lundi 27 mars 2017

Derrière les panneaux, il y a des hommes de Joseph Incardona

Année d'édition : 2017
Edition : Pocket
Nombre de pages : 336
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Pierre a tout abandonné, il vit dans sa voiture, sur l’autoroute. Là où sa vie a basculé il y a six mois.
Il observe, il surveille, il est patient.
Parmi tous ceux qu’il croise, serveurs de snack, routiers, prostituées, cantonniers, tout ce peuple qui s’agite dans un monde clos, quelqu’un sait, forcément.
Week-end du 15 août, caniculaire, les vacanciers se pressent, s’agacent, se disputent. Sous l’asphalte, lisse et rassurant, la terre est chaude, comme les désirs des hommes.
Soudain ça recommence, les sirènes, les uniformes.
L’urgence.
Pierre n’a jamais été aussi proche de celui qu’il cherche.


 

Lien derrière le panneaux il y a des hommes sur le site de l'éditeur 

Partie dans mon envie de lire du thriller et des romans noirs, je me suis penchée sur Derrière les panneaux il y a des hommes. Titre énigmatique et couverture sobre, voilà qui correspondait à mes attentes. Et puis dès les premières pages, je me suis sentie transportée par une plume d'une poétique noirceur de dingue. Je ne m'attendais absolument pas à cela. Alors oui, c'est cru et vulgaire, mais ya une telle plume et une telle poésie avec ces phrases courtes, percutantes qui décrivent avec honnêteté les événements qu'on ne peut qu'être réceptif. En se basant sur une intrigue assez classique sur le kidnapping de fillettes, l'auteur offre un roman percutant, déroutant et plein d'une douce violence.

Dans ce bouquin il est question d'un tas de thématique hyper forte. La première, la disparition d'enfants rapide et vive sur les restoroute. Pratique réelle dont beaucoup de parents sont victimes. Ici on va donc suivre Pierre qui traque depuis six mois le responsable du kidnapping de sa fille de huit ans. Il ne vit plus que pour ça, complètement anéanti, la colère et la vengeance pour seul moteur. Et que penser de sa femme, Ingrid, dépressive, tombée bien bas, dans une spirale de drogue, d'alcool et de sexe et qui n'attend plus qu'une chose : que Pierre lui annonce qu'il les a vengé. Pierre, seul face à lui-même, guettant, surveillant les allées et venues des touristes ou personnes qui usent et abusent des restoroute. Pierre face à la perte de son enfant, si malheureux qu'il va vous toucher... en plein coeur. On espère que sa quête de vengeance aboutira, qu'ils trouveront la paix intérieure eux qui n'ont même pas semble-t-il eu de corps à enterrer lorsque leur fille a été enlevée. En tant que parents ,vous comprendrez sa haine et vous vous nourrirez de sa colère pour lire ce roman. Intense est le premier mot qui me vient en tête. Et puis voilà que Marie, jeune fille de douze ans, se fait enlever à son tour, sous leurs yeux, ou presque. Ni témoin, ni indice. Le néant absolu, le vide, le silence... le même silence qui entoure la vie du coupable depuis tant d'années. Les frissons sont bien là, on croise fort les doigts pour que le dénouement soit heureux malgré la crasse évidente de l'intrigue et la merde dans laquelle se retrouvent les personnages.

En dehors de cette thématique toujours poignante, on a celle un peu moins forte, mais nécessaire de l'enquête menée par la police. Ils fouillent, cherchent une aiguille dans une botte de foin, leur travail est compliqué, long et très lent, mais peut-on le leur reprocher quand on sait qu'ils partent de rien pour trouver et sauver une vie ? Sans indice, sans témoin, sans aide, comment réussir à diriger une enquête vers sa résolution ? On sent d'ailleurs la tension de l'héroïne, Julie, capitaine de gendarmerie qui ne va pas y aller par quatre chemin. Franche, froide, têtue, elle va se donner pour retrouver le coupable en partant de rien. Le travail est laborieux, fastidieux et on la sent qui a besoin de laisser libre cours à la bestialité contenue dans son corps à plusieurs reprise pour décompresser avant d'exploser. Julie m'a conquise, brute de décoffrage, qui n'en a rien à foutre de ce que les autres pensent d'elle... quelle femme de caractère !

Et puis on a aussi cette thématique du psychopathe atteint d'un problème physique ou d'une maladie, en l’occurrence la surdité. Le mec que personne ne voit, que personne ne calcule, le véritable fantôme du roman, celui qui agit sous le nez de tout le monde sans craindre d'être vu parce qu'on l'ignore... Le mec derrière son panneaux qui vous sert votre hamburger ou votre plat de frites et que vous ne regardez jamais et qui pourrait même être une machine que ça ne changerait rien pour vous. Ce mec que vous poussez un peu plus chaque jour à vous haïr et à vouloir vous faire du mal et vous causer une souffrance éternelle. Ce personnage qui de par ses gestes et action ne cherche qu'une chose : une présence douce et aimante prête à rester à ses côtés tout le temps. Le voilà à kidnapper des enfants pour trouver sa place près de quelqu'un qui aura besoin de lui et lui apportera du réconfort... C'est d'une tristesse... et ce sont eux, les responsables de leur propre drame.

Et puis ya Lola. Ce transexuel qui se prostitue, qui offre de rapides étreintes sans passion ni tendresse aux voyageurs qui en ont besoin. Cet homme/femme qui se cherche et qui aura un rôle décisif pour le dénouement. Son sort est le plus marquant, sa destinées la plus difficile à accepter. La sexualité est aussi un thème très fort dans Derrière les panneaux, il y a des hommes. Le sexe qui détruit un couple, qui détruit une vie, qui détruit l'amour et l'humanité. Le sexe, devenue une simple pulsion bestiale qu'on assouvi à un simple coin de rue sans jamais se soucier des conséquences. Et on se prend tout ça en pleine face par un auteur qui n'a pas peur de jouer avec les mots pour nous pulvériser la noirceur de son roman en pleine tête... C'est fort, très fort.

Derrière le panneaux, il y a des hommes est un roman très noir et très fort. J'avoue avoir été complètement embarqué par ce que nous propose l'auteur avec sa plume intelligente et atypique. Il m'aura cependant manqué d'un petit quelque chose pour trouver ce roman exceptionnel et le placer en tant que coup de coeur, mais vraiment, si vous n'avez pas peur des textes violents, engagés et sombres, lisez-le donc et vous n'en sortirez pas indemne...

Vous y trouverez :
- Du sexe à foison
- De la violence
- De la souffrance et de la douleur
- Des personnages complètement humain avec leur qualité et leur défaut.

Vous n'y trouverez pas :
- D'amour ou de romance
- De joie ou de bonheur.

Chronique de Louve
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Les innocents de Francesca Segal

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket
Nombre de pages : 416 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Un jeune homme rangé. Ainsi se définirait lui-même Adam Newman, s’il avait à le faire. Pur produit de sa communauté juive londonienne, avocat prometteur, il s’apprête à épouser son amour d’enfance, la très sage Rachel. Mais le jour des fiançailles, tout bascule. Précédée par une réputation sulfureuse, Ellie, la cousine de Rachel, fait un retour remarqué dans la famille. Somptueuse mais instable, perdue mais passionnée, elle apporte avec elle le vent du scandale et la fin, pour Adam, du temps de l’innocence…






Lien les innocents sur le site de l'éditeur

Adam vient enfin de se fiancer avec Rachel. Le jeune homme n'attend plus qu'une chose : enfin épouser celle qu'il connaît depuis tant d'années. Si leurs familles en sont ravies et font ce qu'il faut pour respecter les traditions juives. Mais voilà que débarque la cousine de Rachel, Ellie, une jeune femme qui traîne déjà une sacrée réputation derrière elle. Et voilà que la jeune femme permet à Adam de se remettre en question, lui et son mariage qui approche à grands pas. N'est-il pas temps pour lui de comprendre ce qu'il veut vraiment ?

Les innocents fut une lecture assez compliqué. Du début à la fin, je n'ai absolument pas su rentrer dans l'histoire et je suis restée très en retrait des événements. Je n'ai pas su m'accrocher aux personnages et j'ai trouvé que ce roman souffrait de beaucoup trop de longueurs. La plume est fluide, là n'est pas le problème, mais les descriptions étaient vraiment très (trop?) nombreuses et le rythme en est devenu très lent. Il ne se passe pas énormément de choses en 411 pages, du coup, j'ai vraiment mis du temps pour le terminer, préférant l'alterner avec des lectures plus rythmées.

