dimanche 27 mars 2016

La proie du papillon de Stéphane Soutoul

Année d'édition : 2016
Edition : pygmalion
Nombre de pages : 512
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Sulfureux. Indécents. Mortels…
Avez-vous déjà entendu des rumeurs évoquant les Fils d’Éros ? On prétend à mi-voix que ces professionnels de la séduction joueraient avec les sentiments et bouleverseraient la vie de leurs victimes. Ils éveilleraient la volupté des sens, tisseraient des liens de complicité pour mieux refermer le piège de leurs charmes le moment venu. Judith de Ringis est une femme d’affaires aussi douée qu’impitoyable. Pour se débarrasser d’une concurrente gênante, elle requiert les services de l’un de ces mercenaires.
Un maître qui excelle dans l’art de mettre à nu les secrets les plus intimes et d’enjôler les âmes. Marco, dit le Papillon, s’engage à briser la proie que lui désigne Judith. Cependant, manipuler les choses de l’amour n’est jamais simple, surtout quand les plus redoutables prédateurs se révèlent, eux aussi, capables d’émotions…




Un grand merci à Louve et Mort-Sûre pour ce partenariat.

Je vais commencer par cette couverture. Elle m’a tapé dans l’œil ! Dès que je la voyais passer, j’avais envie de lire le contenu, quel qu’il soit. Elle est très élégante et, maintenant je peux le dire, à l’image du roman. Comme quoi la première impression passe souvent par une couverture, et quand elle est parfaitement représentative du texte, on ne peut qu’adhérer.

Je ne connaissais pas Stéphane Soutoul, il s’agit d’une complète découverte de cet auteur et de son univers. Je savais juste qu’il était un auteur de thriller, et celui-là semblait être un thriller d’un genre un peu particulier, vu qu’il est sentimental. Qu’à cela ne tienne, je fonce. Rien que pour avoir cette belle couverture sur mon blog.

Dès les premières pages, le couperet tombe : Judith, le personnage principal, est une vraie garce. Désagréable au possible, elle est tellement hautaine que je lui souhaitais à chaque page qu’un de ses talons se casse pour qu’elle s’écroule par terre. Toutes les insultes de la terre ne suffiraient pas pour décrire cette horrible bonne femme. Alors, quand madame souhaite se débarrasser de sa rivale, douce et visiblement très gentille, on espère qu’elle se plantera et que tout se retournera contre elle.

C’est amusant de souhaiter à un personnage l’inverse de ce qu’il veut. L’auteur a vraiment réussi à éveiller des sentiments contradictoires en moi. Tantôt effarée par l’horreur de cette femme, tantôt apitoyée par sa solitude immense (mais pas trop, hein !), je me suis prise au jeu des Fils d’Eros et ai suivi avec plaisir cette histoire, tout en gardant en tête ma petite idée concernant la finalité de cette intrigue. Je me doutais en effet d’une petite supercherie de la part de l’auteur et je suis ravie de voir à la fin que j’avais raison ! Bon, pas sur tout, mais suffisamment pour me sentir fière d’avoir compris entre les lignes.

Lorsque vous commencerez à lire ce livre, vous passerez par tous les états : vous détesterez Judith, vous aimerez le Papillon, vous souhaiterez que tout se passe bien, ou mal, en fonction de votre humeur, et vous vous plairez à découvrir cette plume élégante et fluide de l’auteur. Ce titre était définitivement une excellente surprise !

Chronique de Merryfantasy

Nil tome 1 de Lynne Matson

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket jeunesse
Nombre de pages :
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Charley se réveille sur une île somptueuse qui ne figure sur aucune carte. Elle y survit tant bien que mal avant de rencontrer Thad, le leader du clan des humains présents sur Nil.
Il lui apprend la vérité, glaçante : pour quitter cet enfer paradisiaque, il faut trouver une des portes qui apparaissent au hasard sur l'île ...
Il n'y en a qu'une par jour. Une seule personne peut l'emprunter. Pire encore, les adolescents n'ont qu'un an pour s'échapper. Sinon, c'est la mort.
Le compte à rebours a déjà commencé...



  
Charley s'apprête à aller rendre des jupes qu'elle vient d'acheter et jugé selon elle, trop courtes. Sur le parking du magasin, elle se sent mal et une vague de chaleur étouffante s'empare d'elle. Lorsqu'elle se réveille, elle est nue et sur une île inconnue, seule. Pendant des jours, elle va tenter de survivre comme elle le peut pour se nourrir et dormir à l'abri d'étranges créatures qui semblent vivre sur cette île étrange. Et alors qu'elle commence à perdre la tête, la faute à une solitude qui lui pèse et à ses proches qui lui manquent, elle rencontre deux garçons qui comme elle, se sont réveillés sur l'île. Il a Thad, le leader, un beau garçon charismatique et qui ne la laisse pas indifférente. Mais aussi Li, Nathalie, Bart, Talla et bien d'autres jeunes venant des quatre coins du monde qui tentent de survivre et de s'échapper via les portes mouvantes, seul moyen de quitter enfin les lieux.

Nil m'a bien surprise. Moi qui lit très peu de roman jeunesse, de peur de m'ennuyer ou de trouver le tout trop mièvre et enfantin, je suis agréablement surprise par ce premier opus. Non seulement la romance est assez réfléchie et ne démarre pas au bout de 15 pages, mais l'histoire en elle-même est très mystérieuse et nous donne de quoi réfléchir. D'où vient Nil ? Où se situe-t-elle? A-t-elle une conscience propre ? Mais du coup, j'ai vu que tout le monde classait ce roman en science-fiction et là, j'ai un peu de mal. On est plutôt dans le domaine du fantastique, avec des jeunes qui se réveillent sur une île dangereuse et inconnue et qui va leur demander de se surpasser pour survivre jusqu'à ce qu'il trouve une porte de sortie pour rentrer chez eux. Alors oui, la théorie évoquait est un peu SF, mais concrètement, ce premier tome me fait plutôt penser à du fantastique. Alors oui, Nil pourrait être une dimension parallèle et donc on est dans le domaine de la science-fiction, mais c'est justement ce mélange de deux genres qui m'ont plu parce que je me suis posée énormément de questions durant ma lecture.

Mise à part ce classement qui peut faire débat, j'ai déjà beaucoup aimé la couverture. Mystérieuse et invitant au voyage, même si Nil n'est pas une île de tout repos. Dès les premières pages, j'étais conquise et littéralement plongée dans ma lecture. Charley est une nana quasi parfaite et c'est bien l'un des plus gros défauts de ce roman. Elle est maligne et intelligente, très belle et semble sexy aux yeux des garçons. Du coup, très vite, Thad tombe sous son charme et inversement et là où j'ai crains une romance précipitée, non. L'auteur nous fait comprendre qu'avant que nos deux tourtereaux ne puissent s'avouer leur sentiment, ils ont beaucoup de boulot, comme par exemple : survivre. La romance ne commencera dont véritablement qu'à la moitié du roman et si j'ai trouvé que parfois elle était trop présente, elle sert tout de même la suite de l'intrigue.

Du coup, j'ai juste trouvé dommage que ce soit Charley qui trouve en partie les réponses de Nil. Après tout, l'île semble exister depuis des années, alors pourquoi elle, pourquoi maintenant ? Je chipote vraiment parce qu'en fin de compte si Charley n'avait pas les réponses, la tournure des événements seraient bien différentes tout compte fait et donc, c'était nécessaire. Concernant l'île en elle-même, je l'ai adoré. Sa faune et sa flore si particulière, ses portes étranges et mouvantes qui amènent de nouvelles personnes ou créatures sur l'île au gré de ses envies. C'était très intéressant et bien trouvé et moi qui suit une adepte de Koh Lanta et the island, j'ai adoré me retrouver dans un roman où la survie sur une île déserte est le centre de tout.

Alors, oui les personnages sont presque tous parfaits et beaux, c'est la sensation que j'ai eu, mais l'île est tellement belle malgré ses dangers et son jeu mortel, qu'on a là une véritable image de carte postale en tête. Tout n'est pas beau sur cette île, beaucoup de personnages perdent la vie subitement et violemment et c'est ce contraste que j'ai adoré entre un paysage magnifique et un lieu pourtant dangereux. Plus on avance dans la lecture, et plus on se demande le sort que Nil réserve à certains de nos héros. Je me demande juste pourquoi il n'y a pas davantage de frictions et de disputes au sein de la Cité, surtout au vu de leur condition de vie sommaire. J'aurais pensé qu'un groupe de marginaux aurait élu aussi domicile sur l'île pour mener la vie encore plus dur à nos héros, ça aurait été génial !

