lundi 30 mai 2016

Les ravagé(e)s de Louise Mey

Année d'édition : 2016
Edition : Fleuve edition
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Des défilés de DRH adeptes du droit de cuissage à qui on accorde l’immunité, des freaks shows anatomiques récidivistes de 10 heures du matin, des beaux-pères tendancieux protégés comme devraient l’être les enfants, des larmes, des éclats de voix, des déclarations à digérer avec une citrate de bétaïne, des victimes suspectées d’être coupables et vice-versa… C’est la promenade de santé d’Alex. Alex est flic, mère célibataire et sobre, contrairement à ce qu’une analyse de ses déchets domestiques pourrait laisser croire. Elle officie aux crimes et délits sexuels d’un commissariat du nord de Paris. Épaulée par Marco, supervisée par le commissaire Blondeau, entourée d’une flopée de flics et de techniciens au teint bistre des mauvais cafés avalés à la chaîne et des lendemains de cuite, et bientôt filmée par un jeune loup soi-disant documentariste, on pourrait la croire blasée. Mais dans le flot régulier des plaintes pour harcèlement, viol et autres attentats à la pudeur, deux cas récents ont joué à créer des remous. Deux agressions et un refus net de porter plainte. Question d’honneur. À partir de là, difficile d’avancer sans encombre. Mais le caractère extraordinaire de l’événement mérite qu’on s’y penche. Peu importe le temps que ça prendra. Peu importent les moyens minables mis en œuvre, les systèmes de pensée déficients, les mauvaises habitudes.



Qu'on se le tienne pour dit, j'adore en temps normal les romans des Éditions Fleuve Noir. Mais dernièrement, je ne sais pas pourquoi, j'ai des déceptions ou du moins des avis mitigés. C'était le cas pour «Les ravagé(e)s» lorsque j'ai refermé ce roman... Mais après quelques jours de réflexion sur ce que j'avais à dire, je me suis rendu compte que malgré ma petite déception, j'ai aimé dans l'ensemble.

Le point fort de ce roman est sans aucun doute que les victimes sont des hommes... Il est rare de voir dans les livres où le thème du viol et du harcèlement sont abordés que les hommes en sont la cible. Une belle surprise pour ma part! Tandis que notre héroïne et enquêtrice Alex essaie de faire la lumière sur ces diverses agressions, l'auteure nous propose de voir les dessous des bureaux de polices. L'envers du décor! Et je peux vous dire que ce n'est pas rose et ni jojo. La pression est présente constamment pour ces personnes qui ont fait serment de protéger et servir la communauté. D'autant plus que c'est un monde plutôt masculin en temps normal.
Côté personnage, j'ai bien aimé Alex qui a un caractère plutôt fort et qui ne se laisse aucunement marcher sur les pieds. Elle est redoutable ce petit bout de femme! Et elle sait très bien remettre son coéquipier à sa place surtout qu'il a tendance à être macho... et peut-être un peu machiste. Elle m'a séduite dès le départ avec son sens de l'observation ainsi que sa répartie. Elle a un certain sens d'humour un peu noir... et j'adore! Je trouve que c'est un excellent duo. L'opposé l'un de l'autre en quelque sorte. Chacun, à leur manière, doit apprendre à vivre avec le poids que leur métier amène dans leur propre vie. On les sent fragilisés par toutes ces horreurs qu'ils voient au quotidien.

L'auteure a su mettre de bonne base pour un premier roman. Ses personnages sont bien ciselés, attachants, et ont ce côté vulnérable qu'on aime voir chez des personnages forts. Mais malgré ses points positifs, je me suis ennuyée durant ma lecture... Le rythme était beaucoup trop lent pour moi! Le temps me paraissait interminable lorsque je lisais. D'ailleurs, j'ai dû couper ma lecture avec d'autres livres, car j'avais peur de retourner en arrière et de revenir dans mon éternelle boucle de panne de lecture qui persiste depuis 1 an. J'aurais aimé un rythme plus soutenu. Je sais que l'enquête se déroule sur une année, mais malgré tout, il me manquait un petit quelque chose pour que je trouve ce dernier encore mieux.

Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment même si j'avais préféré un rythme plus rapide et soutenu. Une auteure que je vais surveiller, car je suis certaine que ses futurs romans auront ce petit plus qu'il me manquait. Le potentiel est là!!! Reste juste à trouver le bon rythme...
Malgré cette lenteur, je ne peux que vous le recommander étant donné l'originalité du sujet traité et des personnages attachants!

Chronique de Froggy

Les aventures improbables de Julie Dumont de Cassandra O'Donnell

Année d'édition : 2016
Edition : Pygmalion
Nombre de pages : 364
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Julie Dumont, parisienne, est célibataire. En chemin pour le mariage de ses parents en Normandie, elle est témoin d'une étrange scène : un homme est jeté d'une voiture et s'enfuit. En conduisant cet inconnu à l'hôpital, elle comprend qu'il s'agit d'un journaliste qui enquête sur un meurtre.










 Ce livre c'est un vrai bonheur à lire, c'est l'histoire drôle sur fond d'intrigue policière, chose à laquelle je ne m'attendais pas du tout en commençant ce roman. On se retrouve donc un petit village de Normandie, village où chaque habitant se connais et où les ragots vont bon train. Julie récemment revenu chez ses parents pour leur anniversaire de mariage va donc se retrouver au milieu de tous ces commérages, d'autant plus lorsqu'elle va accepter de mener l'enquête sur les morts suspectes du village.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Julie, c'est une femme forte et déterminée malgré tout le mal qu'en pense le village, elle est intelligente et ne va pas se laisser déstabiliser par les ragots qui tournent autour d'elle. Je pense que sa situation reflète assez bien ce qui se passe dans les petits villages, mes grands-parents étant eux mêmes originaires d'une petite ville où chacun aime parler sur le dos de l'autre, je sais de quoi je parle. Notre héroïne va donc tout le long de son enquête se retrouver dans des situations plus rocambolesques les unes que les autres, mais chaque fois, elle arrive à s'en sortir, à passer outre et sans que cela ne l'atteigne. Elle n'a pas sa langue dans sa poche et a tendance à attirer les ennuis. J'avoue d'ailleurs qu'elle m'a bien fait rire à plusieurs reprises.

Les personnages de Ben et Mickael, m'ont eu aussi beaucoup plu, ce sont deux beaux mâles, collectionneurs de conquêtes, avec une certaine rivalité entre les deux. L'un étant policier, l'autre journaliste. Mickael, on le rencontre au début du roman à Paris où il passe la nuit avec Julie, puis on le retrouve ensuite en Normandie où il débarque suite à l'agression de Julie, dès ce moment là on se dit qu'il va peut être se passer quelque chose entre ces deux là mais en même temps, ce dernier me paraissait bizarre j'avais un peu peur qu'il soit lié aux meurtres ... Ben, c'est le journaliste qu'elle sauve alors que celui-ci vient de se faire agresser, de temps à autre il essaie de la draguer un peu mais sans jamais être trop lourd. Entre les deux hommes, vers qui ira son cœur ? Ça je vous laisse le découvrir même si au fil des pages c'est assez facile à deviner !!

Ensuite, bien évidemment il y a le personnage un peu énervant comme dans quasiment tous les romans, ici c'est tout simplement la maman de Julie, une horrible bonne femme, qui ne fait que rabaisser sa fille même lorsque celle-ci se fait agresser ... C'est vous dire le genre de mère qu'elle est. Elle adore écouter les ragots mais aussi les véhiculer, être méchante avec les petites vieilles du villages mais aussi avec les défunts personnages ... Enfin, elle est vraiment exécrable.

Pour ce qui est de la plume de l'auteur, je la découvre ici vraiment très agréable. Elle a su allier parfaitement l'humour, l'enquête mais aussi la romance car oui il y a bien une histoire d'amour là dessous.

En conclusion

Un roman plein d'humour avec une intrigue bien ficelée, tous les ingrédients sont réunis pour passer un agréable moment. Une lecture vraiment très prenante qui donne envie de découvrir d'autres Cassandra O'Donnell.