Le plus gros point positif selon moi c'est toute la thématique et les découvertes sur la religion juive que j'ai pu faire pendant ma lecture. Leur mode de vie, leur coutume, leur croyance, l'auteur nous en apprend énormément et ça, ça m'a beaucoup plu. J'ai aussi été séduite par Ellie, cette femme qui n'a que faire des convenances, malheureuse et écorchée, qui semble avoir de lourdes blessures enfouies en elle et qui sans vraiment le vouloir vient semer le doute dans l'esprit d'Adam.

Et très franchement, mis à part ces deux points positifs, je n'ai pas su apprécier l'histoire qui se déroulait sous mes yeux. Une histoire pleine de questions, de doute. Une histoire où la plus infime petite chose peut bousculer vos convictions et votre vie. C'est ce que nous raconte les innocents et je comprends un peu mieux pourquoi je lis si peu de contemporain.

Je ne trouve pas le roman mauvais, loin de là. Il apporte un regard intéressant sur certains faits de société : doit-on se sacrifier pour réussir dans la vie ? Peut-on se passer de sa propre famille ? Doit-on forcément céder à la tentation ou rester trouillard et ne garder que ce qui nous est acquis ? On sent un héros perdu, emprisonné par les choix fait par sa famille et non par lui. Il aurait très bien pu se retrouver enfermé dans une sombre cave que l'histoire n'aurait pas été différent. Adam c'est l'homme qui a peur de se tromper mais n'assume pas de le dire tout haut. C'est le genre de héros qui va pourtant faire passer les autres avant son propre bonheur et on reste sur ce fil très fin où on se demande tout de même s'il ne va pas tout laisser tomber et fuir le plus loin possible.

Les innocents saura vous combler, je pense, si vous aimer les histoires d'amour intimistes et crédibles du début à la fin. Les histoires troublantes où on ignore ce que l'auteur va faire dans l'évolution de son intrigue et de ses personnages. Un roman particulier, que je ne regrette pas d'avoir lu pour certains bon point, mais dont j'espérais tellement plus que j'avoue être un peu restée sur ma faim.

Vous y trouverez :
- Un mariage que tout le monde attend
- Une famille juive qui va vous ouvrir les portes de chez elle avec plaisir et affection

Vous n'y trouverez pas :
- d'érotisme.
- De violence à proprement parler

Chronique de Louve
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Une victime idéale de Val McDermid


Année d'édition : 2017
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 441 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Dans une petite ville du Yorkshire, des femmes qui se ressemblent sont retrouvées mortes. Leur point commun : elles sont toutes blondes aux yeux bleus. Ce tueur pas comme les autres cherche en chacune de ses victimes la femme parfaite, amante soumise et ménagère accomplie, avant de les massacrer avec la plus grande cruauté. Au moment où le meurtrier se prépare à fondre sur sa future proie, Tony Hill se retrouve au cœur de l’enquête mais cette fois sur le banc des accusés. Le célèbre profiler serait-il passé de l’autre côté du miroir ? Dans ce thriller psychologique à glacer le sang, le duo formé par Tony Hill et Carol Jordan est plus que jamais mis en péril.



 
 

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Lorsque l'on commence une série par un énième tome il est toujours à craindre que l'auteure parsème son récit de références à des enquêtes passées et qu'involontairement on se retrouve quelquefois un peu en marge du récit. Ce n'est pas le cas ici, ce serait plutôt le contraire. En effet, Val McDermid revient longuement , peut être un peu trop longuement sur l'enquête précédente. L'on a droit tout au long du récit, et plus particulièrement dans la première partie, au sentiment de culpabilité de ses personnages fétiches, à leur mal être, à leur prise de conscience de leur responsabilités dans les faits qui ont précédemment frappés leur équipe et qui a vu sa dissolution.

L'idée première de l'auteure de nous inviter à suivre un psychopathe dont les victimes ressemblent très fortement à son ex-enquêtrice s'avérait un excellent départ. Et le premier chapitre qui nous projette dans la tête du tueur à la recherche de la femme idéale est particulièrement réussi. La minutie avec la quelle il prépare ses enlèvements sa vision de la vie conjugale où la femme doit être soumise entièrement aux phantasmes de son époux, ses auto-satisfactions lorsqu'il améliore sa technicité s’avèrent glaçantes à souhait. Avec ce départ tonitruant on s'attendait à une montée graduelle dans l'horreur, le machiavélisme autant dans ses actes que dans sa folie soit omniprésente, mais malheureusement ce n'est pas le cas, l'essentiel du récit portant sur sa traque et sur le quotidien des enquêteurs et même de leur entourage.

Malgré une disparation inquiétante dés le début du roman et bientôt la découverte de la première victime, la mise en contexte dans laquelle va se dérouler l'enquête est très longue, les liens entre les différents protagonistes, leurs introspections, les relations entre l’enquêtrice de premier et sa nouvelle équipe prend près de deux cent pages avec que l'enquête principale et celle en parallèle de la disparition démarrent enfin.

Lorsque l'auteure introduit au chapitre onze une jeune femme intégrant un poste de responsabilité dans un entreprise nouvelle pour elle , l'on comprend immédiatement qu'elle est une future victime, et que l'assassin se trouve dans son nouvel entourage professionnel. A ce stade du roman le lecteur à déjà identifié le meurtrier et le suspense s'en trouve considérablement amoindri.

Malgré ces petits errements l'on prend plaisir à découvrir et à suivre le sérial killer, l'enquêtrice principale malgré un entourage qui ne favorise pas spécialement sa liberté de manœuvre avec une chef de groupe psycho-rigide, à cheval sur la manière de conduire une enquête et le peu de liberté qu'elle laisse à son équipe. Une chef d'équipe arriviste, qui fait certes cliché, mais dont les interactions avec sa lieutenante apportent du piment au récit.

La menée de l’enquête est bien réalisée, avec une fausse piste qui a du sens même si le lecteur sait pertinemment qu'elle est fausse, mais qui permet de mettre en valeur des personnages travaillés avec leur force et leurs faiblesses. Même les personnages de second plan sont soignés dans leurs moindres détails.

Le gros point fort de l'auteure c'est sa manière de conduire l'histoire, même si le début présente des longueurs ont est captivé de la première à la dernière page dans un climat, certes un peu difficile dans certaines scènes, mais qui s'inscrit de manière réussi de vie réelle. Les scènes avec le tuer et ses victimes sont oppressantes, la folie d'un homme que l'on ne connaît fort peu démontre au lecteur impuissant jusqu'où peut aller la folie d'un homme et la manière dont son enfance à modeler cette folie. On relèvera également la manière dont l'auteure nous expose les différentes manières dont ces personnages réagissent face au deuil.

Le final est peut être un peu trop rapide, un peu trop léger sur la manière dont l'enquête est résolue avec en fait très peu d'indices. En résumé une atmosphère pesante à souhait, des enquêteurs pour certains peut être un peu trop poussés dans leur descriptions, une excellente plume et une très bonne dynamique de lecture. L'on passe un très bon moment de détente : les petits errements et les qualités s'équilibrent, mais avec un roman charnière l'on se doute que ce n'est certainement pas la meilleure œuvre de l'auteure. Mais malgré un avis mitigé ce roman donne tout de même l'envie de faire plus ample connaissance avec Val McDermid.

Chronique de Goupilpm
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Les Messagers des Vents, tome 1 de Clélie Avit

Année d'édition : 2017
Edition : Le livre de poche
Nombre de pages : 480
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Ses cheveux bleus, son pendentif, il faut les cacher, Eriana le sait. Fuir, rester sur le qui-vive, l’arc à la main, c’est son quotidien. Le jour où elle croise la route de Setrian, jeune messager de la cité d’Ivoire, tout bascule. Eriana a été désignée par une prophétie, avec neuf autres jeunes filles. Les pouvoirs de l’une d’entre elles permettront de sauver Myria.
Le problème : Eriana n’a pas conscience de l’existence de ses pouvoirs. Elle ne connaît pas leur étendue, ignore comment les utiliser. Pourtant, il lui faudra apprendre les codes de Myria, déjouer les pièges, deviner le jeu de ses ennemis.

Avec Les Messagers des Vents, Clélie Avit signe le début d’une grande saga fantastique qui rappelle aussi bien Le Seigneur des anneaux que Hunger Games. Tour à tour trépidant et poétique, ce roman séduira les lecteurs avides d’évasion.



J’ai plusieurs genres littéraires de prédilections : romance, historique, fantasy …. Même si dernièrement je lis beaucoup de romances, je n’ai pas oublié mon amour pour le Fantasy. Le Seigneur des Anneaux m’a toujours fait voyager, et dernièrement j’ai découvert la saga l’Épée de vérité que j’aime beaucoup (même si les 15 tomes ont tendance à me faire un peu peur) !
La saga Les messagers des vents me tentait, mais je n’avais jamais sauté le pas de la découvrir ! Et c’est désormais chose faite ! Ce premier tome est un véritable coup de cœur ! Et c’est important de le souligner car je n’en ai que très rarement !

