lundi 17 avril 2017

Les sorcières de Kinvar de Marie-Laure Junier

Année d'édition : 2017
Edition : Anyway edition
Nombre de pages : 272
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
A neuf ans, Emily croit encore fermement aux contes de fées et s'imagine souvent dans des rôles de princesse aux pouvoirs incroyables. Alors, quand la réalité rattrape la fiction et que la fillette s'avère capable de parler avec quatre poupées de bois aux caractères si différents, elle découvre un monde bien plus surprenant que celui dont elle rêvait. Mais si les héros existent, il en est de même pour son flot de mauvaises sorcières, vampires ou loup-garous en tout genre. Et en grandissant, l'adolescente ne tarde pas à s'apercevoir qu'ils ne lui veulent pas que du bien, particulièrement quand elle cherche à explorer son passé.








Parlons peu, parlons bien. Le livre commence avec un prologue, se déroulant plusieurs milliers d'années avant notre histoire, et nous en racontant l'origine. Ainsi, l'auteur nous explique pourquoi les créatures fantastiques et les êtres humains se retrouvent mélangés et si semblables. C'est un passage dont je me serai passé, puisque j'ai déjà eu du mal à y accrocher et à en comprendre l'intérêt de suite? (Sachant qu'on nous le réexplique plus tard, avec moins de détails certes, mais le principe est le même.) De plus, je n'ai pas encore saisi l'utilité de certains personnages dans ce prologue, ou du moins le fait que nous en parlions autant, etc. Cela a un effet tranchant avec le reste du récit qui m'a bien perturbé, je ne m'attendais pas à un changement aussi brusque. Nous passons donc d'un récit fantastique à la vie banale d'une jeune fille.
Emily a neuf ans, rêve de princesse, de sorcières, de créatures mystiques, mais n'a malheureusement qu'une vie normale. Jusqu'à ce que certains événements viennent bouleverser son monde, et qu'au final, elle se rende compte qu'elle n'est pas une simple petite fille.

En effet, elle devient amie avec des marionnettes toutes plus particulières les unes que les autres. Ana, Ace, Ashton et Adela (que des A? ) ont des caractères bien à eux et on s'y attache plutôt bien. On rencontre Charlotte, la cousine adorable d'Emily, sa tante Lydia qui ne la voit même pas, sa grand mère Eda qui ne semble pas l'apprécier, mais aussi Virginia, sa grande tante d'une grande gentillesse. Ou encore le mystérieux Moonlight, voulant l'aider et à qui elle s'attache. C'est un nouveau monde pour la jeune fille, qui va chercher à en découvrir le plus possible.
Les années passent très vite entre ce moment et ses quatorze ans. Des mystères s'épaississent et Emily cherche désespéramment à les résoudre. Est-ce que d'autres gens parlent aux poupées? Qui dépose une plante chaque année sous le sapin? Qu'est-elle vraiment?

Mais malheureusement pour nous, nous n'aurons que très peu de réponses dans ce tome. Et c'est là ma plus grande déception. Nous rencontrons un étrange personnage, écho au prologue, mais nous ne le voyons qu'une fois et n'en parlons plus jamais. Nous rencontrons un "fantôme" et n'en parlons plus jamais... J'ai bien des théories, mais j'aurai aimé en savoir plus dans ce livre. Je ne suis pas très patiente, c'est certain. Mais j'ai eu l'impression que certains éléments étaient jetés par-ci par là sans aucune autre raison que de combler des trous. C'est bien dommage.
Alors oui, c'est un premier tome, il faut garder du suspens. Mais là, en l'ayant fini, j'ai du mal à voir où va vraiment aller le second tome. Etant curieuse, je vais le lire, pour avoir la réponse à mes questions, mais je sais que bon nombre de personnes n'auront pas cette envie, et c'est triste.
Par contre, j'ai été surprise par quelques passages et personnages, qui se sont révélés différents de ce à quoi je m'attendais, et c'était agréable. Tout devenir avant que cela ne se déroule, c'est parfois lassant. Il y a une réelle intention d'intéresser le lecteur et de ne pas suivre les chemins battus. J'ai donc apprécié ces quelques surprises.

Le livre ne lui-même est plaisant à lire, l'histoire se développe lentement mais sûrement, on s'attache aux personnages et on veut en savoir plus sur l'histoire du monde, des marionnettes, d'Emily, et de sa famille. Mais ces non-réponses, ces éléments "perturbateurs" qui finalement n'ont pas d'importance, ces cliffhangers hasardeux mettent la lecture à rude épreuve. J'espère que le prochain tome sera à la hauteur et ne sombrera pas dans la facilité. Que j'aurai eu tort et que tout était lié. Mais soyons franc, c'est rarement le cas... Alors, je croise les doigts et je vous dis ça au prochain tome?! 

Chronique de Kahra
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Vestiges, tome 1 : La Reine Oubliée de Rose Royl

Année d'édition : 2016
Edition : Anyway Editions
Nombre de pages : 300 pages
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Cassie Prédier, 16 ans, sent que son monde a changé. Imperceptiblement. Inscrite depuis peu à l’Institut Privé du Sacre, Cassie découvre vite qu’elle évolue au sein des privilégiés et que parmi eux, se trouve une classe élitiste, l’inaccessible Classe A.

Alors pourquoi certains des élèves de cette classe – tels Salomé et le beau Evon - s'intéressent-ils à elle ? Qui est cette magnifique jeune femme que seule Cassie peut voir et avec qui elle se sent inextricablement liée ? Cassie sent que son monde va changer. Définitivement.

Et si vos désirs étaient des ordres ? Dans ce cas, prenez garde à vos souhaits…




Lorsque je me suis intéressée à ce livre, je ne connaissais ni l'auteur, ni la saga. J'ai lu le résumé, et j'ai été indéniablement attirée par la "magnifique jeune femme que seule Cassie peut voir". Était-elle un fantôme? Un Esprit? Une hallucination? Et en l'associant au titre, une reine oubliée, peut-être assassinée? J'étais finie, je devais savoir. Ce mystère m'intriguait au plus au point, et cela, peu importe si ce n'était pas mon genre de prédilection. 

J'ai donc commencé à lire en découvrant Cassie, une jeune fille désemparée, qui vient de perdre ses parents dans un accident, et qui est la seule à en avoir réchappé. Elle aurait voulu mourir avec eux, ne pas être seule, et ne comprend pas pourquoi c'est elle qui vit encore. Nous comprenons alors à quel point son monde a changé, qu'elle n'arrive pas à accepter, et l'écriture nous immerge dans la tête de Cassie. Elle se mure dans un silence intenable pour refouler sa peine. Ainsi, ce premier tome commence sur une note tragique et négative, ce qui nous amène à espérer des rebondissements plus joyeux pour la suite, et surtout pour Cassie, qui, âgée de 16ans, mérite de vivre bien plus que ça.

J'ai assez vite accroché à l'histoire, à Cassie et à sa manière d'être. En effet, ses sentiments sont décrits de nombreuses fois, et ont du sens, ce qui n'est pas toujours le cas dans les romans. Pour autant, j'ai parfois eu du mal avec l'écriture de l'auteur, et je suis rarement partisane du présent dans les récits, mais c'est mon avis personnel. Par contre, ce qui m'a dérangé au plus au point, ce sont les changements incessants de temps du récit, qui m'ont plusieurs fois mise mal à l'aise et m'ont empêché de vraiment comprendre l'ordre des enchaînements dans l'histoire. Cela m'a donné l'impression à plusieurs reprises que le récit n'était pas conté très naturellement, et c'est dommage. Cependant, cela ne m'a pas empêché d'apprécier l'histoire et ses rebondissements.
Lorsque nous rencontrons Cassie, elle est seule et perdue mais cela ne va pas durer. Dans ce nouveau lycée, elle se lie d'amitié avec un petit groupe, chacun ayant un caractère bien défini, et cela permet de donner une note plus joyeuse et authentique à l'histoire.