Chronique de Lovereadandbooks

Les Ferrailleurs, tome 1 : Le Château de Edward Carey

Année d'édition : 2016
Edition : le livre de poche
Nombre de pages : 480
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Au milieu d’un océan de détritus composé de tous les rebuts de Londres se dresse la demeure des Ferrayor. Le Château, assemblage hétéroclite d’objets trouvés et de bouts d’immeubles prélevés à la capitale, abrite cette étrange famille depuis des générations. Selon la tradition, chacun de ses membres, à la naissance, se voit attribuer un objet particulier, dont il devra prendre soin toute sa vie. Clod, notre jeune héros, a ainsi reçu une bonde universelle – et, pour son malheur, un don singulier : il est capable d’entendre parler les objets, qui ne cessent de répéter des noms mystérieux…
Tout commence le jour où la poignée de porte appartenant à Tante Rosamud disparaît ; les murmures des objets se font de plus en plus insistants ; dehors, une terrible tempête menace ; et voici qu’une jeune orpheline se présente à la porte du Château…


N'ayant jamais lu ce genre de livres j'étais très curieuse de savoir si j'allais accrocher ou pas. Et ce fut une belle surprise pour moi!
Un univers très particulier pour cette histoire qui se passe essentiellement dans un château qui appartient à la famille Ferrayor. Cette famille est dirigée par une main de fer par le grand-père, qui s'occupe du train lequel part le matin et rentre le soir et toute la maisonnée vit au rythme du train.

Ce château a été construit de plusieurs maisons qui sont entassées un peu n'importe comment, ce qui a pour conséquence que les pièces sont un peu disposées au petit bonheur la chance. Un plan de la demeure est donnée au début du livre pour " la demeure d'en haut" destiné à la famille Ferrayor et un autre à la fin du roman pour "la demeure d'en bas" consacré aux domestiques. Au début de chaque chapitre l'auteur, qui a réalisé lui-même tous les dessins, a effectué un dessin qui représente les protagonistes de cette histoire. Ce qui fait qu'on s'immerge très facilement dans cet univers.

Dans cet univers, chaque personnage se voit attribuer à la naissance un objet auquel il va s'attacher au point de ne pouvoir vivre sans.
Les personnages principaux sont Clod, jeune garçon, un peu particulier car il entend les objets proclamer des noms. Il est persécuté par son cousin ( il y a beaucoup de cousins, de tantes et d'oncles) Moorcus. Il y aussi Tummis ( ami de Clod) un original qui s'attache aux animaux et tout particulièrement aux insectes. Les deux amis passent leur temps à essayer d'éviter Moorcus et ses acolytes. Et il y a Lucy Pennant qui vient de l'orphelinat destinée à être servante mais qui a bien du mal à garder sa place!

L'univers de Edward Carey est très détaillé avec mille détails que l'on savoure pour mieux apprécier l'ensemble. Je ne suis pas une habituée de Tim Burton mais ça y ressemble dans le genre décalé et surprenant tout en étant très poétique.
On va apprendre comment les Ferrayor sont devenus ce qu'ils sont, et la place qu'ils doivent garder dans la société. Clod est gentil, naïf, Lucy pose trop de questions et fait tout ce qu'elle peut pour ne pas se laisser avaler par le système Ferrayor.

Je me suis attachée aux personnages ainsi qu'à l'univers très sombre de ce roman, et j'attends avec impatience la suite.

Merci à Louve et au Livre de Poche pour ce partenariat qui m'a vraiment plu!

Chronique de Distact 

Les kerns de l'oubli, tome 1 : L'Exil de Feldrik Rivat

Année d'édition: 2016
Éditions J'ai lu
Nombre de pages : 552
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Il ne fallait pas. Non. Définitivement, il ne fallait pas. Cacher à Roch, le plus valeureux des guerriers de la Cité d'Almenarc'h, le Grand Gardien, la disparition de son fils. Le tromper, le voler, usurper son trône passent encore, mais lui prendre son fils ? Jamais ! Mais sur quels chemins les vents du Nord poussent notre homme ? Et qui est ce trouble Cataxak ? Ce fourbe, ce manipulateur ! Lui qui a l'oreille d'un Roi, sait-il que dans les ombres de cette Cité millénaire, se tapit une force qui dépasse les Hommes, et les Dieux ! Plongez dans l'univers fantastique des Kerns de l'Oubli, marchez dans les pas de ses héros, suivez le fil de ses intrigues, venez-vous perdre dans ses labyrinthes sans fin. Préparez-vous à une immersion totale.






Merci au forum Mort-Sûre et à J'ai Lu pour la découverte de ce livre. Un roman de fantasy très dense qui est loin de tout nous révéler dans ce premier tome, et qui m'a du coup un peu perdue.

Le résumé annonçait une course à la vengeance sous fond de guerre et de complots alors que, selon moi, l'intrigue principale n'est pas du tout celle ci. Roch est certes un personnages vraiment intéressant, mais que l'on croise que très peu dans le livre. Le vrai héros de l'histoire est Erkan, son présumé fils, et l'intrigue principale a quelque chose de quasi divin. Au fil des pages, le lecteur apprend l'origine de ce monde des Kerns et la bataille que ce livrent deux dieux, Saash et Aïnhor Eran, Saash voulant voler ce monde à Aïnhor Eran pour ensuite se venger des humains. Mais seule une poignée d'initiés sont au courant de l'existence des créateurs et de leurs guerres, et forment différents cercles à l'écoute de Aïnhor Eran. Ce deuxième dieu n'est cependant pas irréprochable et cache de nombreux secrets. L'enjeu des humains, à travers Erkan, est ainsi à la fois de contrer Saash mais aussi de s'affranchir de ce créateur, Aïnhor Eran, qui se joue beaucoup trop du peuple du monde des Kerns.

On découvre l'histoire à travers les yeux de plusieurs protagonistes, et c'est ce qui fait toute l'originalité des Kerns de l'Oubli car chaque personnage a son propre style. J'ai adoré celui, maniéré, de Telleran, un Sage-Guerrier qui fut le maître d'Erkan, ou encore le style complètement à l'opposé du rustre roi Ulnhor. Mais le point de vue qui m'a le plus fasciné fut celui des Sahamiens qui sont en quelque sorte les méchants de l'histoire, des happeurs d'âmes qui ne parlent pas la même langue que les autres personnages et qui ont donc un accent très perturbant au départ. Toutes ces perspectives rendent le récit très riche et vraiment intéressant.

Erkan, le héros de l'histoire, apparaît assez tard au lecteur, victime d'amnésie et perdu au milieu de nulle part. Heureusement, il est mentalement contacté par une étrange jeune femme, Awana, qui semble, elle, être au courant de beaucoup de choses et qui va guider Erkan vers sa destinée. Seulement voila, et c'est ce que je n'ai pas vraiment aimé dans ce livre, le lecteur est tout aussi perdu qu'Erkan. Ce jeune homme à la soit disante grande destinée fait ce qu'on lui dit car il ne se souvient de rien et n'a de toute façon rien d'autre à faire. Ce faisant il espère aussi retrouver son passé. Le lecteur suit donc un personnage très passif et reste dans le noir jusqu'à la fin de ce premier tome. On comprend vaguement les enjeux mais les actions restent assez floues.

Je n'ai pas non plus aimé la façon dont les personnages finissent par êtres quasi invincibles. Si on découvre très tôt leurs capacités à pouvoir converser mentalement avec d'autres personnages et à pouvoir les repérer grâce à ce même pouvoir, le roi Ulnhor en particulier, à la fin, fait des choses vraiment folles grâce à ses pouvoirs psychiques. Et Erkan arrive à enchaîner les combats alors qu'il a été empoisonné. J'ai trouvé les événements trop faciles, alors que, pourtant, certains personnages meurent d'une façon incompréhensible après toutes ces démonstrations de puissance !

Heureusement j'ai beaucoup aimé ce monde, les différents peuples et tout ce qu'on apprend sur les anciens âges. C'est très mystique, parfois complexe, mais vraiment intéressant. Je suis particulièrement tombée amoureuse de la cité d'Almenarc'h, cette île au milieu d'un lac, entourée de chutes et de falaises auxquelles elle est reliée par des bacs et des ponts, et puis ses galeries secrètes que l'on a le loisir de visiter avec le roi Ulnhor.

