mercredi 27 avril 2016

Le Vide de Patrick Senécal

Année d'édition : 2015
Edition : Fleuve noir
Nombre de pages: 736
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture:
Pierre Sauvé
À l'orée de la quarantaine, veuf, père d'une fille de vingt ans. Sergent-détective à la police municipale de Drummondville, il enquête sur un quadruple meurtre qui a toutes les apparences d'un crime passionnel.

Frédéric Ferland
Début de la cinquantaine, divorcé, père de deux adultes qu'il ne voit guère, il cherche depuis des années l'excitation ultime, celle qui donnera un sens à son existence et à la vie en général, qu'il a toujours trouvée terne. Psychologue, il exerce sa profession dans la ville de Saint-Bruno.

Maxime Lavoie
Trente-sept ans, célibataire, idéaliste et milliardaire. Il y a deux ans, il a quitté ses fonctions de président de Lavoie inc. pour devenir le producteur et l'animateur de Vivre au Max, l'émission de téléréalité la plus controversée de l'heure... mais aussi la plus populaire.

Trois hommes différents, trois existences que tout sépare. Or, contre toute attente, leurs chemins se croiseront bientôt et leur vie en sera bouleversée à jamais. Tout comme celle de milliers de gens... tout comme la vôtre !
 


 
Pierre Sauvé est inspecteur. Lorsqu'une femme, apparemment sans histoire, assassine son ex, la nouvelle femme de ce dernier et leurs jumeaux de six mois, Pierre est chargé de l'enquête même si la jeune femme avoue tout rapidement et tente même de se suicider parce qu'elle a accomplie son devoir. Au même instant une série de télé-réalité qui avait fait sensation l'année passée revient sur les chaînes : vivre au Max. Présentée par Maxime Lavoie, vedette de l'émission, elle permet à des anonymes de réaliser l'un de leurs rêves sans aucune poursuite judiciaire. Mais Maxime ne gagne rien à ainsi utiliser l'argent de l'entreprise de son père pour donner une chance à des inconnus de réaliser quelque chose qui leur est cher. Bonne ou mauvaise action , tout ou presque est permis.
Mais très vite, Pierre est témoin d'un véritable carnage lorsqu'un commando kamikaze prend pour cible Nadine Nadeau l'auteur du quadruple meurtre sur lequel il enquête...

Patrick Sénécal est un auteur que j'ai toujours voulu découvrir de par les nombreux avis positifs sur ses romans. Alors d'avoir enfin sauté le pas en découvrant le Vide est une bonne chose parce que j'ai passé un moment fantastique malgré un roman sombre et parfois très violent. Le style de l'auteur est vraiment atypique puisqu'il ne nous fait pas vivre l'histoire dans un ordre chronologique, mais comme il en a décidé. Relire le roman directement via les numéros de chapitres pourrait apporter une nouvelle vision du roman et c'est ce que je ferais la prochaine fois que je le relirais, parce qu'il fera partie de ma liste de roman à relire, c'est certain.

Le Vide c'est un thriller efficace et haletant. Si vous pensez avoir tout lu dans ce registre, je suis sure que vous faites erreur parce que Le Vide ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent, si ce n'est peut-être Ticket pour l'enfer qui utilise aussi une maladie pour se servir d'anonyme et en faire ce qu'on veut. Dans le Vide, la dépression, sujet que je connais bien pour le cotoyer depuis des années avec un proche, la dépression donc, est utilisée comme un atout par Maxime Lavoie. Il s'en sert avec habileté pour faire de ces gens malades de véritables pantins qui de toute façon n'ont plus rien à perdre.

Les suicides et les meurtres s'enchaînent sans qu'on ne comprenne tout au début. Qui ? Pourquoi ? Quel est l'intérêt de voir autant de gens mourir ? Et puis l'auteur construit son roman de telle manière qu'on revient régulièrement dans le passé pour mieux saisir comment tout est imbriqué. C'est intelligent et bien pensé et surtout ça rend le roman addictif, malgré les nombreuses pages que fait le pavé, on ne voit plus le temps passer une fois qu'on est plongé dans sa lecture.

On suit réellement trois personnages dans ce roman. Celui qui enquête, celui qui est à l'origine de l'enquête et qui plonge la ville dans l'horreur et enfin celui qui nage entre deux eaux qui aide l'enquête, mais en même temps aide l'ennemi de l'inspecteur. C'est donc complexe et sordide à la fois, même si à aucun moment je ne me suis sentie perdue tant tout coule de source et est limpide.

Pierre Sauvé est donc l'inspecteur. L'homme fan de Vivre au Max et de Maxime Lavoie enquête sur un meurtre horrible et qui semble sortie de nul part. Témoin d'un carnage et surtout cible potentielle lorsque Nadine a été assassiné en pleine rue, Pierre voit désormais un psychologue pour l'aider à affronter l'avenir. Traumatisé par la fusillade où il a abattu un homme, Pierre ne cesse de faire des cauchemars et sa vie privée ne l'aide pas à aller de l'avant puisque son ex femme est morte lors qu'un accident marin avec pour seul témoin, leur fille qui avait à l'époque dix ans. Pierre est un personnage sombre, souvent malheureux et aveugle aux avances d'une collègue du boulot. J'ai adoré ce flic qui suit son instinct et qui même si au début peut sembler être un pantin comme les autres, il ira jusqu'au bout comprenant très vite ce qu'il va se passer.

Maxime Lavoie et Gabriel sont l'opposé. On a beaucoup de mal à cerner ce milliardaire qui crée une émission de télé aussi controversé. On ignore son but, même si peu à peu tout se dessine rapidement et que finalement on a du mal à lui en vouloir. Sa cause est tout de même chevaleresque, il veut ouvrir les yeux des gens et de leur condition où le bonheur est à notre époque illusoire et dur à trouver, l'argent ne faisant pas tout. J'avais hâte de connaître l'histoire de Gabriel et lorsqu'enfin on découvre ce lien qui les unit... wahou la claque magistrale qu'on se prend ! Quel gamin malheureux ! Quelle souffrance en lui ! Et quel passé ! Ignoble et franchement bien crade !

Frédéric Ferland est le dernier héros de ce trio atypique. Psychologue et suicidaire il cherche une raison qui le pousserait à reculer l'heure où enfin il tirerait sa révérence. Passant par un tas d'expériences inédites et malsaines pour trouver sa voie, elle vient tout naturellement à lui via Pierre qu'il va tenter d'aider malgré le lien qui l'unie à Maxime.

Un tas d'autres personnages offrent une dimension unique au roman et je ne veux pas vous gâcher la surprise, mais sincèrement ce thriller est énorme et j'ai adoré du début à la fin ! C'était exactement le genre de roman que je recherchais et il me tarde de découvrir un autre roman de l'auteur ! Un bijoux qui critique sans concession notre époque qui tombe de plus en plus dans le spectaculaire, l'argent et le pouvoir.

En bref, j'ai été littéralement scotchée par cette lecture qui se lit avec gourmandise tant on a envie d'en voir la fin se doutant qu'elle sera explosive ! Un vrai coup de cœur pour ce roman que je recommande vivement !

A lire : 
  • vous aimez les personnages torturés qui n'ont pas froid aux yeux
  • Vous cherchez à travers un thriller une critique assassine de notre société de consommation.
  • Vous voulez un thriller efficace et surprenant construit de manière intelligente.

