mardi 30 avril 2013

La révolte de Maddie Freeman de Katie Kacvinsky

Année d'édition : Mai 2013
Edition : pocket jeunesse
Nombre de pages :
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
An 2060, Madeline vit dans l’Oregon où le monde n’est plus que numérique. Les écoles n’existent plus et les cours sont dispensés en ligne. Quand elle rencontre Justin, dont l’idéal réside bien loin de ce monde virtuel, ses certitudes commencent à se briser. Mais faut-il pour autant remettre en cause tout ce que ses parents et la société lui ont toujours appris ?






En 2060, le monde est entièrement numérique. Des programmes ont été conçus pour que les gens puissent absolument tout faire depuis leurs ordinateurs, écrans muraux ou encore leurs tablettes : aller au cinéma ou toute autre sortie, suivre un cursus scolaire de la maternelle à l'université, faire du sport, discuter... Tout ceci afin d'arrêter la violence.

Maddie a 17 ans. Elle a assisté à ce changement radical lorsqu'elle était petite et a grandi derrière ses écrans, comme presque tout le reste du monde. Mais depuis peu, des classes de soutien scolaire "réelles" se sont ouvertes et, devant l'insistance du jeune garçon qui l'aidait en ligne, elle s'y rend dans l'intention de le rencontrer. Une rencontre qui va complètement bouleverser sa vie...

Cette nouvelle dystopie ne sort pas forcément du lot mais je suis bien contente de retrouver ce schéma habituel parce que c'est le genre prenant, agréable à lire et fluide ! D'autant plus que cet univers n'est pas très éloigné de notre réalité...

On découvre donc un monde futuriste où le numérique domine presque entièrement. Il y a encore des endroits où les gens vivent normalement, à "l'ancienne", mais le gouvernement préfèrent ignorer ces personnes et faire comme si elles n'existaient pas... On assiste donc bien à cette "nouvelle" ère, aux côtés de Maddie.

Ce premier tome met vraiment le point sur l'importance du numérique en 2060 et vu comme les choses sont pour nous aujourd'hui, ce ne serait pas étonnant de voir ce monde arrivé un jour... Personnellement, je trouve que c'est une histoire vraiment proche de la réalité, avec un univers que l'on connaît déjà partiellement, même si la science-fiction a la part belle.

Si la première moitié est un peu longue à se mettre en place, à cause des descriptions et le temps que le décor soit planté, on ne s'ennuie pas pour autant ! Il y a toujours quelque chose à découvrir. L'action est tout de même plus présente lorsque Justin réussi enfin à ouvrir les yeux à Maddie ! Parce que, forcément, une vie derrière des écrans n'a rien de bien palpitant alors qu'une rébellion, c'est déjà nettement plus excitant ! Dans la seconde moitié, il y a très peu de temps morts, beaucoup d'action et de péripéties. C'est à seconde partie que j'ai le plus accroché car les choses bougent, tout évolue, aussi bien dans l'univers où l'on se trouve, qu'en ce qui concerne les personnages.

La romance est prévisible mais inévitable de toute façon. De plus, elle s'instaure progressivement et naturellement. Ce ne serait pas meilleur sans elle, loin de là !

Maddie est un personnage qui évolue sans cesse. Surtout grâce à Justin, mais elle fait quand même du beau travail de son côté... Au début, on peut penser qu'elle est un peu naïve, voire bête, simplement parce qu'elle ne sait pas faire les choses simples de la vie (comme se préparer un sandwich mangeable, ou même communiquer avec des inconnus... entre autres choses) mais on peut facilement la comprendre et se mettre à sa place vu les conditions dans lesquelles elle vit... Et puis, plus on avance, plus son personnage évolue. Cela nous la rend bien plus accessible et touchante. Elle arrive même à nous montrer l'importance de ces choses simples, à nous faire ressentir cette importance, alors que c'est banal pour nous.

Justin est assez énigmatique au début. On ne sait pas trop ce qu'il veut réellement ni dans quel but et on ne peut donc pas prévoir ce qu'il va se passer, il a certaines réactions complètement imprévisibles ! Tout comme Maddie, ce personnage évolue. Justin s'ouvre petit à petit, même s'il recouvre toujours à un moment donné son côté mystérieux.

L'écriture est très fluide et agréable ! L'histoire est assez développée pour que l'on y prenne goût bien que tout ne soit pas tout rose tout le temps. C'est un plaisir de lire chaque page, de découvrir chaque chapitre et d'évoluer, nous aussi, aux côtés des personnages, car notre opinion change constamment par rapport aux situations données.

C'est donc une nouvelle saga où j'adhère totalement malgré le début un peu lent. Le décor est bien planté et les descriptions permettent de s'y plonger très facilement. Je la conseille aisément aussi bien aux fans du genre qu'aux personnes qui souhaitent découvrir le genre car ce premier tome est accessible à tous.

Chronique de Gr3nouille

lundi 29 avril 2013

Les Chroniques de Susylee, Tome 1 : Les Poussières de l'Aube de Cathy Coopman

Année d'édition : 2013
Edition : rivière blanche
Nombre de pages : 328
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : 24 mars 2012. C’est mon anniversaire ce soir. J’adore les anniversaires. Enfin, j’adorais avant, aujourd’hui je n’en suis plus aussi certaine, les temps changent et mes envies évoluent. Toujours est-il que celui-ci est particulier : je fête mes 102 ans !

La belle et jeune Susylee se réveille un soir sans aucun souvenir d’une vie d’avant. Un homme au teint pâle se présente comme son tuteur. Il va l’aider à composer avec sa nouvelle vie de vampire en suivant à la lettre les multiples règles liées à sa toute récente condition. Un parcours initiatique et chaotique de près de cent ans qui va redonner sens à son existence.




Les poussières de l'Aube est le premier opus de la saga "Les chroniques de Susylee" qui s'annonce très prometteur selon moi ! J'ai vraiment adoré cette lecture... Susylee est nouvellement vampire. Malgré tout, elle ne comprend pas trop ce qu'elle fait là. Elle se réveille tout d'un coup auprès d'un homme plutôt blafard qui se présente, sous le nom de Soriel, comme étant son tuteur. Mais cette dernière ne désire en aucun cas devenir immortelle, d'autant plus que le goût du sang la répugne ! Alors comment survivre dans ce monde de dentition pointue et d'hémoglobine obligatoire? Notre héroïne nous racontera donc son parcours au cours de ces 102 premières années en tant que suceuse à grandes dents. Elle se dévoilera comme un livre ouvert... On suivra cette dernière à travers ses peurs, ses angoisses, ses amours, ses fantasmes, ses joies, mais également ses peines. À travers elle, on apprendra à connaître son histoire, mais également celle de sa famille les Arwels!

PERSONNAGES :
Ici, des personnages, on en a beaucoup. Ils ne sont pas tous aussi important les uns des autres, mais chacun joue un rôle à leur façon dans l'histoire de Susylee. Évidemment, nous avons notre héroïne qui veut vivre... Rebelle à sa façon, elle est très attachante! Dès les premières présentations je suis tombée sous le charme. Elle ne veut aucunement accepter sa nouvelle condition... À chaque fois qu'elle essaie de connaître des détails de sa vie humaine et de sa transformation, on lui répond que ce n'est pas à eux de lui dévoiler le tout... mais à son tuteur ! Et ce dernier, refuse de parler ! Elle développera donc des frustrations fassent à cette inexistence de sa vie antérieure. Malheureusement pour elle, elle est follement amoureuse de Soriel son tuteur et c'est très très réciproque. Mais les lois vampiriques les empêchent de vivre cette passion et amour! Notre chère héroïne n'a aucunement la langue dans sa poche, ce qui nous amènera des fois à des confrontations explosives à notre grand bonheur... On ne se le cachera pas, de l'action on en veut dans un Bit-Lit !