Ce premier tome m'a ainsi laissé beaucoup trop dans le noir pour que je puisse vraiment le savourer, partant dans des délires divins que je n'ai pas su interpréter. En revanche, je pense que les prochains tomes sauront donner des réponses et que Les Kerns de l'Oubli ne s'apprécie pleinement qu'une fois la dernière page du dernier tome refermée. Heureusement je vais vite pouvoir me procurer la suite, car Feldrik Rivat sera aux Imaginales le week-end prochain ! Pour finir je vous laisse avec le site de l'auteur, Kerns.fr, qui est vraiment très intéressant et saura vous plonger mieux que moi dans le monde des Kerns.

Chronique de May

Retour à Salem tome 1 : l'ordalie de Jacques Fuentealba

Année d'édition : 2016
Edition: Mythologica
Nombre de pages : 304 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
En découvrant son véritable héritage, le risque est grand de plonger en plein cauchemar. Surtout quand on descend de l’une des sept familles de sorcières de Salem, qu’on se retrouve pris dans une guerre secrète à l’échelle du monde… et que vos propres alliés guettent le moindre faux pas.








Je suis assez mitigée quant à ce titre. Il a des qualités certaines et aurait vraiment pu me convaincre à 100 % dans sa thématique. Des sorcières, des démons, des anges. Il y avait tout pour que cela me plaise. Mais malheureusement, il y avait quelques défauts qui m’ont empêchée de dévorer ce roman comme il l’aurait dû.

Ce monde qui nous est présenté est très particulier. Plus que fantastique, nous sommes ici presque dans le surréalisme. Dans un monde fantastique, certains personnages savent que les créatures magiques existent tandis que d’autres découvrent un univers magique qu’ils ne connaissaient pas. Là, nous nous retrouvons dès les premières pages au sein d’une famille de sorcières qui savent, et qui utilisent d’emblée des phénomènes et artefacts qui m’ont tout de suite surprise, sans expliquer au lecteur, sans l’aider à rentrer dans l’histoire, comme si tout était naturel.

Passons, après tout je suis censée savoir que ce que je lirais n’est pas vraiment « normal ». Mais que des personnages, intégrés à cette histoire et ne connaissant soi disant rien de ce monde ne soient pas choqués outre mesure par la présence d’un zombie ou d’autres éléments surnaturels, cela m’a un peu gênée. Ce sont des petits détails de ce style qui m’ont rendue perplexe lors de ma lecture, comme les love story qui ne m’ont pas convaincue car ce n’était ni le lieu ni le moment, d’ailleurs cela se sentait dans le texte car on ne s’attardait pas énormément à ce sujet.

Outre ces quelques défauts, qui sont peut-être complètement dus à ma perception, j’ai trouvé que l’histoire tenait la route. L’idée est intéressante et cette façon qu’avait l’auteur de mêler tous les univers ésotériques, à la mythologie chrétienne m’a bien plu. C’était un défi, car ces genres de thématiques ne sont pas toujours simples à mettre en scène. Retrouver des noms connus, mêlés à d’autres inconnus, c’était donc plutôt sympathique. Mais, par contre, il fallait s’y retrouver, parmi tous ces personnages ! Heureusement qu’il y a une annexe récapitulant les différentes familles, car sinon, on peut s’y perdre.

Car ce livre a de la matière, beaucoup de matière : de nombreux personnages ayant chacun leur intrigue, des intrigues qui se mêlent entre elles pour donner une histoire principale. Il ne faut pas perdre son attention pendant notre lecture, sinon on est bon pour revenir plusieurs pages en arrière pour reprendre le fil.

C’est donc un avis mitigé que j’ai sur ce roman, même s’il tend vers le positif. J’aurais aimé plus de simplicité dans le traitement, moins de personnages ou d’intrigues diverses, pour se focaliser un peu plus sur l’essentiel. Cette longueur n’était pas vraiment ennuyeuse, mais notre attention devait toujours être au beau fixe pour bien suivre. Enfin, mention spéciale à Damian, qui a su tirer son épingle du jeu : il est mon personnage préféré dans cette histoire !

Chronique de Merryfantasy

La maîtresse de guerre de Gabriel Katz

Année d'édition : 2019
Edition : Pocket

Nombre de pages : 416
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Dans le même univers que celui du Puits des mémoires, Kaelyn, fille d’un maître d’armes, rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres filles de son âge rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Elle ne demande qu’à apprendre. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles. Il va falloir lutter. Elle s’engage donc dans cette grande armée qui recrute partout des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Des milliers de soldats partis « libérer » le lointain sultanat d’Azman, plaque tournante de l’esclavage, terre barbare où règnent les cannibales. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner. Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes…



Mon coeur a longtemps balancé pour savoir si cette lecture était un coup de coeur ou non, finalement elle ne l'est pas, mais elle est passée, vraiment très près ! Pourtant je ne suis pas une grande amatrice de fantasy. Souvent je me perds dans les contrées hostiles que l'on rencontre, entre les différents personnages, leurs différents peuples. C'est toujours l'impression que m'a donné le Fantasy : Un grand et joyeux bordel où finalement, je ne trouvais plus ma place et où je ne savais absolument plus où j'étais. Ici ce fût très différent.

La maîtresse de guerre m'a attiré pour trois choses : D'abord, sa magnifique couverture, il faut avouer que Pocket a vraiment bien cerné le personnage de Kaelyn dans cette guerrière de flamme. Ensuite par ce résumé qui promettait les aventures assez incroyable d'une jeune femme qui  cherche à s'imposer dans un monde d'homme pendant la guerre. Et enfin, pour l'auteur, j'ai beaucoup entendu parler de Gabriel Kats, pour Aethernia ou Le puits des mémoires, mais le côté saga de l'un et l'autre me faisait redouté des mondes trop complexe, alors lorsque j'ai eu la possibilité de "goûter" à cette auteur grâce à ce one shot, je n'ai pas hésité.

On rencontre donc Kaelyn, le jour de sa naissance, où tout le monde porte le deuil parce que le seul enfant du maître de guerre est une fille. Puis on la retrouve plus tard lorsqu'elle part à la guerre et que tout le monde la traite comme une petite princesse. Et c'est là que tout va basculer. Là qu'elle rencontrera un homme du sud qui broiera sa troupe et ne la laissera en vie que pour la vendre comme esclave. Le long périple de Kaelyn dans les terres du sud va donc commencer et il ne sera pas de tout repos.

J'ai adoré ce personnage, cette femme qui déteste qu'on la traite comme une petite chose et qui essaye de se forger une place dans son monde avant d'être jeté dans un autre, bien plus dur pour elle. Elle a beaucoup évolué durant ce roman, elle a appris beaucoup des Azmaniens et elle sera une toute autre personne à la dernière page de ce roman. Je n'ai pas compris tout ses choix, peut être parce que l'honneur me fait défaut, mais je peux vous dire qu'elle saura tirer de chaque situation une avantage non négligeable. Parce qu'en plus d'être une brillante guerrière, Kaelyn est une brillante statège. Le personnage que nous présente Katz est donc très abouti, une vraie personne complète avec ses défauts, ses choix biscornus et son franc parlé. Je l'ai vraiment adoré.

L'univers dans lequel elle est évolue est tout de même complexe malgré ce que j'en ai dit. La vie entre les gens du Nord et des Azmaniens est très différentes, les coutumes et les castes ne sont pas les mêmes. Je regrette un peu de ne pas avoir pu connaître la vie dans le Nord avec plus de précision mais on sent aux habitudes de Katlyn que tout diffère dans sa nouvelle vie Azmanienne.
On découvrira d'autres peuples aussi, qui participerons à cette guerre sanglante. Mais ce que j'ai préféré au final, ce sont les combats que mène Katlyn, que ce soit dans la fosse, à l'entraînement où en pleine bataille. Plus que du sang, il en ressortait une certaine grâce.