Finalement, ce premier tome reste une belle surprise pour son thème qui me parle beaucoup, pour sa romance très douce surtout lorsque le thème de la sexualité est évoquée, j'ai trouvé ça génial de la part de l'auteur de penser à certaines conséquences. Ca se lit vite, c'est très accrocheur et on se demande ce que peut bien donner la suite, parce qu'à mon sens le roman se termine comme il faut et aurait pu n'être qu'un one-shot.


A lire si :
- vous aimez les îles désertes et dangereuses
- vous aimez les romances YA
- vous cherchez un peu d'originalité

A éviter si :
- vous détestez les gens parfaits
- vous ne supporter pas la romance
- vous cherchez un guide de survie en milieu hostile

Chronique de louve

Did I mention I love you ? de Estelle Maskame

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket jeunesse
Nombre de pages : 412
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Eden, 16 ans, va passer l'été dans la famille recomposée de son père, à Santa Monica, en Californie. Ce dernier a refait sa vie... Ce qui veut dire trois nouveaux demi-frères pour Eden. Le plus âgé, Tyler, est un vrai bad-boy : séducteur, égocentrique, violent...

Fascinée, elle ne peut s'empêcher de succomber au charme de la seule personne qui lui est défendue : son demi-frère.







Eden, seize ans, va passer l'été chez son père qu'elle n'a pas vu depuis trois ans. Son père ayant refait sa vie, Eden rencontrera donc sa nouvelle femme mais également ses trois demi-frères. Alors que deux d'entre eux ont l'air sympas, Tyler, le plus âgé, est un bad boy qu'elle ne supporte pas. Mais petit à petit, ils sont attirés l'un par l'autre. Ils devront alors faire face à plusieurs obstacles...

J'ai passé un très bon moment de lecture avec cet opus. J'avais besoin de me détendre et ce livre est parfait pour ça ! La plume de l'auteur et l'histoire sont addictives. Certes, on sent venir à des kilomètres les différents événements et le dénouement final, mais franchement ça ne m'a pas dérangée. L'alcool, le sexe, les soirées, les filles, la drogue... sont les ingrédients de ce livre qui nous font penser à Gossip Girl.

Certes la drogue, l'alcool, le sexe, les filles sont au rendez-vous. Certes, ça ne donne pas une bonne image de ces adolescents quand on les voit tous en train de boire et de se droguer. Ayant lu quelques avis de lectrices qui étaient choquées par ce comportement dégradant pour les adolescents, je pense que ces lectrices devraient se détendre. On n'est pas en train de lire un livre parfait avec des adolescents parfaits dont tout adolescent devrait suivre la conduite. Ça serait d'ailleurs bien ennuyeux ! On retrouve régulièrement ce genre de conduite dans les films américains et je vous rappelle que c'est de la fiction !

Concernant les personnages, j'ai apprécié Eden et je me suis attachée à elle. Elle a dû faire face au départ de son père, à ses retrouvailles avec lui. On lui colle comme ça trois demi-frères et une belle mère, ce n'est pas évident. Heureusement, sa belle famille est gentille, mais ce n'est pas évident pour une adolescente de gérer tout ça. Je comprends également qu'elle ait craqué pour Tyler, ce bad boy séduisant et attachant. Quant à Tyler, il se drogue, boit de l'alcool, n'obéit pas à sa mère, fait le mur.. Bref, c'est le mauvais garçon de l'histoire, au passé très sombre et douloureux, qu'Eden réussira à dompter. Il est néanmoins attachant.

Pour conclure, j'ai passé un très bon moment de lecture avec cet opus. Je n'attendais rien de spécial de ce livre, et je ressors ravie de ma lecture qui a su me détendre sans prise de tête. J'ai hâte de lire le deuxième tome.

Chronique de Titisse

La Patience du Diable de Maxime Chattam

Année d'édition : 2015
Edition : Pocket
Nombre de pages : 570
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le Mal peut-il contaminer ceux qui le traquent ? Un go-fast pris en flag qui transporte bien pire que de la drogue… Deux ados qui tirent sur les passagers d’un TGV lancé à pleine vitesse… Des gens ordinaires découverts morts… de terreur. Le Diable mène le bal, le monde est devenu fou. Lieutenant à la Section de Recherche de Paris, Ludivine Vancker comprend bientôt qu’un fil sanglant relie ces faits divers. Rien ne pourra l’empêcher de remonter la piste à sa source. Aux racines de la peur.






Ludivine Vancker est lieutenant à la section de recherches de Paris. Femme solitaire et très courageuse, elle est appelé en renfort avec son équipe pour un go fast. Lorsqu'ils finissent par arrêter les délinquants, ils découvrent avec horreur que ce n'est pas de la drogue qui est transporté, mais de la peau humaine soigneusement conservé. Pour eux, nul doute qu'ils ont affaire à un dépeceur minutieux. En même temps, deux jeunes adolescents abattent froidement les passagers d'un train, avant de se suicider tous les deux. Et lorsque Ludivine et son coéquipier tombe sur un autre cadavre, ils comprennent que les gens perdent peu à peu les pédales et commentent des attentats un peu partout dans Paris.

J'avais déjà eu l'occasion de lire un roman de Maxime Chattam, mais dans un tout autre registre avec l'autre monde. (beaucoup plus jeunesse donc). Du coup, le découvrir dans un registre plus adulte et plus sombre m'a beaucoup plu, parce que c'est certain qu'après une telle lecture, je me pencherais sur ses autres écrits sans hésiter. La patience du diable c'est un thriller comme je les aime. C'est violent, les descriptions sont très détaillées et l'héroïne est une écorchée vive. Le tout servi avec une bonne plume très accrocheuse, et on ne voit pas le temps passer !

Dès le prologue, on est mis face à une violence extrême. Deux adolescents tuent sans pitié les passagers d'un train sans aucune émotion et avec une coordination effrayante. Un attentat qui n'est pas sans rappeler les événements de ces derniers mois/jours et qui donne une toute autre dimension à notre lecture. Et soudain, tandis qu'on aimerait se reposer de cet événement, notre héroïne va appréhender des dealeurs lors d'un sacré go fast. Mais ce n'est pas de la drogue qu'ils s'apprêtent à marchander, mais bien de la peau humaine et là on se dit qu'il ne peut pas y avoir pire. Et bien c'est là où on se trompe. Le mal est mis au centre du roman et poussé à son paroxysme avec des séquences qui font froid dans le dos. Les attentats et meurtres se multiplient et jusqu'au bout on se demande si le diable est bien derrière tout ça ou si ce n'est pas finalement un homme qui se prend pour un être supérieur et donc n'a aucune pitié et compassion à l'égard de ses victimes.

Ludivine n'en fera qu'à sa tête et jusqu'à la dernière page, on sent qu'elle est impliquée dans son enquête, trop peut-être au point de parfois foncer tête baissée dans des pièges pourtant grossier puisque j'ai très vite deviné l'identité du coupable. Pourtant les fausses pistes sont présentes, nos héros se perdent et doutent et lorsqu'ils pensent avoir trouvé le responsable, ils se rendent compte que non, ils se sont fait berner. Les tueurs sont multiples, des hommes fragiles psychologiquement, qu'il est facile de manipuler pour leur faire faire ce qu'on souhaite et certains attentats sont ultra violent (je pense au cinéma ou au centre commercial, mais rien ne vaudra le kidnapping des enfants !).

J'ai donc été vraiment surprise par ce roman et je ne comprend pas pourquoi je n'ai pas découvert l'auteur plus tôt surtout que plusieurs romans trainent dans ma pal depuis des mois ! La patience du diable est donc un très bon thriller, bien mené, mais réservé aux âmes non sensibles surtout à notre époque où le terrorisme n'a jamais été aussi effrayant. J'ai aussi apprécié l'héroïne qui suit ses convictions, mais parfois elle m'a beaucoup agacée, j'aurais aimé qu'elle réfléchisse davantage surtout vers la fin où elle n'en fera qu'à sa tête sans se douter un seul instant qu'un piège se referme sur elle et que pendant ce temps-là son coéquipier a plus que jamais besoin d'elle.

Un bon thriller que j'ai dévoré et qui m'a plu du début à la fin, même si quelques petits détails m'auront un peu chagriné.

A lire si :
- vous aimez les thrillers sombres et violents où les tueurs commentent de véritables carnages.
- vous voulez une héroïne sombre, têtue et qui ne vit que pour son boulot

A évitez si :
- vous êtes sensibles
- vous cherchez un peu de romance ou une lueur d'espoir.  