A évitez si : 
  • vous êtes sensible. De nombreuses scènes sont gores et très axées sur une sexualité complètement débridée.
  • Vous n'aimez pas un roman qui ne suit pas un ordre chronologique
 
Chronique de Louve
 

dimanche 24 avril 2016

Le Secret de l'Inventeur, tome 2 : L'Énigme du magicien de Andrea Cremer

Année d'édition : 2016
Edition : Lumen
Nombre de pages : 416
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Imaginez un monde où l’Empire britannique aurait écrasé la rébellion qui a donné naissance aux États-Unis d’Amérique…

Après l’explosion des Catacombes, le seul foyer qu’elle ait jamais connu, Charlotte est contrainte de mener sa petite troupe de résistants à l’oppresseur anglais, parmi lesquels une dizaine d’enfants, vers La Nouvelle-Orléans. Désormais leader du groupe, elle se retrouve face à des choix difficiles pour préserver la vie de ses jeunes protégés, mais continue de voir en Grave, malgré sa force herculéenne et ses origines inquiétantes,
un allié et un ami.

L’Empire fera tout pour les empêcher de rallier le quartier général de la Résistance, où les attendent
son frère Ashley et Jack, qu’elle tient désormais pour un traître… et c’est sans compter les stratagèmes de Nicodème, un puissant mage, et du capitaine du célèbre Persée, un flibustier français aux intentions troubles. Mais le danger ultime pourrait bien venir de la propre mère de Charlotte : leader de la rébellion, elle semble décidée à faire de Grave le premier des membres d’une invincible armée !

Deuxième tome du Secret de l’inventeur, L’Énigme du magicien poursuit la nouvelle trilogie steampunk d’Andrea Cremer, l’auteur du best-seller international Nightshade, plusieurs fois classée dans les listes des meilleures ventes du New York Times. Monstres d’acier, magie vaudou et automates maléfiques, elle a su tisser un univers d’une grande richesse où brille une héroïne née pour mener la lutte !



Tout d'abord je tiens à remercier Louve du forum Mort Sûre ainsi que les éditions Lumen pour ce partenariat, un tome 2 que j'attendais avec une telle impatience, que je ne sais comment j'ai pu y survivre.

Je suis du genre à dévorer les romans, à les lire le plus rapidement possible, cependant cette fois je ne l'ai pas pu. J'ai lu chaque page comme la bouchée d'un délice inomable, j'ai pris le temps de savourer chaque mot et chaque chapitre parce que ce second tome est comme le premier, un coup de coeur que j'aurais aimé ne jamais finir.

Retrouver Charlotte et Grave après l'explosion des Catacombes a été une chose qui m'a chamboulé, j'ai eu l'impression que j'avais, autant qu'eux, perdu un foyer et pourtant je n'ai pu qu'admirer leur force et leur détermination à mener leur groupe en lieu sûr jusqu'à la Nouvelle Orléans. On découvre chez Charlotte un chef qu'on avait toujours pressenti sans vraiment y croire.
Et quel plaisir de retrouver notre chère Linett et sa frivolité dans un monde si ardu. J'ai adoré suivre les leçons qu'elle donnera à Charlotte durant tout ce roman, en apprendre un peu plus sur elle, surtout dans les derniers chapitres, où enfin, on dévoile un peu de son passé.
J'ai cependant un peu manqué de Jack, il est absent pendant la majorité du roman et je pense que l'auteur a fait ce choix pour nous montrer qu'il a perdu sa place dans le coeur de notre Charlotte. Il l'a trahi et pour ça, il faudra du temps avant que le pardon ne puisse intervenir. Par contre ,pour les grands fan de Coe, vous ne serez pas déçu de ce tome.

En ce qui concerne l'univers, je suis toujours autant charmé, on découvre peu à peu les origines de Grave et les secrets qu'elles renferment. La ville de la Nouvelle Orléans va vous permettre de découvrir les dessous de la résistance et certaines coutumes assez étrange qui ne font que renforcer le côté mythique de ce roman, mélangeant savemment les mystères du bayou et les techbnologies Steampunk dans un fond de résistance et de guerre.
Si vous n'êtes pas emporté dans ce roman, je ne sais pas ce que vous demandez de plus !
Il se passe tellement de chose dans ce tome, tellement d'actions qui se suivent et s'enchaînent sans nous laisser le temps de respirer que je ne sais pas comment j'ai pu y survivre. Je ne sais toujours pas comment j'ai pu être raisonnable et prendre le temps de digérer chaque chapitre avant de me jeter sur le suivant. C'était tellement bon, tellement surprenant et prenant que j'aurais pu le dévorer en une après midi.

Alors autant je peux vous dire que j'ai adoré ce second tome autant que le premier autant je dois vous prévenir qu'ils n'ont rien à voir. Le début de ce roman est plus lent, il faut assez longtemps pour que Charlotte rejoigne la nouvelle Orléans avec les enfants et même si j'ai apprécié ces moments où on découvre les doutes de notre amie et son besoin d'être un bon chef, de se comparer à Ash dans ce rôle, je peux comprendre que vous espériez plus, parce que la vitesse n'est pas au rendez vous.
Et même une fois qu'ils auront atteint leur destination, l'ambiance sera différente, ce n'est plus comme New York, il faudra à chaque instant regardez par dessus votre épaule, vous ne saurez pas à qui faire confiance, vous douterez de tout le monde. Et finalement vous aurez bien raison, parce que même ceux en qui on a le plus confiance, peuvent nous trahir, parce qu'ils pensent leur cause plus importante, la résistance est parfois au dessus de l'intérêt individuel.

En bref, un second tome tout aussi prenant que le premier même s'il est très différent. Autant dans l'ambiance qui n'est pas du tout la même, on dit au revoir à la jeunesse de Charlotte, à sa naïveté, elle entre dans la cour des grands et devient un chef sur qui il faudra compter et bonjour à la suspision, aux pièges, aux faux-semblant, il vous faudra être toujours sur vos gardes. Ainsi que dans les personnages, même si le triangle amoureux reste présent, ici on ne verra que très peu Jack ou Ash, on sera focalisé sur Charlotte, Linet, Grave et Coe.
Même en ayant fini la dernière page, en ayant pris le temps de savourer chaque page je suis toujours impatiente d'avoir le 3ème tome entre les mains, de comprendre tout ce qui se trâme, de savoir ce que va devenir Grave. Je suis encore fébrile, je veux plus de cet univers steampunk, plus de mystère du Bayou, mon dieu, je veux la suite, qui j'espère sera aussi un coup de coeur !  

Chronique de Ferilou

La stratégie des as de Damien Snyers

Année d'édition : 2016
Édition : Actu SF
Nombre de pages : 328
Public visé : Young-Adult
Quatrième de couverture : Pour vivre, certains choisissent la facilité. Un boulot peinard, un quotidien pépère. Humains, elfes, demis... Tous les mêmes. Mais très peu pour moi. Alors quand on m'a proposé ce contrat juteux, je n'avais aucune raison de refuser. Même si je me doutais que ce n'était pas qu'une simple pierre précieuse à dérober. Même si le montant de la récompense était plus que louche. Même si le bracelet qu'on m'a gentiment offert de force risque bien de m'éparpiller dans toute la ville. Comme un bleu, j'ai sauté à pieds joints dans le piège. L'amour du risque, je vous dis. Enfin... c'est pas tout ça, mais j'ai une vie à sauver. La mienne.
Damien Snyers est un jeune auteur belge. Il signe avec La Stratégie des as un premier roman nerveux, mélange réussi de fantasy et de steampunk, dans la plus pure tradition des films de casse.



Le début du roman s'ouvre sur une escroquerie où trois comparses, délestent les clients d'un bar par l'intermédiaire d'un pari illogique que l'elfe sera à même, dans un temps imparti, de boire plus de bières que le troll. Contre toute attente, un bourgeois binoclard parie sur l'elfe. Un humain qui ne tarde pas a proposer à James l'elfe, de taire l'escroquerie s'il accepte de lui rendre un service grassement rémunéré. L' homme un intermédiaire, leur fait rencontrer le réel commanditaire qui leur demande de voler un artefact pouvant le soigner, le Rein d'Isis un rubis. Commence alors pour les trois compères une course poursuite contre la montre et le début de leurs ennuis.