Certains regretteront peut être l'histoire d'amour qui fleurit entre ces pages, pour moi ça a été super. Je pense réellement que sans cette relation, la Kaelyn que j'ai quitté avec beaucoup de regret n'existerait pas. Katz a réussit avec brio le pari de faire d'une femme forte, une femme féminine, un parfait mélange comme en regorge la vie réelle. Pour cela, je ne lui dirai jamais assez merci.
Au final, peut être que tout tient dans la plume de Katz, peut être que c'est elle plutôt que Kaelyn que j'ai vu danser tout au long des pages. Mais j'ai la certitude que ce personnage me hantera encore longtemps.

En bref, un roman que j'ai adoré et qui a frolé le coup de coeur. Je suis tombée sous le charme de la puissante Kaelyn et des terres Azmanienne qu'elle va découvrir. Katz réussit à fournir un univers complet sans être pour autant complexe et m'a permis de ne pas me perdre comme j'en ai l'habitude dans les romans de fantasy. Je pense donc que je retournerai très vite à sa plume enivrante ! Parce qu'il faut avouer que Kaelyn me hantera encore longtemps !

Je tiens à remercier Louve du forum Mort Sûre ainsi que les Editions Pocket pour ce partenariat et leur confiance !  

Chronique de Ferilou

vendredi 20 mai 2016

La tombe buissonnière de Georges Brassens de Jean-paul Sermonte

Année d'édition : 2016
Edition : Edition du moment
Nombre de pages : 180
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le cercueil du poète a été dérobé. Le pays tout entier est en émoi et la police, sous tension. L'enquête a été confiée à une jeune policière, qui trouve recours auprès d'un spécialiste de Brassens, à cheveux blancs et au caractère bourru. Deux tempéraments fiers, chatouilleux et irritables, mais contraints de s'entendre pour résoudre le mystère de la tombe profanée. Un voyage dans le monde de la chanson francophone, du suspense, de l'humour : un instant de Brassens.






Un ouvrage atypique, rafraichissant et plein d’esprit à l’image du héros malgré lui de ce roman ; le chanteur – poète Georges Brassens.

Dans le cimetière du Py à Sète, Mme Marguerite Huon s’en va rendre hommage à son idole de toujours, Georges Brassens. Horreur face à la sépulture du chanteur, celle-ci a été profanée et la tombe usurpée ! Une bien étrange affaire qui saisit la France entière voire le monde. Sophie, une fliquette trentenaire se retrouve à mener l’enquête, dont les indices demeurent inexistants, flanquée d’un quinquagénaire héritier bourgeois spécialiste de l’artiste. C’est le début d’une quête policière et d’une romance rocambolesques riches d’hurluberlus.

Ce polar humoristique n’est pas s’en rappeler les écrits de Gaston Leroux et de son titre phare « Le mystère de la chambre jaune » probablement du à cette ambiance désuète à la fois intense, légère et rétro. C’est aussi et surtout une romance, une romance entre deux protagonistes, une romance entre l’auteur et la langue française, entre l’auteur et les auteurs – compositeurs – interprètes, une histoire d’amour des mots et des belles phrases métaphoriques pour exprimer les plus nobles sentiments de l’homme.

On a dit romance ? Une romance à contre courant entre une fliquette amatrice de serial killer ; Sophie Lavigne et un rentier au langage soutenu et poétique libre de vivre pleinement sa ou ses passions dont les œuvres de Brassens ; Arnaud Rivière de la Botté. La rencontre est détonante, un brin excessive ce qui l’a rend d’autant plus hilarante, quoi de plus opposé qu’une jeune femme active dans un monde d’homme et un homme passif œuvrant dans ses rêves et passions ! Et pourtant, à travers quelques dialogues doux, poétiques et riches en métaphores, la belle se laisse apprivoiser par les mots et les tirades du cinquantenaire qu’elle rend libidineux maniant la langue et l’art des mots semble t-il d’un autre temps.

On a dit enquête ? Certes, elle est bien là, mais plutôt servant surtout de contexte de fond pour valoriser l’artiste (voire les artistes) mis en avant. Elle rame, manque d’indice et malgré son originalité, elle est bien vite occultée par la relation des protagonistes et son sujet principal : Brassens.

De Georges Brassens, on en apprend quand même beaucoup (si bien sûr nous ne sommes pas des érudits) ; ses oeuvres son côté anarchique, libre de penser et de les exprimer, libre de jouer de son talent comme il le souhaitait. Un auteur-compositeur-interprète souvent inspiré de la mort et ce qui l’entoure, des femmes et de ses amours, de coquineries subtiles ou non, des sujets bien mis en évidence ici. A côté de Brassens, trônent fièrement d’autres chanteurs du même genre, des chanteurs d’une ancienne France des années 50-60, des auteurs de talent aux jeux de mots très imagés, souvent coquins, sombres ou ironiques sur la société de l’époque :  Edith Piaf, Barbara, Léo Ferré, Gilles Vignault, etc. De nombreux extraits de chansons sont cités et toujours bien placés dans un texte court, écrit sur le même ton. Deux « petits » extraits réalistes avec une pointe d’humour non négligeable offre une réflexion sur la musique de l’époque :

« – un interprète se doit de chanter juste et bien. En revanche, on n’écoute pas un auteur compositeur pour la qualité de sa voix. Ce sont des poètes qui sont – presque – dans l’obligation de chanter pour faire entendre leurs poèmes. Guy Béart disait de lui-même qu’il avait une absence de voix assez remarquable. Charles Aznavour, Pierre Perret, Georges Moustaki n’ont jamais été loués pour la qualité de leurs voix. Quand à Gilles Vignault, il fait parfois songer à un chanteur qui se serait pendu à l’aide de ses cordes vocales ! »


« L’émergence des auteurs-compositeurs-interprètes a révélé un véritable âge d’or comme il n’en avait jamais existé, et comme, vraisemblablement, il n’en existera plus ! Dans cette déferlante d’artistes de génie, on pouvait, au cours d’un même mois, découvrir les nouveautés de Leclerc, Brassens, Brel, Ferré, Béart, Ferrat, Barbara, Sylvestre, Lemarque, Trenet, et tant d’autres… »


Ces extraits permettent également d’apprécier un style certes caustique mais aussi épousseté de l’auteur qui manie presque aussi bien l’art de ses muses. Le roman est court mais il n’ a pas besoin de plus, on s’amuse beaucoup avec cet ouvrage qui ne manque pas de jouer la langue de bois et les ironies quelques peu incisives pour notre plus grand plaisir.

En bref, un roman rendant hommage à Georges Brassens mais aussi à la chanson francophone dans son paroxysme et à une langue française riche et très imagée quand elle est subtilement maniée. Une richesse qui malheureusement se perd peu à peu, les artistes de toute une génération restant à ce jour inégalés… Le tout sous forme d’une enquête et d’une romance écrites avec poésie et passion !

Je remercie Louve du Forum Mort Sure et son partenaire les éditions du Moment pour cette bien jolie découverte.
 
Chronique de Walkyrie

Orages de Estelle Tharreau

Année d'édition : 2016
Edition : Taurnada Éditions
Nombre de pages : 268
Public visé : Adulte / jeune Adulte
Quatrième de couverture :
Si vous éleviez seule une fille de seize ans et que votre petit ami devenait trop encombrant, refuseriez-vous un travail et une belle maison dans un village de carte postale où tout le monde semble prêt à vous aider ? Il est probable que non. Pourtant, vous auriez tort ! Les nuits d'orage peuvent s'avérer mortelles pour qui ne sait pas lire entre les lignes du présent et celles d'un passé enfoui depuis plus d'un siècle dans un cahier d'écolier jauni et écorné.











Béatrice est une mère célibataire qui trouve un emploi dans un petit village ainsi qu'une maison de fonction. Elle veut rattraper le temps perdu avec sa fille, Célia mais aussi fuir une relation désastreuse.
Dans ce hameau, les gens sont très accueillants, et semblent ravis de les recevoir dans leur petite communauté, il y a juste le boucher qui est très agressif et lui conseille de repartir.
Célia trouve elle aussi deux amis Yann et Maddy qui sont les enfants des deux familles ennemies et qui la mettent aussi en garde car les dernières occupantes , une mère et sa fille sont mortes dans d'étranges circonstances.

