samedi 20 février 2016

Maintenant qu'il est trop tard de Jessica Warman

Année d'édition : 2015
Edition : PKJ
Nombre de pages :
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture : Les adultes font la fête à l'étage, le soir du nouvel an. Samantha veille avec Remy, son meilleur ami, sur sa petite sœur, Tabitha. Elle dort paisiblement à leurs côtés. Soudain le père Noël entre dans la pièce, attrape Tabitha et l'emporte sous leur regard impuissant. À 17 ans, Sam revient avec sa famille sur les lieux du drame. La jeune fille retrouve Remy. Ensemble, ils réalisent qu'ils ont peut-être envoyé la mauvaise personne en prison...







Je tiens tout d'abord à remercier Louve du forum Mort Sûre ainsi que les éditions PKJ pour leur confiance et cet ouvrage.

Maintenant qu'il est trop tard avait retenu son attention grâce à son titre énigmatique et à sa couverture sobre qui ne laisse présager qu'un contenu dramatique ! Et si tout cela ne m'avait pas convaincu, le résumé a fait volé en éclat mes derniers doutes.
Mais en parlant de ce résumé, je vous invite à ne pas le lire, ou du moins pas en entier, parce que cette dernière phrase, gâche la moitié de votre roman...

On rencontre Samantha dans ce livre, lors de la soirée du nouvel an, une de ses soirées qu'on a tous connus étant plus jeune, les parents les ont mis devant un dessin animé puis au lit alors que la musique est beaucoup trop forte du côté des adultes pour espérer dormir. Mais ce n'est pas pour ça que ce sera la pire nuit de sa vie, oh non, s'il n'y avait eu que les blagues vaseuses du voisin, la musique trop forte et les odeurs d'alcool ou de marijuana, Sam aurait pu continuer sa vie comme toutes les petites filles ! Pourtant, cette nuit là, le père noël entre dans la salle de jeu où elle dort avec Remy et Tabitha sa petite soeur, et ce dernier emmène Tortue. C'est la dernière fois que Sam verra sa soeur.

Si vous cherchez une enquête pour savoir où est Tortue, pour savoir qui l'a enlevé, passez votre chemin. Pour être on ne peut plus clair, un homme est en prison pour ce crime, peut être est ce lui, peut être que non mais ce n'est pas le but de ce roman.
Dans ce roman on va découvrir une famille brisée par un drame innommable qui a essayé de se reconstruire mais qui doit revenir là où tout a eu lieu par manque d'argent. On va rencontrer Sam, une jeune fille qui vit avec la culpabilité d'avoir assisté à l'enlèvement de sa soeur et de n'avoir rien fait, puis ce sera Gretchen, la soeur de Sam que leur mère tient pour responsable du drame, parce qu'elle a fait entrer l'homme qu'on accuse dans leur vie. Il y a le père de Sam, un homme qui a été brisé de ne savoir protégé la chair de sa chair, qui a pensé mettre fin à ses jours mais n'a pu s'en convaincre. Et enfin il y a la mère de Sam, cette femme qui n'a pu se remettre de cette perte qu'en faisant un autre enfant, une autre Tortue qu'elle joue à glorifier à en faire une poupée, espérant oublier l'autre.
L'histoire c'est ça, c'est la vie des ces quatre personnes après le drame, comment elles ont pu y survivre et le surmonter, comment on peut continuer à vivre après le pire.
Ce livre est un drame, pas un polar, pas une enquête, juste une tranche de vie, un rappel que malgré tout ce qui vous arrive, la vie continue et se fiche bien que vous suiviez.
C'est d'autant plus marqué dans ce roman, qu'on suit d'un côté le présent de cette famille et d'un autre cette soirée où Tortue a disparu raconté par un romancier, une sorte de livre dans le livre.

J'ai aimé ce côté du livre, cette profondeur pour nous rappeler qu'on peut survivre à tout même au pire et que même si une famille est détruite ce ne sont pas les seuls touchés par ce drame, les voisins, les gens qui l'ont connu sont aussi détruit par une telle chose parce qu'on se dit tous qu'on aurait du mieux faire et souvent on oublie cette partie.
Mais je l'ai aussi trouvé un peu creux. Je n'arrive pas vraiment à me souvenir d'une scène clé, j'ai un sentiment global du roman de cette souffrance et de ce mystère qu'il renferme mais pas de moment spécifique qui m'ait marqué durablement.

Enfin, il y a une dernière chose qui fait que ce roman reste très moyen pour moi, moyen plus certes, mais quand même : C'est la fin.
Une fin beaucoup trop rapide. C'est comme si l'auteur après s'être appesanti sur la vie des survivants avait ressenti le besoin de jouer sur le mystère qui entourait la disparition de Tortue, comme si elle avait voulu nous en donner les clés tout en voulant qu'on en sache pas assez pour vraiment tout comprendre. C'est assez flou (comme la phrase que je viens d'écrire), c'est ce besoin de donner une réponse alors que le roman n'en avait pas besoin, les protagonistes ont vécu des années sans et ont réussi à y survivre mais il faudrait que nous on en ait une au bout de 300 pages mais sans nous donner toutes les clés, histoire qu'un espoir continue de planer.

En bref, un roman fort et émouvant sur les sentiments des "survivants", de ceux qui restent après un drame aussi affreux que le kidnapping d'un enfant, qui me laisse encore attendrie et attristée mais qui n'a pas su totalement me convaincre. En effet le roman reste un peu creux, rien de particulier n'en ressort et puis la fin est beaucoup trop rapide, elle m'a semblé ne pas suivre l'idée principale du roman. Donc un roman sympathique qui pourra vous toucher mais qui ne sera pas inoubliable.  

Chronique de Ferilou

La mort en tête de Sire Cédric

Année d'édition : 2015
Edition : Pocket
Nombre de pages : 562
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Un thriller à couper le souffle…
Flic, fille d’un serial-killer, asociale, albinos :
Vous allez adorer Eva.
Le duo d’enquêteurs Eva Svärta / Alexandre Vauvert est en bien mauvaise posture…

Ils traquent sans relâche les tueurs psychopathes, mais cette fois ce sont eux les proies d’un criminel sadique. Le suspense est à couper le souffle, le lecteur n’aura pas une seconde de répit.