On retrouve également notre cher Soriel. Ce bel apollon au regard ravageur. J'ai vraiment aimé ce personnage malgré tous les mystères qui entourent sa vie et celle de sa pupille Susylee. Le mystère plane jusqu'à la fin... Il faut vraiment lire les dernières pages afin de savoir l'histoire de Soriel et celle de Susylee. J'ai vraiment trouvé la relation tuteur et pupille agréable. Il est très attentionné envers Susylee, il veille sur elle ... Très protecteur envers sa pupille ! Ils sont beaux à voir malgré les confrontations occasionnelles.

La famille Arwels compte plusieurs autres vampires, mais je dirais que les plus importants sont sans aucun doute Kaï, le chef de la famille, Dafydd son grand ami, les jumeaux Kalvi et Kydor et bien plus. On retrouve également Annetta, la servante de Susylee, qui a également une très grande place dans le roman car elle partage tout ! Et je dois vous dire que le mystère est tout aussi présent pour nos chers membres de la grande famille Arwels. Mais tout comme l'histoire de Soriel et Susylee, leurs histoires seront également dévoilées tout au long du roman.

Finalement, nous avons les Traqueurs, un groupe qui a été formé afin de traquer et éliminer (si besoin) les vampires hors-la-loi ! Ceux qui ne respectent pas les lois misent en place entre les humains et vampires. Sans pitié, ils traqueront les déserteurs et hors-la-loi jusqu'à la fin !

LA COUVERTURE :
Il m'est impossible de parler du roman sans noter l'excellent travail de l'illustratrice Nathalie Lial !!! J'adore vraiment ... MAIS VRAIMENT cette dernière. Le teint blanc-verdâtre de notre héroïne me captive tout simplement... En fait j'ai l'impression d'être subjugué ;-) Non sans blague je dois dire que tout est parfait ici... le choix des couleurs, la disposition, etc... En plus d'être belle, la couverture est TRÈS CLASSE ! Bien hâte de voir si elle sera l'illustratrice du tome 2 de la saga.

L'AUTEURE :
C'était pour moi, une première lecture de cette auteure et je dois dire que j'adore sa plume ! Elle est magnifique. La première personne est utilisée dans ce roman et je dois dire que c'est parfait ainsi. Cathy vient tout simplement nous chercher dès le début avec son histoire. Il est donc impossible de lâcher le tout. L'histoire nous est révélée très lentement ce qui donne un rythme intéressant ! Plutôt addictif comme lecture ! Ce que j'ai moins aimé par contre, c'est le dégagement dans le texte... en fait, le texte est très condensé et l'écriture est plutôt petite. Ce qui rend la lecture un peu plus lourde... Ma lecture était donc ralentie à cause du texte peu aéré ! Autre petit point un peu négatif c'est le texte par moment... On retrouvait souvent des erreurs soit qu'il y avait des mots en trop ou des mots manquants pour que la phrase soit fluide. Et plusieurs petites erreurs ici et là. J'en suis même venue à me demander durant ma lecture si le roman n'était pas une traduction !!! Mais ce n'est qu'un léger détail...

Je n'ai jamais été une fan de l'histoire (événements), mais je dois dire que Cathy nous relate tout au long du roman plusieurs fait important de notre histoire en tant qu'humain ! Ce qui nous permet à mon avis de nous situer encore plus dans l'historique du roman et de suivre le déroulement des événements. L'auteure nous revient enfin avec des VRAIS VAMPIRES ! Tsé les vampires qui brûle à la lumière, qui meurent après avoir reçu un pieu dans le coeur et d'avoir une tête sectionnée !!! Tsé les vampires qui vivent de nuit et dorment le jour! Toutefois, malgré le côté très DARK de ses vampires (et non aucun Twilight ici :-) ), elle a réussi à intégrer les vampires parmi la vie des humains. Ici, les vampires vivent avec les humains. La plupart sont au courant de leur existence, mais la majeure partie des vampires les subjuguent (non mais un vampire reste un vampire... Ça fait peur, non ? ). Il est donc intéressant de voir l'impact que la famille Arwels a eu sur plusieurs figures importantes de l'histoire de la race humaine.

Ce roman est un véritable bijou littéraire ! Et je veux donc remercier le Forum Mort-Sûre ainsi que les Éditions Rivière Blanche pour m'avoir permise de découvrir cet univers qui m'a vraiment plu. En plus de nous faire revivre certains faits historiques importants, elle nous fait voyager vers diverses destinations de notre belle planète. Et le tout se poursuivra dans le tome 2 de la saga ! C'est avec le coeur lourd que j'ai du fermer cette histoire pour le moment lorsque le dernier mot c'est évanoui dans mon univers livresque... Je vous recommande donc de découvrir l'univers fascinant mais également très romantique de ce roman. Et oui, il y a une grande histoire d'amour derrière le tout !!!

Bonne découverte et lecture ...

Chronique de Froggy

vendredi 26 avril 2013

La guerre de l'hydre de Jacques Martel

Année d'édition : 2013
Edition : Mnémos
Nombre de pages : 306
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
C'EST AVEC LE SANG QUE S'ÉCRIVENT LES LÉGENDES.
Une cité millénaire au bord du monde, assiégée depuis des siècles.
Derrière ses murs, un jeune messager tente de survivre et de trouver un moyen de fuir.
Devant ses murs, l'armée de la reine-guerrière qui a fait le serment d'ouvrir les Grandes Portes, prête à lancer l'ultime assaut.
À quelques lieux, la terre tremble sous les sabots des cavaliers de l'invincible guerrier que l'on appelle l'Hydre, souverain incontesté des Grandes Steppes.
Pour sa plus grande conquête, il a jeté son dévolu sur la première cité du monde.
Rien, jamais, ne résiste au déferlement flamboyant des soldats menés par le colosse.
Aucun homme, jamais, n'a pu survivre au déchaînement frénétique de ses coups de hache.
Alors que la menace de combats d'une violence inouïe gronde, les destins s'entremêlent et se heurtent de plein fouet au rythme des tambours de guerre : c'est avec le sang de chacun que s'écrira cette histoire de métal, de feu et de fureur.


Kàlam est une grande cité, entourée d'un mur imprenable érigé par le Dieu Ahura lui-même. Assiégée depuis des générations, ses habitants n'ont jamais connu le repos. Erythée l'assoiffée n'aspire qu'à une chose : faire tomber ce mur et prouver à tous qu'elle est digne d'être la reine de Kàlam. Mais en même temps, Mahesha accompagné de son armée est en chemin vers la ville qu'il rêve aussi de prendre d'assaut. La guerre semble inévitable face à tous ces peuples qui ne désirent plus qu'une chose : faire partie de Kàlam.

La guerre de l'hydre est un roman dont j'attendais beaucoup, mais dont la lecture m'a quelque peu déçue. Amatrice d'heroic-fantasy, j'avais adoré un roman du même genre : légende de David Gemmell. J'aurais vraiment aimé retrouver ce plaisir de lecture avec le roman de Jacques Martel, auteur que je ne connaissais pas encore.

Le gros point positif de ce roman c'est l'univers crée par l'auteur. Il est vaste, détaillé, mais peut-être trop pour un one-shot puisque le lecteur en ressort avec beaucoup plus de questions sur certains faits ou personnages. Certes, en fantasy, il faut faire jouer l'imagination du lecteur et le laisser à ses conclusions, mais ici j'avoue que ce peu de réponses m'a cruellement manqué. Comme tout bon roman d'héroic fantasy, l'auteur nous offre son lot de scènes de combats rudement bien écrit et très agréable à imaginer. (Fan de Conan ou de Druss la légende sautez sur l'occasion !) Les mâles sont des brutes, de vrais hommes qui n'hésitent pas à sortir la hache pour affronter quiconque se dresse sur leur chemin. C'est le cas de Mahesha, le khan des khans, homme impitoyable, invaincu et fort comme un roc qui n'a qu'une hâte : découvrir la cité de Kàlam pour offrir mille et une richesses à son clan. Les chapitres qui le mettent en scènes sont toujours brutaux, vifs et cinglants. De quoi nous faire comprendre qui est le personnage.