J'avoue avoir plusieurs fois rit pendant les échanges entre Cassie et Evon, étant donné qu'ils ont tous les deux un caractère bien trempé, et que Cassie refuse de se laisser marcher dessus. Les personnages font preuve d'humour, de compassion, d'intelligence, mais possèdent aussi des défauts en contrepartie. Certains se croit supérieurs, sont narcissique, sont séducteurs, etc. Ce ne sont pas des personnes parfaites, et on en arrive même à vouloir s'énerver contre eux. C'est une petite brochette d'amis, imparfaits mais complémentaires, en quelque sorte.
Curieuse d'en apprendre plus sur la "femme mystérieuse", on découvre des mystères et énigmes que Cassie va tenter de résoudre. Le surnaturel ayant pris place dans sa vie, elle fait face à de nombreuses incompréhension et cherche à combler les vides, pour mieux comprendre ce qu'il se passe. J'ai apprécié chercher avec elle qui était cette "Lisa" , et [u]je n'ai compris que très peu de temps avant la révélation.
Cependant, c'est la seule énigme qui ait été "difficile" pour moi. Le reste de l'histoire était évident à mes yeux, et j'ai trouvé cela vraiment dommage. Clairement, lorsqu'on passe du coq à l'âne pour vous présenter une situation ou un personnage dont on se contrefiche, il est évident que cela aura une importance.. J'ai donc tout de suite résolu un des gros mystères et cela m'a chagrinée. Mais ça ne m'a pas empêché de continuer à lire afin de découvrir les origines de Cassie, et je n'ai pas été déçue!

Par ailleurs, même si les mythes ont été modifié pour l'histoire, nous en apprenons pas mal sur l'Histoire avec un grand H et sur les grands qui l'ont bâtie. J'ai trouvé cela épanouissant, et étant très curieuse, cela m'a ravie.

Ainsi, même si j'ai parfois eu du mal avec le style de l'auteur (et les quelques coquilles trouvées par ci par là), que les énigmes étaient un peu faciles, j'ai apprécié lire le récit, découvrir de nouveaux personnages, en apprendre plus sur leur passé, et le passé du monde. Et surtout, découvrir cette mystérieuse femme. Quel retournement de situation!
Allez, hop, vivement la suite!

Chronique de Kahra
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Nouvelles d'un Myrien, tome 1 : Les Sang-mêlés de Sandra Moyon

Année d'édition : 2016
Edition : Anyway Editions
Nombre de pages : 250 pages
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
La vie n’est qu’injustice. Je me suis longuement interrogé sur les raisons qui faisaient que nous ne partions pas tous, dès notre venue au monde, avec les mêmes chances ainsi que les mêmes opportunités. Qu’est-ce qui fait que, parce que nous naissons différents des plus forts, nous nous retrouvons condamnés aux pires desseins ? Pour ma part, je suis myrien et depuis le commencement de ma pénible vie, j’ai été enchaîné à une voie que je n’ai pas choisie. Les sorciers ont-ils déjà pensé qu’aucun myrien n’avait souhaité naître myrien ? La scélératesse du monde me révolte et m’accable un peu plus chaque année qui passe. On m’a appris, alors que tout m’était encore inconnu, que je n’avais pas le choix, que mon destin était tracé de bout en bout et que je devais me contenter de l’accomplir, sans discuter. J’aimerais que le Destin puisse être de chair et de sang, ainsi j’irais à sa rencontre et je lui demanderais pourquoi il se complaît à se jouer de nous…



Après la Grande Guerre, cette folle guerre, les sorciers sont devenus le peuple dominant. Les elfes ont été éradiqués et tous leurs pouvoirs perdus. Quant aux myriens dont l'existence est le fruit de l'ancienne union des elfes et des sorciers, ils ont payé le prix de leur sang mêlé en devenant les esclaves des vainqueurs : privés de leurs dons dès leur plus jeune âge par un sortilège de scellement, ils ne sont plus que l'ombre de ce qu'ils étaient. Luhan est l'un d'eux, conjuguant sa vie de simple esclave et de perle rare avec ses yeux rouges. A la fois servile et dévoré par un désir de liberté, il est au service d'une famille de sorciers influente et réputée. L'attendait une vie parfaitement orchestrée et dont le déroulement aurait dû être écrit : naître, servir, mourir. Pourtant, Luhan sera bientôt entraîné vers un avenir qui le dépasse...




Avant toute chose, je tenais à remercier les Anyway Editions et le forum Mort Sûre pour m'avoir permis de recevoir ce roman en service-presse et d'avoir ainsi pu découvrir un univers fantasy dans lequel j'ai pris un grand plaisir à m'aventurer.


"Nouvelles d'un myrien - Les sang-mêlés" est le premier tome d'une saga fantasy, estampillée young adult. La quatrième de couverture, suffisamment travaillée pour susciter ma curiosité, m'avait intriguée par ton texte particulièrement soigné : quoi de plus plaisant que de réaliser qu'il s'agissait d'un extrait et que cette agréable plume allait nous accompagner tout au long de notre lecture !

En effet, s'il y a bien un point à mettre en exergue, c'est la formidable plume de l'auteur. D'une douceur poétique, elle sait nous faire voyager dans l'esprit de son personnage principal, nous faire partager ses pensées avec une aisance émouvante et cela qu'elles soient sombres ou pleines d'espoir. On s'attache alors à lui avec une facilité déconcertante, malgré son jeune âge qui m'avait inquiétée en début de lecture.

Il est vrai que Luhan, le narrateur, n'est pas bien imposant du haut de ses quatorze ans. Il est gauche, naïf, docile et quelque peu rêveur... Au final, Luhan est un gamin comme n'importe quel autre, qui se nourrit d'idéaux en souhaitant une liberté qui n'est qu'un vague espoir. D'abord très passif vis-à-vis de sa situation de servitude, on perçoit que les événements qu'il va vivre vont le faire grandir, évoluer : cette progression se fait sentir dès ce premier tome où elle s'effectue avec finesse, sans nulle précipitation - entraînant toutefois quelques longueurs -, ce qui ajoute à l'impression d'authenticité qui en émane.

Comme un voyage initiatique, nous découvrons une grande partie de cet univers grâce aux péripéties de Luhan. Bien entendu, les bases sont posées dans les premiers chapitres, notamment avec un prologue qui nous présente l'histoire de ce monde empli de magie à travers une évocation claire et concise de la Grande Guerre, de ses origines finalement si classiques - l'avidité de pouvoir - et des conséquences irrémédiables auxquelles ce genre de conflit finit toujours par mener. Rien de bien original en somme, mais cela n'en demeure que plus convaincant. Les chapitres suivants m'ont parfois paru un peu longs, trop linéaires, et j'admets avoir commencé à désespérer de voir surgir l'élément qui allait faire voler en éclat l'apparente routine de Luhan, ponctuée de souvenirs et d'anecdotes destinées à nous faire découvrir toutes les particularités de cet univers.

Le rythme du roman reste néanmoins un peu trop en dents de scie à mon sens. Le manque d'action m'a parfois rendue dubitative, me faisant délaisser ma lecture pendant plusieurs jours. Toutefois, les rebondissements ont été placés aux moments opportuns et ont ainsi su raviver à chaque fois mon intérêt de lectrice. Cependant, ce déroulement lent revêt une qualité indéniable : nous ne nous retrouvons jamais submergé sous une vague d'informations, ni sous le flot des personnages secondaires qui font leur apparition tout au long de ce tome.

A leur sujet et même si mon coup de cœur reste Luhan pour sa singularité de héros loin des archétypes habituels, j'ai réellement aimé chacun des autres protagonistes que nous rencontrons. Lynn a cette sensibilité sauvage qui marque, Lucille cette attention maternelle touchante, Sébastian cette résignation révoltée qui nous questionne,... Chacun permet un apport unique, un point de vue qui va permettre à notre jeune héros de se construire et de gagner en maturité ! Ainsi, même les sorciers sont marquants : les Denoir, pour ne citer qu'eux, m'ont beaucoup plu avec leur profond élitisme menant à ce violent mépris des myriens surtout exprimé par le patriarche, qui se pose en figure d'autorité impressionnante. Dans son rôle d'antagoniste, le peuple des sorciers a amené cette dose de noirceur, de cruauté parfois, que j'attendais d'un roman qui met en scène une société esclavagiste.

Ce thème est d'ailleurs plutôt bien traité ! J'avoue avoir eu quelques réticences au début de ma lecture, alors que Luhan oscillait entre révolte interne contre sa condition et fascination inavouée pour ses maîtres. En réalité, soyons honnêtes, il m'a alors profondément exaspérée et l'envie de le secouer m'a vite gagnée ! Pourtant, cette ambivalence est justifiée par son jeune âge et est très bien exploitée au final, s'étiolant au fil des événements marquants auxquels Luhan va être confronté. Le point de vue interne joue un rôle prépondérant dans le traitement de cette thématique : nous développons une empathie forte pour Luhan grâce à son caractère ingénu. Les horreurs qu'il nous conte par la suite, lorsqu'il réalise que les rumeurs à propos des traitements infligés aux autres myriens, ne peuvent que nous heurter puisque c'est à travers ses yeux d'adolescent émotif et désemparé que nous assistons à l'effondrement de ses repères. Nous réalisons aussi que la révolte que nous attendions de sa part est loin d'être aisée, ce qui est soutenu par les différents points de vue exposés par les personnages qui gravitent autour de lui et qui alimentent la réflexion. Cette mosaïque nous révèle une dure vérité : placé dans une situation inhumaine, chacun lutte à sa façon pour conserver son humanité...