Juste après avoir poser le contexte de l'histoire, l'auteur effectue un flash-back qui fait se rencontrer les trois quidams, un an plus tôt dans une prison où l'on fait plus ample connaissance avec ces trois personnages. Puis l'on revient dans le présent où l'on suit les trois comparses dans la préparation de leur mission.

Avec pour postulat de départ, le vol d'un bijou, l'auteur l'auteur a fait le choix d'une intrigue tout ce qu'il y a de plus simple. Si l'histoire est très rythmée avec de nombreux rebondissements, le point fort du récit en l’occurrence, l'auteur va à l'essentiel et ne nous présente pas d'intrigues subsidiaires ce qui aurait évité la linéarité du récit. Le fait que l'histoire soit narrée à la première personne par le protagoniste principal, cette narration renforce encore la sensation évoquée ci-avant. Avec le rythme le deuxième point fort c'est l'humour percutant, cynique omniprésent distillé par James. Avec comme personnages une bande de voleurs issus de quartiers disons modestes l'on aurait pu craindre de tomber dans la vulgarité, mais l'auteur évite de tomber dans cette ornière. On notera également un clin d’œil intéressant fait à Poe, avec le titre d'un chapitre Double assassinat dans la rue Morne. Le côté light-fantasy est très bien dosé, juste ce qu'il faut pour nous faire rire sans tomber dans l’excès. L'auteur a savamment placé dans on récit des thématiques, des pensées intéressantes qui nous font réfléchir sur des sujets de la vie quotidienne. Ces thèmes sont très légèrement distillés afin de ne pas prendre le dessus sur l'intrigue elle-même.

L'auteur situe son histoire, dans une ville imaginaire, Nowy-Krakow, en Nouvelle- Pologne. Chronologiquement parlant le récit se situe dans un XIXéme siècle plutôt évolué où la magie prend une place importante de par l'emploi qui en est fait, à savoir une utilisation dans les domaines techniques. Une technique qui fait référence à des utilisations effectuées plus tardives  : l'évocation des calèches à vapeur et le chauffage collectif d'habitations. Certes si la touche Steampunk est bien présente comme annoncé, elle est plus évoquée que réellement présente dans le récit . Il en va de même pour la magie dont on ne peut constater réellement de leur impact sur le monde présenté par l'auteur. L'univers présenté par l'auteur nous laissait à même d'envisager un monde plus travaillé où certains éléments annoncés ne répondent pas pleinement à nos attentes. Ces éléments, tout comme les races protagonistes principaux ne servent, en fait que de décor et n'apportent pas un plus à l'histoire qui aurait pu ses situer dans un univers plus classique généralement utilisé pour les thrillers. Ce qui s'avère dommage pour le lecteur car l'auteur avait maintes idées intéressantes qu'il n'a pas suffisamment développées. On aurait aimé voir par exemple les mages dans l’exercice dans l’exercice de leur fonction...

Le personnage de James est intéressant à suivre avec sa verve particulière, son passé trouble, un chrisme assez marqué, les autres personnages manquent de profondeur. La demi-elfe présente un côté quelque peu caricatural, le personnage ambivalent du troll, entre puissance et finesse, n'est pas assez mis en valeur. En effet, on a la nette impression que le personnage prend trop la scène par rapport à ses complices, c'est là un problème assez récurrent lors d'un récit à la première personne. Le personnage de la jeune humaine qui rejoint le trio en cours de récit s’avère très intéressant mais on en apprend peu sur elle-même. A l'instar de l'univers, dans ce domaine là on peut noter un manque de travail. Les idées sont bonnes mais l'auteur ne les développent pas assez.

Le style direct et l'écriture simple de l'auteur permet une certes une excellente dynamique de lecture. Mais dans sa manière de rédiger l'auteur s'adresse plus à un lectorat Young-adult voire même pré-adolescent. On ressent la encore un manque de travail.

Le dénouement, a l'instar du récit n'apporte aucune surprise. En effet depuis la découverte du sarcophage, on s'attendait à ce final.

En fin de livre, une courte nouvelle s'attarde sur l'un des personnages.

Au final, on se retrouve avec une histoire de voleurs, certes divertissante et au scénario solide qui aurait gagné à posséder une centaine de pages supplémentaires. Il est dommage que l'auteur n'a pas fait l'étalage du potentiel dont il dispose. Une bonne lecture distrayante qui fait passer un moment sans prise de tête, qui ne restera pas ancré dans nos mémoires, mais qui permet tout de même de revoir l'auteur dans un récit plus conséquent. 

Chronique de Goupilpm

Le Fou et l'assassin, tome 3 : En quête de vengeance de Robin Hobb

Année d'édition : 2016
Edition : Pygmalion
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
La vie de FitzChevalerie n'a eu de cesse d'être parsemée de peines, de pertes et de douleurs. Après la mort de sa femme et la disparition de son meilleur ami, il pensait que c'en était assez. Pourtant, le pire est à venir.
Abeille, sa fille, vient de lui être enlevée. Une nouvelle fois, Fitz se lance dans une quête emplie de dangers. Il en est convaincu, il doit retrouver le Fou pour secourir son enfant.
Seul, sur le chemin de la vengeance, parviendra-t-il à sauver ceux qu'il aime ?






Attention mon avis contient forcément des spoilers sur les deux tomes précédents !

Fitz, alias Tom Blaireau a enfin retrouvé le Fou. Mais dans quel état se trouve celui-ci ! Battu, aveugle, maigre, n'ayant plus de force, plus de couleur, le Fou vit peut-être ses derniers instants. Ni une ni deux, il utilise les pierres d'Art pour se rendre à Castelcerf afin de tenter de lui sauver la vie et de comprendre comment il s'est retrouvé dans cet état, au point que Fitz, ne l'ayant pas reconnu, a cru qu'il voulait du mal à sa fille et dans l'action a planté le Fou avant de se rendre compte de son identité...

Wahou ! Wahou ! Que dire après la lecture de ce troisième opus ? J'avais été ensorcelé par l'assassin royal, la meilleure saga de fantasy à mon avis et je ne pensais pas que l'auteur serait capable de renouveler l'exploit autant d'années plus tard en reprenant son univers si fabuleux et ses personnages si intrigants. Pourtant, force est de constater que j'ai été captivé par ma lecture, frustrée de l'avoir terminé tant j'adore et j'admire son univers, sa plume, ses personnages et son intrigue... Bref tout était une fois encore parfait à mes yeux et prouve à quel point l'auteur a du talent... Je n'en reviens toujours pas de cet opus qui permet de comprendre à quel point l'univers est complexe et riche. Je m'excuse d'avance, ma chronique ne rendra pas justice à ce roman, c'est impossible de parvenir avec des mots à vous expliquer toutes ses émotions qui m'ont traversé pendant la lecture, mais sincèrement, je vous invite à découvrir Fitz via l'assassin royal, une belle saga de treize tomes et vous serez forcément conquis au point de vous jeter sur la suite : le Fou et l'Assassin.

Je savais d'emblée dans quel état j'allais me retrouver en reprenant la lecture de cette saga qui fait suite à l'assassin royal plus de quinze ans après. Et là, où on pense s'ennuyer et que l'auteur ne parviendra pas à nous épater vis à vis de sa première saga, on se trompe largement ! J'ai même eu la sensation qu'elle avait tout pensé dès le premier opus de l'assassin royal pour cette suite. Parce que même si les dragons sont réveillés et les pirates rouges anéanti, d'autres éléments clefs de la première série sont ici mis en avant : les prophètes blancs sont au centre de cette suite et c'est avec plaisir qu'on en découvrira davantage sur le Fou et sur sa nature si particulière. Ce groupe d'individu si étrange gardait beaucoup de mystère dans la première saga et enfin, l'auteur nous en dévoile beaucoup sur leur but et leur façon de vivre et de se comporter. J'étais rave, inquiète, angoissée et excitée tout au long de ma lecture et je n'ai envie de dire qu'une seule chose : Merci Madame Hobb de faire ainsi revivre les personnages d'une saga qui a marqué mon adolescence !

