jeudi 12 avril 2018

Je sais pas de Barbara Abel

Année d'édition :  2017
Edition :  pocket
Nombre de pages : 440
Public visé : Adulte 
Quatrième de couverture : Une belle journée de sortie des classes qui vire au cauchemar. Une enfant de cinq ans a disparu. Que s’est-il passé dans la forêt ? À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme. Pourtant, ne dit-on pas qu’une figure d’ange peut cacher un cœur de démon 










Lien sur le site de l'éditeur

Barbara Abel est une auteur que je découvre avec ce titre. Titre énigmatique et couverture aguicheuse, me voilà parée à percer le mystère qui plane autour d'Emma, enfant solitaire et atypique qui analyse très bien ce qu'il se passe autour d'elle. 

Très vite, on se retrouve à découvrir le milieu familial d'Emma. Sa mère et ses secrets, son père et son absence. Emma enfant colérique et fâchée qui apprécie que tout tourne autour d'elle? Mais les enfants peuvent-ils être machiavélique et foncièrement mauvais au point d'être de véritables petits génies de la manipulation ? C'est ce que l'on va tenter de découvrir dans Je sais pas. 

Dans l'ensemble, j'ai passé un très bon moment malgré quelques petits détails ça et là qui m'ont chagriné. L'histoire de la maladie un peu trop poussif concernant Mylène, l'institutrice qui peine à canaliser Emma. Jeune femme qui se retrouvera prise au piège d'une histoire qui la dépasse et dont elle n'est finalement qu'un simple pion. Mylène et son tempérament de feu face à un père totalement fou de sa fille qui n'hésite pas à la laisser lui marcher sur les pieds et à lui parler comme à un enfant qu'elle méprise. Une relation un peu troublante entre Mylène et son paternel, suffocante et virulente. 

Parfois sceptique face aux réactions de Mylène et d'Emma, j'ai fini par me laisser prendre au jeu du chat et de la souris où la souris n'est pas celle que l'on croit et où elle est capable de s'attaquer à bien plus grand qu'elle. Jeu dangereux qui amène une certaine urgence pour le lecteur qui sait combien des vies sont en suspens tout ça pour les caprices d'une enfant malveillante.

Mais peut-on vraiment parler de malveillance concernant une enfant de tout juste cinq ans ? Sont-ils vraiment capables d'éprouver suffisamment de haine envers autrui pour mener à bien un plan en vue de l'écarter pour toujours de sa vie ? Question intéressante qu'on ne cesse de se poser durant la lecture.

Malgré une thématique intéressante sur le côté obscur de certains enfants, je dois bien admettre que même les adultes ne s'en tirent pas à bon compte. Ils ont tous une tare, un défaut pour nous les rendre désagréable de sorte qu'on n'ai pas envie de les voir réussir à démêler le vrai du faux. Mylène et son tempérament de feu, son père qui ne cherche qu'à profiter des femmes délaissées, Emma qui veut que tout tourne autour d'elle. Ne parlons même pas des parents de la fillette, l'un absent et trop sur de lui et l'autre prête à tout pour s'abandonner dans les bras de son amant et complètement manipulé par sa propre fille.

L'intrigue avance lentement, les preuves sont là, évidentes, mais on se voile la face, n'acceptant pas l'idée qu'un enfant soit aussi diabolique. Et c'est bien ça qui m'aura le plus plu : qu'un thriller soit mené par une enfant de cinq ans et non par des adultes.

Voilà un thriller sympathique pour sa thématique mais dont les personnages auraient gagné à voir leur défaut moins exagéré.

Chronique de Louve
Lien sur le forum

le roi des fauves de aurélie wellenstein

Année d'édition :  2017
Edition :  pocket
Nombre de pages : 311
Public visé :  Young Adult 
Quatrième de couverture : 
Ivar, Kaya et Oswald ont été condamnés à être changés en berserkirs, des hommes-bêtes enragés destinés à tuer sur les champs de bataille. Ils vont errer dans un royaume en ruines pendant sept jours au cours desquels se réalisera leur mutation. Seul le légendaire roi des fauves peut encore les arracher à leur funeste destin mais pour le trouver les trois amis doivent réussir à rester unis.