Chronique de Louve

Tous mes amis sont des superhéros de Andrew Kaufman

Année d'édition : 2016
Edition : pocket
Nombre de pages : 167
Public visé :  Adulte
Quatrième de couverture :
Ils sont 249 sur Toronto et proche banlieue. 249 superhéros, sans cape ni identité secrète. On y trouve Super-Je-danse-trop-bien comme Super-Je-tape-l’incruste, Super-Gros-Feignant comme Super-Je-change-d’humeur-à-la-vitesse-du-son : des super-pouvoirs qui les isolent du commun des mortels.

Aussi quand Super-Perfectionniste a rencontré Tom, un garçon ordinaire, l’a-t-elle trouvé… différent. Quant à Tom, il l’a trouvée… parfaite.

Mais pourquoi, depuis qu’ils se sont mariés, est-il devenu invisible à ses yeux ?

Sa mission : réussir à se faire voir par celle qu’il aime et qui prend l’avion pour refaire sa vie, loin de lui.



Je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre en lisant ce roman, mais son titre plutôt intrigant et rigolo ont eu le contrôle rapidement de ma curiosité. Même encore aujourd'hui, je ne sais toujours pas quoi vous dire si ce n'est que ce roman est ancré dans le surréalisme. Imaginez-vous une société où certains d'entre nous aurions des super-pouvoirs. Étrange, non? C'est donc dans cet univers rocambolesque que l'auteur canadien nous transporte.

Nous faisons donc la connaissance de Tom, jeune homme, un sans super-pouvoirs. Nouvellement marié à Super-Perfectionniste, ce dernier devient invisible à sa douce moitié lors de la soirée après la cérémonie de mariage. Même si son entourage lui confirme qu'ils voient Tom, ce dernier reste toujours invisible à Super-perfectionniste. Plongée dans un chagrin sans fin, elle décide de partir de Toronto et de refaire sa vie dans une autre ville canadienne. Tom doit coûte que coûte essayer de redevenir visible afin qu'elle ne le quitte pas définitivement. Comment lui faire savoir qu'il est toujours là, si à chaque fois qu'il tente de la toucher, de drôles de réactions arrivent à sa douce moitié?

J'ai adoré ce roman étrange et à la fois original. Fallait y penser tout de même d'inclure autant de superhéros dans une même histoire. Mon seul regret, même si l'histoire se boucle dans un certain sens, c'est le peu de pages de ce dernier. Je me serais volontiers plongée plus longtemps dans cet univers.

J'ai trouvé que la plume de l'auteur est parfaite pour ce roman. Elle est douce, emplie d'une belle folie et d'un romantisme. C'est agréable de voir un personnage masculin dans ce rôle. Un homme qui est prêt à se battre et à remuer vent et marée pour que son couple fonctionne à nouveau. Ici, ce n'est pas l'amour qui est en danger, mais le fait que l'homme de Super-perfectionniste a "disparu" de sa vie le jour de leur mariage.

Une plume magnifique, drôle, tendre et romantique qui donne envie de se battre pour l'amour de notre vie. Inspirant, ce roman m'a juste transporté dans un monde de douceur, de douleur et d'empathie envers ce jeune Tom. Je ne peux que vous le conseiller. Je suis certaine qu'il saura vous séduire, vous aussi!

Chronique de Froggy80

Viscères de Mo Hayder

Année d'édition : 2016
Edition : pocket
Nombre de pages : 440
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Il y a quinze ans, deux amoureux ont été retrouvés sauvagement éviscérés dans le bois attenant à la maison de campagne des Anchor-Ferrers. Le principal suspect, qui a avoué les crimes, est depuis sous les verrous. Mais aujourd'hui, alors que Oliver, Matilda et leur fille, Lucia, n'ont pas oublié cette découverte macabre, l'histoire se répète, plongeant la famille dans la terreur.








Après des lectures dérangeantes avec Tokyo et Pig island, je retrouvais Mo Hayder avec plaisir dans Viscères.

Les Anchors-Ferrers retournent dans leur maison de campagne suite à l'opération du cœur d'Oliver. Sa femme, Mathilda, au détour de sa séance de jardinage découvre des viscères pendus à un arbre comme il y a quinze ans lors du meurtre de l'ex-petit ami de Lucia, leur fille, et de sa copine.
Ces meurtres ont meurtri la jeune fille et la famille et pèsent comme une chape de plomb sur les Anchors-Ferrers. Affolés, ils se trouvent confronter à deux soi-disant policiers qui les ont pris au piège.

En parallèle de ce huis clos, nous suivons Jack Caffery, commissaire en quête de vérité. Il se ne remet pas de la disparition de son frère dans son enfance et cherche des réponses auprès d'un "SDF". Ce dernier lui confit une petite chienne qu'il a trouvé et qui portait un message d'appel à l'aide.
Les deux intrigues s'entremêlent tout au long du roman alternant différents points de vue montrant le ressenti de chaque personnage et leur façon de réagir.

Dans la maison se déroule un jeu sadique dont se délecte les deux hommes. Séparés dans des pièces différentes, Oliver, Mathilda et Lucia font face à leur manière à ce qu'il leur arrive. Oliver défaitiste pense tout de même à résoudre le mystère qui entoure leurs ravisseurs. Mathilda, elle, cherche la meilleure façon de se battre et de se libérer. Quant à Lucia, elle est plutôt amorphe, on ne sait pas trop ce qu'elle pense. Malgré les différents points de vue, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. On reste en surface vis à vis de leur sentiment et même leur sort ne m'a pas touché.

J'attendais beaucoup de ce roman, peut-être trop, j'y voyais déjà un malaise lors de ma lecture, des scènes pénibles et des personnages profonds. A la place, j'ai trouvé un thriller un peu long qui reste en surface, bien que les deux intrigues entremêlées restent prenantes. Les péripéties s'enchaînent lentement et les révélations arrivent au compte goutte. L'auteur opère un retournement de situation proche du dénouement sans surprendre le lecteur qui peut trouver le temps long.

Dès la lecture du synopsis, j'ai été attirée par ce roman, en plus d'avoir déjà lu cet auteur qui m'avait conquise. Si l'idée était bonne, je l'ai trouvé assez mal exploitée et pas assez rythmée pour garder le lecteur en haleine. Malgré tout, ça ne m'empêchera de lire d'autres aventures de Jack Caffery car le fil rouge qui se dévoile au cours du roman a attisé ma curiosité.

Chronique de Chtitepuce

lundi 14 mars 2016

Most Wanted, tome 1 : Te désirer de Julie Kenner

Année d'édition : 2016
Edition : pocket
Nombre de pages : 405
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Evan Black a ce pouvoir d’allumer des brasiers dans le cœur des femmes.

Et Angie ne fait pas exception à la règle. Depuis qu’elle est adolescente, le bad boy ténébreux nourrit ses plus secrets fantasmes.

L’homme persiste pourtant à la snober. Il faut dire qu’un monde les sépare : elle, fille de sénateur, lui, jeune loup sulfureux lié à des affaires louches…

Mais quand l’alchimie des corps est si évidente, qui peut résister à cet ouragan qu’on appelle le désir ?


Je remercie le forum Mort Sûre et les éditions Pocket pour ce partenariat.

Angelina Raine est fille de sénateur et nièce d'un puissant homme d'affaire. Depuis toujours, elle a apprit à paraître "comme il faut" en public. Mais au fond d'elle, elle n'a rien d'une petite fille sage. Elle a besoin d'adrénaline, elle a besoin de se lâcher. Et quand les regards de la haute société ne sont pas tournés vers elle, elle le fait. Que ce soit en faisant le mur adolescente, ou en volant des bijoux dans les magasins, "juste pour l'adrénaline". Mais ça ne l'a pas empêchée de faire des études de politique pour suivre la voie de son père, puis de trouver son premier emploi au service de relations publiques de la société de son oncle, car elle sait juguler son côté rebelle lorsqu'il le faut.
Evan Black a su se créer un empire très jeune et à partir de peu de choses. Avec deux de ses amis, ils sont considérés comme des petits génies du monde des affaires, et l'oncle d'Angelina les avait pris sous son aile. En plus de ça, il est beau à se pâmer. Seule ombre au tableau, le FBI surveille de prêt ses affaires, dont certaines sont suspectées de ne pas être très légales.

Angelina et Evan se connaissent depuis longtemps, mais l'oncle d'Angelina a toujours tenu à ce qu'Evan et ses amis soient seulement des "grands frères protecteurs" pour la jeune fille. Malgré la très forte attirance qu'elle ressent pour Evan, son oncle lui a bien fait comprendre qu'elle ne devait pas envisager de sortir avec lui, qu'il n'était pas fait pour elle. Et il a bien sûr interdit à Evan de sortir avec sa nièce.