La Friyie est un territoire où certains habitants possèdent des capacités hors normes. Ce sont les mages. Erénia vit en Na-Friyie, un monde sans aucune « magie », où ses cheveux bleues étincelant la transforme en cible pour les mercenaires ! Dans une tentative pour s’enfuir, elle rencontre Setrian et sa famille, en mission pour la récupérer et la mettre en sécurité.

La voici donc arrivé dans la Cité des Vents, où les mages vivent en parfaite sécurité et développent leurs capacités depuis leur enfance.

Mais à peine arrivée dans la cité, Erénia est confrontée à une terrible vérité : les prophètes ont émis une prophétie, qui semble parler d’elle et de deux autres prétendantes. Cela fait beaucoup à assimiler pour la jeune femme. Mais ses nouveaux amis font tout pour l’aider… et tenter de sauver la cité et la Friyie toute entière…

Je viens à peine de refermer ce livre, et je ne sais pas comment je vais réussir à entamer une autre lecture après lui ! J’ai vraiment besoin de passer du temps sans lire pour l’assimiler entièrement … ce livre m’a tenu en haleine pendant quelques jours, et j’ai eu beaucoup de mal à le reposer les soirs pour dormir, et le midi pour travailler ! Mais j’ai tenté de le faire durer le plus longtemps possible tellement j’étais bien avec les personnages, et surtout, avec l’univers de l’auteur !

Crée un monde Fantasy crédible n’est pas évident (et j’en serai bien incapable) ! Et celui-ci est tout simplement génial !
Deux mondes sont en opposition : celui de la Friyie, où les capacités sont acceptées et encouragées, et celui de la non-friyie où l’intolérance pour les capacités est énorme…. Entre les deux, un bouclier pour protéger tout le monde !

La Friyie est composée de 4 communautés : vent, eau, feu et tr erre …. et les 4 forment un équilibre pour préserver l’ensemble des cités.

Erénia rejoint la communauté des vents … dotée de capacité qu’elle découvre, elle trouve rapidement une petite place, aidée de sa collocataire Gabrielle, de Setrian, ainsi que de quelques nouveaux amis… Mais elle ne se fait pas que des amis.

Donc quand Setrian, la famille de celui ci et quelques uns des mages partent en mission, elle est soulagée que Setrian la fasse partir avec lui. Car le jeune homme est son guide depuis le début, et tente de lui enseigner la maîtrise de ses capacités…. Et surtout, il semble tout faire pour la protéger ! Objectif : rallier les trois autres cités pour les prévenir des dangers à venir. Leur groupe est composé de cinq mages, avec tous des capacités différents ! Et chaque membre m’a beaucoup plu, même si je ne les connais pas encore très bien.
De nombreux personnages sont présents à travers le roman et même si nous suivons plus particulièrement Erénia et Setrian, nous avons des aperçu de ce que d’autres vivent en même temps ! Car tout le monde est lié, et les avancées de certains aident d’autres groupes….

Nous passons donc pas mal de temps dans la cité des vents, mais nous allons également découvrir dans ce tome la cité de la Terre ! Et j’ai maintenant hâte de découvrir les autres !
Les personnages sont vraiment tous géniaux ! Erénia, le personnage principal, est déjà vraiment attachant. Elle tente de maitrise ses nouveaux « pouvoirs » tout en découvrant ce monde inconnu pour elle. Elle est aidée de Setrian, messager des vents confirmé, qui fait tout pour qu’elle se sente à l’aise et développe de nouvelles compétences.

Quand les deux jeunes sont ensembles, ils sont justes géniaux ! Nous ne sommes pas dans de la New/Young romance, donc ici, pas de jeu du chat ou de la souris, pas de scènes torrides …. plutôt deux personnes qui apprennent à se connaître, travaillent ensemble et se demandent pourquoi leurs pouvoirs réagissent si bien entre eux …
Outre leur façon de réagir au contact l’un de l’autre, j’ai adoré les sous entendus que les personnages gravitant autour font régulièrement sur leur façon de fonctionner. Je ne vais pas entrer dans les détails des pouvoirs existants dans les communautés, car cela risque d’être compliqué, mais chaque mage possède un Inha, que les autres mages ressentent…. Et nos deux héros ressentent de façon presque intime celui de l’autre !
L’univers crée est très riche (ce n’est pas Tolkien non plus) : avec 4 communauté totalement différentes, cela promet de jolies découvertes ! La cité des vents est celle que le lecteur connaît le plus pour l’instant. Mais je ne doute pas de découvrir rapidement les autres ! Déjà, durant la quête des personnages, nous découvrons la cité de la Terre, et ce fut totalement différent des Vents !

verdict

L’auteur utilise les codes bien connus pour ce genre de littérature : une quête pour sauver le monde, des jeunes avec des capacités, des « méchants » qui tentent le tout pour le tout pour le tout à chaque fois, et un univers très bien développé.

Clélie Avit ne révolutionne peut-être pas le genre, mais sa façon de le traiter, la richesse de l’univers qu’elle a crée, les différents personnages attachants, et surtout, la petite touche de romance (très légère) ont fait que ce fut un coup de cœur pour moi !

J’ai adoré chaque moment passé avec les personnages et maintenant, je suis face à un dilemme attente la sortie du second tome en poche (pour avoir la collection dans le même format), ou me procurer le tome deux rapidement sur ma kobo …. dur dur !

Chronique de Roxou
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Les Vauriens de Havisham tome 1 : Pour Lui Plaire de Lorraine Heath

Année d'édition : 2017
Edition : Editions J'ai Lu
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Après six saisons infructueuses, Minerva Dodger a abandonné l'idée de se marier. Son esprit vif, sa nature indépendante font fuir les prétendants, et seuls les coureurs de dot lui tournent autour. En revanche, elle n'a pas renoncé à la passion. Un soir, le visage dissimulé sous un masque, elle se rend au sulfureux Nightingale Club. Sa rencontre avec le duc d'Ashebury est explosive. Elle découvre le plaisir dans les bras de cet amant expérimenté et, au fil de leurs étreintes, leur complicité sensuelle se mue en une relation plus riche. Mais, terrifiée à l'idée de perdre celui qui est indispensable à son bonheur, Minerva refuse obstinément de lui dévoiler ses secrets.




http://www.jailupourelle.com/les-vauriens-de-havisham-1-pour-lui.html

Ce romance est un livre « doudou », vous savez ces livres qui vous mettent du baume au cœur et viennent vous faire du bien quand vous en avez besoin. C’est une romance historique pleine de passion, de désir qui loin d’offrir un excès de sexualité offre surtout un échange passionnant entre deux personnages que tout oppose mais qui s’allie à merveille. C’est plutôt original et réussi son petit effet, le lecteur est emporté au cœur d’une histoire où le double-jeu des personnages ne le laissera pas indifférent.

Minerva dodger n’est pas le genre de femme qui plaît et attire les hommes. Depuis maintenant six saisons, elle se rend aux bals mondains sans avoir rencontré son futur mari. Il faut dire que la demoiselle n’a pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas à partager ses opinions et ses réflexions qui ne sont pas du goût de la plupart des hommes. Pourtant des demandes en mariage, elle en a eu, mais la jeune femme a une dot si importante qu’elle attire tous les chasseurs de dot de la société. Mais Minerva aspire à bien plus qu’un mari, elle rêve d’amour, de désir et de passion. C’est pourquoi elle décide de renoncer au mariage et de perdre son innocence en se rendant au club de Nightingale, un club privé où les maris viennent retrouver leur maîtresse et où les femmes, dont l’anonymat est savamment gardé, viennent également prendre du bon temps. Elle y rencontre le Duc d’Ashebury, un des vauriens d’Havisham  à la réputation sulfureuse, qui loin de la laisser indifférente, aurait même tendance à la surprendre et à lui attiser le feu au corps.

L’auteure dresse le portrait de deux personnages qui sont plutôt mal assortis, qui ne ce sont jamais vraiment parlés alors qu’ils se croisent régulièrement dans les bals mondains et qui pourtant dans un contexte anonyme et intime vont peu à peu se rapprocher.