Je ne vous cacherais pas qu'ici encore on se retrouve dans la peau de Fitz Chevalerie, alias Tom Blaireau, alias aussi le Bâtard au vif. Et quel plaisir de suivre les nouvelles aventures de notre héros qui finalement ne demande qu'à vivre une vie bien tranquille ! Mais voilà, son ami de toujours, son bien-aimé, le Fou, est gravement blessé par sa faute, alors qu'il était déjà mal en point et là j'étais aux anges de retrouver le personnage le plus énigmatique toute lecture confondu : Le Fou, alias Sire Doré, alias aussi le prophète Blanc ! Je vous rassure, on ignore toujours si c'est un homme ou une femme, le mystère reste entier après 16 tomes ! Un exploit dans ce genre de littérature que de garder un secret aussi longtemps et j'espère qu'on finira enfin par le découvrir, même si d'un côté j'aimerais que cela reste secret pour ne pas être déçue.

Dans ce tome, il est question de la survie du Fou, traqué par les serviteurs sans odeur qui sont aussi à la recherche du fils du Fou, prochain prophète blanc. Mais pendant que Fitz soigne son ami de toujours, il ignore que les serviteurs sans odeur se trouvent à Flétribois et mettent les Terres sans dessus dessous pour retrouver le fils pâle. Très vite, ils pensent l'avoir trouvé en Abeille qui de par son physique particulier ne ressemble pas à une petite fille, mais bien à un jeune garçon.Et là, j'ai cru voir mon cœur se briser à de multiples reprises quand j'ai compris qu'Abeille était bien différente à l'instar du fou et que le danger qu'elle court est grand surtout que à des jours de marches de là, Fitz ignore tout !

Que de révélations, que de rebondissements ! Mon cœur a connu une multitude d'émotions tellement j'étais happée par ce nouvel opus. Je n'ai qu'une hâte, lire la suite qui, je l'espère arrivera bien assez vite tant je suis déjà en manque de la plume de l'auteur et des aventures de Fitz ! La magie de l'Art est toujours autant mise en avant, on en apprend un peu plus sur les pilliers d'Art qui permettent de voyager d'un point à un autre très rapidement, mais non sans risque. J'ai aussi été ravie de revoir le Vif, cette magie des bêtes qui est toujours autant exploitée ! Oui, clairement, j'ai tout adoré dans ce roman qui fera partie de mon top 10 de l'année sans aucun doute.

Quel plaisir de voir que Fitz peut enfin sortir de l'ombre après plus de quarante ans de bons et loyaux services ! J'ai cru que mon coeur allait bondir de joie devant certains passages le concernant !

En bref, j'ai adoré, je suis fan de cette auteur, de son univers et de ce qu'elle parvient à nous offrir comme émotion !

A lire si :
- vous avez adoré les aventures de Fitz
- vous cherchez une grande saga de fantasy
- pour la plume de l'auteur, les personnages, l'intrigue et l'univers...

A éviter si :
- vous aimez l'action omniprésente
- Les grandes guerres vous font vibrer

Chronique de Louve

Vongozero de Yana VAGNER

Année d'édition : 2016
Edition : pocket
Nombre de pages : 544
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Moscou ne répond plus. À quelques kilomètres de la capitale, mise en quarantaine, le village d’Anna et Sergueï s’attend au pire. Bientôt, les pillards, bientôt, le chaos… L’épidémie qui a frappé les grandes villes et paralysé le monde marche droit sur eux. Il faut fuir, le plus vite possible. Avec une poignée de voisins et l’ex-femme de Sergueï, le convoi s’organise : vivres, essence… Rester soudés, malgré les dissensions, l’égoïsme, la panique, et l’instinct de survie qui reprend ses droits et lève les masques. En ligne de mire, un lac perdu et un refuge coupé du monde : Vongozero…






Anna est une jeune femme qui voit son monde voler en éclats lors de la mort de sa mère. L'histoire commence une semaine après, Anna nous fait rentrer dans sa vie d'une manière un peu abrupte, on commence par connaître ses sentiments envers cette mère, puis elle nous parle de cette mystérieuse épidémie que personne ne semble prendre au sérieux. Elle-même sombre dans une dépression et se réfugie dans les médicaments et le sommeil jusqu'à ce que son beau-père, Boris, arrive et les oblige, son mari, son fils et elle, à faire leurs bagages pour partir et fuir les abords de la ville.

Alors qu'ils se préparent des soldats, qui agissent pour leur propre compte attaquent les voisins et sans le secours de Boris les auraient aussi dévalisés.
Son mari, Sergueï, va chercher son ex-femme et son fils et tous ensemble, les voisins et eux-mêmes partent sur les routes pour se réfugier dans un lieu isolé afin d'échapper aux pilleurs et à l'épidémie.

J'ai trouvé Anna un peu nombriliste, ne se préoccupant que de son fils, son mari et elle-même; mais on comprend qu'elle se sent en danger vis à vis de l'ex-femme de son mari. Celle-ci est assez mordante mais elle est aussi très pragmatique et les aidera plusieurs fois grâce à son sang-froid. Le fils de Anna est juste génial, discret mais toujours disponible à aider, il a 16 ans et fait preuve d'une grande maturité. Le beau-père Boris, a son franc parler et ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il a quelque chose à dire; les personnages sont très intéressants, chacun à ses bons et ses mauvais côtés et on ne peut pas se faire d'idée tranchée à leur sujet, j'ai hâte d'avoir la suite pour savoir comment les relations entre eux vont évoluer et comment l'épidémie va progresser.

La narration est assez décousue et semble à l'image de leur fuite, des moments de stress puis des moments où les souvenirs surgissent sans crier gare, des moments tendus avec des relations compliquées entre les personnages. Le tout se déroulant dans un paysage hivernal en Russie, les descriptions sont précises et on imagine très bien l'environnement dans lequel ils évoluent.  

Chronique de Distact

Stardust de Neil Gaiman

Année d'édition : 2016
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 221
Public visé : Adulte & Young Adult
Quatrième de couverture :
D'un côté, il y a Wall, paisible village niché au sein d'une calme forêt anglaise. De l'autre, le Pays des Fées, univers d'enchantements, de sorcières, de licornes et de princes sanguinaires. Entre les deux, il y a le mur, l'infranchissable et épaisse muraille qui ceint le hameau et le sépare de Féerie. Infranchissable ? Pas tout à fait, puisque tous les neuf ans s'ouvre la Foire des Fées qui, durant un jour et une nuit, permet aux deux mondes de se rencontrer. Dans certaines circonstances, cependant, attendre si longtemps pour pénétrer en Féerie est impossible. Car quand on s'appelle Tristran Thorn et que l'on a promis à sa belle l'étoile filante tombée du firmament de l'autre côté du Mur, aucun obstacle ne saurait s'élever contre l'amour...



Petit préambule : Je suis embêtée avec cette lecture. J’aime beaucoup la plume poétique, douce et imaginative de l’auteur, la fantasy magique pleine de créatures et d’êtres féeriques en tout genre, et pourtant, là ça ne l’a pas fait… Je me suis ennuyée et je suis déçue, non pas du roman parce que je pense qu’il est bon, mais de mon ressenti. J’étais tellement persuadée de le dévorer ! Ma chronique s’annonce difficile à rédiger…


Stardust ou « Poussière d’étoiles » en français, est un roman de fantasy féerique, assez classique avec un héros lancé dans une quête qui le mènera à voyager à travers un univers magique peuplé de magnifiques créatures, à rencontrer des êtres uniques, à croiser des Princes meurtriers en quête de pouvoir, à se confronter à la violence, au conflit et bien sûr à l’amour. Un cocktail qui sonne juste et qui annonce une histoire pleine de péripéties, de rencontres, de paysages et de magie. Malheureusement, ce récit ne m’a pas transportée, il aurait du, peut-être n’était-ce tout simplement pas le bon moment pour le lire ?

