques anciennes mène en effet vers un monde où magiciens, sorcières et créatures surnaturelles s’affrontent depuis des siècles pour éviter que le peuple des hommes ne découvre leur existence. Gia apprend qu’elle est l’une des Sentinelles chargées de protéger cette société secrète. Pire encore, qu’elle est la fille de deux de ces guerriers d’exception – une union interdite – et que sa naissance n’est autre que le présage de la fin du monde. Une malédiction qui lui interdit absolument de se rapprocher d’Arik, l’inconnu aux yeux noirs de l’Athenæum…

Bestiaire fabuleux, objets magiques, voyage entre les univers… Jamais plus vous ne regarderez un vieux livre poussiéreux du même œil ! Avec La Voleuse de secrets, Brenda Drake vous entraîne à la suite de Gia dans une quête initiatique périlleuse et riche en révélations.



Gianna est une jeune fille passionnée de sport et de lecture. Ayant perdu sa maman alors qu'elle n'avait que quatre ans, elle s'est raccrochée à son beau-père, Pop et sa grand-mère, Nana. Pendant qu'elle travaille un cours avec ses deux meilleurs amis, Gianna tombe sous le charme d'un jeune homme qui se trouve dans la bibliothèque. Et tandis qu'elle ne peut s'empêcher de le zieuter toutes les secondes, ce dernier disparait soudainement. De suite, Gianna alerte ses amis et ils finissent tout trois par être transportée de l'autre côté du globe, dans une nouvelle salle de bibliothèque à Paris, endroit où ils n'ont jamais mis les pieds. Mais le pire reste à venir, quand une créature effrayante les prend pour cible au sein même de la bibliothèque. Sans l'intervention du mystérieux jeune homme, Gianna et ses amis auraient été en danger. Mais ne le sont-ils pas d'être aussi curieux ?

La voleuse de secrets propose déjà une couverture magnifique. Je ne cacherais pas que c'est la raison principale de ma lecture. Ajoutons aussi le fait qu'on y évoque les livres et que c'est une publication des éditions Lumen (pourtant que je ne connais pas beaucoup, n'ayant lu que Forget Tomorrow) et me voilà à l'ouvrir et à me jeter dans cette lecture fantastique très sympathique. Parce que oui, la voleuse de secrets est un roman très bien écrit et original, même si certains éléments sont vu et revu voir un peu trop rapides, on adhère et on passe un chouette moment de divertissement.

La voleuse de secrets nous raconte donc l'histoire d'une jeune fille Gianna qui se découvre des pouvoirs étonnants et surprenant, lui permettant de se rendre d'une bibliothèque à l'autre et ce, peu importe dans quel pays du globe. Elle va découvrir qu'elle n'est pas aussi humaine qu'elle le pensait et va devoir apprendre à gérer ses pouvoirs et sa véritable nature. Le roman se veut comme beaucoup initiatique concernant l'héroïne et j'ai ne sera pas sans rappeler Harry Potter avec les cours de magies et de potions, les sorts à connaître et l'établissement où Gianna va apprendre à évoluer.

Son apprentissage sera plutôt rapide et j'aurais apprécié qu'elle doute davantage de toutes ces révélations qu'on lui fait. Tout semble un peu trop simple pour elle, forcément ça frustre le lecteur qui attend un peu plus de difficulté pour l'héroïne, c'est vrai, on aime bien voir nos personnages souffrir ! Il y a forcément une romance, comme dans tout bon roman du genre et Gianna va très vite craquer pour Arik, l'un des chef des sentinelles. Le jeune homme ne semble pas indifférent aux charmes de la jeune fille et là encore on a un roman qui pointe le doigt sur un sujet délicat : le manque de confiance en soi. Parce que Gianna n'a pas confiance en elle et en son physique, elle ne correspond pas aux codes de beauté et on le ressent très bien dans le roman via la dualité qui existe entre elle et Véronique, le type même de la fille parfaite physiquement.

La voleuse de secrets, heureusement, n'est pas juste une histoire d'apprentissage, d'amour et de confiance en soi. C'est aussi un univers franchement très intéressant, bien pensé et dont les codes s'assimilent très vite. On prend plaisir à voyager de bibliothèques en bibliothèques, même si je pensais que les livres seraient davantage mis en avant. Ici c'est avant tout la nature des Sentinelles et l'histoire de Gianna que l'auteur nous propose de découvrir avec son lot de déceptions, trahisons et vengeance. Peu de temps morts cependant, l'action est présente, c'est rythmé et forcément le roman ne peut qu'être dévoré surtout face à certaines révélations inattendues !