Dès le début du roman on est touché par cette mère célibataire qui avoue ses échecs sentimentaux et son désir d'offrir ce qu'il y a de mieux pour sa fille. On s'attache très vite aux personnages qui sont touchants : la mère qui culpabilise de ne pas pouvoir donner un foyer plus stable à sa fille; Célia qui se rend compte des efforts de sa mère mais qui reste malgré tout une adolescente et qui essaye de percer le mystère qui entoure les dernières locataires sans inquiéter sa mère!

Toutes deux vont faire des recherches qui partent dans deux directions opposées; Célia trouve un journal qui nous entraîne au début des années 1900 et qui est relié à la maison où elles habitent.

L'ensemble est très prenant, le suspens bien présent, et les habitants ne sont pas ce qu'ils paraissent! On retrouve vraiment l'ambiance pesante des milieux ruraux du début du siècle.
Un premier roman bien écrit pour lequel je n'aurai qu'un seul reproche , je trouve que la fin n'est pas assez aboutie, j'aurais aimé avoir plus de précisions concernant un individu dont je n'ai pas compris les motivations. 

Merci aux éditions Taurnada et à Louve pour ce partenariat

Chronique de Distact

La traque de Roderick Thorp

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket
Nombre de pages : 780
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Août 1982. Phil Boudreau, détective de la brigade des mœurs de Seattle, est appelé en urgence dans une des banlieues de la ville. On vient de retrouver le corps d’une jeune femme dans la Green River. Les services de police présents sur les lieux ne lui demandent qu’une chose : identifier la victime, qui semble être une de ces jeunes prostituées que son travail l’amène à fréquenter. Boudreau la reconnaît et pense immédiatement à un suspect possible, Garrett Richard Lockman. Mais le rapport qu’il envoie à sa hiérarchie, dans lequel il fait état de ses soupçons, est enterré sans qu’il en connaisse la raison. Bientôt, les victimes se multiplient dans la Green River, presque toutes de jeunes prostituées de la ville. Mis à l’écart des investigations, Boudreau décide de mener seul une enquête clandestine qui va durer près de dix ans, au rythme de surprises et de rebondissements spectaculaires, jusqu’à une conclusion totalement inattendue. Face à lui, un tueur aussi manipulateur qu’insaisissable, le pire cauchemar d’une ville aux abois.



Phil Boudreau est détective aux moeurs. Lorsqu'une prostituée est retrouvée assassinée dans la Green River, il est le premier à pouvoir identifier la victime. Très vite, Phil comprend qui est le coupable, mais lorsqu'il envoie un rapport complet sur l'identité du coupable, il n'est pas écouté. Quand les cadavres ne cessent de s'accumuler, Phil est le seul à savoir qui est le coupable et très vite, il décide d'enquêter pour arrêter le tueur et prouver à tous qu'il avait raison dès le début et que le carnage aurait pu être évité !

La traque est un roman que j'avais très envie de lire parce qu'il reprend l'histoire de Gary Ridway, le tueur de la Green River qui a fait plus de 90 victimes. Je voulais donc voir comment l'auteur allait utiliser l'histoire de ce tueur en série pour offrir un thriller palpitant où dès le début on connait l'identité du tueur, où dès le début un flic le sait et le dit partout, mais où personne ne le croit. Hélas, je n'ai pas été séduite malgré l'attrait de l'histoire.

Mon principal souci pendant cette lecture, c'est la plume et le style de l'auteur. C'est très froid, très en retrait comme si on énonçait simplement des faits, sans vouloir réellement donner vie aux personnages. Du coup, même les dialogues m'ont semblé complètement décousu et j'ai eu parfois du mal à les trouver cohérent. Les dialogues qui parfois n'ont ni queue ni tête, qu'on relit à plusieurs reprises pour être certain de savoir qui parle et surtout de quoi ils parlent !

Le roman est divisé en deux parties qui s'alternent tout au long de l'histoire. On suit donc d'un côté Phil et son enquête et d'un autre côté on suit Lockman, le tueur qui sévit pendant dix longues années. L'enquête est donc longue, très longue (comme elle l'a été pour Gary Ridgway) et comme dès le départ on connait l'identité du tueur via les passages qui le mettent en scène,on est impatient tout de même de savoir comment l'auteur va permettre à Phil de le conduire sous les barreaux.

Malgré l'enquête plus ou moins palpitante et les détails sordides que proposent l'auteur, je n'ai pas été complètement scotchée par l'histoire et j'ai davantage eu la sensation de lire un documentaire où tout est froid, sans émotion qu'un roman qui donne vie à des personnages pour qu'on apprenne à les haïr ou à les apprécier. Le roman est lent et long et comme on ne parvient pas à apprécier nos deux personnages principaux, très vite, on commence à s'ennuyer et ce n'est jamais une bonne chose.

L'enquête en elle-même est étrange aussi parce que dès le début, le flic, Phil, connait l'identité du tueur, un trouillard manipulateur et menteur qui ne passe son temps qu'à séduire des prostituées pour les assassiner ensuite. Le seul limite qui tire son épingle du jeu c'est son binôme.

J'avoue avoir très peu de choses à dire de ce livre parce que je suis restée très en retrait de l'histoire et des événements et pourtant, je suis persuadée qu'il peut plaire, mais pour ma part ce ne fut pas le cas.

En bref, un thriller long, trop long, qui reste toujours en retrait des personnages ne nous permettant pas de les apprécier comme il se doit (encore faut-il avoir envie d'apprécier Lockman !). Il n'y a pas véritablement de suspense puisqu'on connaît l'identité du tueur. Dommage, cela aurait pu vraiment me plaire !

A lire si :
- vous aimez les longs thriller inspiré de réels tueurs en série. (Gary Ridway)
- Les documentaires ne vous effraient pas non plus.


A éviter si :
- Un tueur en série qui pleurniche ça vous agace, surtout qu'il ne pense vraiment qu'avec son pénis !(le sexe est omniprésent dans ce roman, c'est une obsession pour le tueur)
- vous aimez le suspense, ici il n'y en a pas !

Chronique de Louve

Le sentier des astres tome 1:Manesh de Stefan Platteau

Année d'édition : 2016
Édition : j'ai lu
Nombre de pages : 462
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve, vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l'oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. A bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui d'entre eux connaît vraiment les buts de l'expédition ? Même le Barde, l'homme de confiance du capitaine, n'a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive sur le fleuve, à des mille et des mille de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l'expédition de l'anéantissement pur et simple ? Un huis-clos humaniste et un peu cruel, une histoire sans héros, quelque part entre Robin Hobb et Robert Holdstock. Avec le premier tome de cette trilogie, par un auteur belge, une voix majeure de la fantasy vient de naître.



Deux gabarres sont amarrées pour la nuit, sur l'une d'elle le marinier insomniaque aperçoit un corps sur une branche qui dérive. Il réveille les occupants de la grande barge avant de plonger pour ramener l'individu. Le jeune homme est hissé à bord, grièvement blessé aux jambes, dont l'une est atteinte par la gangrène.

Durant le sauvetage du jeune et de la durée des soins qui lui sont apportés, l'auteur en profite pour nous présenter les occupants de deux bateaux qui remontent le fleuve à le recherche du Roi-Diseur, un Oracle qui pourrait changer le cours de la guerre intestine qui sévit dans le royaume. En plus des dix-huit guerriers avec à leur tête le seigneur palatin Kalendun, se trouve sur les bateaux une Courtisane et sa fille, et le barde Fintan narrateur du récit.

Soigné, il reste plusieurs jours inconscient, lorsqu'il se réveille, le barde qui le veille lui demande qu'il est et comment il s'est retrouvé dans cette situation ? Le jeune homme commence un long récit sur ses origines plutôt étranges, sa jeunesse, sa recherche de son géniteur un Antique,... Dans ce début de l'ouvrage, l'auteur alterne le récit avec la vie quotidienne à bord, mais dans cette partie également il n'y a pas d'action.