Tout commence en banlieue parisienne, la séance d’exorcisme d’un enfant de huit ans a tourné au drame. Eva Svärta, policière à la Brigade criminelle, enceinte de quatre mois, se rend sur les lieux. Est-ce un accident ? Comment est vraiment mort cet enfant ?
Sur place, la policière rencontre Dorian Barbarossa. Un journaliste à sensation qui vit depuis des années avec une balle de calibre 22 dans le crâne.

Eva Svärta ne se doute pas encore de la descente aux enfers qui l’attend…

Tel un marionnettiste diabolique, Sire Cédric joue avec ses héros de papier comme avec nos émotions.

Frissons et suspense garantis !


Je peux enfin continuer mon aventure avec Eva et Alexandre, merci au forum Mort-Sure et aux editions Pocket ! Mon enthousiasme pour cette série est cependant retombé avec ce troisième tome, je n'ai pas vraiment réussi à me sentir vraiment dedans et plusieurs aspects m'ont déçue.

Ce tome, contrairement aux autres, c'est le début qui est long, trop long. Le sentiment d'urgence que j'ai aimé ressentir en lisant cette série met un certain temps à arriver, et je n'arrivai pas à comprendre où l'auteur voulait nous mener au début. Mais bien sur, le processus ultra efficace de l'auteur se met finalement en marche et on vit une nouvelle course poursuite angoissante et fantastique comme seul Sire Cedric sait en écrire. J'aime vraiment son style, on sent qu'il prend un soin tout particulier à choisir ses mots et le temps utilisé, ce qui fait que les images sont toujours aussi fortes pour le lecteur.

Mais voila, cet épisode met en scène un "méchant" qui m'a vraiment bloqué. Trop fou, trop invincible, j'avais l'impression d'être dans un mauvais film. Vu qu'on alterne différents points de vue et qu'on plonge de nombreuses fois dans sa tête, on se rend très vite compte que le personnage est terriblement cliché et il n'a du coup pas spécialement réussi à me faire peur tant je ne l'ai pas trouvé crédible. Et pourtant, rien de fantastique n'émane de lui, et c'est peut-être de là que vient le problème.

Le fantastique n'est d'ailleurs pas spécialement présent dans ce tome, mais prend pour une fois un aspect plus positif que dans les épisodes précédents. Et du coup le côté gothique que j'avais particulièrement aimé dans le premier tome disparaît, l'ambiance n'est au final vraiment pas la même et ça m'a un peu manqué. Ce troisième tome est aussi beaucoup moins gore que les précédents, et pourtant on assiste à une quantité assez impressionnante de meurtres.

Je redoutais beaucoup le fait qu'Eva soit enceinte, la maternité n'étant franchement pas quelque chose qui me touche. Mais, au final, j'ai trouvé cet aspect très intéressant car c'est toute la mentalité d'Eva qui change à la suite de cette nouvelle. Elle découvre que la vie mérite d'être vécue, elle va devoir se battre pour ses enfants et faire attention à elle alors qu'elle s'en fichait de son corps et n'avait pas vraiment de raisons de vivre avant.

Au final j'ai trouvé ce dernier tome très différent de ce que j'avais aimé et pris l'habitude de lire dans les deux premiers tomes, et c'est ce qui m'a un peu perturbé, et du coup déçue. L'histoire est cependant toujours aussi bien ficelée et nous tiens vraiment en haleine, l'action étant particulièrement au rendez-vous.. Et quel plaisir d'enfin voir Eva et Alexandre ensemble, et pour de bon. Et pour finir, la fin semble présager un retour à l'horreur qui j'espère sera vite écrit par Sire Cedric. Il ne peut décemment pas laisser cette série de côté avec une fin pareille !

Chronique de May

L'homme qui a oublié sa femme de John O' Farrell

Année d'édition : 2015
Edition : Pocket
Nombre de pages : 400
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Qu'un homme oublie un anniversaire de mariage, jusqu’ici rien de très inhabituel.

Mais le cas de Vaughan est plus étonnant : après un étrange malaise, il se réveille dans le métro londonien, totalement amnésique. Oubliés son métier de professeur, ses deux enfants et sa femme, la sublime Maddy…

Lorsqu’il la revoit, c’est le coup de foudre. Pas de chance, car ils sont en plein divorce et Maddy, elle, n’a rien oublié de l’homme odieux qu’il était devenu…

Prêt à tout pour la reconquérir, Vaughan saura-t-il réinventer sa vie ?



L’Homme se retrouve dans le métro, mais il se rend compte d’un coup qu’il a tout oublié de sa vie personnel : il est capable de parler de choses historiques mais rien de sa vie ! Le néant total ! Complément perdu, il arrive à l’hopital et tente de comprendre ce qui ne va pas.

Nous découvrons donc le personnage, Vaughan, en même temps que lui se découvre ! Le concept est intéressant et j’ai pris grand plaisir à suivre son parcours …

Vaughan, tel que nous le découvrons est un personnage masculin très attachant, gentil… il serait presque l’homme parfait. Mais petit à petit, le lecteur (et le personnage) se rend compte qu’avant son amnésie il était presque devenu un étranger pour lui-même et pour sa femme. Maddy ne le reconnaissait plus du tout ! Mais qui était cet homme hargneux et sans convictions ?

La rencontre entre Vaughan et sa bientôt ex-femme est mignonne, car nous sentons les rancœurs du côté de Maddy et l’amour du côté de Vaughan. Les personnages ne sont plus dans les mêmes idées et cela donne des situations assez cocasses. Bien sur j’avais envie que le couple se réunisse de nouveau, mais en même temps, je comprenais Maddy, car ce qu’elle disait de son mari n’était pas très optimiste.

Ce livre se lit très facilement, et malgré quelques passages un peu redondant, je l’ai lu très rapidement. J’avais absolument envie de savoir ce qu’il allait se passer, et il faut avouer qu’il y a moults rebondissements. Et petit bonus avec un humour, pas toujours très fin, mais qui m’a fait sourire à de nombreuses reprises !