Enfin, même si tous les ingrédients de la fantasy sont présents et maîtrisés, l'annonce de la prophétie m'a vraiment déçue ! A force de trop d'exploitation de ce levier dans diverses sagas, elle est devenue à mes yeux un moyen trop évident de déclencher les questionnements existentiels du héros et de le placer sur le chemin de la réalisation de sa destinée.



En conclusion, c'est un premier tome avec une saveur d'introduction que nous offre Sandra Moyon pour sa saga "Nouvelles d'un myrien". Elle pose les éléments fondamentaux de sa quadrilogie avec un tact et une fluidité qui nous permettent d'intégrer les règles et les particularités de son univers fantasy tout en douceur. Cette même force est également à mon sens la principale faiblesse de ce roman qui aura peiné à trouver un rythme suffisamment soutenu pour déclencher le coup de cœur. Néanmoins, j'espère que les prochains tomes effaceront cette impression pour nous faire progresser aux côtés de Luhan avec un dynamisme plus prompt à nous immerger dans ce qui s'annonce comme une bataille pour le plus précieux des biens : la liberté.

Points positifs :

  • Un narrateur très humain pour lequel on n'a aucun mal à développer un sentiment d'empathie. 
  • Un univers étoffé, dont on perçoit la structuration soignée et l'attention apportée à la construction de chaque protagoniste. 
  • La plume de l'auteur, à la fois fluide et poétique.


Points négatifs :

  • Un roman qui revêt un goût d'introduction. 
  • Un rythme trop inconstant, souffrant de longueurs.
  • L'éternelle prophétie dessinant la toile de fond du récit. 
Chronique de Aeli
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Autopsie tome 1 : White Chapel de Kerri Maniscalco

Année d'édition : 2017
Edition : Milan
Nombre de pages : 350
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 1888, quartier Est de Londres. Depuis quelque temps, des meurtres sanglants et horribles touchent les femmes de petite vertu de Whitechapel. Une jeune femme, de bonne famille, en avance sur son temps, enquête au côté de son oncle, médecin légiste.











Autopsie est carrément le genre de roman dit "jeunesse" que je veux lire davantage. Un roman qui n'a pour jeunesse que l'âge des héros (pas encore majeur), mais qui a le mérite de ne pas prendre ces mêmes lecteurs pour des ignorants. Autopsie est sombre, parfois gore et dérangeant, mais surtout, il traite avec intelligence du célèbre Jack L'éventreur.

J'ai eu l'occasion de lire beaucoup de romans sur la thématique du plus grand et plus énigmatique tueur en série : Jack l'éventreur. S'y casser les dents est possible, tout dépend de la manière dont on décide de traiter l'histoire pour ne pas donner un énième roman qui reprend de A à Z la véritable histoire (il me semble qu'on en a tous lu assez, j'ai moi-même écrit une nouvelle sur ce sujet, ya des années). Du coup forcément, qui dit Jack l'éventreur dit beaucoup d'intérêt pour ce thriller. Et j'ai bien fait ! Le roman est intelligent et utilise l'histoire pour nous proposer quelque chose de plus poussé et de plus sombre. Je ne dis pas que l'histoire de Jack n'est pas sombre, bien au contraire, mais de voir l'héroïne, Audrey-Rose, ce petit bout de femme, prête à tout pour l'identifier m'aura vraiment charmé. (J'ai également découvert que le second opus traitera de Dracula, rien que ça ! J'ai hâte !)

Autopsie nous raconte l'histoire d'une jeune fille de bonne famille qui cache sa passion à son père. En effet, elle se déguise en homme pour assister à des autopsies pratiquées par son oncle. Elle rêve de devenir médecin légiste et ouvrir des cadavres pour en extraire les organes ne lui fait pas peur du tout. Audrey-Rose est très courage et a le coeur bien accroché. Alors forcément, lorsqu'un tueur en série sévit dans les ruelles mal famées de WhiteChapel, la jeune femme se transforme en détective pour élucider ce mystère et comprendre en même temps comment un être humain peut à ce point perdre son humanité en assassinant froidement les autres. On est d'emblée dans le personnage d'Audrey. Le narrateur, c'est elle et donc c'est via ses émotions et sa vision des choses qu'on va découvrir l'enquête, ses tenants et aboutissants et surtout son dénouement très triste et sombre.

La plume de l'auteur est addictive et chaque chapitre propose un nouveau lieu ou nouveau jour. Les corps s'enchaînent, l'enquête piétine et on a la sensation d'être vraiment en 1888 lorsque les rues de White Chapel n'était plus sûre. Les descriptions sont justes, soignées, juste ce qu'il faut pour avoir la sensation que toute l'histoire se déroule de nuit, dans l'obscurité et la saleté des ruelles nauséabondes. Ya vraiment rien de très "joli" dans l'univers que propose l'auteur. Et même lorsqu'on évoque une séquence un peu frivole (un Bal) l'auteur parvient à transformer le tout pour qu'on n'oublie pas qu'il s'agit ici de l'histoire d'un tueur en série qui n'a jamais été identifié formellement.

On a donc l'enquête officieuse que mène Audrey-Rose en compagnie de Thomas, un jeune homme qui étudie avec son oncle pour devenir légiste. On a également le côté autopsie très présent lorsque l'héroïne pratique et raconte ce qu'elle fait. Cela donne un côté très crédible à l'histoire qui en aucun cas ne tombe dans le fantastique. La folie et le deuil sont aussi deux thèmes très présent dans l'ouvrage puisque Audrey-Rose a perdu sa mère il y a peu et que depuis son père a un peu (beaucoup?) perdu pied. La condition des femmes est aussi exploité puisqu'à l'époque elles n'avaient pour but ou mission qu'une chose : devenir des épouses parfaites pour satisfaire leur époux.

Heureusement Audrey-Rose est intelligente et refuse d'adopter cette attitude de femme soumise et conditionnée. Elle a une passion, un rêve qu'elle tente de réussir coûte que coûte quitte à se mettre ses proches sur le dos lorsqu'ils découvrent qu'elle se balade la nuit dans les ruelles pour intercepter le tueur. L'auteur prend toutefois pas mal de liberté avec la véritable histoire pour servir son intrigue. J'avais déjà des soupçons sur l'identité du coupable, mais chaque fois on revient sur nos positions parce qu'on doute de nous et des découvertes de nos personnages. Juste que c'est rondement mené et que le final est convaincant.

L'auteur propose un soupçon de romance dans ce premier opus des aventures de notre apprentie légiste, mais rien de trop mièvre ou de déjà-vue. Audrey-Rose ne se laisse pas conter fleurette si facilement et même si elle-même comprend que des sentiments naissant prennent le pas sur ses réactions, elle tente de toujours rester maîtresse d'elle-même. L'histoire entre Audrey-Rose et son prétendant avance lentement, sans trop faire de forcing et sans exagéré les choses, l'auteur misant tout non pas sur une amourette, mais bien sur le côté thriller et enquête.

Après une telle lecture, il est bien évident que j'ai envie d'en savoir plus sur nos héros et de les redécouvrir dans une prochaine affaire et qui mieux que Dracula pour les réunir à nouveau et nous faire passer encore un chouette moment de lecture ? Un thriller pour tout âge qui fonctionne très bien et qui se veut très mâture dans ses thématiques. Je recommande.

Vous y trouverez :
- Un tueur en série violent et sanguinaire
- Une héroïne qui n'a que faire des conventions quitte à agir avec parfois un peu trop de zèle.

Vous n'y trouverez pas :
- De romance mièvre
- De dénouement similaire à l'histoire de Jack L'éventreur.

Chronique de Louve
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L'Impasse de Estelle Tharreau

Année d'édition : 2017
Edition : Taurnada Éditions
Nombre de pages : 260
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Au cœur de Chanzy, ville minière en plein déclin, trois femmes, deux hommes et un enfant se partagent une cour baptisée « l'Impasse ». Tous ne survivront pas à la haine qui les lie. Revenu sur les lieux de son enfance, le policier David Bertal suivra, au fil des vengeances et des trahisons, le chemin qui le conduira à affronter les acteurs de son passé. Mais, entre doutes et remords, parviendra-t-il à déchirer le voile noir qui entoure la vie et les secrets de ceux qu'il a aimés autrefois ?