Tristan habite Wall, un petit village anglais relativement tranquille voisin d’un mur au delà duquel se trouve Féerie, le pays des êtres de l’imaginaire où les habitants ne doivent pas y aller. Une brèche existe cependant dans le mur gardée continuellement par les villageois pour en interdire l’accès. Tous les neuf ans, la brèche est accessible à tous et les villageois se mélangent aux êtres féeriques au sein d’un marché extraordinaire. Un jour, Tristan épris d’amour pour la jeune et jolie Victoria Forester, lui promet l’impossible, il lui ramènera l’étoile filante qu’ils viennent de voir ensemble tomber dans le Pays des Fées.

Neil Gaiman avec sa plume si particulière, empreinte de magie, souvent ensorcelante avec un mélange subtile de réalisme et d’imagination, une plume douce et tendre, un peu « lente » aussi, offre ici une histoire qui s’apparente davantage à un conte qui rappellera ses histoires que nous lisions quand nous étions plus jeunes. Les codes du genre sont respectés ; un jeune héros qui se connaît mal, aveuglé par ses sentiments, prêt à se confronter au danger pour prouver son amour, se lançant dans une « quête » impossible, un univers plein de magie, peuplé de créatures fabuleuses comme les licornes, les méchantes sorcières ou encore d’étoiles filantes extraordinaires, de château et de princes d’un nouveau genre, où les épreuves se confrontent à l’amour. On y voit l’évolution du personnage de Tristan, un être naïf prêt à affronter l’interdit par amour.  Il sort de sa quête grandi et plus mature aussi. Le roman est sans prétention, assez simple mais aussi très riche avec des personnages merveilleux et affreux gravitant autour de celui de Tristan.


En parallèle de l’histoire de Tristan, on  suit l’histoire d’une reine des sorcières qui recherche la jeunesse éternelle possible uniquement par l’obtention d’un coeur d’une créature bien particulière, un clan de Princes qui s’entre-tuent en quête du trône laissé vacant par leur père défunt, d’une méchante sorcière et de sa servante entravée par des chaînes. Les histoires s’entremêlent et donnent de l’épaisseur mais il peut aussi perdre le lecteur, le rendre perplexe, toutes ces histoires forment cependant un tout indissociable.

Le roman est très court, il devrait donc se lire très vite, il devrait aussi être apprécier en prenant le temps de découvrir cet univers unique que propose l’auteur. Pourtant, c’est finalement assez long, très long même, et ce malgré les passages entraînants, voir même haletants. C’est le seul défaut qui ressort en fait, mais suffisamment pour avoir complètement nuit à ma lecture.

En bref, un roman au contenu riche, relativement bien écrit, cela reste du Neil Gaiman, qui pourra probablement emporter et subjuguer plus d’un lecteur amateur de fantasy féerique. Personnellement, je n’ai pas été emportée mais je reste persuadée que le roman vaut la peine d’être lu !

Je remercie Louve du forum Mort Sure et les éditions J’ai Lu pour ce partenariat.
 
Chronique de Walkyrie

dimanche 17 avril 2016

Vilaines filles de Megan Abbott

Année d'édition : 2015
Edition : le livre de poche
Nombre de pages : 384
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Addy et Beth sont fortes, dures à cuire, inséparables et invincibles. Membres de l’équipe de pom-pom girls du lycée, « parce qu’il faut bien quelque chose pour occuper le vide de l’adolescence ». Elles sont parfaites : leurs jambes galbées, leur ventre plat, leurs queues-de-cheval de la même longueur, leur maquillage irréprochable. Une nouvelle coach arrive au lycée et les choses commencent à changer. Grande, belle, intimidante, elle est parfaite elle aussi et place beaucoup d’espoir dans l’équipe. Toujours élégante, autoritaire, la coach mène la danse et les filles tombent vite sous sa coupe. Elles sont prêtes à tout pour obtenir ses faveurs : devenir sans cesse plus rapides, plus fortes, plus résistantes et plus minces, quitte à se faire vomir. Leur monde insipide et sans profondeur se resserre. Mais un jour, la coach franchit la ligne de trop…






Vilaines filles... Quand j'ai vu ce titre et le résumé j'ai immédiatement eu envie de découvrir ce livre même si j'ai mis du temps avant de postuler pour ce partenariat, planning chargé oblige. D'ailleurs un grand merci au forum Mort Sure et aux éditions du Livre de poche pour leur patience vu le retard de cette chronique. Bref! Une fois que je l'ai eu entre les mains, lu les premières lignes et fait la connaissance des personnages, j'ai eu énormément de mal à  reposer ce thriller. Pourtant malgré une intrigue accrocheuse, je dois dire que mon avis est au final un peu mitigé.

Si ce livre m'a autant séduit au départ c'est part son ambiance originale autour d'une équipe de pom pom girls. J'ai beaucoup aimé leur univers, les figures qu'elles exécutent et les risques qu'elles prennent pour faire rêver le public. Je n'avais absolument pas conscience que ça pouvait être aussi dangereux. Et puis il ne faut pas attendre longtemps avant de tomber dans l'horreur d'un meurtre et l'enquête qui s'en suite. C'est ce qui a rendu cette histoire aussi addictive pour moi et ce jusque dans les dernières pages. L'auteur arrive parfaitement à nous manipuler, du coup les hypothèses d'un chapitre sont souvent renversées par la lecture du suivant. J'adore quand un livre me balade de la sorte jusque dans les dernières pages.

Pourtant, malgré une plume intrigante, je n'ai pas été du tout convaincue par les relations entre les filles. Que ce soit Addy avec Beth, Addy avec la coach, Addy avec les autres filles de l'équipe... Mes souvenirs de lycée sont peut-être un peu loin, mais ce n'est pas du tout la vision de l'amitié que j'en garde. Ici l'amitié est aussi fluctuante que l'humeur de ses demoiselles et la haine, la jalousie ou encore la destruction apparaissent pour un oui ou pour un non. Quand on laisse sa meilleure amie sur le banc de touche pour boire les paroles d'une étrangère qui vient de débarquer je ne trouve pas ça très crédible... Et ce même si bien sur la fascination et l'envie de plaire rentre en jeu. Pour moi ces filles ne sont pas des amies mais simplement des rivales. Dommage car ça a gâcher le plaisir de ma lecture et de la recherche du meurtrier.

Un bon moment de lecture malgré tout et un thème intéressant, pourtant je ne suis pas persuadée que je me souviendrais de cette histoire dans 10 ans.  

Chronique de yezahel

The Ivy Chronicles, tome 1 : Prémices de Sophie Jordan

Année d'édition : 2016
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 318
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Pepper est amoureuse de Hunter depuis toujours. Une seule ombre au tableau : il n’en sait rien et n’a jamais vu en elle que la meilleure amie de sa petite sœur.