Extrait

« C’était comme si les deux avocats et lui se livraient à une sorte de jeu, lui marmonnant, dans un langage codé, des questions auxquelles les deux confrères fournissaient des réponses incompréhensibles mais vraisemblablement correctes. Ils auraient tout aussi bien pu être en train de discuter des transformations des Pokémon.
« Avocat du plaignant ? Évolution de Rondoudou ?
_ Rondoudou se transforme en Grodoudou, votre honneur.
_ Greffière , veuillez noter que l’évolution de Rondoudou est Grodoudou. Avocat de la partie adverse, Pikachu devient ….
_ Pikachu évolue en Raichu, votre honneur. Via l’usage de la pierre foudre …. » »


verdict

Ce livre ne révolutionne peut être pas le genre « romance », mais je l’ai trouvé assez original ! C’est rare que je lise ce genre de livre côté « homme », et j’ai adoré me retrouvé avec Vaughan… Outre l’aspect romantique, je trouve que ce livre est une petite bouffée d’air frais pour nous rappeler qu’il est possible d’avoir (parfois) une seconde chance, mais qu’il faut apprendre des ses erreurs… Je ne sais pas si c’est le message que l’auteur a voulut faire passer, mais en tout cas, je l’ai pris comme cela !
 
Chronique de Roxou06

vendredi 19 février 2016

Celui dont le nom n'est plus de René Manzor

Année d'édition : 2015
Edition : pocket
Nombre de pages : 400
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Londres, au petit matin. Sur une table de cuisine, un homme vidé de ses organes. Devant une vieille dame sous le choc, l’inspecteur McKenna a sa mine des mauvais jours. Pourquoi cette femme à la vie exemplaire a-t-elle massacré l’homme qu’elle a élevé comme son fils ? Ça n’a aucun sens. Pourtant, tout l’accuse. Deux jours après, ça recommence. Un homme tué de façon similaire par la personne qui l’aime le plus au monde. Toutes les vingt-quatre heures, un nouveau supplicié. Tous ces meurtres ont comme point commun des présumés coupables éplorés et une épitaphe en lettres de sang où l’on peut lire : Puissent ces sacrifices apaiser l’âme de Celui dont le Nom n’est plus. Trois destins vont se lier autour de ces meurtres incompréhensibles. McKenna, flic irlandais, père de quatre garçons, veuf depuis un an et fou de chagrin. Dahlia Rhymes, criminologue américaine, spécialiste en meurtre rituel et satanique, désignée pour comprendre les ressorts des assassins. Nils Blake, avocat qui a rangé sa robe, mais remonte au créneau pour défendre ces coupables pas comme les autres. Trois destins, et trois vies détournées à jamais de leur cours.



René Manzor, réalisateur et scénariste à la base, écrivain à ses heures, signe avec ce roman intitulé « Celui dont le nom n’est plus » un thriller parfait, sensationnel, dont je ne suis pas prête d’oublier le nom !

Tout d’abord, j’ai trouvé l’intrigue proposée par l’auteur plus qu’originale et tout à fait passionnante.
En effet, Londres est secouée par une série de meurtres atroces. La scène de crime est à chaque fois la même : un cadavre dépouillé de ses organes, une mise en scène suivant le rite funéraire de la religion pratiquée par la victime et cette étrange signature en lettres de sang « Puissent ces sacrifices apaiser l’âme de Celui dont le nom n’est plus. »
Les assassins, n’ayant de prime abord rien en commun et ne se connaissant pas, présentent cependant un comportement similaire : ils ne nient aucunement avoir perpétré le meurtre de la personne qu’ils chérissaient le plus au monde mais ne parviennent pas à se rappeler l’avoir commis.
Et que deviennent les organes prélevés ? Dans quel but le sont-ils ?
C’est face à une véritable épidémie d’homicides que doit faire face le Détective Chief Inspecteur McKenna, vieux roublard de Scotland Yard et la jeune criminologue américaine Dahlia Rhymes.

René Manzor ne ménage pas ses personnages à qui la vie n’a pas fait de cadeaux !
McKenna, sous ses apparences bourrues et ses fréquentes crises de colère, se voue corps et âme à son travail pour tenter d’échapper à un épouvantable drame personnel l’ayant marqué à jamais au fer rouge.
Dahlia quant à elle, s’est forgée une carapace totalement hermétique au moindre sentiment affectif, douloureux héritage d’une enfance humiliante et traumatisante. Son périple londonien mettra cependant ses certitudes à rude épreuve. Est-elle prête à aimer à nouveau ?
Et tous ces meurtriers qui s’apparentent plus à des victimes qu’à de sanguinaires assassins ? Comment vivre avec le fardeau de la mort d’un être proche que l’on a tué de ses propres mains ? Sont-ils coupables ou de simples pantins à la merci d’un psychopathe agissant dans l’ombre ?

Entre compassion, impuissance, tristesse, horreur et malaise, l’auteur ne ménage pas non plus ses lecteurs qu’il entraine à toute allure aux fil des pages qui défilent à une vitesse affolante tant il est primordial, sinon vital, de connaître la suite de cette enquête aux frontières de la conscience et de la volonté humaine.

« Celui dont le nom n’est plus » est un thriller captivant, noir à souhait, et un véritable coup de cœur !

Je remercie vivement Louve du forum « Mort Sûre » ainsi que les Editions Pocket pour cette découverte !

Chronique de Serpentinne

jeudi 18 février 2016

Les Sirènes noires de Jean-Marc Souvira

Année d'édition : 2015
Edition : Fleuve Editions
Nombre de pages : 450
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 03 h 20 du matin, Ouest parisien. Le commissaire Mistral écoute un morceau de jazz, son humeur à l'unisson. Les lumières de la ville défilent à travers la vitre. Plongée en apnée dans son âme. Il ne le sait pas encore mais le compte à rebours a commencé. Plein jour, sud-est du Nigeria. Les tambours résonnent. Margaret, 17 ans, corps de déesse et cœur sur le point d'imploser d'émotion, s'avance sous la tente. La cérémonie débute. Elle ne le sait pas encore mais son destin, et celui de sa famille, sont sur le point de basculer. Retour à Paris. Un homme guette, attend, les sens en alerte dans l'obscurité. Il n'en peut plus. Il fredonne comme une litanie sans fin son morceau culte d'AC/DC. Il savoure par avance le moment où il possédera sa proie. Le tic-tac s'égrène. Le point d'impact de ces trajectoires humaines est imminent.




Période thriller ces derniers temps, je continue dans ma lancée avec la découverte de Jean-Marc Souvira et Les Sirènes noires. Un thriller palpitant!

Au 36 quai des Orfèvres, le commissaire Ludovic Mistral et son équipe doivent gérer plusieurs enquêtes en parallèle. Entre un violeur/tuer de femmes dans des parking, un démembreur d'albinos africain et du trafic de jeunes filles. Les policiers parisiens n'en ont pas fini.