Après avoir eu l’occasion de lire « Orages », premier livre d’Estelle Tharreau, c’est avec plaisir et également curiosité que j’ai découvert son second roman intitulé « L’Impasse ».

Cette fois, l’auteure a choisi Chanzy, ancienne ville minière, dans laquelle les habitants vivent dans la précarité. Dans cette ville vivent deux familles se partageant une cours baptisée « L’Impasse ».

D’une part les Pelissier composée de Pascal, riche patron de la seule société de la ville à encore pourvoir de l’emploi, sa femme Caroline, femme au foyer dépressive et sa mère Madeleine octogénaire à la mémoire défaillante. La seconde famille est, quant à elle, composée de Nicolas Mazoyer, petite frappe trempant dans divers mauvais coups lorsqu’il est en permission, sa compagne Virginie qui travaille de nuit dans un home afin de joindre les deux bouts et leur fils Benjamin enfant taiseux et plutôt troublant, voir inquiétant.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la cohabitation est plutôt tumultueuse, en raison du fossé social qui sépare les deux familles. Et les choses n’iront pas en s’arrangeant lorsque l’un de ces protagonistes sera retrouvé assassiné.

Le policier à hériter de l’enquête est David Bertal, un enfant du pays, récemment revenu de Paris dans sa ville natale. Entre complots, règlements de comptes et autres mensonges et faux témoignages, il aura la lourde tâche de devoir tirer les vers du nez d’anciennes connaissances qui ne se montreront pas toujours coopératives.

J’ai été captivée et en même temps déprimée par cette enquête. Captivée, car la noirceur et les fausses pistes rythment le récit. Et lorsque l’on pense enfin entrevoir une lumière au bout du tunnel, c’est pour mieux replonger au cœur de cette enquête rythmée par des complots plus sournois les uns que les autres et dont on commence à douter que David puisse un jour identifier le véritable coupable.

Déprimée par la morosité de cette ville où la mélancolie semble avoir élu domicile. Mais également par la fatalité qui frappe les personnages, plus attachants les uns que les autres. Notamment le petit Benjamin, toujours rabaissé par un père qui le déteste et qui a vu des choses qu’un enfant de son âge n’aurait jamais dû voir. D’autres sont, en revanche, diablement machiavéliques. On leur donnerait le bon dieu sans confession et finalement, ils se révéleront être des manipulateurs professionnels. Les choses ne semblent décidément pas être ce qu’elles sont ou devraient être dans cette sordide histoire.

Bien que j’aie préféré « Orages » à « L’Impasse », il est incontestable qu’Estelle Tharreau est une auteure dont il faudra à présent tenir compte au sein du cercle des nouveaux auteurs de thriller à suivre. Il ne fait aucun doute que je guetterai la sortie de son prochain roman avec intérêt.

Finalement, je remercie les éditions Taurnada pour la découverte de ce thriller noir et déroutant, mais que m’a fait passer un agréable moment de lecture.

Chronique de Serpentinne
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Library Jumpers, tome 2 : La Gardienne des Mensonges de Brenda Drake

Année d'édition : 2017
Edition : Lumen
Nombre de pages : 479
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture : Quand le Conseil des mages envoie Gia dans une petite ville du Connecticut, elle croit d'abord que vivre sous protection avec sa famille, ses amis – et, en bonus, Arik en personne – ne devrait pas s'avérer trop désagréable. Mais la déception ne tarde pas : son meilleur ami, Nick, a du mal à contrôler de tout nouveaux pouvoirs plus qu'inquiétants, son père est de plus en plus proche de Deirdre, la jumelle qui a pris sa place auprès de lui en l'absence de Gia, et Arik semble un peu trop intéressé par une jeune habitante du village.

Bien décidée à retrouver les Chiavi manquantes – ces clés magiques qui sont leur seul espoir –, la jeune Sentinelle, accompagnée de Nick, visite en secret certaines des plus belles bibliothèques de la planète. Mais le sort s'acharne : elle déclenche au détour d'un couloir sombre un piège qui l'expédie vers une bien mystérieuse destination. Pour retrouver les siens, Gia va être contrainte de faire un sacrifice, un choix terrible qui lui coûtera un être cher.

Il lui suffit de tourner la page pour déclencher la fin du monde ! Bestiaire fabuleux, objets magiques, voyage entre les univers... Jamais plus vous ne regarderez un vieux livre poussiéreux du même oeil ! Avec La Voleuse de secrets, Brenda Drake vous entraîne à la suite de Gia dans une quête initiatique périlleuse et riche en révélations.




Library Jumpers est une saga qui va en s'améliorant. Si le premier opus souffrait de quelques défauts, j'ai grandement plus apprécié celui-ci. Alors oui, certaines choses ne changent hélas pas, on reste dans certaines thématiques propres au YA comme le triangle amoureux, mais l'auteur se focalise davantage sur l'intrigue en elle-même et sur cet univers incroyable des library jumpers.

On retrouve notre héroïne Gia qui poursuit sa quête : retrouver les Chiavi manquantes, ces clefs qui pourraient détruire le monde des chimères. En compagnie de ses alliés et de son ami Nick qui depuis peu est devenu aussi un détenteur de pouvoir, elle parcourt les bibliothèques sur les indications de son défunt grand-père pour toutes les retrouver et les mettre en sécurité.

Dans ce second opus, on a davantage d'action. Gia est bien plus courageuse et n'hésite pas parfois à foncer tête baissée dans la mêlée sans se soucier de sa sécurité ou des conséquences. Qu'à cela ne tienne, elle se sait protégé par de nombreux protecteurs qui sont souvent à ses côtés. L'action est nombreuse, bien plus que dans le premier opus et les révélations le sont toutes autant. Certaines sont bien amenées (par exemple sur le grand-père de Gia) et d'autres un peu prévisibles (l'identité de Le Rouge).

La gardienne des mensonges fut la lecture idéale pour me reposer. Retrouver notre groupe de personnage, l'intrigue de fond sur une possible fin du monde pour Asile et les chimères, découvrir de nouveaux pouvoirs et comme bien souvent en littérature jeunesse : de la romance. Gia qui est toujours tiraillé entre Bastien, un mage fort et puissant, quelqu'un de noble tant dans son comportement que dans son rang et Arik, le guerrier qui fait tant battre son coeur. Bien évidemment les choix seront difficiles, mais Gia tente de suivre son instinct et son coeur. Quant à savoir si elle a raison, le troisième tome nous le dira.

Concernant l'évolution de l'intrigue, j'ai aimé que tout ne soit pas rose. On subit de sacré perte dans cette suite et c'est avec un plaisir sadique et manifeste que j'ai apprécié les sacrifices que fait l'auteur. Parce que forcément, on finit ce roman avec une certaine pression, une envie de vite découvrir la suite ! Mention spéciale pour Faith, l'un des personnages que j'apprécie le plus dans l'univers et pour le petit nouveau Royston. Il a un énorme potentiel et je suis certaine qu'il saura nous surprendre.

J'ai beaucoup aimé un certain passage où les saisons se jouent de notre héroïne, enfermé dans un endroit dangereux en compagnie de Bastien. C'était original et cela a permis de mettre beaucoup de piment dans le roman. Déçue par contre des événements concernant Emily bien trop prévisible à mon goût !

En bref, La gardienne des mensonges m'a paru meilleur que son prédecesseur. Plus de dynamisme, de révélations et de rebondissements qui apportent une touche de punch à une suite que j'espérais meilleure. Le pari est remporté, l'auteur a su m'emmener avec ses personnages dans une belle aventure et il me tarde maintenant de lire la suite. Très agréablement surprise !

Vous trouverez :
- De la magie et des combats au corps à corps
- Des livres et bibliothèque
- De l'amour

- Vous n'y trouverez pas :
- De sexualité 

Chronique de Louve
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Winter people de Jennifer McMahon

Année d'édition : 2017
Edition : Le livre de poche
Nombre de pages : 408
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Et si vous aviez la possibilité de ramener d'entre les morts la personne que vous aimez le plus au monde ?
En 1908, la petite Gertie se tue en tombant dans un puits. Folle de désespoir, Sara, sa mère, usant d'un très ancien sortilège hérité de sa nourrice indienne, la ramène à la vie. Un siècle plus tard, la ferme de Sara est occupée par Alice et ses deux filles, Ruthie et Fawn. Un matin, Alice quitte la maison et ne revient pas. En cherchant des indices pouvant expliquer cette disparition, l'adolescente et sa jeune soeur découvrent un vieux cahier : le journal de Sara. Celle-ci y raconte l'histoire de Gertie et évoque une grotte souterraine d'ou l'on peut rappeler les défunts. Cela rappelle des souvenirs enfouis à Ruthie : toute petite, elle a été enfermée sous terre et son père l'a sauvée de quelque chose d'effroyable... Convaincues qu'Alice a lu le journal de Sara et qu'elle est en danger, les deux filles se préparent à aller explorer cette grotte dont Ruthie a gardé la mémoire.
Mais si l'amour fou était vraiment plus fort que la mort ? Si elles ne pouvaient arrêter l'être innommable qui retient leur mère prisonnière ?