Minerva Dodger est une jeune femme de caractère, élevée avec ses frères par un roturier qui a réussi en ouvrant une salle de jeu, un père à la réputation sauvage prêt à tout pour protéger sa fille. De cette éducation, Minerva garde certains traits masculins de l’époque qui était relativement mal vu chez une femme ; une répartie intelligente et cinglante, une droite maîtrisée, des conversations ouvertes sur le monde et l’économie, une franchise directe ainsi qu’une certaine autorité, le genre de chose qui repousse les hommes plus qu’il ne les attire. Minerva rêve d’amour et certainement pas d’un mariage arrangé et de bonne facture, en six années aucun homme ne s’est aventuré à tenter quoi que ce soit avec elle, pas même un baiser, seul sa dot semble avoir sur eux un effet attractif. Minerva se sent donc assez banale, peu séduisante et accepte son sort de future vieille fille, préférant renoncer au mariage. C’est un personnage féminin franchement attachant qui offre une touche d’humour rafraîchissante, elle est peut-être vierge mais loin d’être innocente, elle a de la conversation, n’hésite pas à dire tout haut ce qu’elle pense quitte à blesser, adore les jeux d’argent et mal se comporter en volant les cigares de son père et fouinant dans sa réserve de scotch. Sous les trait de Lady V, elle se se rend dans ce club privé, le Nightingale, légende urbaine londonienne où les mœurs sexuelles ne seraient plus un tabou. La passion et le désir animeraient les hommes et les femmes. Minerva souhaite connaître ce sentiment d’être désirée d’un homme pour autre chose que son argent et espère bien connaître une folle nuit de passion. Asche va beaucoup l’intriguer, la détromper sur les rumeurs et sa réputation, et elle va peut-être même y voir des choses qui ne lui semblait pas possible, encore moins avec le Duc d’Ashebury, intensément courtisé par les femmes.

Le duc d’Ashebury, Nick pour les intimes, fait parti de ceux que l’on appelle les vauriens d’Havisham. L’homme vit sa vie comme il l’entend entre aventure aux quatre coins du monde et aventure amoureuse sans lendemain. Il faut dire qu’il est plus que séduisant et que son indomptabilité en attire plus d’une. Pourtant, le Duc doit faire face à des difficultés financières dues à ce qu’il considère comme une tare. Il porte aussi un passé qui le hante encore ayant perdu ses parents à l’âge de huit ans dans un violent accident ferroviaire. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé avec les jumeaux Almott et Loke, élevé par un marquis fou, sans véritable marque d’affection si ce n’est le lien fraternel qui unit aujourd’hui, les quatre « frères ». Nick ne croit donc pas en l’amour. J’ai bien aimé ce personnage masculin sous ses airs de charmeur notoire, il y a tout de même un certain respect pour l’innocence de celle qui se fait appeler Lady V, un discours galant et plein de bon sens, le personnage est bon malgré sa réputation, qui a profondément du mal à dépasser ce passé qui le ronge et à assumer ses difficultés financières, persuadé d’être déshonorant vis à vis de ses parents décédés. Ashe guette les femmes du club, cherchant celle qui lui fera momentanément oublier ses cauchemars, et jette son dévolue sur cette jeune femme toute de blanc vêtue et au masque de plume, Lady V. Sa rencontre avec Lady V l’enthousiasme d’un point de vue charnel, celle avec Minerva l’intrigue par sa personnalité unique dans la gente féminine.

Autour des deux protagonistes principaux, des personnages secondaires viennent apporter un avant goût des titres à venir, on pense inévitablement à Edward Almott, dont le jumeau marié s’est assagi et posé auprès de sa femme, ce qui n’est pas au goût du vaurien qui ne croit qu’en l’alcool, aux femmes et aventures extravagantes, ce n’est pas un très beau portrait pourtant le personnage et son humour grandiloquent sont certainement plus profonds que cela, affaire à suivre dans le tome 2.

Lorraine Heath joue relativement bien de sa plume pour écrire une belle romance sensuelle et très intense. Elle use aussi malheureusement de ces codes typique de la romance historique avec cette façon bien singulière qu’on les personnages de tout le temps ressasser leur problème, Minerva qui avec son physique banal et sa dot faramineuse pense ne jamais connaître l’amour, Asche qui vit mal le décès de ses parents et pire encore ce handicap qui l’empêche de gérer correctement ses affaires, mais honnêtement on s’immerge tellement avec plaisir dans cette lecture divertissante, addictive et pleine de bons sentiments qu’on occulte les défauts.

En bref, une romance très addictive entre deux personnages bien individualisés et antagonistes, l’un étant une espèce de vilain petit canard souffrant de ne pas être aimé pour ce qu’elle est, l’autre séduisant bourreau des cœurs qui s’échappe de ses tourments dans la décadence, le tout dans un subtile jeu de séduction et de double-jeu, on passe un sacré bon moment en compagnie de ses vauriens. J’avoue avoir très envie de connaître les prochaines histoires des vauriens encore célibataires, Edward, le  débauché et alcoolique notoire détesté par sa belle sœur et l’énigmatique Locke élevé par un père devenu fou à la suite du décès de sa femme. Un excellent début de série pour ce premier tome !

Je remercie Louve du forum Mort Sure et son partenaire les éditions J’ai Lu pour ce partenariat.

Chronique de Walkyrie
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lundi 20 mars 2017

Chute de Christophe Nicolas

Année d'édition : 2017
Edition : Fleuve Noir
Nombre de pages : 368 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Thomas Cahin a déjà écrit deux romans à l’accueil critique discret et mitigé. Mais avec Chute, il est immédiatement passé dans la cour des grands. Publié par la grande maison Foissard, en course pour le prestigieux prix Novela.

Sauf que Chute, il ne l’a pas écrit. C’est sa femme qui l’a trouvé dans ses affaires d’étudiant et l’a envoyé aux éditeurs parisiens. C’est Christophe, son ami d’enfance, son colocataire à l’université, qui, comme pris de fièvre, a couché ces mots sur le papier avant de se suicider. Et depuis 10 ans, Thomas en était le gardien. En se les appropriant, il a gagné la gloire et l’argent. Mais ces mots contiennent bien plus qu’une histoire... et en les usurpant, Thomas a franchi la ligne.


Lien vers Chute sur le site de l'éditeur

Christophe Nicolas est un auteur que j'apprécie énormément. Le camp ou un autre avait été tous deux d'excellentes lectures. Du coup, je savais d'avance que l'auteur allait jouer avec mes nerfs et me proposer un thriller détonnant et ultra addictif. Prévision qui s'est révélée exacte puisque c'est un coup de coeur. Même sans teinter de fantastique ou de science fiction ses romans, l'auteur nous en fout plein la vue et joue avec nous. Un régal.

Dès les dix premières pages, j'ai eu la sensation qu'on me happait déjà dans l'histoire. Faut dire que la plume de l'auteur est vivante, imagée et assez méticuleuse dans les détails. J'aime quand les auteurs prennent le temps de nous poser un décor, un contexte, un physique. Ca me permet de me sentir davantage ancrée dans une histoire. J'avais vraiment la sensation d'être un personnage de l'histoire, cette voix qui vient d'on ne sait où et qui semble tellement en savoir sur notre héros Thomas.

J'ai très vite senti cette ambiance très oppressante que l'auteur instaure petit à petit. Folie ou non ? Culpabilité ou pas ? Thomas perd-il vraiment la tête ? On se pose un tas de questions et certaines réponses semblent assez prévisibles tandis que d'autres prennent leur temps pour se révéler. Le thriller est efficace, maîtrisé du début à la fin et l'auteur frappe un grand coup. On reste dans un flou constant et on doute des événements et de la fragilité psychologique de Thomas. Ce dernier se sent épié, menacé par un détraqué qui l'accuse d'avoir volé son histoire pour la publier sous son nom.

L'univers du roman tourne autour de l'édition. On y parle de la célébrité trop rapide des auteurs, celle qui vous propulse sur le devant de la scène bien trop vite, vous obligeant à accepter d'être interviewé, épié, mis à nu. Parfois submergés de demandes, ils peuvent perdre pied et sombrer dans une sorte de dépression liée à leur trop forte popularité. L'auteur semble maîtriser son sujet et n'hésite pas à y mettre un peu de lui, on le sent. On y évoque le milieu de l'édition, des salons littéraires, l'écriture même d'un roman. Cela donne une dimension très réaliste et très intéressante pour les lecteurs. Perso, j'ai beaucoup aimé les passages sur la thématique de l'écriture et de l'édition.

C'est un véritable puzzle que nous offre Christophe Nicolas via son anti-héros, Thomas. Un auteur médiocre qui, en partie à cause de son épouse, voit le roman de son meilleur ami décédé publié à son nom. Commence pour lui un véritable raz de marrée de critiques élogieuses, de possibilité de se voir offrir un prix prestigieux. Thomas profite dès le début de cette célébrité alors qu'on sait dès le départ qu'il ne la mérite pas. Et puis tandis qu'une voix s'élève doucement dans sa tête, Thomas devient la cible d'un lecteur furieux de voir qu'on lui a volé son histoire. Menace, intrusion dans sa vie, appels anonymes, photos troublantes et violentes, voilà Thomas qui perd pied, qui n'en dort plus... La folie est proche, elle le guette. Vraiment ?