Les Sirènes noires n'est pas le premier roman de Jean-Marc Souvira. Il a entraîné ses lecteurs dans d'autres enquêtes du commissaire Mistral. Si vous n'avez pas lu ses autres romans, pas d’inquiétude, cela n'empêche en rien la compréhension du roman.
Première rencontre avec l'écriture de l'auteur et avec Mistral. J'y découvre un homme qui jongle entre sa famille, sa femme et ses deux fils et son métier souvent difficile. On le voit mettre de côté ses convictions rationnelles pour pouvoir rentrer dans l'inconnu et faire avancer ses enquêtes. Très humain, on s'attache à cette homme que le passé et le présent mettent à mal.

De l'autre côté, j'ai trouvé la plume de l'auteur entraînante. Les pages se tournent sans s'arrêter, on ne voit pas notre lecture défilée. De part son expérience, Jean-Marc Souvira offre des intrigues réalistes et détaillées. Plus qu'un fil conducteur, l'auteur joue avec plusieurs enquêtes, emmenant ses personnages dans des passages sombres, les obligeant à aller au delà de ce qu'ils connaissent, happant le lecteur dans un roman riche en rebondissement et dans l'horreur.
On en apprend sur la traite d'être humain et particulièrement des africains dans le quartier de Château rouge à Paris. On n'imagine pas un tel décalage dans notre pays dit "moderne", voir des corps démembrer pour des rituels vaudous ou ses femmes misent sur le trottoir par croyance naïve.
Il montre le côté obscur de l'être humain, violé, exploité, tuer... Comme si la vie n'avait plus aucune importance que tout a un prix surtout nos corps.

Les Sirènes noires n'est pas seulement une fiction, on imagine bien que Jean-Marc Souvira, ancien commissaire divisionnaire, s'est fortement inspiré de son quotidien au sein de la Police judiciaire et de l'Office central pour la Répression de la Traite des Êtres humains. Le tout donne un roman haletant et poignant.

Chronique de Chtitepuce

lundi 1 février 2016

Promenez-vous dans les bois : pendant que vous êtes encore en vie de Ruth Ware

Année d'édition : 11 février 2016
Edition : Fleuve Noir
Nombre de pages : 377 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Une jeune femme reçoit un message l'invitant à l'enterrement de vie de jeune fille d'une de ses anciennes meilleures amies. Elle arrive dans une grande propriété en verre, perdue au fond des bois. 48 heures plus tard, elle se réveille dans un hôpital couvertes de blessures. Un meurtre a eu lieu pendant la fête. Que s'est-il passé et qu'a-t-elle fait ?









Tout d'abord je tiens à remercier Louve du forum Mort Sûre et les éditions Fleuve noir qui m'ont permis de découvrir ce roman en avant première !
Je dois vous dire que pour une découverte, c'est une perle ! Et je ne dis pas juste ça parce que la couverture scintille comme l'une d'elle, couverture on ne peut plus réussit !

Imaginez vous dans une maison perdue au milieu de nulle part, dans une forêt aussi sombre que l'enfer, ou aucun réseau ne passe et où vous n'êtes qu'avec des inconnus. En plus de ça, rajoutez une présence inquiétante, une sorte de fantôme malveillant qui rôdent jusqu'à ce qu'un meurtre sanglant se produise ! Et bien vous serez dans la peau de Nora.

Mais ne brûlons pas les étapes, tout commence avec un mail innocent de la demoiselle d'honneur de Clare qui invite Nora à venir à l'enterrement de vie de jeune fille de Clare, une ombre du passée, mais pas n'importe laquelle, sa meilleure amie, la seule qui sait tout d'elle, la seule qui sait pourquoi elle a fuit sa ville natale du jour au lendemain. Et pourtant elle ne se sont pas parlés depuis ce jour là, pas une lettre, pas un mail, pas un mot. Pourtant Nora ira là bas, pourquoi ? Elle ne le sait pas vraiment elle même, et je pense, qu'à la fin de ce roman, vous saurez comme moi, à quel point elle regrettera d'avoir accepté.

Ce roman repose principalement sur une chose : L'ambiance oppressante qui règne dans cette maison. Autant parce que personne ne se connaît, que personne ne veut être là, mais surtout parce que cette maison est isolée de tout et tout le monde. On est perdu dans les bois avec de parfaits inconnus qui s'amusent à remuer la boue de votre passé. A plusieurs reprises Nora nous incitera à la peur, à la paranoïa, nous donnant l'impression qu'ils sont épiés par ces fenêtres si sombres, qu'une personne rôde près d'eux et petit à petit chacun des personnages va rentrer dans ce cercle vicieux de peur et de doute, tout comme le lecteur. Se demandant qui a fait quoi, qui ment, qui peut bien être l'auteur de ces choses étranges, mêlant l'incrédulité face à des scènes improbables et la peur face à des situations de stress intenses. Je peux vous dire que rien qu'en écrivant cette chronique, j'ai encore le coeur qui bat à 100 à l'heure en repensant à ce moment où une personne inconnu monte l'escalier de l'entrée, je ressens encore l'odeur des bois sombres et la sueur de Nora lorsqu'elle courait dans cette forêt essayant de sauver une vie qu'elle avait déjà perdu il y a des années.
Et puis tout ça est pire encore, parce qu'en même temps que tout ça, vous êtes dans le présent, dans l'hopital où est Nora et où elle se bat pour retrouver ses souvenirs, pour comprendre ce qui s'est passé cette nuit là ! Alors au fond elle est dans la même situation que nous, elle a peur, peur de comprendre qui est mort, peur de savoir qui a fait ça et pourquoi. Et à travers on ressent cette terreur sans nom, parce qu'y a t'il de pire que de ne pas se souvenir de la nuit où quelqu'un qui vous est cher est mort et qu'en plus, la police pense que c'est votre faute ?