Wahou. Voilà un mot bien court et qui pourtant signifie tant de choses. Winter people fait partie de ces lectures qui vous passionnent dès les premières lignes et dont l'histoire est sublime. Entre une plume douce et enchanteresse, des personnages attachants et bourrés d'imperfections et une intrigue à la limite de l'horreur et du bonheur, Winter people est ce genre de roman dont on peut avoir plusieurs interprétations, mais je pense, le même ressenti : être subjugué.

Winter people c'est une histoire familiale sous fond de tragédie où un secret millénaire leur permet de faire revenir à la vie un membre qu'ils ont perdu et ce, pendant 7 jours. Passé ce délai, le défunt disparaît à nouveau pour toujours. Forcément, cela laisse d'énormes possibilités à l'histoire pour nous captiver. Et ce fut le cas, j'ai trouvé ce roman magnifique, justement dosé, bourré de rebondissements, de tristesse et de drames, mais avec cette note d'espoir qui nous maintient en haleine jusqu'au bout.

On débute ce roman en 1908 avec Sara et Martin, un couple aimant qui tente de protéger au maximum leur petite fille Gertie, une fillette fragile et très curieuse. Mais voilà qu'un jour, Gertie suis son père parti chassé, et qu'elle ne revient pas. Sara et Martin commencent alors à la chercher, à fouiller, à alerte les autres habitants... la fillette ne sera retrouvé que plus tard au fond d'un puits. Et c'est là où l'histoire prend une dimension vraiment fantastique et triste. Sara étant persuadée que sa petite fille a été assassinée, elle va perdre pied petit à petit et être sûre que sa fillette est devenue une dormeuse (une revenante) et qu'elle tente de lui transmettre un message. Elle ne serait pas morte par accident, mais assassiné par quelqu'un. Qui ? Voilà la question que l'on se pose en compagnie de Sara et de Martin. L'une, certaine que sa fille tente de lui transmettre un message et l'autre persuadé que la perte de leur fille a complétement rendue folle Sara.

J'ai été fasciné par les héros et leur épreuve douloureuse. Par la difficulté qu'ils ont à surmonter ce tragique événement, surtout lorsque des événements paranormaux s'en mêlent. Martin commence à douter des événements, de ce qu'il pense avoir vu ou compris et Sara, elle, élevée par Tantine a connaissance d'une magie étrange qui sévit dans le coin. Le roman fait ensuite un bond dans le temps au 21ème siècle et on fait la connaissance de Ruthie, une adolescente qui vit dans la maison de Sara et Martin plus de cent ans plus tard. Ruthie est une jeune fille comme tant d'autres, avec ses passions et rêves et qui s'occupe beaucoup de sa petit soeur Fawn, une enfant rêveuse et pleine d'imagination. Lorsque leur mère disparaît soudainement, sans laisser de trace, nos héroïnes se retrouvent confrontés à un abandon qu'elles ne digèrent pas. Pour elles, quelque chose est arrivé à leur mère et il leur faut la retrouver.

C'est lorsqu'elles vont découvrir de nombreuses cachettes secrètes dans leur maison avec des effets personnels appartenant à des gens disparus qu'elles comprennent qu'une malédiction sévit dans le coin. Leur histoire et celle de Sara sera étroitement liée et petit à petit on découvre une histoire de sorcellerie, de damnation et d'amour, où comment une mère est prête à tout pour protéger son enfant et la garder près d'elle.

C'est véritablement un chef d'oeuvre que j'ai eu l'impression de lire. Tant l'histoire a su m'offrir un tas d'émotions et nous amener dans des directions différentes pour ensuite revenir sur l'histoire de Sara qui finalement est à l'origine de tout ça. Le côté fantastique est donc bien présent, avec ces morts qu'on réveille durant sept jours, ce bois sombre et ce coin effrayant : la main du diable où nombre incalculable de mythe ont fait de l'endroit celui qui effraye le plus la population locale. L'histoire de Sara est bouleversante, triste et en même temps effrayante. Cette façon qu'elle a de communiquer avec sa fille décédée effrayera plus d'un lecteur qui n'apprécieront sans doute plus de voir leur porte de placard s'ouvrir lentement. On a également le côté thriller qui est mis un peu en retrait mais sert justement à donner ce côté très addictif au roman. Entre les nombreuses disparitions, les morts et les personnages qui gravitent autour de Ruthie et de Sara, on reste captivée et l'intérêt ne faiblit jamais.

Et pour parvenir justement à relier toutes ces histoires, l'auteur ajoute une nouvelle héroïne : Katherine, une femme perdue, malheureuse qui en plus d'avoir perdu un enfant également, doit survivre la perte de l'homme de sa vie, mort en se rendant à West Hall, des suites d'un accident de voiture. Seulement, Katherine ignore ce que son époux était parti faire là-bas, dans ce coin paumé. Et curieuse, elle va mener son enquête et fouiller un peu partout pour obtenir des réponses... jusqu'à ce que sa route croise celle de Ruthie et Fawn.

En bref, Winter People est un bijoux de fantastique. Rondement mené, addictif, efficace dans son traitement et dans sa manière d'utiliser la mythologie des revenants, Winter people est une bouffée de détresse émotionnelle, de drame et d'espérance. J'ai passé là un moment unique et je classe sans hésiter ce roman parmi les meilleur lu depuis le début de l'année. Je recommande !

Vous y trouverez :
- Du désespoir et de la tristesse
- Des moments effrayants
- De l'espoir

Vous n'y trouverez pas :
- De romance
- D'action.
 
Chronique de Louve
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Blonde à forte poitrine de Camille de Peretti

Année d'édition : 2017
Edition : Pocket
Nombre de pages : 192 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
À 17 ans, Vickie, jeune fille naïve d’une petite ville texane, tombe enceinte de son copain. Rejetée par sa mère et bientôt par sa belle-famille, elle trouve refuge dans un club de strip-tease avec son bébé. Un peu trop grande, un peu maladroite, elle est pourtant vite remarquée pour le pouvoir d’attraction qu’elle exerce sur les hommes. De playmate à star de la téléréalité, son ascension sera fulgurante. Mais qu’il est dur de rester soi quand le monde entier convoite votre corps…







Lien de Blonde à forte poitrine sur le site de l'éditeur .


Lorsque j’ai fermé ce livre, je ne savais plus trop où j’en étais. J’étais au milieu d’un wagon rempli de gens et pourtant j’avais l’impression d’avoir rencontré un mur, à pleine vitesse, sans avoir freiné.

Blonde à forte poitrine est un livre éprouvant. Emouvant, je ne sais pas. Bien sûr, j’ai ressenti plusieurs émotions durant ma lecture, mais je n’y ai pas trouvé la joie, je n’y ai pas trouvé le bonheur. Alors oui, il est émouvant, parce que j’ai pleuré durant ce livre, j’ai ressenti un tel dégoût que la nausée ne me quitte toujours pas, j’ai aimé Vickie autant que je l’ai haï…
Finalement, j’ai eu l’impression, la sensation vraiment gênante d’être à la place des hommes qui ont posé leurs mains sur les hanches, sur les fesses, sur les seins de Vickie. Ces êtres malodorants qui ont cherché lorsqu’elle dansait sur scène à avoir un bout de la blonde, un bout de la poupée. J’ai eu l’impression d’être là, à mater son histoire, à m’introduire dans sa vie alors que je n’y étais pas invité. C’était terrible. Je me suis sentie sale…

Est-ce que ça veut dire que je n’ai pas aimé ce roman ? Non, bien au contraire, parce que l’auteure réussit avec brio à nous faire ressentir tout ceci, à nous donner l’impression qu’on utilisait la poupée comme tous les autres. Parce que Vickie, dès le début du roman, n’a pas de nom, Vickie est un objet. Vraiment. Vickie sera la mère de son fils, l’amie de ses sœurs de cœur, la poupée de ces hommes ou la Blonde. Elle ne sera jamais une femme, elle sera utilisée du début à la fin de ce roman et de sa vie. Et personne, je ne dis bien personne ne s’en soucie. Même son fils, finit par la chosifier.