L'histoire nous emmène dans un récit, certes intéressant, mais qui souffre de trop de longueurs. Par le biais de l'histoire du jeune homme, l'auteur nous entraîne dans une fantasy intimiste faite de légendes populaires païennes, de contes, de mythes où il distille lentement son récit où les Dieux et les Antiques occupent la majorité de l'histoire et où l'intrigue principale, à savoir la raison pour laquelle les deux gabarres remontent le fleuve, passe au second plan. L'auteur s'attache donc au passé et délaisse ce qui se passe actuellement dans son monde : la lutte intestine entre les différents royaumes et la menace d'invasion de l'Empire ne sont que peu développées. Un récit qui s'annonçait au préalable plutôt classique que l'on espère voir développé dans les tomes ultérieurs.

L'un des points forts de l'auteur c'est son univers d'inspiration Celtique mâtiné de mythologie Hindoue. Lentement l'auteur distille ses informations sur les anciennes légendes, sur les dieux, sur le déclin des Antiques du à l'arrivée des humains, l'opposition entre ces Antiques et les Dieux mauvais. Le bestiaire est très développé, particulièrement fascinant, fait de géants solaires, de géants lunaires, du Pâtre Noir et de sa Harde, des Crépusculaires et des ethnies de l'Autre-monde qui existaient avant la colonisation du monde par les humains. L'univers fait de magie, de fantastique, de réalisme est très bien rendu, les différentes histoires s'imbriquant au fil des chapitres. Mais ce qui frappe surtout dans cet univers c'est son ambiance particulière où le fabuleux se mêle à l'étrange, à l’émerveillent, à l'effroi.

Les personnages sont charismatiques, complexes aux caractères bien trempés et pour la plupart gardant une part de mystères. On ne sait pas vraiment quelles sont les motivations qui guident réellement cette troupe de guerriers plus différents les uns que les autres dans leurs caractères. Les personnages les plus décrits par l'auteur sont bien entendus Manesh le li-solaire qui va tarder à révéler les raisons de sa présence sur le fleuve, qui se révèle ambiguë et Fincan le Barde, narrateur de l'histoire, un Barde à la verve volubile. On s'attache facilement à ce dernier, à la Courtisane et à sa fille, mais on aurait aimé en savoir plus sur ces dernières ainsi que sur certaines des personnes qui les accompagnent, mais la mort prématurée d'une partie du groupe ne le permettra pas. Dans les tomes qui suivent, au vu du final, l'auteur va sûrement s'intéresser plus aux survivants, mais également à ce qui les entoure.

Le style est recherché, poétique permet de bien s'immiscer dans le récit. Les descriptions sont précises, détaillées, très visuelles. Et si elles permettent au lecteur de bien imaginer les différents scènes qui s'offrent à lui … elles sont parfois un peu longues et la dynamique de lecture s'en ressent.

Au final, avec Manesh l'on pénètre dans une fantasy profonde, à l'univers envoûtant et complexe, aux rebondissements peu nombreux mais très bien amenés, à la plume magique, des bases solides et tous les ingrédients pour faire une excellente fantasy... mais les longueurs succèdent aux longueurs. On espère pour la suite un récit tout aussi intéressant sur le fond, mais sur la forme plus de fluidité.

Chronique de Goupilpm

Tombquest, tome 1 : Le livre des morts de Michael Northrop

Année d'édition : 2016
Edition : Bayard
Nombre de pages : 310
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Au musée métropolitain d'art de New York s'ouvrira demain la plus grande exposition d'égyptologie jamais montée. Alex Sennefer, 11 ans, la découvre avant tout le monde, sans savoir que, demain, il mourra pour la première fois..











Alex est un jeune garçon de onze ans souffrant d'une maladie qui lui donne de violentes crises. Sa maman, spécialiste de la mythologie égyptienne, travaille dans une grand musée de New York. Alex connait le musée comme sa maison et passe énormément de temps sur les lieux en compagnie de Ren, la fille d'un autre spécialiste du musée. Mais une grande exposition d'égyptologie semble rendre nerveux les parents des deux enfants, surtout lorsqu'un artefact très ancien est trouvé par le musée et exposé pour la première fois : les sortilèges perdus. Seulement, un groupe ancien et étrange est bien décidé de s'emparer des sortilèges.

Lire des romans jeunesse cela m'arrive peu souvent. Mais lorsqu'il s'agit de roman comme Tombquest, j'avoue que je pourrais davantage me laisser tenter ! Le roman est bien mené, les héros sont sympathiques et on passe un chouette moment en compagnie d'Alex et Ren, deux jeunes héros qui vont mettre leur courage à l'épreuve face à une magie ancienne et dangereuse.

Dès le départ, on fait la connaissance du héros, Alex, un jeune garçon qui souffre de violentes crises depuis qu'il est très jeune. Il ne souhaite pas inquiéter sa mère lorsqu'une crise pointe le bout de son nez et préfère se débrouiller pour la faire passer très vite, quitte à se mettre en danger sans le vouloir. Alex fait parti d'un binôme avec Ren, une adolescente très intelligente et réfléchie qui va l'épauler dès le début et toujours rester à ses côtés en amie fidèle qu'elle est.

Le début du roman pose donc les bases concernant nos héros et leur quotidien empli de musées, de mythologie égyptienne, et de crise pour Alex qui donc prend énormément de médicaments. Les deux enfants sont très attachants et ne tentent pas d'être plus forts qu'ils ne le sont. Ils ont certes des réactions un peu plus mâtures que leur âge, mais au vue du travail de leur parent, ils s'y connaissent un minimum en égyptologie. Ils vont donc affronter des momies, scorpions et un groupe très dangereux mais avec leurs armes d'enfants jusqu'à ce qu'ils doivent obligatoirement se surpasser puisque la magie va entrer en ligne de compte.

Le roman se lit très vite, les pages défilent rapidement sans que l'on s'en rende compte, l'avantage de la lecture jeunesse. L'action et les rebondissements sont présents, parfois couru d'avance concernant certains personnages et le rôle qu'ils ont à jouer, mais en littérature jeunesse, on peut facilement mettre de côté le fait que l'auteur en rajoute un peu pour faire rêver ses lecteurs.

Un mot également sur la couverture qui est très belle, dorée de partout et qui va forcément attirer l'oeil des jeunes lecteurs qui passeront vraiment un bon moment de lecture. J'ai moi-même hâte de lire le prochain opus puisque ce premier tome nous laisse sur notre faim concernant plusieurs événements.

En bref, un roman jeunesse bien mené et très sympathique à lire. L'égypte et sa mythologie sont mis en avant pour notre plus grand plaisir et les héros sont attachants.

A lire si :
- vous aimez l'égypte et sa mythologie.
- Les momies ne vous font pas peur, tout comme les scorpions ! Ca serait dommage de reposer le roman parce que vous êtes Arachnophobe ^^

A eviter si :
- vous cherchez un roman précis et fouillé, rempli de multiples descriptions.
- La jeunesse ça vous ennuie.

Chronique de Louve

mardi 17 mai 2016

Alice au pays des morts-vivants de Mainak Dhar

Année d'édition : 2016
Edition : Fleuve edition
Nombre de pages : 400
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Deadland, Inde. Un virus a réduit la quasi totalité de l’humanité à l’état de zombies. Du monde d’hier, il ne reste rien, ni gouvernements, ni technologies, juste les armes, nécessaires à la survie. Le Comité Central règne sur cette partie du monde. L’instrument de son pouvoir : son armée, Zeus. Les groupes qui les rejoignent sont alors sous leur protection, en échange, les jeunes combattent dans leur rang, les autres travaillent pour eux.
Alice, 15 ans, est la fille d’un ancien diplomate américain, qui est aujourd’hui le leader d’une communauté restée indépendante et libre. Alice n’a pas connu d’autre école que celle de la survie. Mais elle y excelle. Lors d’une patrouille, elle voit un zombie sortir subitement de terre, portant des oreilles de lapin roses. Des rumeurs parlent d’un réseau souterrain où les zombies se réfugient. Elle s’engouffre à sa suite. Et chute...
Elle découvre alors un réseau de galeries, et se trouve rapidement acculée par les zombies. Alors que le combat semble perdu, Bunny stoppe ses congénères. Alice se trouve près d’une affiche d’Alice in Wonderland. Et les zombies croient reconnaître en elle la jeune fille de l’affiche. Ils la conduisent alors à la Reine des zombies...