De ce fait, je peux vous dire que l'intrigue est assez dense, même si on est à peu près sûre de l'identité de la personne morte, et aussi assez vite de l'assassin, on ne peut s'empêcher de douter jusqu'à la toute fin, jusqu'à la dernière ligne, parce que l'option la plus convaincante semble si facile à suivre... Cette fausse piste nous ouvre les bras, nous donne toutes les raisons de la croire et on a du mal à en sortir, à se dire que non, forcément ce n'est pas ça ! Alors même si en ressortant de ce roman, je me suis dit que c'était peut être un peu facile, je me rend compte avec le recul qu'il n'en est rien !
Parce que Ruth Ware réussit avec brio à nous emmener là où elle veut, à nous faire douter de nous mêmes, de nos idées, sans pour autant nous mener dans le fossé ou nous mentir. Et cela, elle le fait avec un style simple mais percutant, un style addictif qui m'a empêché de fermer l'oeil une nuit entière, parce que sans m'en rendre compte je tournais les pages les unes après les autres, toujours plus avide de comprendre ces six inconnus et ce meurtre qui les reliaient.
Mais attention, tout ceci n'a rien à voir avec un Cluedo, tout ceci est simplement un scénario bien ficelé qui, tout en nous faisant découvrir la personnalité de chacun des personnages, nous mène de manière oppressante sur le chemin de la mémoire de Nora.

En bref, un très bon thriller qui réussit avec son huis clos à nous faire frissonner et à nous maintenir éveiller toute la nuit sur la trace des souvenirs de Nora. Nous découvrons autant sur les six inconnus réunis dans cette maison que sur le passé de notre narratrice ou sur cette fameuse nuit. Je ne peux que vous le conseiller tant le style de Ruth Ware m'a convaincu de la suivre à l'avenir !
De plus j'avoue être curieuse de voir l'adaptation qui en sera fait, j'espère ressentir autant de peur, de paranoïa et d'oppression que lors de ma lecture !  

Chronique de Ferilou

Les sept merveilles tome 4 : Le roi maudit de Peter Lerangis

Année d'édition : 2015
Édition : Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 288
Public visé : Young-Adult
Quatrième de couverture : UN GARÇON Jack McKinley, un garçon ordinaire, a un problème extraordinaire: dans six mois, il va mourir. UNE MISSION Il apprend, comme trois ados de son âge, qu'il est porteur d'un gène hérité d'une civilisation perdue... Leur mission : sauver le monde, s'ils veulent sauver leur peau. SEPT MERVEILLES À la recherche du quatrième talisman, Jack et ses amis vont devoir affronter la plus périlleuse des épreuves, à Olympie, au pied de la statue de Zeus...






Cette série jeunesse est vraiment excellente depuis ses premiers tomes, des univers atypiques, un mélange savoureux d’action et de mythologie, des personnages indépendants et attachants, on les dévore sans aucune modération… Pourtant, ce tome – ci est une exception, à vouloir s’éloigner du schéma initial, l’auteur a pris le parti d’être moins dans l’action, moins dans le voyage au cœur des « sept merveilles » et peut-être, un peu plus dans les révélations et l’évolution des personnages. Un tournant certes intéressant mais qui a donné à ce tome une platitude sur près d’un tiers du roman, quel dommage !

On avait quitté notre trinôme sur une révélation étonnante alors que le dernier loculus avait été détruit. De retour chez eux après avoir été récupéré par le père de Jack, ils tentent chacun de reprendre une vie normale en attendant de trouver une solution pour sauver leur peau, sauf qu’Amy a une crise et que c’est in extremis qu’elle survit. De là le trio décide de repartir à l’aventure sur les trace de la statue de Zeus à Olympie qui ne les mène pas à Olympie mais à Routhouni…

Ce tome est vraiment différent des tomes précédents, il est déjà plus court (moins de 300 pages) et la trame narrative de l’auteur n’a rien à voir. On peut y voir trois parties distinctes.

Dans la première, le roman est assez plat, ça manque de force et d’action, on suit les protagonistes de retour chez eux. Pour ne pas susciter trop de curiosités, ils ont monté tout un mensonge. Jack et Chris vivent ensemble chez le père de Jack, ce dernier ayant adopté Chris. Amy est chez sa mère en Californie, et elle sait également de quoi il retourne concernant la longue absence de sa fille. La question de leur survie est évoquée, ils s’attendent à avoir des « crises », leurs quatorze ans approchant à grand pas. Curieusement, Jack et Chris ne présentent aucun symptôme, Amy par contre frôle la mort. On s’ennuie donc un peu à suivre ce passage, leur retour à la maison, leur questionnement continuel et les anciennes menaces adolescentes…

Dans la seconde partie, le trio d’adolescents décide d’attirer l’attention des Massas et pour cela s’oriente vers la merveille de la statue de Zeus à Olympie en Grèce. Il se retrouve malgré eux à réveiller une statue qui les prend en chasse. De là, on entre un peu plus dans ce qui fait le charme de cette série jeunesse, l’aventure et la mythologie. Un peu d’action qui anime, enfin, le roman ! Le père de Jack s’implique de plus en plus dans les missions de son fils et malgré sa désapprobation le soutien dans ce qu’il entreprend. La mort approchant, les personnages prennent encore en maturité et en efficacité, ces gamins sont intelligents et attachants. On suit leur plan, leur choix et leur aventure avec beaucoup d’empathie.

Dans la dernière et troisième partie, on retrouve complètement le rythme dense et haletant des autres tomes et le lot de révélations qui va avec. On se retrouve sur l’île secrète du Karai institut qui a été colonisée par les Massa et qui prépare le monde à une ère nouvelle : le réveil de l’Atlantide. Le danger est donc toujours omniprésent et la survie des élus : Jack, Chris et Amy devient difficile. Par ailleurs, on en apprend davantage sur les Massa : leur motivation, le visage de leur chef, leur plan futur ainsi que sur les Karai et leur chef l’Omphalos. Par ailleurs, de nouveaux et (d’anciens) personnages entrent en jeu. La dernière partie est particulièrement vive, stressante, addictive et le dénouement est juste explosif, ce qui relève efficacement le niveau de ce tome, et promet (j’espère) un tome 5 extraordinaire !

Après en soi le roman se lit très vite, le style de l’auteur est fluide et efficace, les chapitres nommés de manière souvent humoristiques sont toujours courts et concis, il n’y a pas vraiment de longueurs dans ce tome, juste un premier tiers plat et ennuyeux.

Je me répète mais, encore une fois, PKJ a fait un beau boulot sur la couverture, elle est vraiment superbe !

En bref, un tome qui souffre d’un manque probant d’action en début de récit et d’un manque de développement de la merveille par rapport aux autres, bien qu’elle réserve une sacrée surprise à la fin. Je reste donc sur une note de déception après la lecture de ce tome, malgré cela, cette série reste de qualité et la fin vaut vraiment le coup de s’attarder sur le prochain opus.

Je remercie Louve du forum Mort Sure et les éditions PKJ pour ce partenariat.
 