Lien sur le site de l'éditeur

Ivar, le fils du forgeron, Kaya la fille de la couturière et Oswald le fils de l’herboriste vivent dans un petit village nordique battu par le froid d’un rude hiver et où la famine menace. Afin de pouvoir nourrir leur famille, ils décident d’aller braconner sur les terres du Jarl, le maître des terres de la région. 

Malheureusement, ils se font prendre la main dans le sac par le perfide seigneur. S’en suit une échauffourée au cours de laquelle le Jarl perd l’usage de ses jambes. C'est mu par une soif de vengeance inextinguible que le petit seigneur les condamnera à devenir des « berserkir », des êtres mi-humains, mi-animaux. Nos amis seront donc enfermés à Hadarfell, le royaume des berserkir. 

Sachant qu’une fois cette lente et affreusement transformation achevée, votre humanité est consumée à jamais par l’animal qui sommeille en vous, la mort ne serait-elle pas un sort plus enviable ? Le seul espoir pour nos héros d’échapper à cette horrible mutation est de trouver le Roi des Fauves seul être vivant pouvant arrêter la transformation.

Avant de vous parler plus en détails de ce roman, une petite incursion dans la mythologie nordique s’impose. En effet, dans ce roman, il est question de « berserkir » mais qu’est-ce donc ? Eh bien, un berserker (berserkir au pluriel) est un guerrier-fauve qui combat dans un état de transe provoqué par l'esprit animal du guerrier (généralement ours, loup ou sanglier). 

Dans ce livre, sombre, violent et cruel Aurélie Wellenstein pousse le mythe un peu plus loin. En effet, les personnes étant condamnée à devenir ces monstres revêtant le corps, en tout ou en partie de l’animal qui représente le plus fidèlement leur caractère profond. Certains se verront donc pousser des plumes quand d’autres seront terrassés par la rage bestiale d’un loup ou encore d’un mammouth. 

En tout cas, merci à l’auteur d’avoir développé ce mythe fort peu utilisé à ma connaissance. Enfin un roman nordique original où les héros ne sont pas pourchassés par une meute de trolls ou de nains ! 

Bien que j’aime les romans qui plongent le lecteur directement au cœur de l’action dès les premières pages et que celle-ci soit présente tout au long de la lecture, comme cela a été le cas, les événements se sont pourtant trop vite enchaînés. L’auteur nous donne très peu d’informations sur l’univers dans lequel se déroule toute cette sombre histoire. On se doute qu’il s’agît d’un pays nordique grâce aux berserkir au climat glacial et aux contrées ensevelies sous la neige, mais bien peu d’informations seront livrées sur la société et la vie des habitants. 

Par contre, malgré le fait que le roman ne foisonne pas non plus de détails concernant les trois personnages principaux et leur histoire respective, on comprend bien vite que le lien qui les unit est à la fois profond et complexe. Notamment, lorsqu’il est question des sentiments latents entre Ivar et Kaya. 

En ce qui concerne le style, aucun répit n’est laissé au lecteur. Les chapitres et les phrases sont courts. Aurélie Wellenstein nous livre son récit avec énormément de détachement et de froideur pour encore mieux piège le lecteur au cœur d’Hadarfell ce qui ajoute encore à la noirceur et au sentiment d’oppression qui se dégage du roman. 

En résumé, Le Roi des Fauves est un bon roman qui se lit très rapidement tant on a envie d’en savoir plus. En tout cas, ne vous laissez pas rebuter par son référencement dans la catégorie Young Adult, car par la noirceur et la violence qui s’en dégage, ce roman plaira certainement à un lectorat plus âgé.

Chronique de Serpentinne
Lien sur le forum

La vie selon Juan Salvador, palmipède d'Uruguay de Tom Michell

Année d'édition : 2016
Edition : Fleuve Editions
Nombre de pages : 272 pages
Public visé : Adulte 
Quatrième de couverture :
Tom Michell a vingt ans lorsqu’il quitte son Angleterre natale pour aller enseigner l’anglais en Argentine, des rêves de Che Guevara et de périples en mobylette plein la tête. Lors d’un court séjour en Uruguay, un accident pétrolier cause la mort de milliers de manchots. Sur la plage, alors qu’il contemple ce carnage, Tom remarque que l’un des animaux est toujours vivant. Il vient à son secours, le nettoie et le nourrit, lui sauvant ainsi la vie. Mais quand Tom le ramène à la mer pour le relâcher, le manchot refuse de le quitter. À plusieurs reprises, il ressort de l’eau et va même jusqu’à traverser la route pour rejoindre Tom. Qu’à cela ne tienne, ce dernier décide de l’emmener avec lui en Argentine. Terminée, la bohème cheveux au vent : commence alors une drôle de vie pour les deux nouveaux colocataires, mais l’espiègle manchot, désormais baptisé Juan Salvador, devient la mascotte de tout le campus. Personne ne résiste aux charmes de cet être hors pair qui finit par transformer l'existence de tous ceux qui croisent son chemin.