Les personnages secondaires ne sont pas en reste et ont chacun un rôle à jouer. Même les amis de Gianna, de simples humains ou son beau-père prennent un rôle important dans l'évolution de l'héroïne. Généralement les amis de héros sont mis de côté et là absolument pas ! Voilà qui m'a fait plaisir! Coup de coeur pour le personnage de Bastien, c'est celui qui m'aura le plus plu ! J'ai aussi apprécié que l'auteur installe des romances tristes dans son histoire et des déceptions amoureuses pour beaucoup de héros. (hétérosexuelles comme homosexuelles et là je valide à 2000% !)

J'ai donc passé un moment très agréable et même si je n'ai pas eu de coup de coeur pour ce premier opus, j'ai énormément apprécié voyager dans l'imagination de l'auteur et je serais au rendez-vous pour la suite sans aucun doute ! A découvrir !

A lire pour :
- Son univers sympathique
- L'initiation de l'héroïne qui est très sympa à suivre
- la romance qui même si elle est prévisible est plaisante.

A éviter si :
- vous n'aimez pas les romans estampillés YA

Chronique de Louve

La Fille du chaos de Masahiko Shimada

Année d'édition : 2016
Edition : le livre de poche
Nombre de pages : 448
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Petit-fils d'une prêtresse chamane, Naruhiko a hérité de ses dons de voyance, qui provoquent chez lui des crises de narcolepsie. Pour mieux contrôler ses pouvoirs, l'adolescent retourne sur la terre de ses ancêtres, dans le Hokkaidô, afin d'y subir un éprouvant rite d initiation...

Mariko, lycéenne devenue amnésique, est séquestrée pendant deux ans par un homme qui abuse d'elle et la conditionne au meurtre. Libérée par la mort de son geôlier, elle se rend à Tôkyô pour tenter d'y retrouver son identité. Mais elle est happée par la violence des bas-fonds et les réseaux de prostitution, qui la conduiront de nouveau à tuer...

Tandis que la police enquête sur les meurtres de la jeune fille qui apparaît en rêve à Naruhiko , son chemin croise celui de Sanada, un professeur d'université condamné par la maladie, qui décide de l'aider à recouvrer la mémoire, tout en orchestrant une nouvelle spirale de destruction...


Naruhiko a hérité des pouvoirs de sa grand-mère, une prêtresse chamane. Mais pour devenir un véritable chaman, il doit d'abord passer une série d'épreuves initiatiques. Mariko est différente de Naruhiko dans le sens où elle ignore où ses pas la mènent. Elle tente de survivre dans un milieu hostile et qui ne lui convient pas après qu'un homme l'ai gardé enfermé chez lui pendant des jours pour en faire sa compagne. Mais lorsque Mariko retrouve la liberté, la colère qui boue au fond d'elle s'apprête à sortir et seuls Naruhiko et Sanada, un professeur, feront tout pour la sauver d'elle-même.

Je ne sais pas ce qui m'a attiré en premier lieu dans ce livre. Peut-être la couverture et le titre, tout simplement. Bref, je me suis lancée dans la lecture sans savoir à quoi m'attendre et c'est une bonne chose parce que dans l'ensemble j'ai apprécié ma lecture même si beaucoup de choses m'auront déplu. Il en faut heureusement pour tous les goûts !

L'histoire au départ se divise en deux parties. La première nous permet de suivre Naruhiko et son apprentissage barbare et dur pour devenir un chaman. Il doit d'abord procéder à un enterrement rituel pour sa défunte grand-mère et garder le corps de celle-ci pendant plusieurs jours, dans le froid. Les méthodes sont barbares, Naruhiko sera victime d'illusions horribles qui lui feront très peur ! (en même temps, se voir manger par quelqu'un c'est pas le top non plus !). En plus Naruhiko souffre de narcolepsie. Il s'endort à n'importe quel moment et n'importe où ! Pendant ces phases de sommeil, il semble voir des choses et se reposer l'esprit des visions du futur qu'il a . Lorsque sa mère finit par s'offrir à un agent de change pour subvenir aux besoins de son fils, l'homme comprend très vite que grâce au gamin il peut améliorer ses conditions de vie et gagner beaucoup d'argent. Naruhiko est un adolescent réservé et plutôt effacé qui tente tant bien que mal de survivre à son avenir de chaman et lorsqu'il fait la connaissance de Mariko dans une vision, il décide de l'aider coûte que coûte à s'échapper de l'emprise démoniaque derrière elle.