Le jour où ce dernier est enfin libre, Pepper doit saisir sa chance… sauf qu’elle n’a aucune idée quant à la manière de s’y prendre. Qu’à cela ne tienne, ses colocs ont le prof parfait en tête : le serveur du Mulvaney, aussi connu pour être le barman le plus sexy du campus ! Loin de se douter que leurs routes se sont déjà croisées, Pepper accepte que ce garçon l’entraîne sur les chemins de la séduction. Et si les termes de l’arrangement semblent lui convenir, rien ne garantit qu’il sera à la hauteur de ses attentes…


Pepper est amoureuse de Hunter depuis des années. Sa meilleure amie Lisa, la sœur de Hunter, aimerait enfin les voir ensemble et se tient à l'affut de la moindre information pour son amie. Aussi lorsque ce dernier rompt avec sa petite amie, Pepper a très envie de tenter sa chance et qu'enfin il la voit non pas comme une seconde petite sœur, mais comme une jeune femme de dix neuf ans. Seulement Pepper est encore vierge et totalement sans expérience avec les garçons ! Ses deux amis vont donc lui proposer de trouver un garçon mignon pour lui apprendre l'art de la séduction et c'est avec un étonnant quiproquos que Pepper rencontre Reece, le serveur d'un bar à la mode. Le jeune homme accepte bien vite de lui apprendre comment faire en sorte que Hunter succombe à ses charmes.

J'ai eu l'occasion par le passé de dévorer Lueur de feu de la même auteur et j'avais été captivé par cette trilogie pourtant YA. Mais tous les ingrédients étaient présents pour cette romance fantastique et jeunesse. Du coup, redécouvrir l'auteur via une romance New Adult était une bonne expérience puisque je suis ressortie de ma lecture totalement charmée une fois encore. Le New Adult n'étant pas spécialement ma tasse de thé, c'est la couverture,le résumé et l'auteur qui ont fait que je me suis tout de même penchée sur ce titre-là, et je n'en suis pas déçue.

Là où je trouve que beaucoup de roman New Adult tombe dans la facilité ou dans le vulgaire, Sophie Jordan propose une histoire touchante et bien écrite. Il me semble que le mot « bite » n'est même dit qu'une fois pour pousser l'héroïne à se lâcher un peu plus parce qu'elle est très timide et n'a aucune confiance en elle. Alors déjà, j'ai apprécié que l'auteur ne tombe pas dans la vulgarité et reste dans une romance très soft et pleine d'émotions surtout concernant nos héros qui ont chacun un passé très difficile sans tomber dans le larmoyant à chaque page. On va donc petit à petit découvrir l'évolution de Pepper qui depuis toujours n'a qu'un seul garçon en tête : Hunter, son idéal masculin.

Pepper est déjà un personnage qui m'a plu. Elle est gentille, ne se croit pas supérieur aux autres et elle est toujours prête à travailler ou à aider ses proches. Etudiante en psychologie, Pepper travaille aussi comme baby-sitter et semble adorer les enfants ce qu'on remarque très vite. De nature inquiète à cause d'un passé difficile, la jeune fille s'efface naturellement auprès des garçons et ne cherche pas à se démarquer sans pour autant être hypocrite avec ceux qui l'entoure. Sa franchise aura d'ailleurs un côté déstabilisant pour Reece qui en fera les frais à plusieurs reprises. Du coup, si déjà avec l'héroïne et le style de l'auteur j'accroche, c'est un très bon point pour la suite du roman.

Ensuite, il y a les amis de Pepper qui ne sont pas mis là juste pour décorer. Elles vont réellement permettre à l'héroïne d'avancer en n'hésitant pas à la booster de temps en temps ou même à lui ouvrir les yeux. Les prochains tomes de la trilogie sont d'ailleurs chacun centré sur l'une d'elle et il me tarde d'en apprendre plus ! Le roman est assez court et se lit vite, mais il va à l'essentiel en développant réellement les sentiments de nos personnages. On regrettera peut-être par moment que Pepper se voile la face et recherche sans cesse un idéal qu'elle s'est créée toute seule à cause d'événements de son passé qui font qu'elle refuse de souffrir à nouveau. Du coup, si au début on peut trouver qu'elle tourne en rond, certaines explications nous font changer radicalement d'avis sur ses réactions. Car Pepper cherche à se protéger, rien de plus. Elle cherche un bonheur qu'elle pense pouvoir obtenir avec un garçon bien comme Hunter.

J'ai aussi adoré Reece, loin du bad boy qui a eu une tonne de relation sans lendemain et qui se la joue grand méchant. C'est un mec qui souffre à cause d'une histoire familiale compliquée, mais il ne se cache pas forcément derrière ses problèmes et il sera clair avec Pepper et tâchera de toujours lui dire ce qu'il pense avec le moins de mot possible.

En bref, voilà une romance convaincante et qui fait passer un chouette moment. J'ai aimé les personnages et l'intrigue en général, le tout servi par une plume qui ne tombe pas dans le vulgaire et ça, c'est assez rare pour le souligner !

A lire si :

*vous aimez les romances
*vous chercher un peu d'érotisme bien écrit et poétique sans tomber dans le vulgaire et le dépravé
*vous voulez vibrer tout au long de votre lecture

A éviter si :

*vous n'aimez pas les romances
*vous voulez des personnages écorchés de chez écorchés
* vous aimez les romans très coquins, vulgaires et remplis de scènes érotiques.

Chronique de Louve

Les héritières, tome 1 : Il était une fois un duc de Tessa Dare

Année d'édition : 2016
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 377
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Petite, Isolde Goodnight croyait aux histoires merveilleuses de son père, un écrivain à succès. À vingt-six ans, l'adversité lui a fait renoncer à ses rêves d'enfant. C'est alors qu'une lettre lui annonce un héritage inattendu. Pleine d'espoir, Isolde puise dans ses derniers deniers pour rejoindre Gostley Castle. Là-bas, elle est terriblement déçue : son parrain ne lui a pas légué d'argent, mais un château sinistre ! Pire, l'ancien propriétaire y réside toujours. Un malotru balafré, qui se présente comme le duc de Rothbury et... qui est aveugle. Comment pourrait-elle décemment le chasser de cette demeure, désormais leur seul refuge à tous deux ? Le conte semble tourner au cauchemar, mais les bonnes fées ont plus d'un tour dans leur baguette.



Lorsque j’ai découvert ce livre j’avais envie de changement. Ce n’est pas mon genre de lecture habituel et en général je n’aime pas les livres historiques mais j’apprécie la romance de temps en temps.

La couverture m’a tout de suite plu et le résumé m’a intrigué et m’a réellement donné envie de découvrir cette romance historique.

Isolde Ophélia Goodnight fait partie d’une famille noble, son père était un écrivain très reconnu, et elle est elle-même connue dans tout le Royaume-Uni comme la petite Izzie Goodnight.
Depuis que son père est décédé, elle se retrouve seule et sans argent. Elle hérite alors d’un château en piteux état, et également habité par Ranson William Dacre Vane, onzième duc de Rothbury. Ce dernier affirme qu’il est le propriétaire des lieux et qu’elle ne peut pas venir y habiter, mais Izzie est bien décidée à emménager.

Vous l’aurez vite compris ce livre est l’histoire revisitée de « La Belle et la Bête ».

Izzie est une jeune femme de 26 ans, souriante, belle et pleine de vie et  d’amour. C’est un personnage qui apporte plein de vie et de gaieté au roman. Au contraire de Ramson qui ressemble vraiment à une bête, il est aveugle, son visage est déformé, et il est sarcastique au plus haut point. Il ne sait pas ce qu’est l’amour, il vit en reclus dans un château qui tombe en morceau.
Mais lorsqu’Izzie débarque dans sa vie il change du tout au tout, il ne sait pas comment l’aborder, comment vivre avec elle tout simplement.

La plume de l’auteur est super agréable, son style est particulièrement plaisant par les tournures de phrases qu’elle emploie et les répliques marquantes. Cette lecture accroche le lecteur dès les premières pages, il n’y a pas de descriptions inutiles, l’auteur va à l’essentiel en proposant régulièrement des dialogues ou des passages très drôles.

J’ai beaucoup ri pendant ma lecture, c’est vraiment une lecture détente qui m’a fait beaucoup de bien.