C’est ça l’histoire que renferme ce roman. C’est l’épopée d’une jeune fille de 16 ans qui tombe enceinte et s’en réjouis. C’est l’histoire d’une jeune femme qui se fait jeter dehors par son mari et qui ne trouvera pas de soutien dans sa famille. C’est l’histoire d’une fille qui deviendra stripteaseuse pour prendre soin de son enfant. Et finalement, c’est l’histoire d’une femme qui se vendra corps et âme pour donner du bonheur à son fils, sans pour autant y parvenir. En ne gagnant que la honte et la désapprobation de ce dernier.

Vickie est naïve, Vickie se laisse faire du début à la fin et même si on a un peu pitié d’elle, au final, elle nous dégoute tout autant qu’elle dégoute son fils. On a honte d’elle. On se sent mal de ressentir cela pour cette pauvre fille que la vie n’a pas gâtée et en même temps on a cette petite voix dans la tête qui nous murmure : « elle le mérite, non ? ». Je me suis souvent outrée moi-même et j’ai été dégoutée par les comportements de tous ces hommes qui entrent dans sa vie et en repartent comme ils peuvent.

En bref, c’est un roman contemporain qui nous conte la vie d’une jeune fille qui a tout fait pour donner une belle vie à son fils, mais qui perdra tout, même ce dernier. Elle ne reculera devant aucune bassesse pour cela, elle se vendra corps et âme. Vous la haïrez pour ses comportements, vous la trouverez trop naïve mais au fond, vous pleurerez avec elle, vous aurez peur avec elle et finalement vous ne saurez même plus qui vous êtes en sortant de ce roman. C’est un roman éprouvant qui ne peut pas vous laisser indifférent et la plume de Camille de Peretti n’y ait pas pour rien.

Je remercie les éditions Pocket et Mort Sûre pour cette redécouverte de l'auteure.

Chronique de Ferilou
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dimanche 16 avril 2017

Les derniers jours de Rabbit Hayes de Anna McPartlin

Année d'édition : 2017
Edition : Pocket (Best)
Nombre de pages : 480 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Quand Mia, que l’on surnomme affectueusement Rabbit, entre en maison de repos, elle n’a plus que neuf jours à vivre, même si elle refuse de l’accepter, tout comme ses proches qui assistent, impuissants, au déclin de leur fille, sœur, mère ou amie. Tous sont présents à ses côtés pour la soutenir : Jack et Molly, ses parents, incapables de dire adieu à leur enfant ; Davey et Grace, son frère et sa sœur, qui la considèrent toujours comme la petite dernière de la famille ; Marjorie, sa meilleure amie et confidente ; et enfin Juliet, sa fille de 12 ans, qu’elle élève seule. À mesure que les jours passent et que l’espoir de sauver Rabbit s’amenuise, sa famille et ses amis sont amenés à s’interroger sur leur vie et la manière dont ils vont se construire sans cette femme qui leur a tant apporté. Rabbit est au cœur de ce petit groupe et des préoccupations de chacun de ses membres. Si elle a perdu la bataille, celle-ci ne fait que commencer pour son entourage. Et Rabbit a quelques idées bien particulières pour leur faciliter la tâche. Mais très peu de temps pour les mettre en œuvre...



Lien de Les derniers jours de Rabbit Hayes sur le site de l'éditeur .


2017, qui dit nouvelle année, dit prise de résolutions. L’une de celles que j’ai décidé de prendre est de découvrir d’autres univers littéraire que ceux dans lesquels je me suis cantonnée depuis quelques années, à savoir, fantasy /fantastique et les thrillers. Me voilà donc avec ce livre entre les mains, « Les derniers jours de Rabbit Hayes » d’Anna McPartlin.

Ce roman est tout simplement magnifiquement bouleversant. L’auteure nous y raconte les derniers jours de Mia, surnommée Rabbit dont le cancer est en phase terminale. Heureusement, Rabbit peut compter sur l’indéfectible amour et soutien des siens pour l’accompagner dans ces derniers moments.

Tout d’abord Molly, sa mère au caractère bien tremper, véritable rock de la famille, qui tente désespérément de garder la tête haute afin de soutenir sa fille du mieux qu’elle le peut. Jack Hayes, son père qui ne peut se résoudre à ce que sa petite fille, sa petite dernière, quitte se monde avant lui. Grace, sa grande sœur sur qui elle pourra toujours compter ! Davey, son frère un peu paumé, mais avec qui elle a tissé un lien que rien ne pourra jamais détruire. Ses amis d’enfance qui souhaitent lui rendre un dernier hommage. Et enfin Juliet, sa petite fille, son amour, qui veille sur sa maman tel un ange gardien depuis que la maladie s’est immiscée dans leur vie.

L’auteure aborde le douloureux sujet de l’adieu avec beaucoup de justesse, une pointe d’humour et énormément d’émotion. La plume est simple et les chapitres sont découpés de telle manière que l’on suit les événements aux côtés de chacun des personnages.

Pages après pages, Anna McPartlin nous livre les états d’âme, les angoisses, les espoirs, les souvenirs de chacun des protagonistes. On rit parfois. On pleure beaucoup. Des sujets douloureux, entrainants parfois des disputes sont abordés. Notamment, qui aura la garde de Juliet ? Et comment annoncer à une petite fille de douze ans que sa mère va mourir ?

Nous avons tous, à un moment donné, dit adieu à un être que nous aimions et ce roman retranscrit à la perfection les étapes successives à la préparation de la douloureuse séparation et au deuil. Mais il est également une ode à la vie. Il vous rappellera que celle-ci vaut la peine d’être vécue et qu’il ne faut jamais cesser de se battre, même si quelque chose vous semble insurmontable, laissez la porte ouverte à l’espoir !

Je remercie les éditions Pocket pour ce service presse et Louve du Forum « Mort Sure » de m’avoir donné l’opportunité de découvrir cette superbe histoire, premier coup de cœur littéraire de cette année et l’un des meilleurs romans que j’ai lus.

Chronique de Serpentinne
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Serre-moi fort de Claire Favan

Année d'édition : 2017
Edition : pocket
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
" Serre-moi fort. " Cela pourrait ressembler à un appel au secours. Du jeune Nick, tout d'abord. Victime collatérale de la disparition inexpliquée de sa sœur, contraint de vivre dans un foyer brisé et entre deux parents totalement obsédés par leur quête de vérité. Il aimerait tant que sa mère le prenne dans ses bras... D'Adam Gibson, ensuite. Policier chargé de diriger l'équipe qui enquête sur la découverte d'un effroyable charnier dans l'Alabama, il doit identifier les victimes – toutes des femmes – et tenter de remonter jusqu'au tueur, qui a savamment brouillé les pistes. Si Adam parvient à cerner quelques-unes de ses motivations, c'est à peu près tout. Et il prend le risque de trop qui le jette directement dans les bras du tueur. Commence alors entre eux un affrontement psychologique d'une rare violence... N'entendez-vous pas leur appel désespéré quand tous murmurent : " Serre-moi fort " ?



Lien de Serre-Moi fort sur le site de l'éditeur

Je remercie Louve du forum Mort-sûre et les éditions Pocket pour ce partenariat.

Ce roman me tentait depuis sa sortie en grand format mais comme bien souvent par souci de place et de prix (ne nous voilons pas la face!) j'attendais avec grande impatience sa sortie en poche. Je suis vraiment très heureuse que Louve m'ait permis de le découvrir.

Claire Favan est une auteure qui dans le milieu du thriller français s'est fait un nom incontestablement. En grande amatrice de ce genre, je n'avais encore jamais découvert sa plume, voilà le mal est réparé!! Et quelle première expérience!

Le roman se découpe en trois parties distinctes.
Dans la première nous suivons Nick, adolescent dont la soeur vient de disparaître. Petit à petit, sans nouvelles de cette dernière, les parents de Nick vont tomber dans la dépression et l'alcool. La famille se disloque et Nick la tient à bout de bras comme il le peut du haut de ses 15 ans. L'enquête piétine, les parents décident de prendre les choses en main afin de découvrir ce qu'il est arrivé à leur fille. C'est ainsi qu'ils se penchent sur l'enquête de l'Origamiste, tueur qui sévit depuis des années sans pour autant être inquiété.
Le seconde partie nous offre le personnage de Adam, flic qui vient de vivre un drame familial, et qui se voit offrir une enquête qui s'annonce complexe, la découverte d'une vingtaine de corps de jeunes femmes dans des bois.
La troisième partie, je ne vous en parlerai pas pour ne pas vous spoiler les précédentes...!