Mariko c'est elle, une jeune adolescente qui n'a pas de chance. Elle a été kidnappée, son père a été assassinée et elle est séquestré par un psychopathe qui fait ce qu'il veut d'elle lui ôtant toute envie de penser ou d'agir. Elle devient un objet pour l'homme qui ne fait que la violer et fantasmer sur elle. C'est assez cru en général, Mariko est une adepte des passages presque pornographiques comme si le sexe la suivait partout où elle allait. ALors au début, le sexe n'est pas gênant. Il permet de conditionner un peu Mariko a son statut de victime sexuelle et surtout il renforce la colère et la haine qui ne cesseront d'augmenter. Mais lorsqu'elle fuit son violeur après l'avoir tué, j'espérais que les choses se calmeraient pour elle et en fait pas du tout. D'abord ramassé dans la rue par un autre pervers qui tente de la violer (mal lui en a pris, bien fait !) ensuite secourue par un groupe de filles de la rue qui se prostituent sans honte, Mariko va de désillusion en désillusion. Déjà qu'elle a perdu une partie de sa mémoire à cause du choc émotionnel vécu avant qu'elle soit séquestrée, mais avec tout ce qui s'enchaine pour elle, on se pose vraiment la question de savoir pourquoi elle est toujours en vie !

Vient ensuite Sanako, un professeur qui n'a plus longtemps à vivre et qui va tenter d'aider Mariko à se venger de ses bourreaux. On assiste à la mise en place d'une vengeance énorme et gigantesque d'un petit bout de nana qui est bien décidé à faire payer très cher les hommes qui l'auront brisé. C'est trash, très trash, les viols sont nombreux tout comme les humiliations de la jeune fille et je ne le recommande vraiment qu'à un public averti. Dans l'ensemble on passe un bon moment avec ce contraste contemporain avec Mariko et le côté fantastique de Naruhiko. C'était agréable, mais moins de sexe aurait été bien plus apprécié surtout que cela n'apportait sur la fin plus grand chose.

En bref, j'ai passé un moment de lecture sympathique avec fille du chaos, mais j'ai regretté la surenchère de sexe violent et barbare mettant en scène Mariko.

A lire pour :
- l'originalité concernant Naruhiko qui va découvrir la difficulté de l'apprentissage pour devenir chaman.
- la dualité entre réalité et l'illusion

A déconseiller :
- pour le côté trash des scènes de viols.

Chronique de Louve

Les orages de l'été de Tamara McKinley

Année d'édition :  2016
Edition : Archipel
Nombre de pages : 430
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
En 1947, accompagnée de Giles, son ami d’enfance secrètement amoureux d’elle, Olivia Hamilton retourne en Australie, où sa mère Eva vient de décéder.
Avant de mourir, cette dernière lui a transmis des documents qui ont ébranlé les certitudes de la jeune femme concernant ses origines. Sur place, Olivia retrouve sa sœur aînée Irène, qui cultive à son égard une franche hostilité. Les mystérieuses archives léguées par leur mère seraient-elles à l’origine d’une telle animosité ? Aidée par Maggie, la gérante de la pension où elle loge, Olivia percera un à un les secrets qui enveloppent son enfance.


Cela faisait très longtemps que je n'avais lu un pur roman historique, sans la moindre touche de fantastique, et j'ignore encore ce qui m'a attirée sur ce roman proposé en SP, alors que je craignais que le titre soit un peu téléphoné et cache une romance assez bateau. Au final, heureusement que je reste curieuse, car ce magnifique roman m'a complètement emportée à l'autre bout de la planète.

Les orages de l'été est truffé de qualités, au point qu'il est difficile pour moi de définir par où commencer...
Le prologue situé en 1894 met dans le bain, puisqu'on assiste au déferlement des éléments autour de l'Arcadie, un bâtiment qui emporte Eva et Freddy Hamilton vers l'Australie. Le bâtiment ne se remettra pas de l'ouragan dévastateur, mais qu'en sera-t-il des jeunes mariés, de leurs rêves et espoirs ?... ce fil rouge réapparaîtra de façon constante, en pointillés, tout au long du roman et de la quête d'Olivia.
Car chaque rencontre, chaque choix va avoir son importance pour la suite, située cinquante-trois ans plus tard.