Un virus a détruit l'humanité. Les Mordeurs vivent désormais dans de grandes galeries souterraines, ne sortant que pour tenter de manger de l'humain. C'est dans cette univers et ambiance si particulière qu'Alice a grandi. A quinze ans, la jeune fille est une très bonne tireuse et ne loupe que rarement ses cibles. Dégommer du mordeur c'est sa passion et son boulot, qu'elle fait soigneusement. Lorsqu'un jour elle découvre un Mordeur avec d'étranges oreilles de lapin en guise de déguisement, Alice ne peut s'empêcher de le prendre pour cible et de le suivre lorsque celui-ci disparaît subitement de sa ligne de mire. La curiosité est un bien vilain défaut, surtout qu'il va entraîner la jeune femme dans les galeries de Mordeurs où elle va en apprendre énormément sur la situation réelle du monde qui l'entoure.

Moi et les zombies, c'est une très grande histoire, aussi quand j'ai découvert la sortie de ce roman, j'étais hyper intriguée et impatiente de le lire. Un conte et du zombie, voilà un mélange atypique et loufoque qui à mon sens marche plutôt bien, même si en fin de compte j'attendais plus de folies de la part de l'auteur. Si au départ j'ai apprécié la folie que l'auteur distille a petite dose, j'attendais une explosion de délire et de n'importe quoi qui n'arriva jamais. Pourtant, j'ai passé un chouette moment en compagnie d'Alice et de ses mordeurs qui font souvent allusions au célèbre conte d'Alice aux pays des merveilles et c'était bien vu surtout que finalement, l'histoire est bien plus sombre et prend une direction inattendue.

Très vite, on fait la connaissance de notre héroïne, Alice, une adolescente qui ne se laisse pas faire et qui a très jeune appris à affronter les mordeurs, des zombies qui pullulent en dehors de leur base. Il faut donc régulièrement faire le ménage pour protéger la population. Alice est donc habile avec une arme et n'hésite pas à protéger les humains des mordeurs. Mais voilà que pendant une mission, un mordeur avec des oreilles de lapins la captive et disparait subitement. Curieuse comme elle est, Alice va le suivre et atterrir dans des galeries souterraines appartenant justement aux Mordeurs. Là, tandis qu'elle essaye de s'échapper, elle devient prisonnière d'eux surtout que le Mordeurs aux oreilles semble être très intrigué par la jeune femme, éloignant les autres zombies d'elle. Suite à cela, Alice va faire la connaissance de la Reine qui semble beaucoup aimer couper la tête de leurs prisonniers, sauf d'Alice qui semble faire partie d'une étrange prophétie bénéfique aux Mordeurs. Une humaine pour sauver les zombies alors que son rôle était justement de les envoyer six pieds sous terre définitivement ? L'idée m'a beaucoup plu, surtout lorsque l'auteur prend le risque de changer la donne niveau survie face aux zombies en intégrant l'histoire d'Alice. La reine, le Chapelier, le lapin, les potions, bref on a énormément de symboles concernant Alice aux pays des merveilles. Et j'aurais vraiment apprécié que l'auteur pousse davantage la ressemblance, sauf que forcément, la crédibilité et la cohérence en aurait pris un sacré coup !

Alors oui, un roman de zombie ne peut absolument pas être crédible. Certes. Mais l'histoire fonctionne très bien ici ! On est dans un univers post-apocalyptique où les derniers humains tentent de survivre face aux zombies, mais aussi face à une unité, le groupe Zeus, qui tente d'enrôler les hommes des camps dit libres dont Alice fait partie. C'est donc trois camps totalement différents qui s'opposent tout au long du roman jusqu'à ce qu'Alice rencontre la Reine, une femme qui travaillait pour le gouvernement quand tout a commencé. Une fois encore, on se rend compte que c'est l'Homme qui est toujours derrière une catastrophe et Alice avec la complicité de la Reine est bien décidé à sauver tout le monde.

La plume m'a séduite même si parfois je l'ai trouvé assez expéditive dans le sens où l'auteur va très vite à l'essentiel et ne s'encombre pas d'assez de détails. Ce n'était, pour un roman zombie, pas assez gore à mon sens et je m'attendais à ce que ce soit parfois plus tragique ou sombre via des événements qui auraient dû l'être. Du coup, je n'ai pas eu la sensation d'être prise aux tripes par les péripéties d'Alice comme je m'y attendais. Un bon roman zombies se doit de vous prendre en tenaille dès le début, de vous faire quasi suffoquer tant vous avez peur pour les héros. Ce ne fut pas le cas et c'est mon plus grand regret, j'aurais adoré que l'auteur se lâche davantage.

Heureusement, l'histoire surprend et très vite cela devient bien plus divertissant et assez original puisqu'on ne s'attend pas à un tel choix scénaristique. Cela innove des autres romans qui gardent toujours à l'esprit qu'un zombie est une créature à anéantir un point c'est tout. Les personnages apportent aussi une touche d'humour et de légèreté et j'ai beaucoup aimé faire connaissance avec Alice qui n'a peur de rien, même pas des Mordeurs et des humains plus forts qu'elle.

En bref, c'était une lecture détente et assez loufoque. J'aurais sincèrement apprécié plus de folies et de liberté de la part de l'auteur, mais je serais au rendez-vous pour la suite !

A lire si :

- les Zombies ? Vous adorez ça ! Vous en mangez tous les jours au ptit déj !
- Les réécritures de contes cela vous plaît.

A éviter si :
- vous n'aimez pas les mangeurs de cervelle.
- Vous aimez les romans descriptifs où l'auteur dit tout sur tout, même la longueur exact des cheveux de nos héros !  

Chronique de Louve

Partials Sequence, Tome 2 : Fragments de Dan Wells

Année d'édition : 2015
Edition : Le livre de poche

Nombre de pages : 648 pages
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Kira a trouvé un remède au virus du RM. Il coule dans le sang des Partials. Les nouveau-nés survivent, enfin. Si l’espèce humaine n’est plus directement menacée, les Partials le sont : ils meurent à l’âge de 20 ans. Kira doit cette fois sauver l’ennemi d’autrefois. Quête d’autant plus déchirante qu’elle est elle-même une Partial, qui doit trouver sa place dans ce monde fragmenté…








Kira est certaine d'avoir enfin le remède pour sauver les humains. Le remède pour lutter contre le virus du RM serait dans le sang des partials, c'est du moins ce dont elle est persuadée. Mais voilà, à ses yeux, il lui faut aussi sauver les Partials dont la date d'échéance approche à grand pas, quitte à se mettre en danger, mais elle y tient...

Le premier tome de Partials avait été un gros coup de coeur. Ne lisant que très peu de dystopie, j'évite ainsi de tomber dans le piège des romans qui se ressemblent tous. Mais lire le tome 2 autant de temps après le tome 1 fut un challenge au départ. Cette série est assez complexe et je ne me souvenais plus beaucoup de comment le premier opus se terminait. C'est souvent le problème lorsqu'on lit un tome X des mois après, il faut du temps pour se remettre dans le bain, et ce fut mon cas !

D'emblée on se retrouve avec les Partials et Samm, ce partial qui est un fugitif, recherché pour trahison parce qu'il a aidé Kira. Il m'a fallu un moment tout de même pour me souvenir des événements du tome précédent, mais au bout d'une cinquantaine de pages, tout m'est revenue en mémoire et là, j'ai pu pleinement savourer ce second opus dont maintenant j'attends la conclusion de pieds fermes. Si j'avais eu un coup de coeur pour le précédent, ce ne fut pas le cas ici, même si j'ai passé un super moment, j'ai trouvé que parfois c'était long et qu'on tournait en rond.