Chronique de Walkyrie

Déchirés de Peter Stenson

Année d'édition : 2015
Edition : Pocket
Nombre de pages : 315
Public visé :  adulte
Quatrième de couverture :
Accro à la méthamphétamine, Chase Daniels est un junkie minable sans cesse en quête d’un nouveau fix. Quand il se réveille un beau matin pour voir une fillette déchiqueter un rottweiler, il ne s’inquiète pas plus que ça. Ouais, peut-être qu’il devrait. Car la fin des temps est là : les rues grouillent de zombies avides de chair humaine, et survivre est devenu un objectif à très court terme. Mais que signifie l’apocalypse, se demande Chase, quand la société a déjà tiré sur vous un trait définitif ? Et cette malédiction, qui semble toucher tout le monde sauf lui et son ami Typewriter, n’est-elle pas l’occasion qu’il attendait – celle de prendre un nouveau départ et d’accomplir enfin quelque chose de grandiose ? Dans un monde livré au chaos et aux flammes, le « nouveau » Chase Daniels, perdu dans ses rêves de rédemption et d’amour fou, se met en tête de retrouver son ex-petite amie et de la sauver. Les règles du jeu ont changé : désormais, c’est tuer ou être tué, fuir sans penser au lendemain. Hanté par les fantômes du passé, dévoré par le manque, Chase ne court-il pas au-devant de sa dernière désillusion ?



Le style de l'auteur a exactement ce qu'il faut pour me déplaire en temps normal : des phrases courtes, parfois mises bout à bout sans réels liens, surtout quand la drogue est entièrement présente et des dialogues inexistants, ou plutôt directement insérés dans la narration sans une nette distinction avec celle-ci. Et pourtant, c'est un beau coup de cœur ! J'ai même adoré jusqu'à son style, c'est dire !

Chase et son meilleur ami, Sténo, sont enfermés depuis une semaine à se droguer à la méthamphétamine lorsqu'ils découvrent pour la première fois que le monde a changé. Un matin, en se réveillant, Chase regarde par la fenêtre et pense avoir une hallucination dû à la meth. En effet, il croit voir une petite fille manger les tripes d'un rottweiler. Lorsqu'il demande à Sténo de regarder, il essaie toujours de se convaincre que c'était la drogue qui lui faisait voir ça. Même quand la petite fille leur courrait après, défonçant tout ce qu'elle trouvait sur son passage... Mais les rues vides, les maisons empestant la mort, et les gens aux comportements bizarres ont l'air finalement bien trop réels pour que ce soit juste un mauvais trip... Chase n'a plus qu'une idée en tête : retrouver et sauver Kay, la femme dont il est profondément amoureux et qu'il a perdu à cause de la drogue.

Quand j'ai commencé ce roman, j'ai été un peu sceptique en découvrant le style de l'auteur qui, d'habitude, me refroidit complètement. Je me suis dit que j'allais encore mettre une éternité à le lire, butant sur des détails trop lourds ou simplement sur le texte qui me paraissait dense. Et puis, petit à petit, très rapidement même, j'ai été happée par l'histoire. Chaque fois que je refermais ce roman, quand je le devais et non parce que je le voulais, je ne pensais qu'à me remettre dedans. J'ai été totalement captivée par ce style justement. Contre toute attente, c'est ce qui m'a séduite en premier lieu !
En fait, l'auteur réussi à nous imprégner parfaitement de cette atmosphère glauque et pesante qui règne du début à la fin. Ça peut avoir un aspect déprimant comme ça mais en fait pas du tout. Étrangement, on se sent bien en le lisant, on est accro, comme les personnages le sont à la meth ! C'est très bizarre comme sensation mais aussi très agréable, et c'est aussi là que l'on se rend compte du talent de l'auteur !

Il n'y a franchement rien de gai dans ce roman, pas plus le début que la fin. Les personnages sont voués à une mort certaine et glauque, l'atmosphère est dérangeante et palpable, et le peu de bonheur que l'on y trouve se déroule dans des circonstances ou un décor plutôt crades... Mais tout ça, justement, a rendu l'histoire parfaite ! Parfaitement prenante, parfaitement accrocheuse et parfaitement travaillée !
Ça faisait longtemps que j'avais envie de lire une histoire de zombies comme celle-ci, où justement tout est perdu d'avance, d'une façon ou d'une autre, où l'espoir est quand même présent mais sous un aspect plutôt négatif (tout dépend comment on voit les choses, en fait...), où les personnages sont à ce point travaillés (humains mais sachant faire preuve de cruauté sous la pression du danger, courageux mais lâchant prise à un moment ou à un autre, forts et faibles à la fois...), où l'atmosphère enveloppe toute la pièce où vous vous trouvez et où chaque action, chaque situation vous laissent des marquent dans la mémoire pour un bon moment.

L'histoire n'est pas centrée exclusivement sur les zombies, je dirais même que les affrontements sont plutôt rares comparé à tout le reste. C'est surtout centré sur les personnages et leur psychologie mais sans mettre pour autant les zombies de côté. Et c'est peut-être aussi cette façon de procéder qui nous rend si accro. On vit complètement aux côtés des personnages : quand ils ne sont pas bien, on ne l'est pas non plus ; quand ils sont heureux, on l'est également ; et quand ils sont défoncés, et bien on se trouve à l'être aussi. Tout ça parce que l'auteur a très bien su adapter la narration à l'état d'esprit du personnage principal. Sa façon de raconter les choses dépend totalement de comment se sent Chase, nous faisant ressentir tout ce par quoi il passe : la colère, la joie, la tristesse, le dégoût, l'amour, la tendresse, l'euphorie, la détermination... et j'en passe !
En ce qui concerne les dialogues qui ne sont pas distinctement écrits par rapport à la narration, ça peut être perturbant au début mais c'est finalement approprié à l'ambiance du récit et, plus on avance dans l'histoire, plus on s'habitue et moins on y fait attention. Pour ceux que ça gêne ou rebute, on s'y fait très vite et c'est bien maîtrisé, on sait toujours quand il s'agit d'un dialogue ou non.

Malgré toute cette ambiance sombre et gore, l'amour a tout de même sa place. Pas de façon romantique mais plutôt naturelle et spontanée. Il est évident que Chase et Kay sont faits l'un pour l'autre. Même quand cette dernière est aux petits soins avec son nouveau mec, même quand elle tape sur les nerfs de Chase, même quand tout annonce une fin imminente... Ils sont beaux, leur amour est beau, malgré les circonstances et leur façon de vivre en général. Chase se remémore des souvenirs qui nous permettent de mieux comprendre leur relation et comment ils fonctionnent ensemble (ainsi que d'autres qui nous permettent de mieux connaître les personnages).