Ce roman se décompose en trois parties distinctes pour permettre aux lecteurs de ne pas se perdre et de bien saisir les directions que chaque personnage souhaite prendre. Erythée par exemple est celle sur laquelle la chute du mur de la cité imprenable repose. Elle ne peut se louper, surtout pour éviter de devenir la risée de son peuple, qui aurait tenté par le passé d'agir comme elle, en vain. J'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour ce personnage complexe. Elle a du charisme et beaucoup de personnalité et ne laissera pas tomber la quête qu'elle s'est donnée. Elle m'a d'ailleurs fait penser à une araignée qui tisse sa toile pour mieux surprendre son adversaire et j'ignore pourquoi j'ai ressenti ça pour elle.

Le second personnage qui donne de la profondeur au roman c'est Rhyan, ce jeune messager qui parcourt la cité de Kàlam et nous permet ainsi de découvrir comment se déroule la vie là-bas. Seulement, j'ai trouvé que l'idée n'était pas bien traitée puisque nos adversaires pensent de la cité qu'elle regorge de trésors alors que j'ai eu la sensation de découvrir une cité brisée, appauvrie et malheureuse. Est-ce le choix de l'acteur pour nous la faire découvrir ? Ce petit garçon m'a semblé un peu mort, il n'avait aucune étincelle en lui, même si on peut comprendre vu que sa cité est assiégée depuis plus longtemps que sa naissance, mais je ne sais pas, je n'ai pas réussi à m'intéresser à lui et à sa vision des choses.

Enfin le dernier portrait important c'est le khan des khans dont je parlais plus haut. Un chef imposant qui sait ce qu'il veut et qu'on ne peut tromper (ou presque).

En fin de compte, les protagonistes sont plutôt bien réalisés, l'univers est sympa, mais j'ai ressenti un profond ennui pendant ma lecture. Je n'ai pas réussi à m'immiscer dans l'aventure, à me propulser aux côtés de ses Hommes qui se battent si vaillamment pour garder leur cité. Peut-être parce que le roman est trop centré sur la mise en place du siège et non l'assaut en lui-même, alors que le lecteur est amené à attendre ce moment pour découvrir qui aura l'avantage de tous ces clans.

La guerre de l'hydre est un roman qui a bon nombre de qualité, mais pour ma part, je n'ai pu rentrer vraiment dans l'histoire et j'avoue avoir eu quelques difficultés pendant ma lecture, je me suis sentie dans l'attente de quelque chose qui n'est, hélas jamais vraiment venu.  

Chronique de Louve

La peau des rêves, tome 4 : L'aube des cendres de Charlotte Bousquet

Année d'édition : 2013
Edition : L'Archipel (Galapagos)
Nombre de pages : 239
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Anja, la sirène, a découvert un peu tard la nature maléfique de Rain, son amant. Grièvement blessée, elle est sauvée de justesse par Lorelei, la fiancée de celui-ci. Toutes deux découvrent rapidement qu'une seule personne est capable d'arrêter ce monstre : Milan, son jumeau disparu. Car Rain, de plus en plus puissant, étend son emprise sur le clan d'Ishtar. Bientôt, cela ne suffira plus à étancher sa soif de puissance. Il lui faudra plus d'esclaves, plus de conquêtes - ycompris parmi ses alliés. Pendant que Lorelei reste auprès de Rain, dont la folie ne cesse de croître, Anja, rongée par un mal qui l'affaiblit de jour en jour, se lance sur les traces de Milan, celui qu'elle a sauvé. Encore faudra-t-il, si elle le retrouve, le persuader d'affronter une nouvelle fois son frère...


Anja, la petite sirène, humiliée et torturée par celui dont elle pensait être éperdument amoureuse, a programmé sa fuite du monde des Mens, aidée par Lorelei, la fiancée vendue au profit d’une alliance politique et de Will, le dévoué garde du corps. Le temps presse: le beau Rain se montre chaque jour plus cruel et puissant. Il commence à exercer son pouvoir sur son père, le chef du clan. Lorelei et Anja le savent: sa mort imminente et programmée donnera toute latitude à Rain. Une seule personne peut contrer cela: Milan, le frère jumeau disparu. Si, comme elle le pense, Anja l’a sauvé, il doit être vivant dans un des camps de paria. Anja doit donc retourner parmi les siens pour leur demander leur aide. La voici partie en compagnie de Will et son attention discrète. Mais Anja doute: elle, la mutante, qui a choisi de quitter les siens pour les beau yeux d’un Mens, qui a même absorbé un poison qui la tue lentement pour lui dissimuler les traitresses écailles, craint d’être mal accueillie à son retour. Mais elle n’a pas le choix. Elle sait que Rain a déjà tué au moins une de ses précédentes conquêtes grâce à son mystérieux pouvoir. Elle sait aussi qu’il doit absolument dissimuler qu’il est mutant et qu’il est prêt à tout pour la faire taire. Elle sait qu’il a déjà tenté de la tuer. Et elle sait que la sage Lorelei, qui l’a soignée et a organisé sa fuite, est probablement sa prochaine cible. De plus, elle espère que si Milan est bien le jumeau en miroir de Rain, il aura le pouvoir de guérir là où Rain a celui de détruire.

C’est encore avec délectation que j’ai suivi l’histoire d’Anja et de ses compagnons. Peu de retournement et de surprise si ce n’est dans les relations entre les personnages. Le motif traditionnel des frères ennemis fonctionne bien, et l’on sait que Milan se dressera vite contre son jumeau ne serait-ce que pour sauver Lorelei. Anja elle-même comprend vite que Milan ne sait rien d’elle, qu’elle n’a rien à attendre de lui et surtout, qu’il est toujours amoureux de Lorelei. C’est sans compter sur l’attention protectrice de Will, qui reste longtemps à l’écart, laissé pour compte de ce monde où les Sirènes ne voient que les beaux princes, avant de faire une entrée discrète par la petite porte…
La nature de Sirène d’Anja est un sujet poignant du roman. Elle qui se dégoûtait, persuadée que ses écailles rebutaient les hommes et la faisaient encore plus paria qu’elle ne l’était déjà, prête à renier qui elle est et à avaler le poison en échange d’une illusion d’humanité prend en pleine figure son échec et apprend petit à petit à être elle-même au moment même où le poison est sur le point de la tuer. Car ne l’oublions pas, c’est parce qu’elle est sirène qu’elle a pu sauver Milan de la noyade et qu’elle peut maintenant mener la bataille contre Rain, grâce à l’influence étonnante de sa voix exceptionnelle.
En parallèle, la conteuse qui raconte l’histoire d’Anja mène aussi son propre combat : démasquée, Najma doit maintenant faire face à l’hostilité que lui manifestent les Chimères, qui ne comprennent pas pourquoi leur chef, l’homme-panthère, la maintient en vie et va devoir rendre compte de cette captivité inutile, alors que les enfants se sont déjà attachés à elle et réclament des histoires. J’espère donc un tome 5 pour en savoir plus sur l’histoire de Najma la gypsie et ce qui l’a amenée à se constituer prisonnière des Chimères qui la détestent tant.

Toujours aussi envoûtant. Un immense merci au forum Mort Sure et à Louve pour ce partenariat.