Pendant que Thomas lutte contre ses démons, on fait la connaissance de Joseph, un policier à la retraite qui tombe par hasard sur le roman de Thomas et qui y découvre une histoire sombre et qui n'a rien d'inventé. Trop de similitudes avec une affaire qu'il a lui-même menée et qui n'a jamais abouti à l'arrestation du ou des meurtriers. Et voilà que dans le roman Chute, l'auteur y décrit tout le calvaire enduré par Willy ! Joseph est persuadé que Thomas est l'auteur de cet assassinat morbide et violent et dès lors il n'aura plus qu'une idée en tête : obtenir les aveux de l'auteur et empêcher l'enquête d'être classée puisque la prescription est proche. Un duel déroutant se met en place entre un auteur qui sombre dans la folie, traqué comme une bête, à bout de nerf et un ancien flic prêt à tout pour clore cette vieille enquête. L'un qui ignore que son roman est la description exacte d'un effroyable meurtre tandis que l'autre ignore que son auteur a volé le manuscrit. Et nous, nous sommes entre les deux à tenter de relier les points pour la conclusion finale.Thomas reste un personnage énigmatique, il semble avoir un lourd secret qu'il a totalement occulté de sa mémoire et qui le plombe. Malgré cela, il ne peut s'empêcher de se positionner en victime quand toutes les preuves sont contre lui. J'ai adoré son épouse, qui jusqu'au bout le soutient, croit en lui et va jusqu'à le protéger envers et contre tous.

Et que dire de l'histoire de Willy, ce pauvre mec qui avait une vie merdique et qui devient le jouet vivant de véritables ordures ? Le roman Chute dans le roman est horrible de cruauté !

J'ai eu du mal à poser ce roman lorsque je n'avais pas le choix et je dois bien avouer que les 150 dernières pages, je les ai lu d'une traite, dévoré même ! Prise de passion pour cette histoire étonnante et surprenante où les faux semblants sont de mises. Dans Chute, chaque rebondissement étonne et apporte son lot de surprises. Même le final est grandiose !

Beaucoup moins trash que ses précédents ouvrages, plus sobre et tout en finesse, Chute est un thriller comme j'aime en lire. Pointilleux, bien amené, bien contrôlé et surtout très addictif, il nous prouve une fois de plus le talent énorme de l'auteur. (Bravo à un certain clin d’œil concernant les début de Stephen King page 46-47!). En bref, c'est un thriller que je recommande avec beaucoup de vivacité parce qu'il vaut le détour !

Vous y trouverez :
- une histoire dans l'histoire
- deux anti-héros que tout oppose et qui vont se livrer à un vrai jeu du chat et de la souris
- Une thématique du monde de l'édition très intéressante.

Vous n'y trouverez pas :
- de sexe
- de passage sanglant
- de fantastique

Chronique de Louve
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Soul Breakers de Christophe Lambert

Année d'édition : 2017
Edition : Bayard
Nombre de pages : 600
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture : USA, 1936. Persuadé qu'un groupe de forains maléfiques a volé l'âme de sa petite soeur Amy lors d'un mystérieux spectacle de marionnettes, le jeune Teddy Gentliz, 15 ans, se lance à leur poursuite à travers les Etats-Unis : entre les petits boulots difficiles dans la mine de charbon de Grover's Mills ou aux abattoirs de Chicago, les rencontres inoubliables avec le jeune poète Duca ou la jolie Mary Jane, et les menaces orchestrées par le terrible Sirius, à la tête des forains... Teddy va faire l'apprentissage intense de sa propre âme.







Dans les années 30, la misère a touché une grande partie de la population américaine en quête d’un ailleurs plus prolifique et d’un travail notamment en Californie, terre promise pour beaucoup. C’est le cas de la famille Gentliz. Teddy, son père et sa petite sœur Amy aspire à un avenir meilleur, jusqu’au jour où un groupe de forains dirigé par l’énigmatique Sirius Huntington, l’homme en noir, entre dans leur vie. Lors d’une séance de marionnettes, Amy aux anges est sollicitée, le lendemain la petite fille se retrouve dans un état catatonique. Un état que les médecins ne comprennent pas, mais Teddy est certain que les forains y sont pour quelque chose. Il se décide donc à les poursuivre pour guérir sa sœur, c’est le début d’une quête qui s’annonce difficile.

On suit donc Teddy Gentliz, un jeune garçon d’une quinzaine d’année, courageux, téméraire et tenace pour l’amour qu’il porte à sa petite sœur Amy, le héros du roman avance dans son périple grâce aux personnages secondaires qui gravitent autour de lui ;  Duca, l’écrivain et poète grand amateur de fille, joli cœur aux belles paroles et au trait d’humour très prononcé qui deviendra très vite un ami fidèle et sincère, Mary – Jane, la jolie petite blonde muette au passé trouble qui viendra émoustiller les émois et le cœur de notre jeune héros, la bande des femmes célibataires, mêlant bonté et courage, Chef, l’Indien aux forts pouvoirs chamaniques, homme massif, puissant et mystérieux. Du côté des méchants, Sirius l’homme en Noir, avide de pouvoir et sans scrupule manipule ses troupes sans vergogne dont la belle Edna, la bohémienne aux sombres pouvoirs et aux tatouages mouvants est un des membres importants. On retrouve donc un héros auquel le lecteur pourra s’identifier, des personnages secondaires aux traits personnalisés mais non caricaturés et des sombres méchants bien vilains et sans pitié, un cocktail qui devrait faire mouche auprès du jeune lecteur.

A travers son récit, l’auteur en profite pour véhiculer quelques idées et propose une richesse des thématiques propres aux années 30 : la misère américaine et la quête d’un avenir meilleur à l’image de la famille de Teddy ; son père ancien propriétaire agricole qui a tout perdu et file vers la Californie en quête d’un travail, les thérapies psychologiques contestables et heureusement bannies aujourd’hui des protocoles, une partie du récit se passe dans un hôpital psychiatrique et elle fait froid dans le dos, l’Amérique face aux pouvoirs des armes, où sans en faire l’apologie, chaque action semble en nécessiter l’usage et plus vous êtes équipés, mieux vous pourrez vous défendre, l’ère industrielle : les exploitations minières ou encore les abattoirs de Chicago, des lieux où les emplois prolifèrent autant que l’abus des mains d’œuvre sous-payés mais aussi, de manière plus subtile, l’aube des horreurs de la guerre en Europe avec l’évocation du IIIème Reich.

Il y a aussi des thématiques humaines qui parleront certainement au public visé à savoir un public jeunesse et adolescent : l’amitié, l’amour, le courage, la quête et le dépassement de soi, la famille, la tolérance avec l’introduction de personnage atypique et bien d’autres, des éléments récurrents dans la vie des jeunes et adolescents qui aiment aussi tant s’enfuir dans leur imaginaire. Il y a ici et là quelques facilités, notamment quand on imagine ce jeune garçon de quinze ans et les mésaventures qui l’attendent, mais cela passe et reste relativement modéré.

Tout cela est mêlé à une aventure épique qui ne manque ni de mordant ni de rythme, offrant un voyage au travers des États-Unis, Chicago, Albuquerque, Nouvelle Orléans, autant de villes et régions traversées, au cœur des tornades dévastatrices, des déserts assoiffant, de ses croyances puritaines et  profondes, de ses enfants indiens, peuples du passé et de toute cette Amérique en profonde mutation au cours des années 30. Une aventure au cœur des croyances et des mythes, où la magie noire côtoie le chamanisme et où les âmes humaines sont pillées de leur pouvoir. Une agréable touche de fantastique au cœur d’un contexte historique et fictif réaliste.

L’auteur a donc un certain talent pour créer une ambiance et un contexte qui plonge le lecteur dans cette Amérique unique, il est bien dommage qu’il m’aura fallu une centaine de pages avant d’y entrer et de me plonger dans l’histoire, le début est un peu difficile à démarrer mais il faut s’accrocher car une fois que cela décolle, ça ne s’arrête pas, ça bouge, c’est vivant, dynamique, sans répit pour les personnages et malgré quelques passages impromptus qui peuvent casser le rythme (je pense notamment à la partie au sein de l’hôpital psychiatrique), l’histoire est plutôt prenante et originale.

En bref, le roman offre une chouette aventure au cœur des USA des années 30 et de son contexte économique difficile et industriel effervescent, l’Amérique est en pleine métamorphose. Une aventure pleine de magie et de courage menée tambour battant par un personnage jeune et néanmoins mature accompagné d’une indispensable ribambelle de protagonistes secondaires. Le genre d’histoire divertissante et consistante qui plaira aux plus grand nombre.