Ce livre nous plonge en Argentine durant les années 60. Tom Michell est alors un jeune anglais qui vient s’installer quelque temps dans ce pays pour enseigner l’anglais dans une pension de renom. Lors d’un voyage, il sauve Juan Salvador, manchot, d’une mort certaine à cause d’une marée noire. Mais une fois sauvé, le manchot ne veut pas quitter son sauveur, et voici Tom affublé d’un ami à deux pattes à un peu particulier.

Le manchot est bien accueilli dans le pensionnat, et il devient vite la coqueluche de son entourage.

L’auteur va nous raconter son étrange cohabitation avec Juan Salvador, cohabitation qui va beaucoup plus apprendre. À travers cette histoire, il évoque également ses voyages en Amérique du Sud, et l’époque assez difficile que traverse l’Argentine.

Ce livre est un OLNI (objet littéraire non identifié) dans ma bibliothèque ! Je ne sais absolument pas comme le définit (alors je ne vous parle pas du classement final !).

 Cette histoire vraie nous entraîne dans la vie d’un manchot vraiment peu ordinaire, qui m’a beaucoup fait rire durant ma lecture ! En effet, il s’adapte très bien à cette vie d’humain, vie qu’il a choisi en suivant Tom après son sauvetage. D’ailleurs, j’ai eu du mal à comprendre pourquoi l’animal refusait de partir, mais l’explication nous ai donné dans le livre (ouf!).

Ce fut une vraie jolie lecture, qui m’a fait passé un agréable moment ! J’ai aimé suivre les aventures de Juan Salvador, qui se comporte vraiment comme un chien avec Tom. Il a choisit son « humain » et a décidé de ne plus le quitter !

Je recommande donc cette lecture, qui m’a fait passé un très agréable moment !

Chronique de Roxou
Lien sur le forum

Projet Léthé, tome 1 : Érèbe de Chris Rigell

Année d'édition :  2017
Edition : underground
Nombre de pages :  290
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 
Dix ans… Dix ans que le monde a sombré dans le chaos. La viridis, cette peste surnaturelle, la météo aberrante, la faune monstrueuse, les morts qui refusent de le rester sont devenus notre quotidien. Au prix d’une existence recluse, nous survivons à Bouïan, bastion d’ordre et de paix. Ça ne pouvait pas durer. Notre père adoptif a attrapé à son tour la viridis. Mon frère, ma jumelle et moi-même décidons alors de quitter la sécurité de Bouïan pour le sauver. Accompagnés de nos amis, nous n’avons d’autre choix que de nous lancer dans un voyage risqué à travers les terres sauvages. Au bout de notre périple, nous espérons trouver ce que les guérisseurs affirment être le remède à tout. Mais nous ignorons encore ce qui nous attend… Peut-être la réponse à notre passé dont je n’ai gardé que peu de souvenirs. Et quelles sont ces marques noires sur mon corps et mes mains ?

J'ai surtout lu des livres contemporains, pétillants et feel good, en ce début d'année. Avec Erèbe, j'ai opéré un véritable changement de ton et d'univers.

Et pour cause ! il s'agit d'un roman qui mélange les genres sans pour autant s'éparpiller et, à cet exercice d'équilibriste, Chris Rigell force l'admiration. Loin des clichés qui plombent la plupart des dystopies young adult, elle a su créer un univers original et donner un caractère particulier à une histoire universelle : celle d'adolescents livrés à eux-même qui font le mur et risquent leur vie, pour tenter de sauver ce qui leur est cher (ici, leur père adoptif). Là où l'on pourrait tomber sur une énième quête initiatique, on va plutôt de surprise en surprise.