Le côté historique n’est pas fort prononcé il ne m’a donc pas du tout gêné pendant ma lecture.

Je recommande chaudement cette lecture à tout lecteur qui souhaite rire tout en se rappelant les contes de son enfance.

C’est une très belle découverte et je remercie le Forum Mort Sure ainsi que les Editions J’ai Lu pour cette lecture, je n’aurais pas acheté ce livre de moi-même en suivant mes goûts littéraires mais je ne suis pas du tout déçue !  

Chronique de Babynoux

La chronique des anciens : Sans fard & Le mal absolu de Thea Harrison

Année d'édition : 2015
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 247
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Avec effroi, Alice découvre le corps sans vie de son amie, atrocement mutilé. En trois jours, trois de ses proches ont trouvé la mort... Entendant des pas, elle court se cacher, puis aperçoit un Wyr qui furète près du cadavre. Aucun doute possible : voilà le criminel, et Alicia est sa prochaine victime…

En plein désert du Nevada, Claudia aperçoit un chien blessé sur le bas-côté. Avec de telles blessures, la bête aurait dû succomber depuis bien longtemps, pourtant, elle recèle d’une force incroyable. Peut-être s’agit-il en vérité d’un Wyr que le destin aurait placé sur son chemin…




Tout d'abord je tiens à remercier Louve du forum Mort Sûre ainsi que les éditions J'ai lu pour ce partenariat.

La chronique des anciens n'était pas une saga qui m'avait attiré lors de sa sortie, simplement parce que je n'avais pas encore pris goût à la Bit-Lit mais je n'ai cessé d'en avoir de bons échos, alors lorque Louve a proposé ce tome "intermédiaire", j'ai sauté sur l'occasion de la découvrir et j'ai bien fait.

J'ai découvert à travers ce tome un univers incroyable, avec des êtres très intriguants à moitié humain et à moitié "Wyrm" capable de se transformer en un animal précis, selon leur espèce vivant dans un monde tout à fait semblable au notre.
On découvre dans la première nouvelle Alice, une jeune femme wyrm, d'un genre tout a fait unique, un caméléon, qui fait d'elle une cible lorsqu'elle découvre sa meilleure amie sauvagement assassinée. Mais dans son malheure elle fera la connaissance d'un wyrm loup, un policier, qui la protégera et qui ralumera en elle, une flamme qu'elle avait longtemps oublié.
Dans la seconde nouvelle, c'est Claudia qu'on rencontre, une ancienne militaire, avec des aptitudes tout à fait étonnante mais qui n'est pas une wyrm. C'est autre chose de plus étrange encore, cependant elle n'hésitera pas un seul instant à sauver un chien ou peut être plus mis en pièce par des imbéciles.

J'ai été transporté par ces deux histoires, à chaque page j'avais envie d'en savoir un peu plus sur ces personnages, sur leur monde et de comprendre tous les clins d'oeils fait à la saga principale que je ne comprenais ou ne savais pas interpréter. C'était comme si j'avais entrouvert la porte vers un monde fantastique mais que je ne savais pas comment en franchir le pas mais que tout ce que je voyais me donnait simplement envie de m'y jeter.

En tout honnêteté, je dois vous dire que ce n'est pas non plus un coup de coeur. Pourquoi ? A cause du format de ce roman, le fait que ce soit des nouvelles a un peu gâché ma lecture. En effet, on reste dans un format très court qui donne donc aux personnages peu de temps pour se connaître donc tout est très (voire trop) rapide, du jour au lendemain ils deviennent des âmes soeurs inséparables près à offrir sa vie à l'autre, ou découvre l'identité d'un tueur en série en quelques lignes alors que ça fait des mois qu'on le recherche.
C'est le bémol de ma lecture, cette rapidité qui m'a empêché de pleinement en profité.

Alors ce premier pas dans la saga ne me donne que l'envie d'en découvrir le premier tome parce que malgré le résumé peu engageant que j'en ai lu, je sais mainitenant que les mystères qu'il renferme seront plus magnifiques les uns que les autres.

En bref, ce sont deux bonnes histoires que renferme ce recueuil, nous livrant un premier pas dans un univers et une mythologie qui me donne envie d'en savoir plus. Mais si comme moi vous n'avez pas lu le reste de la saga, je pense que vous raterez pas mal de choses et que vous apprendrez des choses que vous ne devriez pas savoir sans avoir lu les tomes précédents. Le seul bémol que je retiens, puisque le précédent est entièrement ma faute, est le format de la nouvelle qui rend l'histoire trop rapide poru beaucoup de point. Cependant j'ai profité pleinement de ma lecture et je n'ai qu'une envie découvrir le reste de la saga.  

Chronique de Ferilou

Guerre et dinosaures de Victor Milan

Année d'édition : Avril 2016
Edition : Fleuve edition (outrefleuve)
Nombre de pages : 450
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Paradis est un monde créé par huit démiurges qui s'en servent comme plateau de jeu où chacun mène sa partie : dans un environnement hostile, les dinosaures et les dragons dominent, les hommes sont déchirés par des guerres de religion et entre dynasties rivales, la loi du plus fort règne. Un jour, Lord Karyl Bogomirsky, Seigneur des dinosaures, est défait par traîtrise.













Le titre du livre ne laissait que peu de doute quant au contenu, et ça me convenait parfaitement. Malheureusement, et même s'il y a définitivement beaucoup de dinosaures au rendez-vous, ce livre ne m'a vraiment pas convaincu et je me suis même plutôt ennuyée.

Le début nous plonge pourtant directement au coeur de l'action, à l'aube d'une bataille où, déjà, les dinosaures et leurs maîtres sèment la mort. Mais voila, dès le début, tout m'a semblé très brouillon et en surface, à commencer par cette bataille. Je devais très souvent relire certains passages car j'avais beaucoup de mal à saisir l'action. Victor Milan a un style vraiment étrange, il décrit beaucoup, mais pas ce qu'il faut, il perd ainsi le lecteur et passe complètement à côté de certains aspects que j'aurais aimé voir plus en profondeur.

Ainsi, même si l'on croise vraiment de nombreux dinosaures, ces grands monstres ne sont que de simples objets, utilisés pour la guerre ou chassés pour en faire de la nourriture, et sont complètement relégués au second plan par l'auteur. Certes, nous sommes à Paradis, dans un monde où croiser des dinosaures est normal, mais pour un livre qui s'intitule Guerre et Dinosaures, j'aurais aimé que l'auteur s'attarde plus sur ces monstres qui restent important dans la culture de son monde.

Pour rester dans les dinosaures, l'auteur m'a complètement exaspéré avec son concept de livre des noms véritables : avant chaque chapitre l'auteur nous parle d'une espèce de dinosaure (ou d'un autre aspect de la culture de ce monde), et ce même dinosaure apparaît à coup sur dans ce même chapitre. J'ai trouvé ça extrêmement redondant mais, en même temps, on en a vraiment besoin de ces informations, car les dinosaures dans leur culture n'ont pas le même nom que celui que l'on connait... Du coup, même si on s'y connait en dinosaures, l'auteur nous perd complètement avec les surnoms qu'il leur donne.

L'histoire en elle même ne m'a pas spécialement convaincue non plus. Très classique, on suit deux sphères différentes : celle de Karyl, un maître dinosaure déchu après une trahison, qui va être chargé de créer une milice pour protéger les membres d'un culte controversé et leur royaume ; et la sphère royale rythmée par les guerres et les complots. Mais voila, leur histoire ne m'a absolument pas intéressée car je n'ai tout simplement pas réussi à m'attacher aux personnages. Ils sont tous tellement vulgaires et tellement survolés ! De plus, les deux sphères ne finissent même pas par se rencontrer. Il n'y a pas vraiment de fin d'ailleurs, celle-ci annonçant certainement une suite alors que j'étais persuadée que c'était un one shot.