Mais voilà, l'histoire débute lors de l'enterrement de cet oncle, emporté jeune par un anévrisme. Et même si les deux jeunes gens se sentent encore liés par la promesse qu'ils lui ont fait chacun de leur côté, l'attirance est très forte. Lorsque Angelina se voit offrir un poste auprès d'un sénateur à Washington et décide de l'accepter pour faire plaisir à son père, elle décide aussi de profiter des trois semaines qui lui restent à Chicago. Elle demande alors à Evan de sortir avec elle pendant ces trois semaines. Elle le convainc qu'en faisant ça il ne brisera pas la promesse faite à son oncle, puisque ce sera purement physique entre eux, et que c'est "à durée limitée", donc sans engagement. Incapable de lutter plus longtemps contre son attirance pour la jeune femme, il accepte.

"Te désirer" est le premier roman de "romance érotique sulfureuse" que je lis, en tout cas parmi ceux qui sont présentés tels quels (je n'ai jamais lu ou vu 50 shades of Grey et affiliés). J'ai été attirée par le côté bad boy du héros, et le fait que l'héroïne soit d'une classe sociale considérée comme supérieure à la sienne. Au moins, elle n'allait avoir aucun besoin du héros d'un point de vue financier, et ça me plaisait.
Au final, ce roman m'a beaucoup plu, mais peut-être parce qu'il n'a pas vraiment correspondu à ce à quoi je m'attendais.

Commençons par le côté "sulfureux" (c'est quand même écrit aussi bien sur la couverture que dans la quatrième de couverture). Il faut croire que je n'ai pas la même définition de ce terme que les éditeurs de ce roman, parce que je ne l'ai pas du tout trouvé. Oui, il s'agit bien d'une romance érotique, où les scènes de sexe sont présentes. Mais, franchement, elle n'a rien de sulfureuse. Nos deux héros restent plutôt sages, et les quelques incursions de SM sont vraiment très light (à ce niveau-là, ça relève du jeu érotique et pas du tout du SM). Par ailleurs, même au niveau de l'érotisme, ça reste modéré. L'auteur n'élude pas les scènes de sexe, mais elles ne sont pas non plus omniprésentes dans tout le roman. J'ai lu des titres bien plus érotiques par exemple dans la collection J'ai Lu Pour Elle - Passion Intense. En bref, de l'érotisme oui, mais comme je l'aime : bien dosé, plutôt bien décrit, avec de la sensualité mais pas choquant.

Ensuite, le côté "bad boy" du héros. Là aussi, je suis mitigée. Pour moi, un bad boy, ça évoque plutôt un gars rebelle, qui a sa propre bande, du genre tatoué, et qui peut (doit ?) avoir quelques infractions à la loi sur son casier judiciaire. Alors, certes, on découvre peu à peu que le passé d'Evan n'est pas tout blanc. Mais bon, ça reste un homme d'affaire. Séduisant, jeune, musclé, oui, mais il fréquente tout de même le même monde qu'Angelina. On ne peut pas franchement dire qu'elle s'encanaille en sortant avec lui, bien qu'il soit certain qu'Evan est bien moins "sage" que le petit ami d'Angelina au début du roman (un agent du FBI, présenté par le père d'Angelina). Toutefois, là aussi j'ai bien aimé que le héros ne soit pas un vrai bad boy. C'est vrai, c'est ce qui m'avait attiré dans la quatrième de couverture. Mais je trouvais bien plus intéressant que les deux héros fréquentent le même monde. Ca évite de tomber dans le cliché.

Le vrai point fort de ce roman, c'est l'UST (Unresolved Sexual Tension) qui le parcourt. Très forte au début, elle reste présente même lorsque les deux héros couchent ensemble. Parce qu'il y a toujours le poids des promesses faites à l'oncle qui pèsent sur eux, et on sent qu'il y a un sentiment d'insatisfaction qui perdure chez les deux à cause du compromis trouvé. Comme s'ils ne pouvaient s'empêcher de se dire "On n'a que trois semaines, ensuite ce sera définitivement perdu". Vu que j'adore les UST, ça m'a vraiment accroché pendant tout le roman.

L'auteur n'a par ailleurs pas négligé d'ajouter une petite intrigue de fond, et il est très plaisant de découvrir peu à peu le passé caché de plusieurs personnages (les deux héros, bien sûr, mais aussi celui de l'oncle décédé par ex.). Elle a su bien doser entre érotisme et intrigue de fond.

Le roman est écrit à la première personne, du point de vue d'Angelina. Ce n'est pas courant en (vraie) romance, mais ça fonctionne bien. Pour une fois, je n'ai pas eu l'impression que ça créait un déséquilibre entre le héros et l'héroïne sur l'intérêt que je pouvais porter à chacun. Ca permet aussi de profiter du langage très "fleuri" de l'héroïne. ^^ Je ne suis franchement pas une fan de l'emploi des gros mots à la pelle, mais là c'est dosé comme il faut. Ca appuie bien le caractère marqué de l'héroïne.

En conclusion, pour moi qui était réticente à découvrir ce genre de littérature (trop de foin autour de 50 shades...), j'ai passé un très bon moment avec "Te désirer". Il est tout à fait possible que je me laisse tenter par sa suite (mais j'ai comme l'impression que cette série fonctionnera selon les codes de la vraie romance, avec une suite qui concernera un autre duo de personnages, sans doute avec pour héros l'un des deux acolytes d'Evan).
Reste cependant à savoir si "Te désirer" est vraiment représentatif de la littérature à la "50 shades-like" ? Pour moi, c'est plutôt de la (bonne) romance érotique assez classique.

Chronique de Sytra

Echéance mortelle de Sandra Brown

Année d'édition : 2015
Edition : J'ai lu
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le journaliste Dawson Scott enquête sur un meurtre vieux de 40 ans, d'un soldat de la marine américaine. Il rencontre sa veuve Amélia et ses deux enfants, et développe des sentiments pour cette petite famille. Mais un jour, la nourrice de ces derniers est assassinée et tous les soupçons se portent sur Dawson...










Dawson Scott est un journaliste qui revient d'Afghanistan où il a fait un article sur les soldats qui étaient au front et ce qu'il y a vécu l'a traumatisé et c'est avec un syndrome de stress post traumatique qu'il revient. Son parrain, un flic bientôt à la retraite, lui demande d'aller voir le procès d'un homme soupçonné d'un crime particulièrement odieux. Sur les lieux du crime on aurait relevé l'ADN d'un homme qui serait le fils d'un criminel jamais retrouvé. Pour les besoins de son enquête, qu'il fait de manière tout à fait officieuse, il va se rapprocher de la veuve de la victime et les rapports entre eux deux vont très mal débuter. Amélia refuse de se laisser interviewer et fait tout pour protéger ses deux enfants de l'intérêt médiatique. Malgré tout, on sent une attirance entre eux deux, bien qu'ils la nient.

Le récit est entrecoupé de parties du journal intime de la femme du criminel, ce qui nous ramène à chaque fois quelques dizaines d'années en arrière. Dès le début on assiste à une fusillade qui va faire des morts des deux côtés mais aussi la naissance d'un enfant dans ces terribles conditions. On va apprendre petit à petit l'univers très sordide du criminel.
Amélia se sent surveillée et a peur, car des choses mystérieuses se produisent autour d'elle, elle ne sais pas si elle doit faire confiance à ce journaliste, bien esquinté et quelque peu troublant ou si ses craintes sont fondées!

Le récit est très bien construit, on apprend tout du long la vie de chacun, tout est dévoilé tout doucement sans précipitation, ce qui fait qu'on a beaucoup de mal à lâcher le livre! Les personnages ont chacun une personnalité bien trempée mais aussi avec des failles, ce qui les rend particulièrement attachants. Même si on devine certains dénouements, d'autres nous laissent bouche bée.

Dawson est un homme marqué par la guerre et qui essaie de le cacher et de s'en sortir seul. Ses parrains veulent l'aider mais il refuse de montrer ses faiblesses. Amélia est une jeune femme de bonne famille et on se demande dès le début comment elle a pu en arriver là! C'est tout l'intérêt de cette histoire, l'auteure nous dévoile les choses petit à petit; les personnages ont des failles et des faiblesses mais aussi des forces et elle les distille avec parcimonie.

Je ne connaissais pas cette collection Romantic Suspens de chez J'ai Lu et c'est d'une très bonne qualité!