Tout d'abord, l'univers.
Comment en parler sans trop en dévoiler ?... Evidemment, on y retrouve l'hostilité d'un monde post-apo, mais pas que... la régression n'a pas encore eu le temps d'effacer les traces de la civilisation qui s'est effondrée, mais déjà la jeune génération qui ne l'a pas connue / vécue porte dessus un regard critique quand elle s'y retrouve confrontée.
A cela s'ajoutent les particularités apparues avec cet effondrement (qu'elles en soient la cause ou un résultat). Elles apportent un souffle très fantasy, une forme de magie et en même temps des contraintes qui ne vont pas faciliter le voyage dans lequel se sont lancés Keneda et ses compagnons.

Ensuite, les personnages.
Si on retrouve quelques archétypes, ils sont particulièrement bien exploités, et pour cause : c'est fait exprès ! Certains personnages cachent aussi un passif qui va se dévoiler avec subtilité ou au contraire de façon bien plus brutale.
A commencer par le narrateur, Keneda, et sa jumelle Aloïs, qui ont développé un lien encore plus profond que le jeune homme ne le croit. Keneda doit reprendre possession de quelque chose dont il n'a même pas conscience de l'avoir perdu, et ce n'est qu'un enjeu parmi d'autres. Aucun des adolescents ne s'est intégré par hasard à cette mission plus ou moins suicide et plus ou moins vouée à l'échec. Forcément, cela ne peut que clasher avant la fin.
Surtout que tout le monde n'est pas tout à fait ce qu'il prétend être.

Enfin, l'intrigue de fond.
Elle ne se dévoile que petit à petit, bien plus complexe qu'on n'aurait pu le croire de prime abord.
Ainsi, cela achève de transformer l'initiale quête initiatique (ou plutôt la quête aux souvenirs) de Keneda en quelque chose de bien plus vaste. Quelque chose qui le met en présence de forces divines et primordiales.
Pris dans des enjeux qui le dépassent, il se voit contraint à prendre des décisions difficiles... et il n'est pas le seul.

J'ai hâte que sorte le 2ème tome, surtout sachant qu'il sera du point de vue d'Aloïs, dont la terrible force de caractère risque de rendre les épreuves encore plus complexes.

Ce n'est que mon avis qui ne vaut que ce qu'il vaut, mais si vous aimez la mythologie, les univers post-apocalyptiques plein de monstres, les personnages partis pour un road-trip survivaliste où l'entraide seule permet de s'en sortir et les pouvoirs qui ont un prix, n'hésitez pas à découvrir ce roman. 
De mon côté, je trépigne en attendant la suite... qui devrait a priori s'orienter vers un huis clos.

Chronique de Roanne
Lien sur le forum

VIRTUAL ROOM #1 de Rohan Lockhart

Année d'édition : 2017
Edition :  Mxm Bookmark
Nombre de pages :  300
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 
Virtual Room est un réseau social accessible en réalité virtuelle, grâce à des capteurs sensoriels. Kyeler fait partie des millions d’utilisateurs qui chaque jour, se connectent afin d’oublier leur quotidien.
Parmi toutes les applications de Virtual Room, l’une d’elles se démarque : Quasar Online, un jeu dont la popularité n’est plus à prouver.
Sous l’apparence de son Avatar, Kyeler fait équipe avec d’autres joueurs dans l’espoir d’améliorer son classement et ainsi migrer vers un serveur plus évolué.
Mais quand une mise à jour censée améliorer l’équilibre du jeu entraîne de nombreux bugs et incidents au sein de Quasar Online, tout est remis en question.
Face au silence de la maison-mère, Kyeler devra lui-même découvrir ce qui semble être une terrible faille de sécurité, allant même jusqu’à fragiliser la sûreté des utilisateurs.
Heureusement Kyeler pourra compter sur les alliés que vous lui choisirez : parce que le destin n’est jamais tout tracé et qu’il existe une multitude de possibilités…

Virtual Room est un roman interactif où le scénario évolue en fonction des choix faits en cours de lecture.


Tout d'abord merci au forum et à MxM Bookmark pour m'avoir permis de lire ce roman. 