En 1947, accompagnée de son ami d'enfance Gilles, Olivia Hamilton quitte l'Angleterre pour séjourner en Australie. Après une longue maladie invalidante, sa mère Eva est décédée et la jeune femme, en faisant du tri, a trouvé dans ses papiers des éléments qui la perturbent. Elle désire obtenir des réponses en retournant dans la ville de Trinity où elle est née.
N'ayant passé que dix ans en Australie avant que sa mère ne rentre avec elle en Angleterre, la jeune femme est devenue une parfaite petite anglaise, dans chacun de ses gestes, sa façon chic de se vêtir, son accent. Ce qui ne l'empêche pas d'être une dure à cuire. Elle a traversé la guerre, le blackout, avec du sang sur les mains : elle a aussi besoin de faire une coupure vis à vis de ces années à lutter au quotidien contre la mort, en tant qu'infirmière.

Gilles a sans doute encore davantage besoin de cette coupure. Ancien pilote, la guerre lui a coûté un bras et bien plus encore. Son assurance a été brisée, c'est un homme qui a besoin de se reconstruire pour retrouver les qualités qui font de lui un bon avocat.
Seulement, les sentiments qu'il éprouve pour Eva dépassent la simple amitié et ne rendent sa mutilation que plus difficile à accepter. Il a désormais perdu tout espoir de la séduire et craint surtout que ce soit l'Australie qui la lui vole.
Car le continent a ses propres charmes qui sont loin de laisser Eva indifférente, tout comme Maggie, l'employée de l'hôtel qui les héberge. Cette jeune femme un peu sauvage est une bosseuse, marquée par une adolescence très difficile. Elle est immédiatement envoûtée par Eva, qui est tout ce qu'elle admire et ne sera jamais. Pourtant, Eva ne la prend pas de haut, bien au contraire, et malgré elles, malgré leurs différences, les deux jeunes femmes tissent une amitié de plus en plus profonde.

Lorsqu'Eva retrouve Irène, sa sœur aînée, après un fastidieux trajet dans le bush, l'accueil est terrible. Gilles, qui ignorait l'existence d'Irène, découvre ainsi que son amie lui a fait des cachotteries. Il la soutient cependant de son mieux tant il la sent perturbée. Aidés par Sam, le patron de Maggie, ils vont démêler l'écheveau pour découvrir pourquoi, alors qu'Eva n'avait que dix ans, sa mère a soudain décidé de rentrer en Angleterre.
Comme toujours, les secrets de famille, les non dits, ne peuvent pas être révélés au grand jour sans faire des dégâts. Tout comme le cyclone qui va s'abattre sur Trinity et tout ravager sur son passage.

Car le titre de ce roman n'est pas téléphoné : il est juste le titre qu'il fallait. Toute l'action principale, qui se déroule sur quelques jours à peine, est imprégnée par ce climat chaud, humide et lourd qui précède les orages, éreintant les gens, figeant le temps.
Cependant, c'est bien plus qu'un orage qui va secouer Trinity. Les Aborigènes ont la sagesse de tout laisser derrière eux et de s'enfoncer dans les terres le temps que le cataclysme passe. Les Blancs n'ont pas forcément celle de les imiter.
Ces passages où les éléments se déchaînent, dans lesquels les humains ne sont plus que de pauvres poupées de son, font écho au prologue et forment les points d'orgue du roman.

D'autant plus qu'ils mettent en valeur chacun des personnages, tous plus attachants les uns que les autres, exception faite sans doute d'Irène, que j'ai adoré détester.
J'ai eu un vrai coup de cœur pour Smokey et Cloche-Patte, deux autres vétérans mutilés par la guerre : leur façon de s'entraider et de bousculer Gilles m'a beaucoup touchée.

La dernière grande force du roman réside dans le talent de l'auteur pour décrire l'Australie et mettre en valeur les différences avec l'Angleterre : par le regard que les personnages portent les uns sur les autres, le choc culturel est évident. A cela s'ajoute toutes les petites choses, les points de détails, qui rappellent les milliers de kilomètres parcourus par Eva et Gilles. Les descriptions sont subtiles, réalisées par touches et très immersives. Tout comme Eva, il est difficile de ne pas tomber sous le charme de Trinity.