Je remercie Louve du forum Mort Sure et son partenaire les éditions Bayard pour cet envoi.
 
Chronique de Walkyrie
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vendredi 17 mars 2017

A toute berzingue de Kenneth Cook

Année d'édition : 2017
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 185
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Shaw, paysagiste, traverse en voiture le désert australien lorsque surgit Katie, jeune fille affolée qui vient d'échapper à une effrayante créature, mi-bête mi-homme. Sans eau et sans armes, dans une voiture inadaptée à la piste, poursuivis par l'agresseur de Katie qui a volé son 4x4, ils ont le choix entre fuir dans le désert brûlant et risquer la panne, ou retourner affronter l'assaillant.









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En toute franchise, en voyant cette couverture, j'ignorais totalement dans quoi j'allais m'embarquer. C'est bien parce que j'avais déjà pu lire l'avis d'une blogueuse et la quatrième de couverture que je savais que ce roman était susceptible d'être pour moi. J'ai bien fait de me souvenir donc de ce roman et de sa thématique : une course-poursuite en plein désert d'Australie entre un couple qui ne se connait pas et un homme effrayant et violent dont on ignore l'identité et les raisons de sa folie meurtrière. Malgré son format plutôt court, avec A toute Berzingue, j'ai passé un chouette moment.

On fait la connaissance de Shaw, un homme lambda, sans histoire et qui traverse le désert australien. Il prend plaisir à découvrir les lieux et très vite il fait la connaissance d'une jeune femme, Katie qui est ici pour visiter des grottes. Le courant semble bien passer et Shaw regrette son manque de courage parce que l'air de rien, Katie lui a bien plu. Après avoir repris sa route cependant, il retrouve une Katie affolée sur le bord de la route. Ni une ni deux, elle fonce vers son véhicule et lui demande d'appuyer sur le champignon parce qu'un dangereux psychopathe a tenté de lui faire la peau (entre autre).

Ce qu'il y a de bien avec ce roman c'est que vu sa taille, on démarre très vite dans le vif du sujet. Ce n'est pas comme si l'auteur ne nous prévenait pas au début, que la traversée était dangereuse et qu'un flic serait prêt à venir le chercher si son absence était remarqué. D'emblée, on se dit que les choses vont forcément mal se passer. L'auteur nous prépare psychologiquement, et il fait bien. Le style est vif et assez imagé. On sent l'inspiration australienne derrière tout le travail d'écriture. On a la sensation de transpirer et de crever de chaud comme nos héros, mais rien à voir avec la survie ou ce psychopathe qui veut les tuer. La chaleur est tellement décrite dans ses moindres détails qu'on se croirait vraiment en train de suer et de chercher de la fraîcheur.

On est ici dans une véritable course contre la montre. Soit nos héros se font assassinés par un mec complètement fou et qui sent le cadavre en putréfaction, soit ils meurent à cause de la chaleur du désert. Du coup, nos héros vont devoir deux fois plus se surpasser pour survivre alors qu'ils n'ont absolument rien demandé à personne et qu'ils ne se connaissent même pas. Nos deux héros m'ont plu. Ils sont assez charismatique et font preuves d'une certaine intelligence pour s'en sortir. Je ne vous cache pas que par moment Katie perd complètement la boule, traumatisée et en état de choc face à un psychopathe qui ne veut en faire qu'une bouchée. Et puis il y a certaines scènes qui vont froid dans le dos, en particulier celle du motard ou encore du vieux couple de l'hôtel... digne des grands films d'horreur.

Et puis il y a ce psychopathe. Humain ? Monstre ? Mirage ? Franchement ? On l'ignore du début à la fin. Ca donne un côté assez mystérieux au roman parce que du bourreau on ne saura que très peu de chose : il est grand, fort, il sent mauvais, et il est rusé, ne lâchant jamais ses proies, même s'il leur laisse penser le contraire. On ne sait vraiment rien de son passé, de son présent, ni de sa personnalité. Il reste un mystère complet jusqu'au bout.

Finalement, à toute Berzingue est une sacrée surprise. C'est rapide, intense, bien mené et jusqu'au bout on est là, spectateur d'une course poursuite dévastatrice où le désir de survie prime sur tout le reste. Bouquin vraiment original !

Vous y trouverez
- De la chaleur
- Une course-poursuite
- Un tueur sans pitié aussi mystérieux que silencieux

Vous n'y trouverez pas :
- De romance
- D'explication

Chronique de Louve
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dimanche 12 mars 2017

Les Chroniques de la Terre d'Airain, tome 1 : Les Poisons de Katharz de Audrey Alwett

Année d'édition : 2016
Edition : Actu SF
Nombre de pages : 410 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le Prince Alastor n’apprécie pas qu’on l’appelle « l’Indolent » (vraiment, les gens sont méchants). Pour régler la question, le Sénateur Mâton le persuade de détruire Katharz. Voilà une guerre qui sera vite gagnée !

À Katharz, la ville-prison où la Trisalliance déverse chaque année ses indésirables, la situation est intenable. Ténia Harsnik, la tyranne en place, est obsédée par un nombre, celui des habitants qui vivent entre ses murs. En aucun cas, il ne faut dépasser les cent mille, car alors CE qui dort sous la ville SE réveillerait. Si cela se produisait, rien ne pourrait L’arrêter, sauf peut-être Dame Carasse… Mais la sorcière la plus puissante de la Terre d’Airain, à ce qu’elle raconte, semble bien plus préoccupée par son bizarre apprenti que par le destin du monde. D’ailleurs, la ville ne compte que 99 500 habitants. Ce n’est pas comme si l’apocalypse était dans un mois… pas vrai ?


Les poisons de Katharz offre non seulement une sublime couverture, mais en plus le roman peut se vanter d'être hyper addictif. De la fantasy drôle qui comme un bon Pratchett utilise les codes du genre pour nous amuser et nous proposer un roman que Pratchett lui-même aurait pu écrire. C'est drôle, plein de clin d'oeil et très bien mené. On se régale du début à la fin, on adore la palette de personnages complètement loufoques que nous propose l'auteur. Entre une "princesse" un poil nymphomane, une sorcière qui fout la trouille et une tyranne qui surveille au grain qu'on ne dépasse pas le seuil maximum d'âmes vivantes dans sa ville-prison, ya de quoi bien se marrer !

Audrey Alwett possède une plume comme je les aime : drôle et descriptive. Elle manie les mots avec brio et nous propose des séquences hilarantes qu'on garde en mémoire longtemps après lecture. C'est vivant, la plume est fluide et la lecture est très agréable. On a vraiment la sensation de se retrouver à Katharz en compagnie de nos personnages. C'est drôle, parfois complètement barré et on se marre non seulement à cause de certaines scènes, mais surtout à cause de la répartie des personnages.

L'ambiance du roman se veut plutôt sombre. En effet, n'oublions pas qu'une menace règne sur la ville-prison de Katharz. Un démon n'attend qu'une chose : pouvoir s'échapper de sa prison pour dominer la ville. Alors forcément, on sent que les choses commencent à mal tourner, mais le tout est tellement traité avec humour et légèreté qu'on attend plus que ça, nous, que le démon se réveille !

L'univers m'aura beaucoup plu également. On se retrouve bien souvent dans la ville-prison de Katharz où une tyranne fait sa loi. Entre exécutions, meurtres et disparitions, elle veille au grain à ce que jamais, ô grand jamais on ne dépasse les 100 000 vivants dans sa ville. La magie est très présente également grâce à une sorcière et on retrouve un univers de prime abord classique de fantasy avec son royaume, ses tavernes, ses magiciens, guerriers les conspirations et les guerres. Tous les ingrédients d'un univers de fantasy sont bien là et ça nous plaît !

L'histoire est palpitante. On suit une tyranne de père en fille qui veille à ne pas réveiller un démon. Elle est d'ailleurs la seule au courant avec la sorcière Dame Carasse et tente donc d'empêcher la prolifération d'êtres vivants dans sa ville. Elle fait donc exécuter discrètement certaines personnes, en envoie d'autres en prison et surveille de près le nombre de naissance. Si vous vous sentez l'âme d'un chevalier et vouloir mériter ce titre, c'est possible, mais seule Ténia peut décider soit de vous accorder le titre et ainsi de quitter la ville-prison, soit c'est la guillotine si vous n'êtes pas suffisamment original pour elle. A côté de cette histoire, on suit énormément Dame Carasse, la sorcière attitrée de Katharz qui cherche un nouvel apprenti puisque les précédents n'ont pas tenu le choc. Pas loin de ressembler à Mémé Ciredutemps de Pratchett, j'ai adoré ce bout de femme et son tempérament de véritable chieuse qui use et abuse de son grand âge pour faire ce que bon lui semble. Viens ensuite Alastor 1er que le sénateur Mâton tente de diriger en lui faisant épouser sa nièce, afin de lancer une guerre contre Katharz.