Chronique de Mélusine

jeudi 25 avril 2013

La Magie Ancestrale - Tome 1: Une Nouvelle Lumière de Jérôme Mauduit

Année d'édition : 2012
Edition : mélibée
Nombre de pages : 758
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Une paix précaire s’est installée depuis vingt ans entre les peuples des îles Trias, à l’issue de la sanglante guerre de Darzan, qui opposa hommes et hybrides magiques aux Orcs, les fils des tyrans-Démons. Le royaume de Miral se remet péniblement de la guerre, et ses alliés Badrahortiens et Elfes ne sont pas moins accablés. Le jeune Empereur n’est plus en état de gouverner seul, et le royaume de Delrond n’a plus de chef.

Mais quand un être démoniaque disparu depuis deux millénaires refait surface, les vieilles alliances se voient brisées et la trahison de l’Empire frappe de plein fouet deux jeunes chasseurs Miralois, Galémir et Nalia, le jour même de leur anniversaire. Leur village incendié, leurs souvenirs d’enfance détruits, ils n’ont d’autre choix que de fuir vers le Sud avec leur ami Elfe, Olgemas. Alors que quelques courageux se dressent contre l’envahisseur, les trois jeunes gens se trouvent emportés dans une aventure dont ils mesurent à peine l’ampleur… Armé d’une dague blanche si convoitée et d’un courage plus que relatif, Galémir devra affronter les pires dangers aux côtés de sa meilleure amie… et face à des êtres aussi abjects que puissants !

Car n’est impossible que ce qu’on croit l’être !


Je souhaite tout d'abord remercier les éditions Mélibée ainsi que le forum Mort-sure pour m'avoir permis de découvrir ce premier tome d'une saga prometteuse. Lorsque j'ai reçu le roman, j'ai vraiment été surprise qu'un auteur aussi jeune puisse écrire autant de page. Il est même plus jeune que moi! J'ai été encore plus ébahie quand j'ai fermé la dernière page du roman. C'est un univers étonnant que Mauduit est parvenu à créer et voici mes impressions.

Concernant le style de l'auteur, je l'ai trouvé fluide. Je n'ai pas remarqué de phrases dans lesquelles la façon de rédiger casser le rythme du roman. Le choix de son vocabulaire est très approprié pour un roman de fantasy. Les titres des chapitres représentent adéquatement le contenu des pages à venir. Le seul problème demeure dans les nombreuses fautes d'ortographe présentent dans presque tous les chapitres. Soit un mot est mal écrit, soit il en manque un dans la phrase. C'est parfois lassant, mais c'est vraiment le seul élément de style qui m'a déplue.

Les personnages sont vraiment typiques d'un roman de fantasy. On retrouve des soldats dans l'armée Miraloise, deux voyageurs Nalia et Galémir qui cherchent à fuir les Orcs guidés par leur ami elfe Olgemas. On en apprend très peu sur leur état psychologique durant l'histoire. Nombreuses sont les péripéties qui leurs arrivent dans les plaines et les montagnes et j'aurais trouvé intéressant que leurs réactions soient plus élaborées. J'ai à plusieurs moments eu l'impression qu'ils n'accomplissaient qu'une quête et que leur identité n'était pas importante au sein de l'histoire. Dans les dialogues on remarque certains traits de leur personnalité, mais j'aurais aimé en avoir plus.

L'intrigue se déroule sur le territoire Miralois à travers plaines, montagnes et châteaux. Le village de naissance des trois voyageurs a flambé et ils doivent fuir l'attaque des orcs. Leur périple sera de se rendre à Delrond cité d'Olgemas ou la paix se doit de régner. J'ai trouvé original d'utiliser des Orcs comme attaquants car on en retrouve pas souvent dans les histoires. Cependant, dans la façon dont l'intrigue est montée cela revient toujours au même. Ils avancent dans leur périple, ils se font attaquer et le cycle recommence. J'aurais aimé dans un paysage aussi élaboré et riche et éléments que l'intrigue s'étende peut-être un peu plus au delà de l'attaque des Orcs pour éviter que la suite des événements devienne trop prévisible.

Dans l'ensemble, c'est un roman très intéressant et surtout une oeuvre très prometteuse pour un jeune talent. Même si certaines lacunes sont présentes, ce roman vaut la peine d'être découvert simplement pour constater la grandeur de l'imagination de l'auteur, mais aussi dans la façon dont il est parvenu à créer tout un monde complexe rempli de personnages dynamiques.  

Chronique de Salsera

mercredi 24 avril 2013

Crossfire tome 2: Regarde moi de Sylvia Day

Année d'édition : 6 mars 2013
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 384
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Gideon Cross. Aussi parfait et séduisant à l'extérieur que tourmenté et brisé à l'intérieur. Il était une flamme vive et brûlante qui m'attirait dans les plus sombres des plaisirs. Je ne pouvais rester loin de lui. Je ne le voulais pas. Il était mon addiction... représentait chacun de mes désirs... il était mien.

Mon passé était aussi violent que le sien et j'étais tout aussi brisée. Nous ne pouvions jamais marcher. C'était trop dur, trop douloureux... sauf quand cela était parfait. Ces moments quand le désir et l'amour désespéré représentaient la plus exquise des folies.

Nous étions liés par notre besoin. Et notre passion nous entraînerait au-delà des limites de la plus douce et vive des obsessions...


Eva et Gidéon sont toujours aussi fous l'un de l'autre. Ils apprennent tous deux à faire des efforts pour que leur couple aille pour le mieux. Mais en amour rien n'est jamais acquis et très vite, que ce soit Eva ou Gidéon, chacun devra faire face à ses démons du passé pour la survie de leur couple.

Ce second opus de Crossfire m'a davantage plu que le premier. Moins de scènes hot et davantage d'approfondissement sur la personnalité des personnages, c'est peut-être les raisons qui m'ont faire apprécier ce roman encore plus que le premier.

La plume m'a ensorcelée une fois de plus. La relation Gidéon/Eva évolue et tous deux apprennent à connaître les fragilités de l'autre. Ce second tome est plus sombre et moins joyeux. Notre couple est mis à rude épreuve avec l'apparition d'un personnage vraiment angoissant et qui est à l'origine du mal-être d'Eva. On assiste à la métamorphose de notre couple et ça se ressent tout du long puisqu'ils vont moins passer de temps à faire l'amour qu'à tenter de résoudre leur problème. Du coup l'histoire n'en devient que plus intéressante, surtout que l'auteur pimente drôlement le tout avec par exemple l'agression de Cary, le retour d'un ancien amour d'Eva, qui semble il ne peut toujours pas l'oublier. Bref, l'auteur parvient à nous captiver du début à la fin et à tomber un peu dans le drame avec un mort inattendu, mais néanmoins utile à l'avancée de l'intrigue. Je ne vais pas trop en dévoiler sur l'histoire en elle-même parce que pour le coup c'est le plaisir de découvrir tous les événements qui vous tiendra en haleine, comme ce fut le cas pour moi.

Les personnages ont une autre consistance dans ce deuxième tome. Eva par exemple est plus forte et tente davantage de ne plus céder à Gidéon. Même si parfois je l'ai trouvé trop naïve, elle réussira enfin à lui faire comprendre certaines choses pour qu'il cesse de se comporter comme un idiot. Car en toute honnêteté, Gidéon n'est absolument pas mon genre d'homme. Il tient à tout diriger, il ne tolère pas l'échec ou la résistance de ses maîtresses et c'est agaçant de voir qu'en fin de compte, Eva n'est qu'une poupée de chiffon entre ses mains et qu'il obtient tout ce qu'il veut d'elle. Heureusement, on se rend vite compte à quel point elle compte pour lui et combien il est fou amoureux. Mais parfois le montrer ne suffit pas, le dire est plus efficace.
Même Cary que je n'appréciais pas dans le premier opus m'a étonnée. Il semble devenir plus mâture et sait ce qu'il ne veut pas, même s'il a de grandes difficultés à rester dans la bonne voie. Sa bisexualité est d'ailleurs un problème pour lui, car il ne peut se résoudre à n'être que l'amant d'une seule personne. Il donne l'impression d'être sur de lui, de se savoir beau, mais au fond n'agit-il pas comme ça pour panser des blessures anciennes ?

