jeudi 12 juillet 2012

Zombies contre licornes de Holly Balck & Justine Larbalestier

Année de parution : 2011
Nombre de pages : 376
Quatrième de couverture
 Holly Black, amoureuse des licornes, et Justine Larbalestier, fan de zombies, se sont lancé un formidable défi : convaincre le plus de lecteurs possible de rejoindre leur camp ! Deux équipes de six auteurs célèbres ont choisi leur créature préférée...
Et répondent à des questions telles que : Savez-vous comment élever un bébé licorne ? Accepteriez-vous de devenir zombie par amour ? Certains people seraient-ils des zombies ? Une licorne peut-elle vous débarrasser de votre ex ? Et surtout, comment éviter de manger son petit ami quand on est un zombie ?

Maintenant, à vous de choisir votre camp !









J'ai entamé cet ouvrage avec un parti pris assez évident puisqu'autant j'étais intéressée par les licornes (une créature célèbre mais rarement utilisée en littérature, et surtout n'ayant pas forme humaine donc promettant autre chose que de banales histoires d'amour entre un humain et un « autre chose »), autant j'étais totalement rebutée par les zombies (je déteste viscéralement l'horreur, et la seule mention du mot « zombie » suffit généralement à me faire reposer le n'importe quoi que j'ai dans les mains). Il a donc fallu l'attrait des licornes pour que je combatte mon aversion pour les zombies et lise toutes les nouvelles.

Et bien m'en a pris, car les deux catégories ont su me réserver des surprises, même si les zombies conservent dans l'ensemble une unité de ton assez lassante à la longue (systématiquement une ambiance de terreur, ou alors de fin du monde, avec des zombies à dégommer toujours avec des flingues, et qui sont toujours méchants, ou alors s'ils ne sont pas méchants c'est qu'ils sont amoureux... etc... D'ailleurs, à ce sujet, il est assez amusant de constater qu'Holly Black passe son temps, dans les textes d'introduction, à accuser les licornes de niaiserie, alors qu'en fin de compte, la nouvelle la plus niaise du recueil, eh bien c'est une nouvelle de zombie...).

Toutes les nouvelles de zombie ne m'ont pas plu, la moitié au moins m'ont ennuyée, mais vu mes goûts c'était prévisible, et à vrai dire je suis surtout surprise en bien que quelques-unes soient parvenues à me séduire, généralement par leur construction et le développement complexe de l'univers mis en place en quelques pages. Je dirais que mes préférées ont été celles de Carrie Ryan et Maureen Johnson. Les autres ne m'ont pas vraiment touchée.

Par contre, les nouvelles sur les licornes m'ont toutes beaucoup impressionnée. En considérant l'ensemble, c'est surtout leur variété qui m'a étonnée. L'horreur, par exemple, peut aussi être présente dans des histoires de licornes ; sauf que la grande différence avec les zombies, c'est que l'horreur dans une histoire de zombies, c'est normal, ordinaire, alors que les licornes ont une image plus féerique et que mixer cette dernière avec de l'horreur, ça donne quelque chose comme un oxymore : une contradiction fascinante, voire parfois malsaine. C'est très impressionnant. D'autres nouvelles contiennent de l'humour, voire de l'humour parodique, jouant sans se prendre au sérieux avec les clichés ; ces nouvelles-là sont très drôles et permettent de s'aérer l'esprit. Enfin, il y a des nouvelles ayant le goût des légendes classiques (dans le bon sens du terme), des récits courts mais au ton grandiloquent. Ça fait déjà trois genres très différents, en seulement six nouvelles ; pas mal, non ?

Pour moi, les licornes sont donc incontestablement les grandes gagnantes de ce duel, pour leur variété et leur qualité !
 
Pour évoquer le recueil dans son ensemble, les nouvelles ayant trait aux licornes alternent avec celles sur les zombies. Les nouvelles ont en commun une narration systématiquement à la première personne, ce qui donne au tout une certaine cohérence. Toutes sont de bonne facture, avec des écrivains qui soignent leur style et leurs textes. Malgré qu'il s'agisse, par définition, de textes courts, la plupart m'ont donné l'impression de lire de vrais petits romans, dans lesquels je me suis immergée. Certaines m'ont paru aptes à recevoir une suite, ma laissant parfois sur ma faim, mais ce n'est pas la majorité, loin de là ! Et puis, j'ai trouvé très distrayant de lire les textes introduction de Justine Larbalestier et Holly Black, qui se disputent en jouant le jeu à fond !
Je suis très satisfaite d'avoir pu découvrir ce recueil et je remercie vivement Fleuve Noir de m'avoir donné l'opportunité de le découvrir. Il semblerait qu'il soit peu mis en avant dans les librairies, ce qui est dommage, car il mérite le détour, constituant une vraie opportunité de découvrir diverses histoires de zombies et de licornes, au passage en éludant peut-être certains préjugés sur les uns ou les autres.
 
Chronique de Sherryn
 

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