mercredi 11 juillet 2012

Prêtresses du sexe de Alexandre Lévine

Année d'édition: 2011
Editions :Artalys
Nombre de pages : 200

Quatrième de couverture:
Dans une Antiquité partiellement imaginaire, des prêtresses servent et incarnent Welouma, la déesse du sexe et de la fécondité. Leur rôle est de se donner aux hommes, de jouir et d’enfanter. Un étranger, Cléaridas, arrive dans leur temple et s’immerge dans son ambiance orgiaque, où l’union avec le divin se fait par l’orgasme. Mais il tombe amoureux d’une prêtresse, Ilouwa, et il comprendra que les sentiments n’ont pas leur place dans cet univers. Bien plus, il verra l’ombre de la mort derrière le culte de la déesse.

Alexandre Lévine signe une fantaisie érotico-mythologique unique en son genre, un mélange de scènes de sexe et d’intrigues amoureuses qui aboutit à une réflexion sur le poids des traditions et l’emprise de la religion sur les âmes.





J'ai choisi ce roman suite à la proposition des éditions Artalys de le chroniquer.
Bien sûr j'étais au courant du contenu de ce livre et à aucun moment cela ne m'a gênée. Il en fallait bien plus tout de même !


Dès le début j'ai été charmé par le style d'Alexandre Lévine. Son écriture est recherché, fluide, agréable à parcourir. Cela nous permet de visualiser au mieux les personnages et décors présents dans le roman. Les scènes sexuelles sont certes très présentes mais l'auteur tente à chaque fois de les rendre différentes de façon à ce qu'on ne tombe pas dans le côté répétitif de la chose. Et pour ma part cela a marché, et j'ai pu dévorer ce roman sans me dire «  c'est toujours la même chose ».


Concernant l'histoire, elle peut paraître brutale au départ et très crue mais quand on tente de percer la profondeur de l'intrigue, on se rend compte que l'auteur nous offre une belle histoire d'amour à sa sauce. Pas de personnages niais et stupidement amoureux l'un de l'autre mais une histoire d'amour violente, difficile à accepter et surtout qui n'est pas exclusive. En lisant ce livre j'ai eu l'impression que l'auteur nous disait «  l'amour est éphémère » et même si beaucoup ne sont pas d'accord je pense que c'est vrai et que dans une vie on tombe au moins amoureux deux fois.


J'ai aimé cette immersion dans une religion étrange et sans complexe qui glorifie la sexualité sans pudeur, sans rien cacher. Et l'auteur s'en donne à cœur joie ce qui ne m'a pas gênée une seule minute.

Bien sûr je déconseille ce roman aux âmes sensibles et aux prudes qui seront très vite choquée je pense. Pourtant les scènes de sexes sont maintenant monnaie courante en littérature, et personne ne peut dire le contraire.


Concernant les personnages, je les ai tous trouvé dignes d'intérêt. Que ce soit les prêtresses qui se vouent corps et âmes pour leur religion et qui de ce fait laisse de côté leur vie de femmes amoureuses, les servantes qui doivent se soumettre et subir sans rechigner des assauts parfois brutaux ou ces hommes à qui on offre le paradis, tous ont su me captiver à leur manière.


Aussi je remercie les éditions Artalys pour ce partenariat qui m'a beaucoup plu et qui est au final une belle leçon sur l'amour.


Ma note : 8/10

 
Chronique de Louve
 
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J'ai été assez agréablement surprise par ce roman érotico-fantasy. En raison de son orientation ouvertement érotique, je m'attendais à moitié à une intrigue quasi-absente, d'autant que le synopsis revêt vaguement l'apparence d'une excuse qui permettrait d'aligner toutes les scènes de sexe possible. En réalité, c'est un peu plus profond que ça.

Déjà, l'écriture est soignée : « littérature érotique » ne signifie pas « sous-littérature » dans cette œuvre, ce qui est très appréciable. L'auteur évite habilement à la fois la pudibonderie et la pornographie gratuite, pour livrer des scènes sensuelles avant tout. La fantasy mâtinée de mythologie sert à présenter des pratiques différentes mais qui sont posées dans un cadre sérieux et cohérent, apte à présenter de nombreux fantasmes tout en évitant sombrer dans des dérives malsaines puisque des pratiques différentes peuvent se voir expliquées par une simple différence de culture !