Ce livre est passé à un cheveu du coup de coeur pour une seule et unique raison, la fin que j'aurais aimé différente (en revanche je suis sûre qu'elle conviendra à la plupart des lecteurs!). Vu le récit que nous offre Claire Favan, je m'attendais à une fin qui me mettrait vraiment sur les fesses, et non pas tant que ça, c'est une mini déception cependant tant j'ai apprécié l'intégralité du roman.

Les personnages que l'on découvre aussi sont d'un réalisme saisissant. J'ai eu beaucoup d'empathie pour eux, que ce soit pour Vincent ou pour Adam.
Vincent, malgré ses 15 ans au début du roman, se bat pour faire vivre sa famille après la disparition de sa soeur. Ses parents se laissent totalement couler et ils oublient totalement qu'ils ont un autre enfant. C'est très dur pour lui, malgré cela il fait preuve de beaucoup de courage.
Adam est un homme brisé, qui doit réapprendre beaucoup de choses et reprendre sa vie en main. Il a deux enfants avec lesquels il entretient des relations qui sont loin d'être simples. L'enquête qu'il récolte est compliquée, mais elle a le mérite de lui faire oublier les soucis qu'il a en dehors du boulot.

Outres des personnages qui nous marquent, Claire Favan a une écriture terriblement addictive, pour preuve j'ai lu ce roman en même pas deux jours, chose rarissime chez moi!
Dès les premières pages du roman, on est complètement happé et absorbé par cette histoire. Les chapitres sont courts, c'est très dynamique, et la tension psychologique monte crescendo au fil des pages et des chapitres.
Bien que le roman ne soit pas du tout sanglant, l'auteure a un style très tranchant et perturbant, elle n'épargne rien à son lecteur, quite à le laisser totalement démuni. Une scène en particulier m'a choqué, retourné l'estomac, si bien que j'ai du poser mon livre quelques instants pour faire autre chose. J'ai rarement été autant mal à l'aise avec un roman.
Elle finit toujours ses parties sur un énorme rebondissement donc on est obligé de continuer à lire. La dernière phrase de la première partie tout particulièrement, j'ai été obligé de la relire plusieurs fois pour être certaine d'avoir bien lu et compris!

Bref vous l'aurez compris, un énorme claque pour ce thriller psychologique, où le lecteur est mis à mal, où Claire Favan nous mène par le bout du nez de A à Z. Même si comme je l'ai dit plus haut, j'aurais aimé une fin différente, je l'oublie facilement tant j'ai apprécié ce roman. Une auteure que je prendrais plaisir à redécouvrir par la suite!

Chronique de Ninis47
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Planetfall, tome 1 de Emma Newman

Année d'édition : 2017
Edition : J'ai lu (Nouveaux Millénaires)
Nombre de pages : 320 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Touchée par la grâce, Lee Suh-Mi a reçu la vision d’une planète lointaine, un éden où serait révélé aux hommes le secret de leur place dans l’Univers. Sa conviction est telle qu’elle a entraîné plusieurs centaines de fidèles dans ce voyage sans retour à la rencontre de leur créateur. Vingt-deux ans se sont écoulés depuis qu’ils sont arrivés là-bas et qu’ils ont établi leur colonie au pied d’une énigmatique structure extraterrestre, la Cité de Dieu, dans laquelle Lee Suh-Mi a disparu depuis lors. Ingénieur impliquée dans le projet depuis son origine, Renata Ghali est la dépositaire d’un terrible secret sur lequel repose le fragile équilibre de la colonie, qui pourrait voler en éclats avec l’entrée en scène d’un nouveau membre, un homme qui ressemble étrangement à Suh-Mi, trop jeune pour faire partie de la première génération de colons...






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Alors que la couverture ne m'inspirait pas du tout (la modélisation 3D dans ce genre me semble un peu dépassée) le résumé de Planetfall a su révéler tout son potentiel et tout de suite m'intéresser. Une fois le livre terminé, quelques questions demeurent, mais j'ai trouvé l'histoire et ses mystères vraiment passionnants ! Pour une auteure habituée à écrire de la fantasy, j'ai trouvé ce premier roman de SF vraiment réussi ! 

Ce livre va nous permettre de suivre Ren, une ingénieure membre du projet de colonisation de la planète de Dieu depuis son début. Le récit à la première personne nous plonge directement au cœur de la nouvelle société qui s'est construite sur cette planète, toute proche d'une étrange cité-créature qu'ils pensent être la demeure de Dieu. Il faut un petit moment au lecteur avant d'assimiler toutes les particularités de cette colonie : l'utilisation des imprimantes 3D, leur politique de recyclage et, surtout, leur étrange cérémonie de la graine. 

L'auteure nous laisse volontairement dans le noir, car la plupart des colons eux même ne connaissent pas toute la vérité. Petit à petit, le lecteur se rend en effet compte que Ren cache de terribles secrets. L'arrivée de Sung-Soo, qui se dit le fils d'un des membres de l'équipage dont la navette s'est écrasée lors de l'arrivée sur cette planète, va lui rappeler les mensonges sur lesquels s'est construite leur colonie. 

Les réponses arrivent au compte goutte mais on ne s'ennuie jamais. Le final est vraiment grandiose et intense. J'ai trouvé le récit très maîtrisé même si, comme souvent, la première personne m'a une nouvelle fois gênée. Ren s'attarde beaucoup sur ses ressentiments, sa culpabilité, et rend toutes les scènes d'action très froides. Elle ne sont pas très bien décrites et beaucoup trop en retrait. Ren va réussir à nous faire ressentir tout son désespoir pourtant exagéré lors de la découverte de l'intérieur de sa maison par le reste de la communauté, et rester très neutre lors de l'attaque finale. Il y a un déséquilibre vraiment décevant entre les scènes. 

Mais ce qui m'a vraiment passionné, ce sont tous les questionnements théologiques et les réflexions sur notre monde, sur notre humanité, qui sont posés. Sung-Soo est né sur cette planète, alors que Ren a encore des souvenirs de la Terre. Ces deux visions vont se confronter et mettre en lumière tous les problèmes que l'on a créé sur Terre. Pour autant, leur société sur cette nouvelle planète a beau sembler parfaite, nombreux sont les colons qui ne sont pas heureux. 

L'auteure soulève des questions classiques (Dieu existe-t-il ? Sommes-nous seuls dans la galaxie ?) que cette étrange cité-créature arrive cependant à transcender. Ce livre m'a beaucoup fait réfléchir, et m'a fait voir certaines choses différemment. J'ai trouvé qu'il y avait un petit côté Prometheus de Ridley Scott, avec une ambiance différente mais une pensée beaucoup plus aboutie. 

Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus au risque de vous gâcher la lecture. Le résumé éditeur est d'ailleurs très bien fait, il en dit juste ce qu'il faut pour donner envie. Dans tous les cas, c'est une lecture que j'ai beaucoup apprécié. J'ai aimé rassembler les pièces du puzzle et découvrir les horribles secrets de cette colonie et cette cité de Dieu. J'ai un peu moins aimé suivre le personnage principal, Ren, et cette première personne qui gâche un peu la lecture selon moi. Mais la fin le vaut.



Chronique de May
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Les Els de H. Roy

Année d'édition : 2017
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 448
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
A 18 ans, Connor vit avec son père dans une petite ville des Adirondacks. Elle mène une vie tranquille mais son meilleur ami prend subitement ses distances, sa tante s'installe chez eux et des cauchemars assaillent la jeune femme. Un secret enfoui refait surface.












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Je tiens tout d'abord à remercier les éditions J'ai Lu ainsi que le forum Mort Sure pour ce fantastique partenariat.

Je dois avouer que j'ai eu un peu de mal à m'investir dans la lecture de ce roman. J'ai trouvé le début très long et les personnages pas véritablement intéressants, tous un peu "bateau". Mais je me suis un peu forcée à continuer et je ne l'ai pas regretté.

Tout d'abord parce que ce livre a des points forts qui m'ont interpellée. Une toute nouvelle mythologie est présenter. Je n'en dirai pas plus pour éviter de spoiler mais ça change des créatures habituelles (même si certains ont quand même des côtés très ressemblant avec les vampires). Le personnage de Connor devient finalement très vite attachant et j'ai pensé ne pas en avoir vu assez quand j'ai refermé mon livre. L'histoire même donne envie de lire la suite. Ce qui est extrêmement positif.