Chronique de Distact

Elvis Cadillac de Nadine Monfils

Année d'édition : mars 2016
Edition : fleuve edition
Nombre de pages : 235
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Avec sa chienne Priscilla affublée d'une banane rose, Elvis sillonne les route au volant de sa Cadillac ornée de cornes de vache pour donner des concerts. Abandonné  l'âge de 5 ans près des toilettes d'un restoroute, il a été recueilli par un couple d'épiciers fans de Georgette Plana, et st devenu Ze sosie officiel du King! Invité à chanter pour l'anniversaire d'une vieille châtelaine, sur l'air de Blue Moon, il va se retrouver au coeur d'un crime bien étrange, avec en prime une panoplie de pétés du couvercle, dont le chat Houellebecq qui a des mycoses aux pattes; yeah !







Elvis sillonne les rues avec sa chienne Priscilla. Fier d'être un sosie du grand King, Elvis profite de la vie sans jamais se prendre la tête. Sa passion pour le chanteur est omniprésente et il le vit bien ! Mais lorsque sa chère mère qu'il pense qu'elle a été kidnappé, refait surface et cherche à lui changer son train de vie, Elvis n'est pas rassuré ! Aussi lorsqu'il a l'opportunité d'aller faire une représentation à l'anniversaire d'une vieille femme riche, il saute dessus et le voilà en route pour assister à un drame familial en direct.

Je n'avais encore jamais pu découvrir Nadine Monfils, mais les rares avis que j'ai été lire de ses précédents romans m'ont de suite fait penser à une littérature qui fait rire et qui marche ! J'ai donc eu l'envie de me plonger dans une enquête d'un personnage culte : Elvis ! ou du moins, l'un de ses très nombreux sosies. Mais Elvis sait qu'il n'est pas aussi talentueux et il s'en fiche ! Tant qu'il peut vivre sa passion et se produire lors d'anniversaire ou d'événements, il est satisfait et heureux. Il ne cherche même pas l'amour ou à fonder une famille, sa chienne Priscilla est la seule qui compte à ses yeux. Alors d'emblée, avec un tel personnage, j'étais certaine de m'éclater et j'ai eu raison !

Ce court roman de 230 pages est drôle dès l'instant où vous l'ouvrez, jusqu'à ce que vous le refermez. L'humour est trash et cinglant, l'auteur n'y allant pas avec le dos de la cuillère et on en redemande ! Ca m'a percuté, ça m'a plu et je sais d'emblée, que je relirais sans aucune hésitation un roman de Nadine Monfils ! L'auteur nous propose en plus une multitude de note en fin de page pour comprendre certaines choses et cela m'a fait penser aux écrit de Pratchett qui apporte une seconde touche d'humour via ses petites annotations. Un style efficace et vraiment drôle, un héros atypique et hilarant, que demander de plus ? Une petite enquête policière peut-être ?

Et bien oui, ce roman c'est aussi une enquête lors de l'anniversaire où Elvis vient en représentation. Dès le début, on sent l'ambiance pourrie qui règne. Les uns souhaitent que la vieille femme casse sa pipe pour enfin se partager l'héritage, les autres ne pensent qu'à leur maîtresse, aux bijoux ou encore à se faire leur cousine. Bref, la famille qu'on découvre dans ce roman est grotesque à souhait, pleine de défauts et pourtant tellement réaliste ! J'ai ri de voir les couples se chamailler, lâcher de grosses informations susceptibles d'être utiliser pour se moquer de leurs propres conjoints. Les plus jeunes sont tout à fait différents. La jeune femme adore sa grand-mère et son chat. Son cousin quant à lui est un obsédé qui a programmé de faire chanter sa cousine pour mieux disposer d'elle. Ils sont dix fois plus tordu que le sosie d'Elvis ou que le travesti qui n'attend qu'une chose tout au long du roman, c'est de voir le grand méchant loup !

On se retrouve dans leur tête à tous, entre l'alcool, la drogue, la colère, la folie, aucun ne rattrape les erreurs des autres. Ils sont tous à mettre dans le même sac et c'esy qui devraient être les plus atypiques et étonnant qui se révèlent être les plus normaux ! En dehors de cette enquête complètement loufoques, on assiste à la fin de vie d'une vieille femme riche qui se rend bien vite compte qu'elle ne représente rien pour ses proches si ce n'est un gros héritage. Pourtant, même elle n'est pas blanche comme neige ! Oh non !

La palme pourtant revient à la mère d'Elvis qui revient des dizaines d'années après l'avoir abandonné enfant dans un restau-route. Vénale et cupide comme pas deux, elle ne pense qu'à l'argent et au butin que son fils pourrait apporter s'il accepter de se médiatiser davantage. Leurs échanges sont drôles surtout qu'on se rend compte de la grande naïveté d'Elvis.

En bref, je me suis régalée ! On a frôlé le coup de coeur et c'est en fait à cause de la rapidité de ma lecture que je n'ai pas été complètement sous le charme. 230 pages c'est bien trop peu et du coup on aurait sûrement adoré de découvrir beaucoup d'autres choses encore. Gros coup de coeur en tout cas pour les personnages ! Géniaux ! Des romans comme ça, j'en lirais bien tous les jours !

Chronique de Louve

Sombre est mon coeur de Antti Tuomainen

Année d'édition : 2015
Edition : Fleuve edition
Nombre de pages : 395
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
À une heure de route d'Helsinki, entre l'immense forêt et la côte battue par les vents, Aleksi prend ses fonctions au manoir de Kalmela – un monde d'ombres et de silences...
Étrange nouveau gardien que ce jeune homme ténébreux, solitaire, traversé de désirs contradictoires.
Étrange également la ronde qu'il mène avec la cuisinière, mutique, et la fille de la maison, aussi hautaine que cajoleuse. Étrange enfin la complicité menaçante que lui impose son sulfureux patron, le millionnaire Henrik Saarinen...
Car Aleksi n'est pas là par hasard.
Vingt ans auparavant, sa mère succombait sauvagement sous un poignard anonyme – affaire classée pour tous sauf pour lui qui ne vivrait plus, désormais, que pour trouver des réponses.
Pour y arriver, il a tout sacrifié : son métier, ses désirs, jusqu'à l'amour d'une fille.
Cette obsession le dévore encore, aujourd'hui qu'il croit toucher au but.



Un thriller dépaysant, à l’atmosphère lourde et intimiste qui promet un dénouement inattendu. On passe un agréable moment !

Aleksi Kivi est un jeune trentenaire. Cet ancien charpentier voue une obsession à la mort inexpliquée de sa mère. Le corps de celle- ci n’a jamais été retrouvé et le mystère reste entier. En acceptant cet emploi de gardien, Aleksi espère s’approcher d’Henrik Saarinen, celui qu’il considère comme responsable de la mort de sa mère. Son arrivée au manoir est troublante et il plonge rapidement dans les méandres familiaux du site : entre la fille du maître des lieux, Amanda, obsédante ; la cuisinère Enni, silencieuse ; Markus, le chauffeur menaçant et ;  Henrik, oppressant.

Ce thriller a le mérite d’être percutant, le lecteur est tenu en haleine jusqu’à la fin, passant par différents états, cela même par lesquels passent le protagoniste principal, Aleksi. Difficile de ne pas s’identifier et s’attacher à ce personnage fort, impassible, relativement maître de lui-même, traînant une image erronée pour s’approcher davantage de sa cible. Quand on plonge le nez dans ce roman, on est imprégné de cette atmosphère si particulière, c’est dense, froid, humide, très intense et lourd. Lourd de sens, lourd en suspens, lourd de tout. L’auteur propose là un thriller captivant au sein d’une culture finnoise assez peu connue, de cette culture se dégage une ambiance vraiment particulière. La Mer Baltique en bruit de fond, un manoir gigantesque et ancien en lieu majeur, du vent et de la pluie froide qui vous frappent et vous happent dans une espèce de langueur, on est étourdi par les révélations, perdu face à ce personnage de prime abord menaçant, Henrik. Les faux semblants s’accumulent et les désillusions d’Aleksi avec.

Aleksi Kivi, ce jeune homme prêt à tous les sacrifices pour obtenir la vérité afin d’être enfin en paix, délaissant jusqu’à l’amour de sa vie, a cette espèce de charme magnétique, le personnage n’est pas un don juan, c’est un homme simple, sensible, à l’écoute, observateur, pourtant il attire et on est vite pris avec lui dans cette quête de vérité. Malgré les recommandations de Ketomaa, ancien policier ayant travaillé sur la disparition de sa mère, Aleksi décide de s’engouffrer dans la vie de celui qu’il considère comme le meurtrier de sa mère. Henrik, ce millionnaire au regard froid et au sourire machiavélique, une expression de psychopathe ou bien un homme imbu de son statut ? Ce dernier souhaite se rapprocher d’Aleksi, on sent que le danger rôde autour de ce personnage et pourtant, des doutes persistants sont aussi présents. Amanda, la fille ne semble pas étrangère à cette attitude. Cette dernière est écorchée, fausse, difficile à cerner. Les menaces viennent aussi du chauffeur, Markus, à l’attitude étrange et enfin, un manque probant de chaleur se dégage d’Enni, personnage très peu loquace et entièrement dévouée à son rôle de cuisinière.