Je dirais de ce second tome qu'il est mieux maitrisé que le premier, plus adulte et moins porté sur l'érotisme que son prédécesseur. Un très bon moment de lecture et j'ai hâte de voir comment se finira cette trilogie qui se bonifie avec les tomes !

Chronique de Louve

lundi 22 avril 2013

Le bonheur en cinq lettres de Pascale Perrier

Année d'édition : 2013
Edition : l'archipel ( galapagos)
Nombre de pages : 206
Quatrième de couverture :
« Maman est morte. Il y a un mois, tout allait bien. Quatre semaines ont suffi pour que clac, l'affaire soit réglée. Je suis devenue orpheline - le gros mot est lâché - ainsi que mon frère Gaspard, dix-sept hivers, et ma soeur Joséphine, dix-neuf printemps.
Depuis que c'est arrivé, tout le monde s'applique à gommer le mot. Pourtant, de maman, il ne reste plus qu'un vase contenant une poudre blanche.
Du blanc trop blanc, si vous voulez mon avis. »

Chloé, 15 ans, va apprendre à vivre seule. Enfin seule, pas vraiment. Il y a Joséphine, la grande soeur, qui devient tutrice légale. Il y a aussi Gaspard, le frère, amoureux de jeux vidéo et d'opéra. Sans oublier le père, qui vit dans une hutte polynésienne avec sa nouvelle femme, ses quatre fils et ses lubies écologiques. Et enfin Marjolaine, la grande amie, avec sa famille parfaite (surtout si on n'y regarde pas de trop près)...
Cinq années durant, au jour anniversaire de la disparition de sa mère, elle reçoit une lettre confiée à un notaire...



Merci beaucoup à Louve de Mort sure et aux éditions L'Archipel collection Galapagos pour ce partenariat.

La mère de Chloé est morte d'une tumeur au cerveau. La seule chose qu'il reste d'elle c'est cinq lettres, une pour chacun de ses enfants, à ouvrir tous les ans à la date de sa mort... Le 24 décembre. Leur père ne vivant pas avec eux, Chloé, Joséphine et Gaspard vont apprendre à vivre sans personne. Mais gérer une maison quand la moyenne d'âge des habitants est de 17 ans n'est pas simple...

J'ai adoré les personnages. Je me suis tout particulièrement attachée a Chloé, j'avais envie de la suivre encore et encore. La vie ne sourit pas vraiment à cette pauvre jeune fille et pourtant elle est toujours debout, à se battre. Rien que le fait que son anniversaire tombe le 21 décembre, soit 3 jours avant la mort de sa mère est complètement déprimant.
Joséphine, la grande sœur de 18 ans, à la carrière prometteuse, est très gentille. Étant plus âgée que Chloé, elle se débrouille relativement mieux.
Gaspard est fou de jeux vidéos et de musique opéra (les deux vont pas ensemble, non ?), c'est un peu le rigolo de la bande.
Et pour finir, Joséphine, la meilleure amie, qui est probablement celle qui m'a le plus énervée... Un peu trop superficielle à mon goût.

Ce petit livre de 200 pages se dévore. Il est constitué de 5 parties qui correspondent à 5 années et donc à 5 ouvertures de lettres.

L'histoire est très intéressante mais j'aurais aimé qu'elle soit un peu plus approfondie. En fait, tout est monopolisé par les lettres laissées par la mère, mais on n'en sait pas tellement quand même... L'auteure nous parle plus de la vie d'adolescente de Chloé que des lettres. J'aurais préféré savoir ce que Chloé en pensait plutôt que d'être au courant de ses relations amoureuses ou ses notes scolaires ! Ses sentiments concernant les lettres passent sous la trappe, nous ne savons pas si elle ça l'énerve (ça retourne un peu le couteau dans la plaie quand même) ou si au contraire ça l'attendrit, lui fait plaisir.
Une lettre pour chacun de ses enfants, mais celles de Joséphine et de Gaspard, elles sont où ? Aucune indication de ce côté. Nos trois héros n'en parlent  jamais entre eux ni rien, dommage.

Nous refermons le livre sur une très jolie fin et une morale qui fait rêver. J'ai rarement lu une fin si bien construite pour un one-shot.

Même si ce livre souffre d'un léger manque de profondeur, j'ai passé un très bon moment avec !

Chronique de koko
 

dimanche 21 avril 2013

Les variants, tome 1 de Robison Wells

Année d'édition : 2013
Edition : MSK
Nombre de pages : 329
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Lorsqu’il intègre la Maxfield Academy, Benson Fisher est plein d’espoir : enfin il va connaître une existence normale et cesser d’être ballotté de foyer en foyer. Mais il va vite se rendre compte qu’il se trompe lourdement : la Maxfield Academy est en réalité une école spéciale, entourée de grilles tranchantes comme des lames de rasoir, truffée de caméras de surveillance, où le règlement ne doit être enfreint sous aucun prétexte et où les pensionnaires n’ont aucun contact avec le monde extérieur. À leur arrivée, les adolescents doivent intégrer un des trois gangs existants. C’est avec les Variants que Benson Fisher va choisir de faire équipe… Mais a-t-il raison de faire ce choix ?
En découvrant le véritable secret de cette étrange école, Benson comprend que suivre les règles peut mener à un destin pire que la mort. La seule solution serait de s’enfuir, mais est-ce seulement possible ?



Benson Fisher, orphelin, après avoir déménagé de très nombreuses fois et avoir testé de multiples familles d'accueil, est accueilli dans le collège de Maxfield. Très vite, il découvre qu'il n'y a pas de professeurs, de cours, ou de consignes. Les élèves sont livrés à eux même et peuvent faire ce que bon leur semble, tant qu'ils respectent le règlement. Le groupe d'élève du collège s'est organisé : ceux qui veulent suivre le règlement sont devenus « La société », ceux qui souhaitent n'en faire qu'à leur tête sont « le Chaos » et ceux qui ne souhaitent pas se décider de façon si tranchée sont « les variants ». Des enjeux se détachent alors : que se passe-t-il lorsque les élèves sont « arrêtés » parce qu'ils n'ont pas respecté le règlement ? Qui les arrête ? Pourquoi ne peut-on pas sortir de ce collège ? Pourquoi sont-ils tous réunis pour faire semblant de suivre des cours tous plus absurdes les uns que les autres ? Et pourquoi y a-t-il un cimetière dans l'enceinte du collège ?
Vous n'en saurez pas plus sur les multiples particularités du récit, elles sont si nombreuses et bien amenées, que je vous laisse le plaisir de les découvrir...

Ce livre laisse, en le refermant, des incertitudes, des doutes, des hypothèses... Comme ce qu'à ressenti Benson et ses camarades, ou comme ce que nous avons ressenti tout au long de notre lecture. Étonnamment, l'ambiance du collège n'est pas malsaine, alors que les étranges conditions l'imposeraient. Comme les étudiants très bien intégrés et habitués, on est mis à l'aise, et comme eux, on finit par trouver agaçant Benson, de le voir chercher à s'enfuir du collège !