Je garde de très bons souvenirs des livres dont vous êtes le héros que je lisais lorsque j'étais plus jeune et j'étais donc très curieuse de voir comment Virtual Room allait se dérouler. J'ai trouvé la mise en place un peu longue et peut-être même rébarbative pour quelqu'un qui ne connait pas bien les jeux en ligne et n'y a jamais joué. J'ai conscience qu'il est compliqué de trouver un bon compromis entre les explications et le fait de ne pas trop en dire mais il y a au départ beaucoup de détails qui, s'ils plantent le décor, ne sont pas forcément nécessaires et risquent de perdre un peu le lecteur. 

Concernant l'intrigue en elle-même, je l'ai trouvé intéressante et bien menée et si j'avais eu un peu plus d'empathie pour les différents personnages, j'aurai certainement plus apprécié ma lecture. Si j'ai bien aimé Kyeler et adoré Leif, les autres personnages m'ont parfois agacé et les dialogues m'ont plus d'une fois fait lever les yeux au ciel. La propension de Kyeler a craquer pour chaque beau gosse qui croise son chemin est trop répétitive pour que je réussisse à m'attacher à lui et, si je conçois qu'il ne faut pas que l'histoire change trop d'un choix à l'autre, elle est ici tellement identique qu'on en perd l'intérêt de pouvoir faire un choix justement (car oui, j'ai fini par tenter tous les choix possibles une fois l'histoire terminée). 

Ce tome restant un tome d'introduction pour présenter le monde et les personnages ainsi que le "grand méchant", j'en déduis que l'intrigue principale se déroulera dans le tome suivant et que les réflexions seront sûrement plus poussées dans celui-ci. 

Néanmoins, le roman propose une bonne réflexion sur le numérique et le risque de s'y emblaver en oubliant de vivre. Par les différents personnages, qui ont finalement tous une raison personnelle de se connecter au réseau, et surtout grâce à la mère de Keyler, on se rend compte des dangers inhérent à trop vivre ans un monde virtuel en oubliant d'interagir avec la société réelle. Il est plus facile d'être derrière un écran que devant quelqu'un c'est un fait. Mais le virtuel ne doit pas dépasser le réel.*

Chronique de Rinne
Lien sur le forum

les fleurs du repentir de Tamara McKinley

Année d'édition :  2017
Edition : Archipel
Nombre de pages : 404
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 
Cela fait longtemps que Claire a quitté les terres hostiles et désolées du domaine où elle a grandi pour poursuivre ses études et sa carrière de vétérinaire à Sydney.
Mais quand elle reçoit l’invitation de sa grand-tante Aurelia à une réunion de famille, Claire est ramenée à son passé. Elle qui était partie après une violente dispute avec les siens…
Bien qu’à contrecœur, Claire rejoint l’arrière-pays australien. Mais comment va réagir sa mère, Ellie, qu’elle n’a pas revue depuis cinq ans ? Et Leanne, sa sœur, lui battra-t-elle toujours froid ?
En renouant avec ce passé, ce sont autant de rancœurs qui remontent à la surface, mais aussi des secrets qui surgissent. Et expliquent beaucoup de choses…

Tamara McKinley nous propose une immersion dans l’arrière pays australien. Et ce fut une jolie immersion… une magnifique même !



Claire a quitté sa famille pour aller s’installer à Sydney pour finir ses études de vétérinaire. Quand sa grande tante la rappelle à la maison, elle prend la route pour retrouver ses parents et sa sœur dans la ferme familiale. Sa mère Ellie et son père semblent avoir caché un secret de famille et Claire est bien décidée à découvrir ce qu’il en est.

A peine arrivée, elle se chamaille avec sa jeune sœur Leanne et tente d’en savoir plus auprès de sa mère.



Le mystère va tourner autour de la naissance de Claire et de son père. En effet, le père est présent dans l’histoire, mais en déplacement pour la ferme, il n’est donc à aucun moment nommé par son prénom. Mystère donc !



Deux histoires sont racontées en parallèle dans ce roman : l’histoire d’Ellie juste avant la seconde guerre mondiale et l’histoire de Claire, sa fille, qui veut d’avoir la vérité tout en construisant sa vie …



Ellie est une toute jeune fille quand elle arrive chez sa tante Aurélia. Poussée par la grande crise des années 1930, à 12 ans elle s’installe chez sa tante et commence à travailler avec elle dans le Ranch, au fin fond de l’Australie ! Mais elle adore cette vie et refuse de partir avec sa mère en Angleterre. Avec ses amis Charly, Joe et Seamus, elle arpente les territoires de l’exploitation et espère y vivre toute sa vie.  Mais quand la guerre commence, toutes les habitudes changent, les personnes également…
Trente ans plus tard, la fille aînée d’Ellie, Claire, veut savoir ce qu’il s’est passé durant cette période mouvementée.