De plus, l'intrigue est bien présente ; elle se développe au fil des pages et devient de plus en plus sérieuse, pour finalement aboutir à une vraie conclusion (bien que j'aurais apprécié en savoir un peu plus sur ce qui se passera après celle-ci). Dans l'ensemble, j'ai pris plaisir à la lecture ; ce roman m'a permis de découvrir un genre un peu différent de mes habitudes, mais qui m'a paru constituer une découverte tout à fait intéressante.


La seule chose qui m'a un peu chiffonnée, c'est la légèreté avec laquelle naissent les sentiments amoureux. Cléaridas définit Ilouwa comme la femme de sa vie dès le premier jour de son arrivée au temple. Et il en va ainsi de suite à plusieurs reprises et avec plusieurs protagonistes ; les relations d'amitié sont soumises à la même superficialité de traitement, ce qui rend le tout un peu trop lisse en fin de compte. Une petite faiblesse donc au niveau du traitement des personnages, mais qui n'a nullement entachée ma bonne impression finale tant cette œuvre a su me surprendre en bien.

Si l'érotisme ne vous rebute pas et que cherchez une lecture à la fois originale et de qualité, n'hésitez pas à vous pencher sur ce roman.
 
Chronique de Sherryn
 
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"Âmes prudes, passez votre chemin. Ici, on parle de sexe, de vit et d'envie... de façon très crue. Alexandre Lévine ne fait pas vraiment dans la dentelle. Dans un univers de fantasy, il expose son amour du sexe à travers une démiurgie prolifique. Peut-être un petit reste de fantasme autour des vestales ? Il est en effet présenté comme un spécialiste de mythologie.

Mais de déesse ? aucune manifestation. Tout tourne autour du cul ! Je dois avouer que je n'ai absolument rien contre le style érotico-sexuel dans la SFFF. Je soutiens même régulièrement L'Amoire aux épices qui s'en est fait une spécialité. Mais l'auteur fait une erreur monumentale s'il pense que le cul est auto-suffisant... peu importe l'univers dans lequel on en parle. Car si au début, la mouture prend bien, avec la mise en place des personnages et l'imprégnation dans l'atmosphère du Temple, l'overdose arrive vite. Le crescendo de l'érotique au pornographique frise le vulgaire et la dépravation de quelque chose qui aurait pu être beau. L'omniprésence du sexe, sous toutes ses formes, brisant tous les tabous (dois-je mentionner la sodomisation d'une mère par sa fille ?) va trop loin. Elle ne fait pas oublier la pauvreté du scenario, le superficiel des personnages et la répétition des scènes, encore et encore. J'en suis sortie avec un goût amer en bouche, une forme de dégoût. Trop, c'est trop.


Je ne sais pas si c'est moi qui suis trop conventionnelle, mais la dernière partie du livre m'a vraiment écoeurée. La femme y est trop envisagée comme un réservoir de sperme à mon goût. Ce roman est une réelle déception pour moi. Petit point positif, cependant, c'est un roman illustré et de belle façon ! Mais, quoi !! Deux images presque aussi sages l'une que l'autre. J'ai eu l'impression que quelqu'un ne s'assumait pas. Alors Elie ? Toi aussi tu as préféré prendre de la hauteur par rapport au texte ?


C'est également le premier roman des éditions Artalys que je lisais. Je sais que la maison est encore jeune, mais je l'invite à un peu plus de rigueur. Le texte contient encore de nombreuses fautes (qui ne sont pas des coquilles). Et je ne suis pas vraiment une puriste. Autant vous dire que j'ai dû en rater. C'est vraiment dommage.


Bref, si vous êtes curieux, vous pouvez y aller. C'est plus une pièce originale qu'un réel plaisir à lire. Merci néanmoins à Mort Sûre et aux éditions Artalys de m'avoir permis de le lire. "
 
Chronique d'Alice
 

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