Du côté du style de l’auteur, le texte est dynamique, les chapitres concis, on suit Aleksi dans son enquête actuelle et ses flash back passés, construits de manière à ne pas perdre le lecteur mais au contraire à lui divulguer ici et là des souvenirs, des réminiscences souvent intenses et chères au personnage principal, une manière encore de faire ressentir les choses finement à son lectorat. C’est intelligent et rondement mené, l’auteur joue la carte de la simplicité, il n’y a point de révélations spectaculaires mais tout est subtilité et intimité. Le tout se lit très bien, on ne butte pas mais on s’emmêle toutefois dans l’élucidation de ce(s) meurtre(s), l’écriture est claire, limpide et addictive. On ne se presse pas, on prend le temps de déguster ce texte, on est tout simplement immergé en compagnie d’Aleksi dans cette Finlande oppressante, jusqu’à la fin on tente de comprendre.

En bref, un bon thriller qui sait parfaitement mettre son lectorat en appétit et l’assoiffer de vérités !

Je remercie Louve du forum mort sure et les éditions Fleuves pour ce partenariat.
 
Chronique de Walkyrie

mardi 1 mars 2016

Forget Tomorrow, tome 1 de Pintip Dunn

Année d'édition : 2016
Edition : lumen
Nombre de pages : 430
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Imaginez un monde où votre avenir a déjà été fixé… par votre futur moi !

Callie vient d’avoir dix-sept ans et, comme tous ses camarades de classe, attend avec impatience le précieux « souvenir », envoyé par son moi futur, qui l’aidera à se glisser dans la peau de la femme qu’elle est destinée à devenir. Athlète de haut niveau… Scientifique de renom… Politique de premier plan… Ou, dans le cas de Callie, tueuse.

Car dans son rêve, elle se voit assassiner Jessa, sa jeune sœur adorée… qu’elle passe pourtant ses journées à protéger des autorités, car l’enfant a le pouvoir caché de prédire l’avenir proche ! Avant même de comprendre ce qui lui arrive, Callie est arrêtée et internée dans les Limbes – une prison réservée à tous ceux qui sont destinés à enfreindre la loi. Avec l’aide inattendue de Logan, un vieil ami qui a cessé, cinq ans auparavant, de lui parler du jour au lendemain, elle va tenter de déclencher une série d’événements capables d’altérer son destin.

Lorsque l’avenir semble tout tracé, le combat est-il perdu d’avance ? Dans la veine de Minority Report, Forget Tomorrow est le premier tome d’une dystopie haletante, dont l’héroïne va devoir trouver un moyen infaillible de protéger sa sœur de la plus grande des menaces : elle-même…





Callie va bientôt avoir dix-sept ans. Dans son monde, a cet âge-là, on reçoit un souvenir de son futur qui permet de savoir quelle direction prendre dans la vie. Mais voilà, Callie a peur de ce qu'elle va voir, surtout qu'elle s'imagine déjà des dizaines de scénarios possibles. Le pire pour elle, c'est de protéger sa petite sœur Jessa qui possède des capacités psychiques qui font peur au gouvernement en place et qui risquent fort de l'amener en prison pour que les scientifiques puissent étudier ses capacités.

Lorsqu'enfin le jour J approche, Callie reprend contact par hasard avec Logan, son ancien meilleur amie et premier amour qui du jour au lendemain a cessé de lui adresser la parole. Elle ignore pourquoi ce dernier se décide enfin à lui adresser la parole et c'est sans cessé de penser à lui qu'elle se rend au rendez-vous qui lui offrira un aperçu de son futur. Seulement, les images qu'elle reçoit ne lui plaisent absolument pas et c'est effrayée qu'elle se voit assassiner sa petite sœur...

Je ne lis que peu de dystopie ce qui me permet d'éviter la sensation de déjà-vu. Ainsi j'ai pu débuter Forget Tomorrow sans craindre de voir une histoire trop prévisible et vu et revu. Il ne m'aura fallu que deux soirées pour en venir à bout, le dévorant avidement parce qu'il propose vraiment une histoire palpitante qu'on savoure avec plaisir pour enfin découvrir comment Callie va pouvoir échapper à son futur.

La plume de l'auteur est entraînante et ne pose aucun souci particulier. On parvient très bien à visualiser les lieux et certains personnages mis en avant, même si d'autres sont assez effacés dans ce premier tome alors qu'ils auraient pu apporter énormément à l'héroïne qui finalement tente de lutter contre un futur qui ne lui convient pas et surtout qu'elle ne peut pas admettre. C'est un véritable page-turner, de ceux qui, une fois ouvert, vont nous hanter et nous forcer à les continuer jusqu'à la dernière page. Et c'est toujours positif de se sentir aussi accaparé par un roman, c'est que l'intérêt est éveillé et que l'avis sera globalement positif.

L'intrigue de base est originale et m'aura plu. On fait la connaissance d'un univers régit par le futur et le souvenir qu'on reçoit de son futur moi. Du coup, on prévient les meurtres, on permet aux gens de se surpasser pour réussir à atteindre leur but. Enfin, tout ça, c'est en surface. Comme dans toute dystopie on finit par découvrir très vite que l'envers du décor et tout autre et qu'une vaste fumisterie couvre en fait les délires d'un gouvernement prêt à tout pour n'avoir que le meilleur et le positif, quitte à utiliser des méthodes violentes et sans pitié.

Comme toute bonne dystopie, l'héroïne n'accepte pas son destin et va tout mettre en œuvre pour le modifier à ses risques et périls entraînant d'autres personnes avec elle. J'ai toutefois aimé le fait qu'elle ne cherche pas volontairement à faire parler d'elle, elle n'agit que dans le but de protéger sa jeune sœur et le garçon qui fait battre son cœur depuis tant d'années. J'ai cependant trouvé leur histoire un petit peu maladroite dans le sens où elle oublie vite les cinq années de silence, même si finalement, elle laisse parler son cœur.

Forget Tomorrow m'aura vraiment bien plu. Je n'aurais pas eu le coup de cœur tant attendu, mais je recommanderais néanmoins ce roman qui trouvera aisément son public.

Chronique de Louve

Le Visage de Satan de Florent Marott

Année d'édition : 2015
Edition : Taurnada Éditions
Nombre de pages : 384
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Un hurlement. Là, quelque part, qui se répercutait sur les murs poisseux et humides de la pièce. L'endroit ressemblait davantage à une cave avec ses murs bruts et ses parois voûtées. Puis un râle d'agonie s'étouffa, comme si même la mort prenait plaisir à attendre. L'homme pendait comme une vulgaire carcasse de viande accrochée à une esse de boucher. Son visage n'était que souffrance, rictus d'agonie et d'abomination. « Faites que je meure », implora-t-il en silence.





Décembre 2012

Des meurtres sanglants sont perpétrés dans la région parisienne. Une vidéo, filmé par le tueur lui-même, circule en boucle à la télévision, provoquant l'effroi. Quelques jours avant la supposée fin du monde, cette affaire relance avec véhémence les conflits liées aux religions.
Gino Paradio, ancien flic déchu devenu détective, est contacté dans le même temps par une superbe femme, désireuse d'élucider la mort de son mari, naturelle selon le légiste. Elle n'en croit pas un mot et demande à Gino de coopérer, en échange d'un juteux contrat, additionné de ce qu'il désire par dessus tout : la vengeance.

L'auteur emmène directement le lecteur dans le contexte : noir, sanglant, peuplé de satanistes avides de meurtres. Les premières pages sont un électrochoc et c'est assez désorienté que l'on entame la lecture.
Gino, détective aux méthodes impulsives, tente d'oublier certaines déchirures du passé quand la belle Sybille Pech pénètre dans son cabinet.
Il va petit à petit découvrir un lien entre les mises à mort violentes qui furent filmées et le décès de Walter Pech, un homme pour le moins controversé.
Florent Marotta s'est renseigné sur le satanisme, c'est clair. Placer son intrigue dans un Paris englué dans cette propagande de fin du monde est une excellente idée, les idéologies de tout bords se croisant au fil du récit.
Le détective devra jongler entre les faux-semblants et le voile obscur du satanisme, ce qui l'entraînera dans de curieux dédales. Pour cela, il sera épaulé par une femme, férue de magie et de sorcellerie.