Le style de l'auteur est très simple dans le sens de proche du lecteur, c'est-à-dire qu'on a l'impression d'être dans la tête de Benson, d'avoir les informations qu'il veut nous donner, souvent en direct. Ce style est direct, vif, incisif et percutant. On devient très vite ami avec Benson, en adoptant ses idées et son impatience... C'est un personnage facile à apprécier. Comme la plupart des autres personnages, qu'on prend plaisir à découvrir. Ils sont nombreux, mais je n'ai pas été gênée par ce nombre et j'ai pu sans problème me rappeler qui ils étaient grâce aux nombreuses informations très régulières de l'auteur sur les « gangs ».

Une intrigue incroyable, où les évolutions nous emmènent de surprise en surprise, faisant passer le récit du surnaturel à la science-fiction...
Les complexités des relations humaines sous huis clôt ne sont pas poussées à leur paroxysme de leurs possibilités, mais c'est un choix judicieux : nous n'avons qu'une vue des rapports qu'entretient Benson avec ses proches : comment évoluent ses amitiés, ses attirances, et surtout sa confiance accordée aux autres élèves.

Mention spéciale pour les matchs de paintball (le sport pour les élèves de Maxfield) qui ressemblaient plus à des matchs d'airsoft de par les scénarios et les multiples tactiques... Connaissant un peu la chose, j'ai forcément eu un petit coup de coeur pour ces parties du récit en particulier qui, même si elles pouvaient être répétitives, ne m'ont pas ennuyée une seconde !

Les Variants est un livre étonnant, sans cesse surprenant, qui se lit très vite puisque les retournements de situations s'enchainent aussi vite que les découvertes sur le collège. Mais c'est un livre surtout absolument déroutant. Une série qui me ferait acheter le tome 2 dès sa sortie, vivement novembre 2013 !
Un excellent moment qui restera longtemps dans ma mémoire comme un des livres qui m'a le plus retourné la tête !
Une délicieuse déroute, un délicieux suspens, une aventure exceptionnelle, inoubliable. Qui fait dire « encore » avant même d'être arrivé aux dernières pages.

Chronique de Marly

vendredi 19 avril 2013

Le Soldat chamane, intégrale, tome 3 de Robin Hobb

Année d'édition : 2012
Edition : pygmalion
Nombre de pages : 890
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Jamère est prisonnier de son propre corps que commande désormais son double, Fils-de-Soldat. Sans pouvoir intervenir, il assiste aux efforts de ce dernier pour convaincre les Ocellions de changer de tactique afin de chasser les Gerniens de leurs terres. Les Opulents entrent dans la danse.

Dans le troisième volume de cette trilogie, le malheureux jeune homme achève ainsi un périple au fond de son être double, lequel va le conduire aux portes de la mort.



 Jamère est prisonnier de son propre corps. Son double Ocellion, fils de Soldat en a pris possession pour mener à bien la mission que lui a transmise la magie, même s'il ignore encore comment la mener à bien. Fils de Soldat va enfin devenir un opulent digne de ce nom grâce à Olikéa et son fils Likari. Ils vont devenir ses nourriciers et faire en sorte que la magie coule en lui davantage afin qu'il puisse se rendre chez les Ocellions sans honte. Là, Jamère découvrira comment vit ce peuple et pourquoi il cherche à stopper les Gerniens dans leur désir de créer une route qui traversera leur forêt. Très vite, il comprendra que de nombreuses vies sont en jeux, et ce, de chaque côté des deux camps. Impuissant face à son double, il ne pourra que supporter les choix de Fils de Soldat et ses actes, sans parvenir à le stopper. Mais qui des deux parviendra enfin à dominer l'autre et à sauver son peuple ?

Il y a des sagas dont on ne voudrait jamais lire la fin, parce qu'on refuse qu'elle soit terminée. Et ce fut le cas non seulement de l'assassin royal, mais aussi du soldat chamane. Le style de Robin Hobb est sublime et on se retrouve dans la peau de Jamère, souffrant avec lui, savourant ses petites victoires sans toutefois haïr Fils de soldat qui fait partie de lui et qui lutte aussi pour une cause qu'il juge juste. C'est vraiment un voyage magnifique que nous fait vivre l'auteur et j'ai été littéralement conquise par l'épopée incroyable de Jamère et de son double.

Cette troisième intégrale qui regroupe les trois derniers tomes de la saga nous permet d'en apprendre davantage sur les Ocellions et leur mode de vie. On découvre ainsi pourquoi plus un homme est corpulent plus il a de pouvoir et d'influence sur les siens. Car plus un homme est corpulent plus la magie coule en lui et plus il est capable d'agir pour protéger son peuple. C'est ainsi qu'on fait la connaissance de l'opulent des opulents, celui qui lance la danse pour protéger les siens : Kinrove. Jamère découvre tout cela en tant que simple spectateur puisqu'il ne peut plus agir sur son corps. Et de ce fait, on devient complice de lui puisque nous aussi nous ne sommes que de simples spectateurs. Peu à peu que l'histoire avance, de nombreuses réponses nous sont données sur par exemple le but de cette danse et pourquoi les Gerniens sont si effrayés par la forêt. Robin Hobb ne laisse rien de côté, tout est finement pensé. Non seulement les Ocelliens deviennent un peuple qu'on se surprend à apprécier, mais surtout on ne leur en veut plus d'avoir causé la mort de tant d'innocents, même si leurs méthodes sont en effet extrêmes.

J'ai cru que jamais Jamère ne sortirait de cette prison pour retrouver les siens et qu'à jamais il resterait captif de cette enveloppe corporelle, mais une fois de plus, Robin Hobb nous étonne et parvient à libérer son héros avec tact et beaucoup de naturel. De ce fait, cela nous semble normal et surtout cohérent. Certains passages m'ont donné la chair de poule, par exemple celui où Fils de soldat est prisonnier de la danse et que pendant ce temps, Jamère parvient jusqu'au sien pour les libérer de son influence et ainsi accomplir une partie de sa mission. Et lorsqu'il revient enfin à Guetis après moult péripéties, on en vient à supplier l'auteur de l'épargner parce qu'il a assez souffert durant toute l'aventure. De surprise en surprise et jusqu'à la fin, je n'ai pu retenir des frissons quand j'ai enfin découvert le magnifique final.

Les personnages sont vraiment tous attachants même Olikéa que je ne parvenais plus à apprécier parce qu'elle m'agaçait m'a plu dans cette troisième intégrale. On se rend compte qu'elle devient plus humaine, plus sentimentale et on souffre avec elle de la perte de Likarie lorsque son fils est appelé par la danse. Jamère et Fils de soldat, je les ai adorés. Ils sont différents, mais ne forment qu'un et leur lutte est vaine jusqu'à ce qu'un dieu décide d'intervenir. Et enfin, on retrouve notre Jamère, celui qu'on a suivi au début tentant de se retrouver et de se reforger une vie. Même Lisana, l'Ocellienne a su me plaire, même si à la fin j'aurais voulu qu'elle cesse d'intervenir pour laisser Jamère en paix, car au fond tout est de sa faute à elle.

En bref, ce fut avec plaisir que j'ai retrouvé les personnages du soldat chaman et je dois bien avouer à quel point j'ai adoré ma lecture. Sans conteste l'une des meilleures sagas de fantasy à avoir dans sa bibliothèque pour la qualité de son histoire et la fragilité de ses personnages. Un bijou !