Les orages de l'été a donc été plus qu'une belle lecture : la découverte d'une plume magnifique, celle de Tamara McKinley, qui m'a redonné envie de me plonger dans des romans historiques.

Chronique de Roanne

Adamsberg Tome 8 : Temps Glaciaires de Fred Vargas

Année d'édition : 2016
Edition : J'ai lu

Nombre de pages : 420
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : "Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur sa table, s'inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l'oeil cette nuit, une de ses soeurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment. La femme du 33 bis ? demanda-t-il. Veines ouvertes dans la baignoire ? Pourquoi tu m'emmerdes avec ça à 9 heures du matin, Bourlin ? D'après les rapports internes, il s'agit d'un suicide avéré. Tu as des doutes ? Adamsberg aimait bien le commissaire Bourlin. Grand mangeur grand fumeur grand buveur, en éruption perpétuelle, vivant à plein régime en rasant les gouffres, dur comme pierre et bouclé comme un jeune agneau, c'était un résistant à respecter, qui serait encore à son poste à cent ans. Le juge Vermillon, le nouveau magistrat zélé, est sur moi comme une tique, dit Bourlin. Tu sais ce que ça fait, les tiques ?".



Tout d’abord, je remercie Louve du forum Mort-Sûre et les éditions J’ai Lu pour la découverte de cet excellent polar.

Temps Glaciaires est le premier livre de Fred Vargas que je lis et son style d’écriture peu courant m’a désarçonnée dans un premier temps.

En effet, lorsque l’on entame la lecture d’un polar, on s’attend surtout à frissonner, mais certainement pas à rire. On s’attend également à ce que l’auteur adopte un ton grave lors de l’écriture de son histoire. Car après tout, il s’agit d’une enquête policière visant à retrouver un meurtrier. Hors, Fred Vargas, justement par ce style décalé, déroule l’intrigue entre jeux de mots, homonymes et dialogues parfois surréalistes mais très cocasses. C’est déroutant au début, mais on y prend goût (ou pas) au fur et à mesure de la lecture.

Il en va de même en ce qui concerne les personnages, plus étonnant les uns que les autres. Entre le commissaire Adamsberg aux idées et aux réflexions tortueuses et farfelues, son adjoint Danglard, féru d’histoire, qui s’apparente plus à un professeur universitaire qu’à un enquêteur et les autres inspecteurs entre autres férus d’ornithologie ou encore hypersomniaques, on ne s’ennuie pas une seconde et on s’attache très vite à tout ce petit monde que l’on accompagne avec plaisir au cœur de cette enquête.

Mais malgré ces teintes d’humour, Temps Glaciaires, reste tout de même un polard sombre, ponctué de scènes oppressantes et glauques, parfois teintées d’une pointe de fantastique. Soyez-en certains, vous n’appréhenderez plus la brume de la même façon !

La construction de l’intrigue est également étonnante. Quel rapport peut-il bien y avoir entre un groupe de touristes dont le troublant voyage en Islande est entouré d’un sombre secret et des adorateurs de Robespierre, dont le hobby consiste à faire revivre les débats sur la Révolution française, le tout en costume d’époque ? Vraiment, on se demande, jusqu’au dénouement, comment ces deux affaires vont converger ! Et puis, la sauce Vargas prend et c’est un épilogue tout à fait inattendu qui clôture cette aventure rocambolesque.

Bref, j’ai adoré cette première incursion dans le monde de Fred Vargas ! J’ai vraiment hâte de repartir à l’aventure avec Adamsberg, Danglard et les autres !

Moi qui ne voyais pas le rapport entre l’illustration de la couverture, le titre du livre et son résumé, j’ai maintenant le sourire aux lèvres quand je la regarde. J’adore ce clin d’œil à Marc. Mais qui est Marc me demanderez-vous ? Je ne vous en dirai pas plus, lisez le livre !

Chronique de Serpentinne

Freaks squeele - tome1 l'étoile du soir de Florent Maudoux & Ophélie Bruneau

Année d'édition : 2016
Edition : Bayard
Nombre de pages : 300
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Le Faucheur a disparu ! Les morts se relèvent et les vivants paniquent, croyant venue l’apocalypse zombie. Le trio part à sa recherche, pendant que Funérailles tâche de limiter les dégâts dans un monde en proie au chaos. Très vite, les étudiants découvrent que leur amie Lynette s’est elle aussi évaporée, alors qu’elle venait d’achever un logiciel capable de reproduire n’importe quelle personnalité. Leur directeur Scipio fait le lien : l’âme, l’esprit... Qui cherche à tromper la mort ? Et pourquoi ? Pour le savoir, les héros se lancent dans un road trip peuplé de diables rouges, de poneys mauves, de diamants noirs et de robes à manches gigot. Avec à la clef, peut-être, une chance de faire la paix avec le passé...