Points négatifs selon moi : le triangle amoureux. Je ne supporte juste pas ce genre de complications. Ca me gave au plus haut point. Mais j'imagine que certains apprécient. Ils trouveront certainement leur compte ici. Je trouve aussi dommage le manque de rebondissements. Je me suis attendue à tout (du traitre à la venue d'un personnage sur la fin). Quelques longueurs parfois, notamment pendant les match en cours de sport. Ca n'apportait pas vraiment grand chose au récit et ne nécessitait pas autant de pages, selon moi. Enfin, j'ai trouvé M antipathique du début à la fin. Je n'ai pas réussi à apprécier le personnage, qui n'a (à mes yeux encore une fois) qu'un intérêt limité.

Ce premier opus est clairement un tome d'introduction. La véritable action et la gravité de l'histoire n'apparaît que sur la fin. Il présente parfaitement l'univers et les personnages. Je le recommande chaudement à ceux qui aiment découvrir, qui veulent de la nouveauté. Et malgré les quelques bémols, je lirai très certainement la suite.

Chronique de ML
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Les chroniques de Dani Mega O'Malley, tome 3 : Fièvre née de Karen Marie Moning

Année d'édition : 2017
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 447 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Lorsque la race immortelle des Fae a détruit l'ancien mur qui divisait les mondes des Humains et des Faes, la structure-même de l'univers a été endommagée. Désormais, la Terre s'évanouit peu à peu. Seule la Chanson de la Création, depuis longtemps perdue, une mélodie dangereuse qui est la source de toute vie, peut sauver la planète.

Mais ceux qui recherchent cette mythique Chanson - Mac, Barrons, Ryodan et Jada - doivent gérer de vieilles blessures et de nouveaux ennemis, des passions qui s'enflamment et un profond désir de vengeance. Les challenges sont nombreux : les Keltar sont en guerre contre les neuf immortels qui ont secrètement gouverné Dublin depuis une éternité, Mac et Jada sont pourchassées, la reine Seelie est introuvable, et le plus puissant des princes Unseelie de la création est déterminé à gouverner les Fae et les Hommes. La tâche de résoudre l'énigme de la Chanson incombe à une bande de guerriers eux-même divisés... entre eux et avec eux-mêmes.

Autrefois une ville normale avec une touche de magie ancienne, Dublin est désormais une ville de magie traîtresse avec seulement une touche de normalité. Et dans ces rues détruites par la guerre, Mac se retrouve face à son plus féroce ennemi : elle-même. 



 
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Rappelons qu’autour de cette œuvre, il y a deux autres séries : Les Chroniques de Mackayla Lane assimilée à de l’urban fantasy et dont les chroniques de Dani Méga O’Malley est la suite directe et les Highlanders, qui correspond davantage à de la romance paranormale.

Ce troisième opus des chroniques de Dani ne déroge pas aux règles qui plaisent tant dans cette série ; un univers urban fantasy sombre et fouillé, des héroïnes fortes et meurtries, des personnages masculins affreusement sexy et arrogants en diable, des mythes et légendes qui viennent s’intercaler dans tout ça pour venir mettre la pagaille, un ton à la fois humoristique et dramatique, bref une atmosphère bien particulière qui sonne comme la marque de fabrique de l’auteure Karen Marie Moning.

Dani est de retour, après avoir parcouru le hall des miroirs pendant cinq années, alors qu’à peine quinze jours se sont passés dans le monde des humains, elle se fait maintenant appeler Jada. C’est une femme intransigeante, combative et froide à la tête des Sidhe seers qu’elle forme au mieux pour se préparer aux dangers d’un Dublin qui vit une ère apocalyptique depuis la chute des murs du monde des faës. De son côté, Mac est habitée par le Sinsar dubh, le mal incarné et tente de ne pas sombrer du mauvais côté. Par ailleurs, un peu partout dans la ville de drôle de trous noirs sont apparus, avalant tout ce qu’ils touchent et grandissant. Pour sauver le monde de ce danger qui pourrait les engloutir, il faudrait retrouver une certaine mélodie perdue depuis bien longtemps. Une nouvelle quête pour Dani, Mac, Barrons et Ryodan qui les mèneront face à des dangers qui pourraient entraîner leur propre perte.

A l’image du style de KMM dans les chroniques de Mackayla notamment, ce livre offre à la fois beaucoup de choses et en même temps, on a l’impression qu’il ne s’y passe pas grand chose. L’auteure est du genre à se perdre dans des longueurs impromptues qui peuvent ralentir ou nuire à la lecture, elle tente de nous remettre certaine chose en mémoire hors ce n’est pas forcément très utile puisqu’elle offre en fin de roman tout un récapitulatif sur les personnages, les castes, les lieux ou évènements clés qui permettent de se remettre sans difficulté dans l’histoire. Et en même temps, elle a une imagination assez débordante, on sent que ça bout dans la caboche quand elle écrit, il a cette espèce de fièvre, le titre n’est pas innocent, qui déborde et se retrouve dans les nombreux personnages et évènements qui les entourent, qui viennent leur porter préjudice, les endurcir, les mettre à l’épreuve, et tout une légende autour des faës, du pouvoir et de la magie. Des choses plutôt passionnantes qu’il ne faut pas perdre de vue pour comprendre l’ensemble de l’univers de l’auteure. Bref, un paradoxe de l’univers de KMM, qui me fait toujours cet effet, c’est addictif, on le dévore et puis d’un coup, on ralentit on avance moins vite et puis ça repart, et à la fin on se dit « mais en fait il s’est passé quoi au juste ? » Mais, quand on y repense « il y a avait ça, puis ça, ah oui et ça aussi… ».

Autre défaut à mon sens, la répartition des points de vue des personnages, si on est plus que ravis de retrouver les personnages de Mac et Barrons, de voir leur relation de couple plus que particulière, c’est passionnel, trivial, bestial et primitif, ils ont un truc ces deux là, on est assez loin du romantisme, bien que Barrons sortent parfois des choses aussi crues que terriblement belles à sa « poupée Arc en ciel », tout est qu’ils volent un peu la vedette à Dani et Ryodan et que leur histoire est déjà faite depuis les chroniques de Mackayla Lane. Mac reste un personnage principal évidement avec un sacré handicap dans ce tome et une implication face aux dangers  qui lui reste très personnelle, mais si la série s’appelle les chroniques de Dani, on devrait voir davantage ce personnage ainsi que celui de Ryodan. On en voit finalement encore trop peu à mon goût.

On la voit toutefois sous les traits de Jada. Jada est donc la petite Dani pleine de pêche qui est devenue une jeune femme froide et vindicative. Pourtant, il y a une belle évolution de ce personnage dans ce tome, grâce aux retrouvailles avec Dancer et Lor entre autre, qui sont les deux seuls personnages qui vont l’accepter telle qu’elle est devenue sans faire de sous – entendus sur ce qu’elle était, des souvenirs qui viennent titiller les profondeurs de son âme et lui rappeler ce qu’elle ressentait, et des joutes verbales pleines de sous-entendus avec Ryodan qui pour le coup, se révèle plus que sexy, mais aussi un peu rabat-joie et enfermé dans cette image de Dani qui lui colle à l’esprit et surtout au cœur. Jada va retrouver peu à peu un sens à ses émotions, être perturbées aussi, mais toujours rester très forte, tenace et courageuse. C’est un protagoniste absolument magnifique.

Évidemment, cet univers, c’est aussi énormément de personnages secondaires toujours plus funs les uns que les autres, Christian, le highlander aux yeux rêveurs devenus prince unseelie, Dancer, le petit génie aux yeux bleus devenu un beau jeune homme qui entend bien avoir sa place auprès de Jada dans cette aventure pour sauver le monde, Alina, la soeur de Mac fait un retour très remarquable ou encore Lor, si les blondes à fortes poitrines ne lui font plus autant d’effet depuis qu’il « pratique » une brune aux petits seins se montre très protecteur envers Jada et peut même se révéler intelligent.

En bref, ce troisième tome est dans l’ensemble une très bonne lecture même si il est un cran en dessous des deux premiers, on retrouve avec plaisir tout ce qui fait l’ambiance très particulière de l’univers des « Fièvres ». C’est peut-être un peu plus lent que les deux précédents tomes, un peu plus axé sur la psychologie des personnages, on a un peu moins cette sensation de dynamisme et d’action. Enfin, avec la dernière phrase du roman, on ne peut que souhaiter une sortie rapide en France de « Fever Song » !

Je remercie Louve du forum Mort Sûre et les éditions J’ai lu pour ce partenariat.
 
Chronique de Walkyrie
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