Un roman que je ne peux que conseiller aux fanatiques du genre. Tout est fait pour que l'on y adhère et pour que l'on n'ait plus aucune envie d'en sortir. Les personnages à l'opposé du cliché héros, qui n'ont absolument rien pour plaire mais que l'on ne peut pas s'empêcher d'aimer, l'ambiance glauque, malsaine et pesante mais terriblement captivante et ce style d'écriture dérangeant mais percutant et complètement addictif rendent ce roman unique en son genre. Une excellente découverte qui va me marquer longtemps !

Chronique de Grenouille2010

Ennemis, tome 5 : Les Déchus de Charlie Higson

Année d'édition : 17 Septembre 2015
Edition : Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 544 pages
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
L'équipage d'Holloway a survécu. A présent Maxie, Blue, Achille, Brooke et les autres se frayent un chemin vers le musée d'histoire naturel.
Ils le savent, la lutte ne finira pas. Pas tant que l'ennemi vit... Pourtant il peut exister un autre moyen... Les réfugiés du musées sont à la recherche d'un remède...
Pour l'obtenir, ils auront besoins de plus que des fournitures médicales. Pour avoir un matériel plus approprié les enfants doivent partirent vers des routes inconnues. Routes où se cachent des adultes fous, affamés qui attendent leurs proies dans l'ombre...



Au musée, les enfants tentent de vivre comme ils le peuvent. Einstein est persuadé de pouvoir trouver un remède à la maladie et pour cela il a besoin de cobayes. Il utilise donc des crevards afin de les étudier. Mais sans qu'aucun ne se doute de quoi que ce soit, Paul a été mordu et désormais il n'est plus le petit garçon timide d'autrefois. Rancunier et certain que sa petite soeur est morte à cause des enfants du musée, il va tenter de se venger en ouvrant les portes où de nombreux adultes sont enfermés. Mais un commando d'enfants survenus d'on ne sait où va très vite apporter un soutien considérable aux habitants du musée.

Une fois encore, je ressors totalement sous le charme et complètement retournée par cet opus d'Ennemis. Voilà une saga où au départ, je n'étais pas complètement séduite et qui peu à peu a su me captiver et prouver à quel point c'était l'une des meilleures saga "jeunesse" avec des zombies. Pas de mièvrerie, de romance ou de non dit, l'auteur ne se prive pas de donner une multitude de détails bien gore sur les événements que vont vire nos héros. J'en redemande et l'attente jusque Septembre sera longue pour en savoir plus.

Ce nouvel opus m'a prise aux tripes dès le début. Se déroulant juste après la fin du premier opus et en même temps que le quatrième tome, on retrouve l'équipe de Maxie qui a secouru Brooke. Certains de nos héros ont perdu la vie et on reprend au moment même où les enfants du musée sont menacés par un groupe d'adultes qui a fait beaucoup de victimes. L'action c'est dès le début et ce n'était pas pour me déplaire. A aucun moment je ne me suis ennuyée, j'étais vraiment captivée et en totale immersion dans le récit de Charlie Higson. Vraiment si vous ne connaissez pas cette série, foncez et ne vous arrêtez pas au premier opus, qui est le moins bon, parce que la suite est juste succulente !

Comme toujours, pas besoin de s'attacher aux personnages de cette série. Les pertes sont nombreuses, nos héros pouvant mourir à n'importe quel moment (il pourrait concurrencer Georges R.R.Martin ! c'est dire !), il est inutile de vouloir s'attacher à l'un ou l'autre parce que leur sort est toujours incertain. Pour preuve, les costauds ne survivent pas forcément, toujours au front en plein affrontement avec les adultes ils ont plus de chance de se faire tuer et de servir de nourriture. Ici nos héros ont moins de quinze ans et ils tentent de vivre le plus normalement possible en affronter les adultes qui sont devenus semblables à des zombies, se nourrissant de la chair des enfants et des animaux. L'univers est donc violent et c'est très glauque. Parce que cet opus nous prouve que les adultes ne sont pas les seuls ennemis de nos enfants. La menace provient de l'intérieur et c'est là où on est surpris et les rebondissements s'enchainent à une allure incroyable !

Cet opus se concentre davantage sur la survie du groupe d'enfant au musée d'histoire naturelle qui espère trouver un remède très vite et dès que des enfants guerriers viennent les sauver, une expédition est menée pour se rendre dans une entreprise à l'aéroport afin d'y récupérer du matériel scientifique pour étudier la maladie des adultes. Et là, on a le coeur au bord du précipice, on a sans cesse peur de ce qu'il peut arriver à nos héros, c'est effrayant et flippant dans le sens où tout ce que l'on pensait croire se retrouve balayer par un nouveau groupe d'enfants indescriptibles, effrayant, dangereux et presque inhumains. L'auteur n'a pas fini de nous surprendre et on commence à avoir des prémices d'explications sur l'état actuel des adultes et de ce fameux virus ou maladie qui les rends agressifs et cannibales. On se souvient d'un Père dans l'opus précédent qui revient sur le devant de la scène et qui a un lien très étroit avec nos nouveaux enfants difformes.

J'espère revoir Shadowman, mais à aucun moment il n'est évoqué. Espérons qu'on le retrouvera dans le prochain opus, surtout que les romans ne se lisent pas forcément dans l'ordre de parution mais dans un ordre totalement différent et un peu compliqué. La fin de cet opus m'a fait froid dans le dos et maintenant, je vais attendre la suite, patiemment ou non, dans l'attente de retrouver nos si jeunes héros.

En bref, encore un gros coup de coeur pour cette suite à la hauteur de mes attentes. Je suis fan, complètement fan et c'est une saga que je recommande absolument pour les âmes non sensibles ! Un bijoux de la collection de pocket jeunesse, sans aucun doute !

Chronique de Louve


Satan était un ange de Karine Giebel

Année d'édition : 2015
Edition : pocket
Nombre de pages : 415
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Lorsque François apprend que sa tumeur est incurable et qu'il ne lui reste plus que quelques mois à vivre, il monte en voiture et erre sans destination. En chemin, il prend en auto-stop, un autre fuyard, Paul. En quelques jours, les deux hommes apprennent à se connaître et à profiter de la vie.