Le faucheur a disparu. Depuis, les morts ne meurent plus et restent sous forme de cadavres vivants et dotés de leur conscience. Mais voilà que Lynette disparait à son tour ! Chance, Ombre et Mao n'ont plus le choix et ils enquêtent pour retrouver les disparus et permettre aux morts d'enfin trouver le repos tant mérité surtout que les vivants ne sont guère ravis de les côtoyer ! Qui est derrière ces disparitions ? C'est ce que notre trio d'enfer va tâcher de découvrir épauler par le directeur de leur établissement, le troublant Scipio...

Je ne connaissais Freaks squeele que de nom sous son format BD. Mais lorsque j'ai eu ce roman entre les mains, j'ai eu un déclic et il me fallait découvrir non seulement la plume d'Ophélie Bruneau, mais surtout l'ambiance qui semblait si drôle de Freaks Squeele. Et j'ai bien fait puisque j'ai passé un super moment de lecture très amusant en compagnie de personnages déjantés et très originaux !

Dès le début, on fait la connaissance d'un personnage atypique : Simon, un policier qui ressemble plutôt à Robocop qu'à un policier classique et il découvre avec stupeur qu'il a été tué lors qu'une arrestation, mais qu'il peut continuer à mener une vie normale, sauf qu'il est mort, son corps ne respire plus. Dès le début, j'ai senti que j'allais m'éclater pendant ma lecture. Bah oui, avec un tel personnage en intro, forcément le ton est donné et on comprend de suite que le roman sera l'éclate totale. Ensuite les auteurs nous proposent de faire connaissance avec Chance, une démone et j'ai compris que l'humour allait tenir une place importante dans ce roman tout comme le grain de folie présent jusqu'à la fin. Aucun doute, je serais de la partie pour la suite !

On nage dans une ambiance loufoque avec des héros décalés et dont l'apparence est trompeuse. Ombre par exemple est l'exemple même du personnage imposant physiquement et qui effraye alors qu'il est zen et contre la violence. Un loup-garou atypique et très attachant qui m'aura bien fait rire ! Ce loup est en couple avec Xiong Mao une jeune fille très intelligente, mais aussi très dangereuse dès lors qu'elle active son mode combat ! Chance c'est un peu la tête de ce trio, celle qu'on va suivre. Une démone amusante et qui n'a pas sa langue dans sa poche et complètement folle amoureuse de Funéraille, frère de Scipio et de la Faucheuse.

Parce que oui, dans ce premier tome, il est beaucoup question d'amour et de relation amoureuse. Ombre et Mao sont attachants, très proches tous les deux sans être mières ! Funéraille et Chance, c'est un couple complètement à l'opposé. Ils ne se voient qu'une fois par mois et encore xD . Chance n'hésite pas à lui dire ce qu'elle attend de lui ! Et puis on a Scipio, un personnage qui est sûr de lui, très macho et aveugle puisqu'il ne pense qu'à lui et à l'image qu'il donne. Bref, il m'a beaucoup fait rire aussi surtout avec Kim !

Donc déjà on part avec plusieurs points positifs : la plume des auteurs qui nous entraînent rapidement dans leur délire, des personnages atypiques et poilants. Et l'intrigue dans tout ça ? Elle fonctionne aussi ! Bien sûr la révélation fait retomber l'atmosphère qui commençait à devenir oppressante (avec nos héros poursuivi par d'étranges créatures) et soudain on se rend compte que tout ça c'est à cause d'une seule personne qui veut réaliser un souhait contre-nature. Nos héros vont donc voyager dans un monde étrange qui m'a fait penser à un rêve étrange et coloré avec des créatures mignonnes, mais dangereuses.

En bref, j'ai passé un chouette moment et il me tarde de découvrir la bande dessinée et de lire le prochain tome !

A lire pour :
- la galerie de personnages délicieux !
- la folie de l'intrigue ! on s'amuse comme des fous !

Je déconseille si :
- vous cherchez une lecture sérieuse !

Chronique de Louve