L'idée de départ est bonne et les personnages sont bien travaillés. Gino est un bon flic, tombé de son piédestal à cause d'événements tragiques, antérieurs au récit. Quelques allusions y sont faites, sans toutefois pénaliser le lecteur s'il n'a pas lu le précédent roman de Marotta.
Mais l'histoire fait très vite du surplace. Gino tourne en rond et se casse les dents dans des recherches qui restent vaines et sans intérêts. C'est frustrant, car malgré un départ canon, le reste s'enlise dans des explications confuses et parfois ennuyeuses.
Les transitions sonnent bizarrement et les réponses arrivent sans crier gare, mais hélas sans surprendre non plus.
Dommage, le manque de liant entre les scènes plombe énormément la vivacité du scénario, ce qui pourtant est crucial dans un thriller.

Chronique de Chroniques-de-papiers

In Vitro de Paul Mannering

Année d'édition : 2015
Edition : Panini book
Nombre de pages : 400
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Il y a 10 ans, l'humanité a perdu la bataille de la survie. Désormais, des zombies intelligents règnent sur le monde. Pour les nourrir et ainsi assurer leur survie, les derniers humains ont créés des clones. Un homme erre à travers le désert Australien, dans une ultime tentative de sauver les derniers survivants et d'éradiquer la menace zombie. Il a pour unique compagne une jeune fille nommée Else et c'est un clone...











Il est encore vivant et humain, mais pour survivre, il travaille pour l'évol le plus évolué de la région. Lorsque ce dernier lui confie une nouvelle mission périlleuse qui pourrait causer sa mort, il accepte, sachant que la récompense lui permettra de tenir le coup pendant quelques jours. Mais dans un univers où les zombies sont partout et dirigent presque tout, comment parvenir à survivre ?

Fan de zombies, il était normal que je me penche sur ce roman. J'espérais y voir une certaine nouveauté ou au moins un roman addictif et bourré d'action. Si l'action et l'innovation sont bien présentes, je trouve par contre que la quatrième de couverture n'est pas exacte. Notre héros n'a pas du tout pour but de sauver les derniers survivants, il doit surtout sauver Elle, une clône qui pourrait aider à détruire les Evols (les zombies). On sent dès le départ qu'il n'a rien du héros, il pense avant tout à se sauver lui et il vit de ce fait au jour le jour, sans s'attacher à personne, sauf à cette clone qui finalement est comme un enfant qui découvre le monde.

La plume de l'auteur est bonne et rend le roman accrocheur. L'action est omniprésente, on ne s'ennuie pas et on suit avec intérêt la dernière lueur d'espoir pour l'humanité. Les zombies sont voraces mais classés ici en deux catégories : ceux qui réfléchissent encore un peu une fois qu'ils ont l'estomac bien rempli et qui dont peuvent encore parler et communiquer, se retenant ainsi de sauter sur les derniers vivants et ceux qui n'ont rien mangé depuis des semaines ou mois et donc n'ont qu'une envie : se jeter sur les vivants pour les dévorer. Une fois qu'on a assimilé ce constat, on découvre que les vivants ont cloné des humains qu'ils appellent Becqutailles et qui servent à nourrir les zombies les plus "civilisé" pour ainsi mieux se protéger. C'est original et plutôt culotté et finalement cela fonctionne. Je voulais un roman de zombies assez sombres et violents et j'ai été servi. Pourtant, ya des choses qui à mon sens n'auront pas su me satisfaire complètement, et où j'attendais autre chose.

Déjà la première chose qui frappe le lecteur c'est l'absence de nom du héros. On ne saura jamais son prénom ni son nom. Cela restera le héros du roman et c'est tout. Celle qui va l'accompagner un bout de temps c'est Elle. Elle et lui face au reste du monde, un peu comme Adam et Eve et du coup, c'est dommage parce que cela donne un peu des indices sur le dénouement du roman. Après, ce n'est pas comme si on s'attachait au héros, loin de là. Il ne pense qu'à manger, coucher avec les nanas qu'ils rencontrent, même les plus jeunes et peu importe le reste. Un vrai Dom Juan sur patte ! Ce trait de caractère m'a franchement vite agacé, parce que du coup il en devient un peu celui qui parviendra à repeupler la Terre de bons petits enfants vivants, c'est en tout cas l'idée que donne même les scientifiques qu'il rencontrera.

Notre héros donc est connu comme le loup blanc parce qu'il fait beaucoup de mission pour un zombie très connu et très dangereux du fait qu'il est l'un des rare à avoir encore toute sa tête, ou presque. Du coup, il est envoyé un peu partout pour récupérer à l'Opéra un colis, sans qu'il ne sache quoi exactement et une fois sur place, la base des scientifiques qui fabriquent des clones pour se protéger finit par être envahie par les zombies les plus affamés. Et là, notre héros assiste impuissant à un véritable carnage jusqu'à ce qu'il tombe sur une fille clonée qu'il va appeler Elle. Et là, notre héros comprend qu'elle est peut-être le dernier espoir des humains, mais voilà c'est une clone et donc elle a une durée de vie très limitée.

Le roman en lui-même est bourré d'actions, on s'éclate, les zombies sont défoncés du début à la faim, on rencontre des gens qui meurent bien trop vite ou qui au contraire nous montre qu'ils sont tenaces et j'ai franchement passé un très bon moment, mais la fin, honnêtement, non. Elle ne m'a pas plu. Certes, c'est une question de goût, mais là non, c'est trop manichéen, trop stéréotypé et du coup, j'étais carrément blasée par le final !

En bref, cela reste un chouette roman de zombies tout de même, bourré d'action, les pages défilent rapidement, on s'attache beaucoup à Elle qui n'est pas sans rappeler l'héroïne du cinquième élément puisqu'elle découvre la vie aux côtés de notre héros. C'est donc une bonne lecture qui aurait pu être meilleure, c'est certain. Mais en vrai fan de zombies, j'apprécie toujours de voir des crânes se fendre, du sang gicler et de la cervelle éparpillée !

Chronique de Louve

Fond d'écran de Terry Pratchett

Année d'édition : 2015
Edition : L'atalante
Nombre de pages : 352
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Les nouvelles me coûtent sang et eau. J'envie ceux qui les écrivent avec facilité, du moins ce qui ressemble à de la facilité. Je serais étonné d'en avoir écrit plus de quinze dans ma vie.

Voilà ce qu'écrivait Pratchett en 2011 lors de la parution du recueil de six nouvelles appartenant au corpus du Disque-Monde...

Ce recueil-ci en rassemble une trentaine (dont une petite moitié dans l'univers du Disque-Monde, comprenant les six de l'édition précédente) qui illustrent sa longue carrière d'écrivain : depuis ses années de scolarité jusqu'à sa série à succès du Disque-Monde, en passant par son premier emploi d'auteur pour la Buck Free Press et par les textes à l'origine de son premier roman, Le Peuple du tapis, mais aussi de La Longue Terre.

Ces nouvelles mettent donc en scène des personnages que les romans à venir rendront familiers, des mondes abandonnés et d'autres en expansion, mais aussi de l'aventure, des poulets, la Mort, du disco et quelques idées dérangeantes sur Noël.



Terry Pratchett est un auteur que je vénère depuis l'adolescence lorsque j'ai découvert la trilogie le grand livre des gnomes. J'avais été de suite séduite par la plume de l'auteur, mais surtout par son imagination. Vers seize ans, j'ai ensuite découvert les annales du disque-monde, saga de fantasy humoristique qui reste la plus drôle, la plus abouti et la plus divertissante jamais lu. Je n'ai à ce jour pas terminé cette saga, mais quand je me plonge dans un Pratchett, je suis toujours séduite et complètement sous le charme de ses satires de notre monde. Une valeur sûre donc.

Je ne sais pas par quoi commencer pour vous expliquer mon ressenti face à ce recueil. Dans l'ensemble, j'ai pris du plaisir à redécouvrir l'auteur via des nouvelles écrites dès son plus jeune âge. A chacune d'entre elles, il nous propose un court paragraphe sur le comment du pourquoi et l'époque où le texte a été écrit. Ce qui en ressort, c'est que Terry Pratchett a du talent depuis qu'il est jeune. Il a cette façon de voir la vie et de la critiquer via des univers totalement différent qui font qu'on se sent chaque fois concerné par la thématique des nouvelles.