Kira est toujours à la recherche d'un remède pour sauver et les humains et les Partials. Elle cherche aussi à comprendre sa véritable nature et ses origines car trop de zones d'ombres demeurent encore à ce jour la concernant. Bon, en toute honnêteté, on se doute forcément que Kira n'est pas totalement humaine. C'est couru d'avance dès le premier tome et finalement, on se rend compte qu'on n'a pas tort et qu'on voyait les choses arriver. Cela ne m'a pas déçue, au contraire, ça évite de devoir encore attendre le tome 3 pour avoir certaines réponses qu'on attendait beaucoup. Comme dans le tome précédent, on a pas mal d'action de quoi éviter trop de temps morts, même si honnêtement j'avais hâte que Kira rencontre quelqu'un parce que les passages où elle est seule dans Manhattan sont un peu mou jusqu'à ce qu'elle rencontre Afa, un scientifique qui a perdu un peu la tête puisque cela fait plus de dix ans qu'il vit seul se pendant être le dernier humain sur Terre. Ce personnage est touchant et apporte une note de tristesse à l'univers. Un peu fou à lier, et pourtant rudement intelligent, il craint vite les autres et ne demande qu'à rester dans sa solitude entouré des documents qu'il est parvenu à amasser au fil des années.

Dès l'instant où Kira rencontre Afa, j'ai trouvé que le roman devenait beaucoup plus intéressant à lire et là j'ai eu du mal à le lâcher. Samm fait son grand retour avec Heron et tous décident de suivre Kira à l'autre bout des Etats-Unis, espérant trouver une solution définitive pour empêcher la destruction de l'humanité et des Partials. L'espoir est ce qui motivera l'héroïne jusqu'au bout même si elle ne fait pas spécialement confiance à Heron et Afa, tous deux imprévisibles. Et ce qu'elle découvrira va complètement changer la donne pour la suite de ses aventures !

D'un autre côté, on continue de suivre Marcus qui lui aussi découvre pas mal de choses sur Kira et Nandita. Notamment sur la véritable nature de la jeune femme. Sa quête sera d'autant plus périlleuse que Marcus n'est pas un combattant, mais un médecin et il tentera aussi d'utiliser ses connaissances pour s'allier à ceux qui vise la même chose que lui : un remède pour tous.

Voilà donc un second tome qui n'est pas toujours parfaits, parfois long et ennuyeux, parfois bourré d'actions et de rebondissements, mais l'attrait est là et on a vraiment envie de savoir comment tout va se terminer ! Hâte donc de lire le tome 3 de cette dystopie tout de même passionnante et dont j'apprécie énormément les personnages même si pour une fois, la romance n'est pas ce qui est mis en avant !

A lire si :
- vous avez appréciez le tome 1
- Si vous cherchez une dystopie plutôt mâture et qui ne met pas en avant une romance sortie de nulle part.

A évitez si :
- Vous n'aimez pas les dystopies.
- Les héroïnes balèzes c'est pas votre truc. 

Chronique de Louve
Lien sur le forum

Inner City de Jean-Marc Ligny

Année d'édition : 2016
Edition : Actu SF
Nombre de pages : 324
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
En quelques années, Paris est devenue une ville fantôme. Ses derniers habitants sont plongés en permanence dans les réalités virtuelles, bien protégés par une enceinte qui garde à l’extérieur, en banlieue, les pauvres et les miséreux. Mais leur vie dorée est menacée par un tueur agissant dans la Haute Réalité tandis que de l’autre côté du périf, la révolte gronde.
Dans ce climat explosif, Hang traque les scoops les plus sanglants pour mieux les injecter (et les vendre) dans ces mondes virtuels pendant que Kriss enquête pour neutraliser ce serial killer...

Roman cyberpunk clef dans la science fiction française et dans la bibliographie de Jean-Marc Ligny (AquaTM, La Saga d’Oap Täo...), Inner City est une nouvelle preuve de l’engagement de son auteur. Il a été couronné à sa sortie par le Grand Prix de l’Imaginaire.


Je remercie le forum Mort Sûre et les éditions Actu SF pour la découverte de ce roman.

Kris est une agent de Mens Sana, une société spécialisée dans la récupération des utilisateurs en perdition dans les confins de la réalité virtuelle. Parmi la population de Paris intra-muros, elle fait partie des rares à être encore capable de se déconnecter de la Haute Réalité pour agir de manière efficace en Basse Réalité. Mais lorsqu'elle doit sauver les victimes d'un fantôme tueur en Haute Réalité, puis traquer ce fantôme, toute sa maîtrise des espaces virtuels pourrait ne pas suffire à sauver son esprit.
Hang est l'un des derniers traqueurs d'images à mettre les pieds sur le terrain. Pour mettre plus de réalisme dans leurs cybergames, ses employeurs veulent de vraies images trash. Alors Hang va les filmer dans Slum City, la banlieue parisienne où règnent désormais la pauvreté et la loi du plus fort. Il y est tout juste toléré, pourtant la véritable menace qui pèse sur sa vie ne viendra pas de Paris, mais de son passé russe.
Quand les destins de Kris et Hang se croisent, c'est l'avenir de la Haute Réalité et de Paris qui se joue.

Inner City est un roman de cyberpunk pur jus : sombre, sale, critique sur notre société, et fascinant.
La plongée dans l'univers que nous propose l'auteur est brutale. Entre le vocabulaire spécifique pour parler de la Haute Réalité (la réalité virtuelle), et l'argot corsé des habitants de Slum City, il faut le temps de s'habituer. Il est aussi difficile pendant une bonne partie du roman d'entrer en empathie avec les deux personnages principaux tant on sait peu de choses d'eux (et la narration plutôt froide et détachée n'aide pas non plus). Pourtant, ça n'empêche pas de se faire happer par ce roman. D'abord parce qu'on souhaite comprendre l'univers que nous propose l'auteur. Comment fonctionne la Haute Réalité, quelles en sont les règles ? Et en Basse Réalité, qu'est devenu le monde ? Est-ce que tout est délabré, ou bien y a-t-il des endroits qui ne sont pas encore devenus fous ?

En réponse à cette dernière question, j'ai d'ailleurs énormément apprécié les passages qui se déroulent en Bretagne, du point de vue de la grand-mère de Kris. Là aussi, le monde semble devenu à moitié fou, mais ils constituent une véritable bouffée d'air après la noirceur de Paris (intra ou extra-muros). Le dernier espoir (mais n'est-il pas sur le point de s'éteindre ?) que l'humanité a encore des endroits où elle pourrait retrouver ce qu'est la vraie vie. Et le personnage de la grand-mère est juste adorable.

Au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans le roman (c'est vraiment l'impression que ça donne), on finit par s'attacher à Kris puis à Hang. A espérer pour eux qu'ils trouvent un endroit sûr dans ce monde délabré, et qu'ils prennent conscience de ce qui importe vraiment. C'est là que le roman nous amène le plus à réfléchir. Pas sur ce que pourrait devenir notre société (j'ai accepté le monde que nous proposait l'auteur, mais comme de la fiction, pas comme un avenir réaliste). C'est sur ce qui importe vraiment que le roman nous fait réfléchir. Sur ce qu'est la vie, ce qui lui donne sa saveur, sa valeur aussi. Le passé violent et douloureux de Hang est diamétralement opposé à celui plutôt heureux de Kris. Pourtant, tous les deux ont le même chemin à parcourir pour se "désintoxiquer" de la Haute Réalité. Mais en ont-ils vraiment la volonté ?

La fin est plutôt cynique, puisque l'auteur a choisi de nous montrer qu'alors même que les deux héros semblent avoir trouver enfin une sorte de paradis en ce monde devenu fou, l'un d'eux choisit volontairement de replonger en enfer. La "drogue" de la Haute Réalité est trop puissante.
Notre monde actuel n'en est pas encore là, et pourtant les questions que posent l'auteur ne sont pas de pure fiction.

Au final, je dirais qu'Inner City est un roman sombre, puissant, superbement écrit et mené. Et surtout, très humain.

Chronique de Sytra