L'histoire est donc aussi folle que la plume et on se régale vraiment des péripéties et rebondissements. Et quand en plus c'est drôle, moi j'adhère encore plus ! (ah cette ceinture de chasteté qui tranche des doigts!).

L'auteur nous offre beaucoup de personnages. Des principaux mémorables qu'on adore de suite même s'ils sont pourris. Je pense à Ténia, la dirigeante qui adore sa guillotine et qui maintient l'ordre à sa manière. Mon seul regret, c'est que j'ai tout de même trouvé qu'elle était assez effacée au profit de Dame Carasse, cette sorcière désagréable et qui fout la trouille à tout le monde. Son apprenti Azarel m'a beaucoup plu aussi. Ce pauvre gamin un peu paumé, qui était l'apprenti d'un commerçant de balai en a vu des vertes et des pas mûres, jusqu'à ce qu'il tombe sur Dame Carasse qui voit de suite son potentiel magique. Et que dire du couple Alastor et Grace. Qu'est-ce que j'ai ri avec eux ! Enfin surtout avec elle !

En bref, ce premier tome est plein de promesse et il les tient toutes ! On rit, on s'amuse, on passe un très bon moment en compagnie d'une équipe bancale mais qui nous percute de plein fouet avec leurs vannes, leur humour et leur connerie. Une joyeuse équipe dans un monde pas si joyeux ! J'approuve !

Vous trouverez:
- De l'humour. Beaucoup d'humour.
- Une fausse princesse élevée dans une cave à faire pousser des champignons et qui possède une culotte de chasteté qui tranche des doigts.
- Un très bon scénario !

Vous ne trouverez pas :
- Beaucoup d'originalité. Cela reste un univers somme toute assez classique de fantasy.
- De choses sérieuses sur la fin du monde. 

Chronique de Louve 
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Le fou et l'assassin, tome 4 : Le retour de l'assassin de Robin Hobb

Année d'édition : 2016
Edition : Pygmalion
Nombre de pages : 416 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Affaibli par le poids des années, FitzChevalerie cherche un moyen de secourir la dernière personne qui semble avoir encore besoin de lui en ce monde.
Malgré l’envie du Fou d’aider son vieil ami à poursuivre les ravisseurs d’Abeille, son état de santé lui interdit tout nouveau danger. Et aujourd’hui connu de tous à la cour, le noble lignage de Fitz ne lui permet plus la liberté dont il jouissait autrefois. En dépit de ces difficultés, il lui faudra se conformer aux ordres du roi ou subir les conséquences de ses actes pour mener à bien sa mission, qui sera peut-être la dernière…
Partagé entre tristesse, haine et faiblesse, Fitz doit à nouveau emprunter les piliers d’Art et rattraper coûte que coûte Dwalia et ses sbires. Aura-t-il la force de recouvrer ses anciens talents d’assassin, d’accomplir sa quête, pour son vieil ami et sa fille ?



 
A chaque fois que je termine un roman de Robin Hobb, j'ai la même sensation : un mal de coeur incroyable de quitter mes héros. Je connais la saga l'assassin royal depuis une bonne quinzaine d'année et c'est bien la seule saga que j'ai du relire des dizaines de fois et que je relirais avec le même plaisir. Alors forcément cette nouvelle saga le Fou et l'Assassin avec les mêmes héros que la saga précédente, et avec pour seule différence un bon dans le temps de trente ans, je suis sous le charme. L'impression de retrouver de bons camarades avec qui j'ai fais les quatre cent coups et avec qui j'ai beaucoup de souvenirs. Vraiment, ya que madame Hobb pour me donner cette sensation là et surtout faire en sorte que je ne me lasse absolument pas de sa saga, quémandant des dizaines et des dizaines de tomes supplémentaires. Ca, c'est ce qu'on appelle le talent...

Forcément, si vous n'avez pas lu l'assassin royal ou les trois premiers tomes du fou et de l'assassin, passez vite votre chemin, le spoil y est obligatoire puisque je vais parler d'événements qui ont eu lieu bien avant ce quatrième opus. Tome qui m'a complètement laissé sur le cul parce que l'auteur nous prend par les sentiments et se joue de nous avec un plaisir mal dissimulé. Je l'imagine bien avec un rire démoniaque pendant l'écriture de certaines révélations... On ne va pas se mentir. Si tu as lu les 13 tomes de l'assassin royal et que t'en es à ce quatrième opus de la saga suivante, c'est forcément que t'es un gros fan. Ou masochiste. On va garder la première possibilité. Largement plus plausible.

Bref, dans ce quatrième tome on sait que la fille de Fitz, Abeille, cette fillette pâle comme la mort et particulière a été enlevé par des Blancs. Ces hommes et femmes à la peau très pâle et qui ne vivent que dans l'optique d'utiliser la magie de l'Art et de suivre une voie toute tracée. Fitz n'a donc qu'une envie en tête, retrouver sa fille et la venger comme il se doit. Mais voilà, Fitz a maintenant passé la soixantaine et il se rend bien compte qu'il n'est plus l'assassin d'autrefois. Et lorsqu'il parvient à attraper les soldats qui ont tué, violé et sacagé son domaine, il se montre pourtant très habile pour la torture. C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Et les vieux démons qui ressurgissent donnant envie à Fitz de tuer tout le monde, de les pourchasser comme des proies. Voilà sa fille disparue, perdue pour toujours semble-t-il et un héros qui a du mal à l'accepter parce que voilà, il se tient pour personnellement responsable du sort de sa chère petite Abeille.

L'action n'est pas forcément très présente, mais l'univers et les événements sont tellement intenses qu'on se fiche complètement d'avoir des centaines de combats à l'épée ou à la hache, de voir des hommes s'affronter pour le bien ou le mal. C'est une fantasy intimiste, très douce malgré certaines révélations douloureuses pour nos héros. (Je pense à Pépite et à Lant qui vont découvrir leur lien de sang... atroce !). J'ai surtout adoré retrouver le Fou. Le Mage Gris. Ce héros sans genre dont on ignore toujours s'il est un homme ou une femme. Après 17 tomes le suspense est intact et c'est tellement fort qu'il faut le souligner. Ce personnage étrange, énigmatique, qui paraît parfois ne plus avoir toute sa tête, qui parle d'une façon étrange, incompris des autres sauf de Fitz, son bien-aimé Fitz. J'ai eu le coeur qui palpite à plusieurs reprises tant j'étais ravie et effrayée à la fois de constater à quel point rien n'est jamais acquis dans cet saga.

Et Sir Umbre que dire de lui ? Tellement différent de cet homme dangereux qu'on a connu au début. Un vieillard qui cache ses descendants aux yeux de tous pour mieux les protéger. Un homme qui dépérit, rattrapé par son âge alors qu'on lui refuse de pouvoir toujours utiliser l'Art, cette magie étrange et invisible qui permet de communiquer par la pensée, d'entrer dans la tête des autres ou de soigner des plaies graves. Le Vif, la magie des animaux est moins présent. Fitz ne parvient plus à s'attacher à un animal, toujours touché par la disparition de son loup, Oeil de Nuit. Le chat d'Abeille n'est plus présent, forcément puisque le roman n'est plus qu'écrit du point de vue de Fitz depuis qu'Abeille a été happé par un pillier d'Art avec les Blancs.

Ce quatrième opus ne s'essouffle pas, loin de là. L'auteur nous réserve encore mille et une surprise, je n'en doute pas et c'est chaque fois le même plaisir qui me saisit lorsque j'entame un tome de cette saga si particulière. Si vous ne connaissez pas Fitz, foncez ! C'est le héros de fantasy qui évolue le plus, celui auquel on s'attache le plus, mais aussi et surtout celui qui vit l'histoire la plus incroyable que vous puissiez imaginer. Même passé soixante ans, il est toujours aussi étonnant et attachant. Nul doute qu'il reste le héros le plus abouti que j'ai rencontré dans mes lectures !

Un quatrième tome étonnant, addictif et dont on ressort le coeur plein de palpitations. C'est fort en émotion, intense, l'auteur ne cesse de nous surprendre, de nous rappeler les événements du passé pour mieux comprendre le présent et il me tarde vraiment de lire la suite. J'en meurs d'impatience !

Vous y trouverez :
- Un monde qui semble doux, mais se révèle impitoyable.
- Un héros qu'on ne cesse de malmener et de tenter de briser.
- Des révélations, des rebondissements, une quête de vengeance qui ne s'essoufflera que lorsque le héros estimera avoir vengé son domaine, mais surtout sa fille.