Chronique de Louve 

jeudi 18 avril 2013

La griffe et le sang de François Larzem

Année d'édition : 2013
Edition : Le pré aux clercs ( pandore)
Nombre de pages : 312
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Mina, jeune Tsigane au caractère trempé, trouve refuge avec sa mère dans une vallée des Carpates. Très vite, elles sont en proie aux tourments des villageois. Ils les obligent à porter un manteau à capuchon rouge, la marque d’infamie. Mais arrive un mercenaire vêtu de noir, à la beauté du loup qui décide de les protéger. Mina pense avoir trouvé la paix quand ses cauchemars commencent. Un chevalier à l’armure écarlate vient la visiter en songe : Vlad, jadis seigneur du pays, dont la réputation de cruauté le désignait comme Dracul, le fils du démon. Un lien les unit…
Un roman qui réinvente le genre vampirique. Une relecture du mythe de Dracula servie par une écriture moderne, poétique. Un récit âpre, violent, sans concession, mais également un plaidoyer pour la différence.

Mina est une jeune Tsigane accompagnée de sa mère Liuda. Si elles fuient c'est depuis que Dvorek, son père a été assassiné. Elles tentent désormais de se trouver un endroit où elles seront acceptées, mais hélas, leur condition de tsigane ne leur sera bénéfique nulle part, au contraire. Les villageois qu'elles croisent les insultent et leur demandent de partir au plus vite. Mina n'en peut plus de cette vie-là et lorsqu'elles s'arrêtent dans un village qui les tolère un peu, depuis que la jeune fille a sauvé un garçon de son âge de la noyade, elles pensent pouvoir être en paix. Mais la paix sera de courte durée lorsque des meurtres sont commis et que les habitants pensent que les Tsiganes n'y sont pas étrangères. Qui est d'ailleurs cet homme qui surgit toujours au moment où elles ont besoin d'aide et cet autre homme que Mina voit partout, chevalier à l'armure écarlate ?

La griffe et le sang est un roman fantastique destiné à la jeunesse, mais pas que. Sous fond d'histoires de vampires et de loups-garous, le lecteur se retrouve au coeur de la vallée des Carpates, près du château de Vlad Tepes, connu pour être un vampire. François Larzem possède une plume addictive et mâture, on sent que l'auteur aime écrire et offrir des univers magiques et sombres. J'ai apprécié les descriptions faites des paysages et des meurtres qui offrent un sacré contraste entre la beauté de l'un et la barbarie de l'autre.

Même si le roman ne fut pas un coup de coeur pour de nombreuses raisons, j'ai vraiment apprécié ce voyage au coeur des Carpates. Déjà, je trouve la couverture du roman vraiment sympathique ! Elle représente bien Mina et Viorel, c'est exactement l'idée que je me faisais d'eux.

De l'histoire j'y ai regretté deux trois petites choses. Tout d'abord, j'ai très vite saisi qui était réellement Viorel, sa nature et le rôle qu'il avait dans le roman. J'ai donc été un peu déçue de cette prévisibilité, j'aurais aimé davantage de mystères et mieux, me tromper lorsque j'eu compris son rôle dans l'histoire. Heureusement lorsque la lumière est faite sur lui, j'ai tout de même été surprise par certaines révélations antérieures à l'intrigue que l'on suit, notamment sur la mort de Dvorek. Le second point qui m'a semblé un peu de trop c'est la nature de la relation qui lie Mina et Dracul. Cela gâche un peu le mythe de certaines créatures et c'est dommage. Je n'en dévoilerais pas trop pour ne pas vous spoiler. En fait, c'est la fin qui ne m'a pas convaincue. Elle va trop vite, les révélations sont trop nombreuses et parfois manquent de cohérences avec le reste de l'histoire surtout sur le trio Mina/Dracul/Viorel. D'ailleurs, la fin est assez écoeurante lorsque l'un de ces personnages tente de séduire Mina qui n'est encore qu'une enfant. Assez déstabilisant, je dois bien l'avouer.

Maintenant, les trois quarts du roman m'ont charmée. Voyager auprès des deux femmes est agréable, même si leur vie n'a rien de joyeux, on apprend à faire la connaissance de Mina, une jeune fille intrépide et franchement sympathique. Sa mère, beaucoup plus en retrait du fait des nombreux événements qui l'ont anéanti, et qui l'anéantiront encore, nous semble vraiment effacée par rapport à sa fille. Elle qui lit les lignes de la main, ne perçoit même pas la méchanceté chez les gens qui l'entourent à l'inverse de Mina, qui possède peut-être un sixième sens. En effet, Mina sait en qui elle peut faire confiance et qui leur jouera de mauvais tours, excepté pour un protagoniste dont elle se voilait la face concernant son implication dans les événements.

Le roman est rapide et ne met pas dix ans à se lancer et à vous rendre accro aux aventures de cette jeune fille un peu farouche. Trop en dire serait vous dévoiler les clefs du dénouement, mais je pense que beaucoup seront charmés par ce roman de la collection Pandore, qui une fois de plus nous offre beaucoup de diversité dans ces parutions. Cela dit, je n'ai pas compris pourquoi l'auteur avait appelé son héroïne Mina (surtout qu'on évoque Dracula et tout le monde sait qui est Mina pour Dracula) puisque cela risque d'induire le lecteur en erreur sur la nature de leur relation .

Au final, un bon roman fantastique, peut-être trop prévisible et avec des personnages qui ne sont pas mis sur le même niveau concernant leur charisme, mais qui se lit avec beaucoup de plaisir.

Chronique de Louve
Lien sur le forum

****************************************
Je sors complètement sous le choc de ce roman. Le résumé m’avait d’abord un peu fait peur, je me suis demandé ce que ça allait donner, je m’imaginais des vampires… etc. Mais je me suis dit, cette collection de livres me tente pas mal, je vais donc tenter. Surtout que la couverture est vraiment bien faite. Je dis donc merci au forum Mort Sure et aux éditions du Pré aux clercs.

J’ai été plongée dans le récit dès le début. La lecture est vraiment très agréable, fluide et il y a toujours un peu d’actions pour ne pas oublier qu’on est dans l’histoire. Les pages tournent, mais on ne les voit pas. J’étais l’héroïne du roman ! J’étais déjà à la page 50 que je n’avais rien vu. Bref, l’auteur sait nous tenir en haleine et on a envie d’en savoir plus. Je pensais à lire ce roman toute la journée au travail, mais malheureusement je ne pouvais pas le lire.

L’histoire est vraiment intéressante, un mélange du chaperon rouge mélangé avec du fantastique. Et quand on dit Chaperon rouge on pense à loup… et oui, on en parle bien… ainsi que de Vlad. On comprend tout de suite (au résumé) que c’est Dracula le vampire. Tout on long de l’histoire on a des révélations, c’est impressionnant. On se demande pourquoi il y a ça, pourquoi il fait ça ? Mais on a nos réponses plus loin. J’ai été intriguée par ce roman tout le long. Et je dois dire que la fin m’a surprise, je ne m’attendais pas vraiment à cela. Même si j’avais deviné quelques trucs, je suis restée très surprise ! J’ai eu le droit aussi à mes larmes. C’était à la fois triste et très violent, très macabre. Ce n’est pas beau à voir à certains moments. Bref, je déconseille ce livre aux âmes sensibles.

J’avais du mal à m’attacher aux personnages au début. Mina m’énervait un peu au début puis lorsqu’elle arrive dans le village, tout devient différent. Elle se lit d’amitié avec Adrian, et je la vois sous un autre jour. Je trouve qu’elle grandit. Car au début, je me demandais quel âge elle avait alors qu’elle a quand même 16 ans. Ses réactions étaient parfois enfantines, du moins j’ai trouvé. Puis on rencontre Viorel. J’ai tout de suite adoré ce personnage, il était énigmatique. Je voulais en savoir plus sur lui. C’est un peu grâce à lui que je ne voulais pas lâcher le roman, car je voulais percer ce mystère. Et enfin Vlad, alors lui je ne l’ai toujours pas compris. Il lui apparait en rêve. Bref, je n’ai pas vraiment compris : il est réel ou pas ? J’ai encore de nombreuses questions que je me pose sur lui.