Des guerres, vous en vivrez, des dinosaures, vous en croiserez, mais Victor Milan n'a pourtant pas su me transporter, la faute à une culture compliquée pour pas grand chose et à un style d'écriture qui se veut descriptif mais reste brouillon, s'attardant sur les mauvaises choses et rendant le récit très pénible à lire. S'il y a une suite, ce que semble induire la fin très ouverte et ne concluant rien, je ne pense vraiment pas la lire.

Chronique de May

Le Dôme, tome 1 : La loi du dôme de Sarah Crossan

Année d'édition : 2016
Edition : Bayard jeunesse
Nombre de pages : 437
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Les arbres ont été éliminés de la terre et l'oxygène s'est raréfiée, provoquant des millions de morts...
Les survivants ont été rassemblés sous le Dôme, sorte de bulle protectrice où un nouvel ordre s'est constitué autour d'un Etat totalitaire et d'une société, Respirer Inc. qui contrôle l'air que les habitants respirent.
Tout en haut de l'échelle sociale, se trouvent les Premiums. Riches et en bonne santé, ils méprisent les Auxiliaires, trop pauvres pour payer un impôt sur l'oxygène et donc contraints de survivre avec le peu d'air qu'ils respirent...
Alina, 16 ans, qui a rejoint la Résistance, a échoué dans sa mission à l'intérieur du Dôme.
Elle est en danger et doit fuir, à l'extérieur. Elle rencontre alors Quinn, un jeune Premium et sa meilleure amie Bea, une Auxiliaire, partis camper hors du Dôme et leur demande de l'aide...


 La suite ? Où qu’elle est la suite ?

Comme vous pouvez donc vous en doutez, j’ai beaucoup aimé La Loi du Dôme. Il s’agit d’une dystopie, un peu jeunesse dans la manière dont elle est racontée et qui a parfaitement su m’entraîner dans son univers. L’histoire est racontée via trois points de vue : Béa, Alina et Quinn. Chacun possède sa propre façon de voir les choses et permet au lecteur d’avoir une vision globale de la société dans laquelle vivent les trois personnages. Ils ne sont pas réellement du même monde et cela se ressent dans leur personnalité comme dans leur façon d’agir.

J’ai beaucoup apprécié cette plongée dans chacune des visions et j’ai fini par m’attacher à ces trois adolescents. Tout comme j’ai adoré la manière dont était géré leur évolution. Car ils grandissent tous trois au fil des pages, ce que j’ai trouvé réellement appréciable (on sait tous que les ados sont parfois particulièrement relou !). Quinn en est l’exemple parfait, lui dont la vie a jusqu’ici été assez simple et dont les préoccupations sont typiquement celle d’un ado assez « normal ». A savoir les filles, les fesses des filles et son amitié pour Béa (dont il n’a pas remarqué qu’elle était une fille). Quinn est un adorable gamin gâté au début du roman et il m’a souvent fait rire. Il est donc celui qui gagne le plus en maturité dans le roman alors que les filles, elles, gagnent en profondeur en changeant leur vision des choses tout en gardant le sérieux qui les caractérisait.

Alina nous permet d’entrer en contact avec la résistance et, par elle tout autant que par l’intrigue du roman, passe un message pour une prise de conscience sur la condition humaine. Sur cette volonté d’en vouloir toujours plus et sur les conséquences que peut avoir la déforestation sur le monde qui nous entoure. Elle aussi change au long du roman, s’apercevant parfois que ce qu’elle fait, même pour la bonne cause, n’est pas forcément ce dont elle a envie ou besoin. Je suis d’ailleurs très curieuse d’en savoir plus sur certaines parties de ses choix qui auront pour moi une incidence très intéressante par la suite.

Quant à Béa, elle est certainement ma préférée. La plus douce et empathique mais aussi la plus sûre de ses choix qui sont toujours fait en accord avec elle-même. Peut-être est-elle finalement celle qui change le moins mais celle qui pousse les autres à changer.

Et concernant l’intrigue… Je l’ai trouvé vraiment prenante car les personnages savent la rendre vivante et nous plonger dans ce monde où l’oxygène s’est tellement raréfié que l’air en est devenu irrespirable en-dehors des Dômes. Ce qui n’a pas évidemment pas empêché les gens de se montrer cruels et avides de pouvoir, bien au contraire. Et surtout totalement inconscients.

En bref une histoire vraiment sympa et qui donne à réfléchir, servi par des personnages attachant qui mûrissent au fil des pages.

Vivement la suite !

Chronique de Rinne

L'Epouvanteur, tome 12 : Alice et l'Epouvanteur de Joseph Delaney

Année d'édition : 2016
Edition : bayard
Nombre de pages : 306
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Afin de détruire le Malin, Thomas Ward doit accomplir un dangereux rituel à la fête d'Halloween. Pour cela il possède deux armes sacrées et en cherche une dernière, une lame nommée Douloureuse, cachée dans le repaire du Malin. Alice doit la récupérer, et donc retourner dans le monde de l'Obscur. En danger permanent, la jeune sorcière remonte les traces de son mystérieux passé.








Après 12 romans, on pourrait penser que l'histoire de Joseph Delaney commencerait à s’essouffler, à tourner en rond ou à se répéter, mais ce n'est absolument pas le cas. En effet l'auteur sait donner une nouvelle dimension à son intrigue en laissant la narration à des personnages qui jusque là n'étaient que secondaires. Alors je tiens à dire un grand merci au forum Mort-Sure et aux éditions Bayard Jeunesse pour ce partenariat qui s'est révélé être un superbe coup de cœur.

Alice est une jeune sorcière que j'adore depuis sa première apparition dans la vie de Tom. Et même si elle est un personnage récurant dans la série, la demoiselle reste malgré tout assez mystérieuse... jusqu’à ce qu'un tome lui soit entièrement consacré. Ici le voile se lève et c'est juste un pur régal! Car Alice et l'épouvanteur n'est pas seulement la suite de la guerre contre le Malin qui menace le monde, mais aussi l'occasion de plonger dans les souvenirs et les épreuves traversées par l'apprentie sorcière avant qu'elle ne rencontre John Gregory et Tom. J'ai donc retrouvé avec plaisir des personnages qui ont marqué les différents romans : Lizzie l'osseuse, Bill Arkwright, Grimalkin, le Malin lui même, Morwène,... Et ce retour dans le passé donne vraiment de l'ampleur à toutes les péripéties des tomes précédents. Génial!

Mon coup de coeur pour le personnage d'Alice n'a fait que se confirmer dans cette lecture. Courageuse mais pas sans failles. Extrêmement têtue et bornée quand elle a une idée en tête au risque de se mettre en danger pour aider les plus faibles ou les personnes qu'elle aime. Et tellement puissante! Quelle surprise de découvrir son secret. Whaou. Je ne l'avais pas vu venir... Mais cela explique énormément de choses et laisse planer le doute quand à la suite des événements. Lumière ou obscur? Quel sera l'avenir d'Alice? Difficile à dire.

Comme toujours l'ambiance est assez sombre, sanguinolente et écœurante. Entre Lizzie qui décapite des rats à pleine dents pour savourer le pouvoir qu'elle obtient par leur sang, Belzébuth le seigneur des mouches qui aime torturer ses ennemis en leur faisant gober ces insectes et une araignée géante qui se nourrit de sang pour prévoir l'avenir... Beurk! Mais je ne peux que saluer la maîtrise de l'auteur pour savoir garder un bon équilibre entre action et horreur pour les jeunes lecteurs.

Il me tarde de pouvoir découvrir le fin mot de cette histoire même si ce sera avec nostalgie que je refermerai la dernière page de cette série. 

Chronique de Yezahel