Vous ne trouverez pas :
- De romance
- De combats épiques.

Chronique de Louve
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Marjane, tome 2 : Le serment de Marie Pavlenko

Année d'édition : 2016
Edition : Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 379 pages
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Bouleversée par les révélations de Notre-Dame, Marjane est déterminée à libérer Andras et Ashley. Mais comment forcer les portes de la puissante Résidence ?
Pendant qu'avec Mats, Borvo, Soura et les autres, elle cherche un moyen d'atteindre la crypte, le temps passe. Et le temps presse !
D'autant qu'à force de fouiller le passé, Marjane risque de découvrir des secrets plus dangereux encore...








Ah Marjane ! Ayant adoré le premier volume, j’avais hâte de retrouver les personnages et de les suivre de nouveau dans leurs aventures. Le problème : j’avoue qu’en commençant ma lecture, je n’avais plus le tome 1 totalement en tête. Le petit résumé qui se trouve au début m’a autant rappelé l’histoire qu’embrouillée concernant certains personnages sur le moment. Malgré tout, après quelques chapitres, les souvenirs sont revenus et j’étais de nouveau totalement dedans !

Il se passe assez peu de temps dans le roman et l’histoire se concentre finalement beaucoup sur les sentiments. Marjane est assez apathique et, si je comprend parfaitement Mats qui a envie de la secouer, la manière dont les réflexions de Marjane sont mises en avant m’a poussé à compatir avec elle et à avoir envie de la consoler. D’autant que, comme elle, j’avais très envie qu’ils se dépêchent d’aller chercher Andras. Ah Andras, l’un de mes chouchous du premier tome ! Ici encore, il reste un personnage que j’ai adoré. Son côté paternel et sa loyauté force l’admiration et j’ai souvent grimacé pour ce qui lui arrive tout en croisant les doigts pour la suite des événements.

Le fait de passer d’un personnage à un autre permet d’avoir une vue d’ensemble de l’intrigue et, si j’aime beaucoup Ashley, je suis surtout curieuse de voir ce que les moments qu’elle a vécu dans ce tome vont apporter par la suite. Car, dans ce tome-ci, s’ils amènent des moments plus calmes, ils servent assez peu à l’intrigue générale. J’en déduis donc qu’ils auront une grande incidence pour le prochain opus.

J’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur les litomorphes et les balades dans Paris donnent réellement l’impression d’y être. J’ai d’ailleurs frissonné avec les changetons (et ce « keteketeketekete » restera très marquant !). La manière dont Marie Pavlenko nous présente les différents peuples que l’on peut croiser dans ce monde les fait paraître tellement vivants que le lecteur ne serait pas surpris de les croiser au coin d’une rue.

En résumé un second tome qui m’a de nouveau entraîné dans les méandres de Paris mais qui est selon plutôt un tome de transition entre la mise en place du premier et la résolution du troisième. J’ai en tout cas hâte de lire celui-ci !

Merci au forum Mort-Sûre et aux éditions PKJ pour cette lecture ~

Chronique de Rinne
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L'Education de Stony Mayhall de Daryl Gregory

Année d'édition : 2016
Edition : pocket
Nombre de pages : 448 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Stony a trois sœurs : Alice, Chelsea, Junie. Et sa mère Wanda, qui l’aime plus que tout. Sans oublier Kwang, son copain de toujours, persuadé que Stony possède un superpouvoir. Parce que Stony est insensible aux flèches que son ami lui plante dans le ventre histoire de rigoler... Il faut dire que Stony ne respire pas. Ne mange pas vraiment. Ne dort jamais. Et pourtant il grandit. Stony ignore ce qu’il est. Il n’a pas pris la mesure de son réel pouvoir. Ça viendra. Reste une interrogation : y en a-t-il d’autres comme lui ? La réponse à cette question emportera tout dans son sillage...






Lien de l'éducation de Stony Mayhall sur le site de l'éditeur

Ce roman est atypique. Vraiment. La littérature zombie n'a quasiment plus aucun secret pour moi parce que j'en suis fan. Ce roman pourtant, bouleverse les codes du genre et se veut totalement différent des autres ouvrages zombiesques. Ici, il n'est point trop question de zombies qui bouffent tout le monde, c'est beaucoup plus psychologique. Et tellement bien écrit. Oui, j'ai adoré ce roman que je classe dans mes coups de coeur. L'histoire est prenante, l'évolution est surprenante et à aucun moment je n'ai eu le sentiment d'avoir déjà vécu tout ça dans un autre roman.

On débute ce roman dans le futur. Alice revient sur les lieux de son enfance avec Kwang et sa nièce Ruby. On apprend qu'une seconde épidémie a eux lieu et Alice se fait un plaisir de raconter comment ils en sont arrivés là. Lorsqu'Alice était enfant, sa mère a découvert une femme morte de froid sur le bas côté d'une route. La morte tenait fermement dans ses bras un nouveau-né qui paraissait lui aussi mort. Wanda ne pu se résoudre à laisser ainsi un bébé et l'emmena chez elle pour lui offrir une sépulture décente. Mais voilà qu'elle découvre horrifié en compagnie de ses filles que le bébé est un zombie. Son coeur ne bat plus, il n'a plus besoin de sommeil ni de manger et pourtant il se tient là, éveillé à bouger.

On a donc toute une première partie où Stony va évoluer et passer du stade de nouveau-né zombie à celui d'adolescent zombie. Parce que malgré tout, oui Stony grandit et c'est bien la première fois qu'on remarque une telle chose chez un zombie. Mais Stony est caché aux yeux de tous parce que depuis une précédente épidémie de zombie, les autorités et la population sont terrifiées et exterminent à vue le moindre mort-vivant qui traîne dans le coin. Stony ne sera pourtant jamais seul puisque ses trois "soeurs" vont passer du temps en sa compagnie et lui apprendre un tas de choses. Il pourra aussi compter sur Kwang, son voisin avec qui il liera une très forte amitié malgré sa condition de zombie. C'est une belle image pour la tolérance que cette amitié atypique et pourtant si drôle. Parce que oui Kwang et Stony vont faire les quatre cent coups ensemble. l'un s'amusant à planter des flêchettes dans le corps de son ami pour voir s'il ressent la douleur, ou encore lui faisant boire beaucoup d'alcool pour voir s'il peut être saoul. (D'autres passages évoquent aussi la sexualité lorsque Kwang cherche à découvrir si Stony n'a pas là aussi un problème.). Ces passages sont très drôles et touchants et cette petite point d'humour noire omniprésente m'a beaucoup fait de bien. Ce début se veut initiatique où Stony découvre vraiment ses capacités et sa personnalité. il s'affirme petit à petit et se rend compte de la difficulté d'être un zombie.

Cette première partie pose déjà un contexte atypique et qui va de suite prendre le lecteur dans ses filets. On apprécie Stony et on est triste de voir que sa vie n'est pas plus épanouissante. Et lorsque intervient un drame en 1982, alors qu'il n'a que 14 ans, Stony va devoir prendre le large et sa vie va prendre un tournant nouveau. Il ne sera plus seul. Il va alors rencontrer d'autres zombies qui comme lui se cachent et n'en peuvent plus d'être ainsi traité comme des parias alors que ce sont des êtres humains. Toute cette seconde partie utilise des thématiques plus profondes comme la religion, la colère d'une population, le rejet, la peur et bien d'autres choses encore. Mais voilà, on s'en fiche parce qu'on apprécie tellement Stony qu'on suit son histoire et qu'on le voit revêtir un rôle des plus important. Je n'en dirais pas davantage, mais foncé, vous ne le regretterez pas.

Alors oui, c'est un roman zombie avec quelques séquences pleine de tripes et d'hémoglobine, mais il est différent des autres romans. Ici les zombies ont une conscience, parlent, agissent comme des êtres vivants sauf qu'ils n'ont besoin ni de manger, ni de dormir. On ignore également la cause de leur condition et leur attrait pour la viande humaine est présente, mais seulement lors des premiers jours de transformation. Passé un certain temps, ils sont capables de gérer leur faim et de ne même plus la ressentir.

En voilà donc un roman qui mise sur un thème maintes fois utilisé, mais qui l'utilise de manière intelligente. Dès l'instant où j'ai débuté ma lecture, je n'avais de cesse de vouloir y retourner les fois où j'étais forcé de le poser. Stony m'aura fait rêver, voyager et avoir beaucoup de compassion pour un zombie. Une perle de la littérature zombie !

Vous y trouverez :
- des zombies
- de l'humoir noir
- un roman initiatique

Vous n'y trouverez pas :
- de carnage zombies et tout ce qui s'ensuit à fortes doses.
- de lenteurs.  

Chronique de Louve
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