Comme souvent, j’ai beaucoup aimé cette alternance d’époque de narration, et j’ai adoré suivre tous les personnages ! Outre Ellie et Aurélia, nous suivons également les trois garçons qui sont ses amis ainsi que sa mère. Puis, nous apprenons à connaitre ses deux filles, Claire et Leanne qui ont fait de choix de vie différents! Les deux sœurs sont tellement différentes que chacune de leurs conversations tournent mal … Leurs relations sont vraiment difficiles !



Ce fut une jolie histoire, qui m’a également fait découvrir l’arrière pays Australien… Les paysages avaient l’air magnifique, mais la vie très dure avec des étendues sans personne énorme ! Cela m’a rappelé le film Australia que j’avais beaucoup aimé lors de sa sortie.

Cela me donne envie de découvrir ce pays et ses paysages sauvages que je ne connais presque pas!


Ce roman est une belle fresque familiale sur fond de paysages australiens ! Les personnages sont attachants et l’histoire prenante ! J’ai d’ailleurs dévoré cette histoire !

Je recommande sans hésitation !

Chronique de Roxou
Lien sur le forum

Membrane de Chi Ta-Wei

Année d'édition : 2017
Edition : Livre de Poche
Nombre de pages : 224 pages
Public visé : Adulte 
Quatrième de couverture : 
Momo, une jeune esthéticienne réputée mais solitaire et marginale, vit à T-Ville, cité sous-marine d'un futur proche où la surface de la Terre est devenue inhabitable. Elle propose à ses patients de leur appliquer sur la peau une M-Skin : une membrane extraordinaire qui permet de protéger parfaitement la peau contre les agressions extérieures. Ce que Momo ne révèle pas à ses patients, c'est que grâce à la M-Skin, elle connaît tout de leur intimité la plus profonde et peut vivre leurs expériences charnelles. Momo, atteinte d'une grave maladie, ne sort presque plus de chez elle, jusqu'au jour où sa mère, avec qui les liens avaient été coupés, reprend contact avec elle...
Dans ce monde entièrement artificiel où les corps, les identités et les sexes se métamorphosent et se réinventent, les humains sont-ils encore maîtres de leur mémoire et de leur avenir ? Les prodigieuses membranes dont elle fait usage auraient-elles une fonction insoupçonnée ?


On découvre Momo, une jeune femme esthéticienne, qui a un passé difficile dû à une grosse opération et qui la pousse à s’interroger si elle est vraiment entière, si son moi intérieur est intègre etc… A travers son quotidien, elle se remémore son passé et nous le fait découvrir.

Il y a une certaine poésie dans ce roman, de la sensualité et aussi de l’espace, une espèce de vide volontaire.

C’est un roman très particulier que j’ai découvert là. Je m’attendais à de la science-fiction, de notre civilisation forcée de trouver refuge sous l’eau en raison des guerres et de la dégradation de l’environnement nécessaire à la survie de notre espèce.

Tout ça en fait partie, il est vrai, mais c’est bien plus encore. C’est aussi un plaidoyer en faveur du genre humain à travers le personnage principal. Quand je parle de genre je  pense au genre masculin et/ou féminin ; en moins de 200 pages l’auteur nous parle de la difficulté de l’identité sexuelle et il arrive à nous faire poser de nombreuses questions où il n’apporte pas forcément les réponses mais il nous pousse à nous interroger. C’est une nouvelle longue mais tellement riche et je dois avouer que c’est le genre d’ouvrage qu’on peut lire plusieurs fois et qui apporte à chaque fois de nouveaux questionnements et de nouvelles pistes à explorer. 

Il y a un avant-propos écrit par l’auteur qui nous parle des conditions et du contexte  dans lesquelles il a écrit ce roman et aussi une postface ; les deux sont nécessaires à la compréhension et au but poursuivi de l’auteur. 

Une nouvelle qui ne m’a pas laissé insensible et m’a entrainé vers de nouveaux horizons insolites.