Les recueils de nouvelles, ce n'est clairement pas ma tasse de thé. Le format fait qu'on ne peut pas réellement s'attacher aux personnages ou ressentir de la tension et c'est pourquoi en général, je les évite au maximum. Pour Fond d'écran, j'ai fais une exception, parce que c'est du Pratchett et que je ne peux m'empêcher d'en découvrir un maximum sur lui, surtout depuis qu'il nous a quitté. Dans ce recueil donc, on découvre divers textes qu'il a écrit pour un tas de raison. Des textes qui n'ont pas forcément de lien avec la fabuleuse saga du disque-monde, saga que je recommande vraiment de tout coeur. C'est drôle et intelligent, c'est vivant et mouvementé et les personnages sont succulents. Bref, je m'égare. Fond d'écran donc propose plusieurs nouvelles sur des thèmes bien particuliers ou différents : l'Enfer, la Mort, la célébrité, l'écriture, la conquête, la mythologie... bref des thèmes qui lui sont chères et qu'il sait écrire.

On remarquera certaines nouvelles qui en vu de la date d'écriture sont peut-être l'origine de certaines saga : le grand livre des gnomes, la Mort dans le disque-monde et d'autres encore sûrement mais qui ne m'auront pas interpellé. Cependant, même si j'ai pris plaisir à tenter de retrouver et reconnaitre les histoires et personnages par rapport à mes connaissances sur l'univers de Pratchett, je sais que ce recueil n'est pas pour tout le monde. Ici, on sent que l'auteur se cherche et tâte le terrain pour améliorer son humour grinçant et si fantastique. Entre exercices et nouvelles pour réellement raconter quelque chose, toutes ne m'auront pas séduites et c'est toujours le risque à prendre avec les nouvelles.

Je ne regrette pas cette lecture, que j'ai honnêtement savouré, essayant de ne lire que quelques pages par soir, un peu comme une bible, parce que Pratchett est pour moi un auteur compétent, efficace, doué et qui possède une sagesse incroyable. Voilà un auteur qui va vraiment nous manquer !

Chronique de Louve

Le gardien de la source de Vanessa Terral

Année d'édition : 2016
Édition : Pygmalion
Nombre de pages : 394
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : "Puis elle le vit L'individu qui l'observait se tenait en retrait, à l'opposé de la pièce. Il ne cherchait pas à se fondre dans l'assemblée des gens bien nés. D'ailleurs, ceux-ci l'évitaient. C'était presque imperceptible, mais le flot des civilités s'écartait de lui dans une valse consommée." En cet été 1814, Marie-Constance de Varages, marquise du bourg d'Allemagne, et son héritière, Anne-Hélène, sont conviées au bal du comte de Forcalquier. Si une telle invitation ne se refuse pas, la marquise est inquiète. Quelques mois auparavant, sa fille a souffert d'un mal funeste et été sauvée in extremis. Depuis, elle n'est plus tout à fait la même... Quelle est donc cette ombre qui plane sur Anne-Hélène ? Et pourquoi le mystérieux Lazare, baron d'Oppedette, semble-t-il soudain subjugué par la jeune débutante ?

Je tiens tout d'abord à remercier le forum mort-sûre, ainsi que les éditions Pygmalion, pour ce partenariat incroyable. Moi qui ne suis généralement pas adepte de romans historiques, j'ai été subjuguée par cette romance qui se déroule quelques années après la Révolution. J'en suis ressortie changée et envoûtée par la plume de l'auteur. J'ai d'ailleurs dévoré le livre d'une traite.

Il faut dire que Vanessa Terral sublime avec talent la noblesse de cette époque. On a vraiment l'impression d'y être. Le lecteur est immergé dans ce monde. Le fantastique n'y est pas tant présent que je le pensais et c'est tout aussi bien. Mais, au final, la quatrième de couverture reflète parfaitement ce côté mystérieux qui en ressort.

Mention spéciale aux personnages qui sont excellemment bien travaillés. Leur psychologie est plutôt poussée, ce qui nous permet de mieux les cerner et apprécier. J'ai autant aimé Anne-Hélène que Lazare, chacun à sa manière. J'ai été agréablement surprise de constater leurs caractères bien trempés. En bref, ils sont géniaux.

L'histoire elle-même est fascinante et c'est avec un réel plaisir que j'ai retrouvé cette adaptation de l'un des mythes les plus populaires de la mythologie grecque (dont j'étais une grande fan durant l'adolescence). Je ne veux pas en dire trop car c'est très agréable de la découvrir par soi-même et je ne veux pas spoiler, même si on ne note cette adaptation que sur le tard.

Pour conclure, je conseille fortement ce roman qui est un vrai petit bijou, selon moi. Je ne pense pas qu'il puisse laisser de marbre. En tout cas, ce fut un coup de coeur en ce qui me concerne.

Chronique de ML

Prendre Gloria de Marie Neuser

Année d'édition : 2016
Edition : Fleuve edition
Nombre de pages : 400
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le 12 septembre 1993, dans la petite commune italienne de P., Gloria Prats quitte son amie Elena pour un rendez-vous furtif. Elle franchit le perron de l'église de la Miséricorde. Mais les minutes deviennent des heures, et Gloria ne ressort pas. Une fugue ? Un enlèvement ? Pire encore ?
Tous les regards se tournent vers Damiano, étrange jeune homme aux déviances notoires, connu pour collectionner les mèches de cheveux des jeunes filles...
Une enquête s'ouvre, sans corps, sans explication. Dans la petite communauté municipale, la colère et l'indignation grondent. L'ombre des magistrats menace. Chaque pierre se met bientôt à vibrer du silence de la disparue.
L'histoire retiendra que ce 12 septembre à P., les minutes sont devenues des heures. Et le temps, un bourreau.



Encore une fois, Marie Neuser a su nous maintenir "scotchés" à son roman! On en apprend un peu plus enfin sur l'histoire de Damiano... Sur la manière dont il est devenu l'homme narcissique, prédateur et manipulateur qu'il est et qui a su déjouer tout le système judiciaire et carcéral.

Dès le départ, nous sommes plongés dans l'histoire. Celle d'avant la disparition de Lily. Celle de la première victime, Gloria. Nous faisons un retour dans le temps. Quelques minutes avant la disparition de cette jeune femme en devenir qui avait la vie devant elle. Nous nous retrouvons à la fin de l'été 1993 dans une commune d'Italie. C'est à la Miséricorde que Gloria fut aperçue pour la dernière fois.

J'ai adoré en apprendre plus sur les personnages de cette duologie, qu'est "Prendre femme". On nous montre l'avant Lily et ce, grâce à une journaliste et animatrice TV qui décide de reprendre l'enquête sur la disparition de Gloria Prats pour les besoins de son émission. Une enquête approfondie sera faite par cette dernière et elle soulèvera enfin certaines incohérences dans l'enquête qui a eu lieu, il y a bien des années.

Le suspense est encore au rendez-vous, et il est effrayant de voir comment cet homme (n'oublions pas que cette série est basée sur un fait vécu) a manipulé à merveille les gens et la justice autour de lui pour s'en tirer à bon compte. Chose certaine, Neuser sait jouer avec les émotions de ses lecteurs en nous maintenant en état de chair de poule tout au long du roman. Les personnages qui reviennent sont fidèles à eux-mêmes et c'est un plaisir de les retrouver, même si certains font peur.

Il est évident que Marie a fait un travail de recherche remarquable! Le tout est bien documenté. C'est tellement bien écrit que je m'imaginais sans problème dans un scénario de film ou d'une série TV. D'ailleurs Marie, si ce n'est pas dans tes projets à venir, je te conseille fortement d'y songer, car je suis certaine que ce serait un succès. Une plume toujours aussi prenante et captivante, ce roman ne peut être autre chose qu'un page-turner. Le seul bémol, c'est au sujet des retours en arrière... Nous voyons le tout sous différents angles, différents personnages ainsi qu'à des moments particuliers. Il peut devenir difficile de s'y retrouver au départ. Cela dit, une fois qu'on a trouvé notre rythme, tout coule comme sur un fleuve tranquille.

Des personnages tordus, manipulateurs et psychopathes sont quelques qualités que nous retrouvons pour avoir un bon thriller d'horreur! Je me suis simplement laissé prendre au jeu, car je savais que ce dernier serait à la hauteur de son prédécesseur. Et je n'ai aucunement été déçu ! Dommage que cette saga soit terminée, car j'aurais bien pris d'autres histoires... Cela dit, ce deuxième opus est à la hauteur de mes attentes. Une auteure que je suivrai avec beaucoup d'intérêts!

Chronique de Froggy