Je remercie les éditions Pocket et Louve du forum Mort-sure pour ce partenariat.

Karine Giebel, je l'ai découverte avec Les morsures de l'ombre, le seul que j'ai lu d'elle mais j'avais été conquise par l'histoire, par son style. J'ai décidé de retenter avec son dernier roman sorti en poche (Je remercie encore Louve pour ça!) et encore une fois, elle a su me happer pendant plus de 300 pages. Le fait de le lire en LC avec mon amie Nath du blog Au fil des pages de Nath a également rajouté un intérêt à ma lecture!

François est au volant de sa voiture. Il roule sans but, droit devant. On sait qu'il fuit quelque chose ou quelqu'un, ce qui causera sa perte. C'est un grand avocat d'affaire, en couple avec une superbe femme, un homme respectable mais qui désormais est en fuite. Sur sa route, il rencontre Paul. Il le prend en stop. Un jeune homme qui pourrait être son fils, un peu paumé qui lui aussi fuit sa ville. Ces deux hommes que tout semble opposer, vont partir ensemble dans la même voiture pour échapper à ce qui les poursuit. Ils n'ont qu'un seul but, allez toujours plus loin peut importe où...

Karine Giebel nous emmène dans un road trip infernal en compagnie de ces deux hommes, qui sont aux antipodes l'un de l'autre. François est un avocat, il a beaucoup d'argent, c'est un homme bien qui a toujours tout bien fait et à côté, on a Paul, tout juste la vingtaine. On sent de suite que Paul n'est pas net. Il cache quelque chose c'est évident mais impossible de savoir quoi... Il se dit DJ dans une boîte de nuit lyonnaise, mais François a de sérieux doutes. On ne sait pas si c'est un petit délinquant ou si au contraire il trempe dans des affaires plus graves et plus louches.
Petit à petit, on s'attache à eux, au fur et à mesure que l'on apprend à les connaître.
Karine Giebel nous en dévoile vraiment pas beaucoup. Elle nous emmène les choses tout doucement, elle nous donne des détails et des explications avec parcimonie. Au fil des chapitres, je me suis demandée où elle voulait nous emmener, ce qu'elle voulait nous faire voir, mais franchement elle nous mène par le bout du nez. On se laisse mener comme un maître mène son chien au bout d'une laisse. L'enquête est vraiment bien traitée.

Son style est très direct, très rythmée. Ses phrases sont courtes, percutantes, elle ne s'embarrasse pas de fioritures et c'est vraiment agréable. Karine Giebel a clairement un style bien à elle, que je vous engage à découvrir si ce n'est déjà fait!
J'ai également apprécié ce lien qu'elle fait naître entre François et Paul. Au début tout les oppose, puis ils vont apprendre à se connaître, à s'apprécier, à se détester parfois aussi, mais c'est un vrai lien qui se tisse entre eux.
Avec ce roman, on passe clairement par toutes les émotions possibles et inimaginables. La curiosité, la pitié, la peur, l'angoisse, le désespoir... On vit tout ça avec nos personnages, on tremble pour eux. On embarque nous aussi dans cette voiture, sur les routes de France, et comme nos deux héros, on se prend à regarder également dans le rétroviseur...

Je vous conseille ce roman de Karine Giebel, avec son style unique, une histoire bien conduite, deux personnages qui ne vous laisseront pas indifférents...! Un excellent thriller!

Chronique de Ninis47

Attaques répertoriées de Max Brooks

Année d'édition: 2010
Editions : calmann levy
Nombre de pages : 150
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Ceux qui n'apprennent rien du passé sont condamnés à le répéter. Depuis l'âge de pierre jusqu'à celui de l'Information, les morts-vivants ont menacé d'engloutir l'humanité. Ils arrivent. Ils ont faim. N'attendez pas qu'ils vous surprennent ! Vous trouverez ici les principales attaques zombies recensées depuis l'aube de l'humanité. Dans la savane africaine, contre les légions romaines, en haute mer avec Francis Drake... chaque civilisation a dû les affronter. Autant de leçons à méditer - et à retenir. Organisez-vous avant qu'ils se soulèvent. Recueillies par le plus grand spécialiste mondial des zombies, ces Attaques répertoriées nous révèlent de quelle manière d'autres cultures ont fait face - et survécu - à cet immémorial fléau viral. En nous immergeant dans les horreurs du passé, nous pourrons peut-être nous préparer à celles qui nous attendent demain.




Max Brooks... il y avait longtemps que je voulais découvrir cet auteur qui gravite entre autres autour des zombies et de ces morts-vivants. Un incontournable à ce qu'on dit. Voilà, c'est chose faite maintenant!!! Et je dois avouer que je ne suis pas déçue, loin de là. Ce roman graphique nous est présenté à la manière d'un reportage d'événements passés. On nous relate des histoires répertoriées au fil des années et des siècles, et ce, dans le monde entier. Aucune région n'a été épargnée!

Personnellement, je n'aurais pas vu une autre façon de nous présenter le tout. L'idée de reportage est juste géniale! Nous avons réellement l'impression que ces événements font partie de notre histoire, celle de l'humanité. J'avais l'impression de regarder une émission scientifique et non de lire tellement le tout est bien mené et présenté. Chapeau à Max Brooks et son illustrateur Ibraim Roberson qui ont su rendre le tout réel et de nous présenter le tout d'une manière peu orthodoxe. On sort des sentiers battus et j'y adhère complètement.

On nous présente des zombies affamés, effrayants et sanguinaires. J'aime bien ce genre de créatures de la nuit. Nous sommes tellement dans une vague que les zombies et les vampires doivent être beaux, gentils et aimer de tous...

Moi, quand je lis sur le sujet, je veux des êtres sanguinaires et sans pitié. Vous savez, ces créatures que nous devons craindre? Voilà ce à quoi je m'attends lorsqu'on me parle de créatures à dents ou en putréfactions. Je veux de l'horreur, de la peur et des frissons... Nos deux comparses nous livrent très bien le tout!

Un roman graphique à découvrir si vous aimez le monde des zombies. Une partie "historique" mêlée à une partie scientifique fait que ce dernier est juste bien balancé et nous propose un bon moment livresque. Je ne peux que vous le recommander ! À lire et relire :-) Je tiens à remercier Louve du Forum Mort Sûre ainsi que Livre de poche pour leur confiance et cette belle découverte!

Chronique de Froggy