Bref, je dois dire que j’ai été captivée par ce roman. Moi qui avais un peu peur en lisant le résumé, je ne suis pas déçue et je suis contente d’avoir postulé à ce partenariat. N’hésitez pas à le lire, mais sachez qu’il y a pas mal de sang et de violence. Je vous aurais prévenu !
Chronique de Sandra
Lien sur le forum

Le prince de la brume de Carlos Ruiz Zafon

Année d'édition: 2013
Editions : Pocket jeunesse
Nombre de pages :210
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture 1943, Angleterre. Fuyant la guerre, la famille Carver - les parents et leurs trois enfants, Max, Alicia et Irene - se réfugie dans un village de bord de mer. Leur nouvelle maison appartenait précédemment à un riche couple qui a quitté le pays après la mort de Jacob, leur petit garçon. Peu après son emménagement, la famille Carver est confrontée à de troublants événements. La maison de la plage paraît hantée par le souvenir de Jacob. Les films que le jeune garçon a tournés avant de mourir et que la famille Carver a retrouvés dans la cave réveillent des ombres inquiétantes. Quelque chose ou quelqu'un rôde entre les murs, une ombre cruelle et insatisfaite. Max et Alicia commencent à enquêter sur les circonstances obscures de la mort de Jacob. Roland, un adolescent du village, les aide dans leurs recherches. Il les entraîne dans des plongées exploratoires autour d'un cargo qui gît dans la baie après avoir été victime d'une tempête des années plus tôt. Autour de cette épave, tout respire le mystère et la peur : les poissons ne s'y risquent jamais, des ombres paraissent à l'affut derrière les cloisons rouillées et dans les coursives délabrées... Et c'est Roland qu'elles épient, Roland dont elles veulent se saisir. Qui accumule les pièges mortels autour du jeune homme ? Quel secret entoure Roland pour qu'il soit l'objet d'une si terrible haine ? En interrogeant le grand-père de Roland, Max et Alicia exhument involontairement les secrets du passé. Un passé terrible dont émerge un être machiavélique, le Prince de la brume... Doté de pouvoirs diaboliques, le Prince de la brume peut emprunter toutes les formes et tous les visages. Il est le maître d'une troupe de grotesques statues à demi-vivantes qui ont élu domicile dans le jardin de la maison des Carver... Le Prince de la brume réclame le paiement d'une dette contractée peu avant la naissance de Jacob. Une dette dont Roland est le prix... S'ils veulent sauver leur ami, Max et Alicia doivent affronter l'être maléfique sur son territoire : dans le jardin des statues vivantes mais aussi dans le terrifiant cargo enseveli sous les eaux. 


Avant de commencer, j'aimerais remercier de tout coeur le forum Mort Sure et en particulier Louve, ainsi que les Éditions Pocket Jeunesse pour m'avoir fait confiance dans la lecture de ce livre.
Il faut savoir que Carlos Ruiz Zafon est un de mes auteurs préférés, alors quand j'ai vu ce partenariat je n'ai pas hésité une seule seconde.

La couverture du roman (comme toutes les couvertures des livres de cet auteur) est très mystérieuse, presque sombre, elle m'attire, car j'ai toujours envie de savoir ce qui se cache dans les pages du livre (surtout en sachant comment l'auteur écrit, et ce qu'il peut imaginer)
De prime abord, la quatrième de couverture nous invite dans une histoire pleine de mystères, de fantasy, etc. Et comme toujours, ce roman ne m'a pas déçue ! 

Ici, nous suivons les aventures de la famille Carver. Cette famille forcée de déménager dans une vieille maison, qui regorge de sombres souvenirs, à cause de la guerre. Seulement, ce que cette famille ignore c'est que d'étranges évènements vont se produire dans leur nouvelle demeure, des évènements magiques qui changeront leur vision du monde. Dès le départ, cet univers sombre propre à l'auteur nous happe dans l'histoire sans qu'on ait le temps de dire « ouf ».
Dès le début de la lecture, on entre donc facilement dans l'histoire, la plume de Carlos Ruiz Zafon est très agréable à lire. De plus, j'adore les descriptions qu'il fait de l'Espagne et des lieux qu'il décrit, c'est toujours très détaillé, ce qui fait qu'on peut facilement s'imaginer les lieux. Cela rend l'univers très réel. On s'accroche forcément au personnage de Max, fils de Maximilien Carver l'horloger, car c'est avec lui qu'on débute l'aventure, c'est lui qui nous fait découvrir le reste et qui "mène la danse". Personnellement j'ai beaucoup apprécié cet horloger pour son côté décalé, un peu « perdu », mais qui en fait ne se prend tout simplement pas la tête. Ses 2 filles, Alicia et Irina, n'ont pas attiré mon attention plus que ça, car Roland est arrivé. Le jeune garçon du village avec qui Max fait la connaissance en premier et ainsi la visite du village en vélo. J'ai tout de suite décelé un petit quelque chose chez ce personnage, ce quelque chose qui vous donne envie de toujours en savoir plus, voilà ici la touche mystérieuse de l'auteur, ce mystère qui nous donne toujours envie de lire encore et encore.
Ce qu'on remarque surtout entre les personnages c'est un grand lien d'amitié qui se construit rapidement. 

Comme dans chacun de ses livres, le dénouement m'a bluffée, inattendu, mais très plaisant en même temps, ce qui donne envie de découvrir d'autres oeuvres de l'auteur qui a une imagination débordante.
Pour résumer, et comme toujours, la plupart des personnages des romans de Carlos Ruiz Zafon sont attachants, son univers est sombre et mystérieux, et il sait y mêler une pointe de magie dans ses récits, je ne suis pas déçue de ma lecture. Je me suis même commandé la suite de cette trilogie en espagnol.
En tout cas, n'hésitez pas, ces livres sont des lectures très sympathiques et qui vous fait voyager jusqu'en Espagne grâce à votre simple imagination !

Chronique de Babynoux

http://www.mort-sure.com/t2629-carlos-ruiz-zafon-trilogie-de-la-brume-tome-1-le-prince-de-la-brume#62511

lundi 15 avril 2013

le jeu niveau 1 : Oserez-vous entrer? de Anders de la Motte

Année d'édition : Juin 2013
Edition : Fleuve noir
Nombre de pages : 422
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Henrik Pettersson, dit HP, la trentaine, vit de petits larcins en marge de la société suédoise. Lorsqu’il trouve dans le métro un portable dernier cri, son premier réflexe est de le revendre. Mais l’appareil affiche obstinément un message : « Tu veux jouer ? ». En cliquant sur « oui », Henrik ne se doute pas que ce « jeu » aux apparences innocentes va l’entraîner dans une escalade dont l’enjeu ultime pourrait bien être sa propre vie…
Rebecca Normén est l’exacte opposée de HP : sérieuse et rationnelle, elle a récemment été promue garde du corps. Tout irait pour le mieux dans sa vie si elle ne trouvait pas régulièrement des petits mots menaçants dans son casier. L’expéditeur en sait beaucoup trop long sur son passé. Mais que cherche-t-il ? À jouer avec elle ?
Les mondes de HP et de Rebecca vont se rapprocher inexorablement. Mais si la réalité n’est qu’un jeu, qu’est-ce qui est encore réel ?


Henrik Pettersson est un homme d'une trentaine d'années qui survit comme il peut dans sa ville de Suède. Lors d'un trajet dans un transport en commun, il tombe par hasard sur un téléphone portable neuf et dernier cri. Pensant le revendre à son ami Farouk, alias Mag, qui tient une boutique d'électronique, il va très vite changer d'avis lorsqu'un message est envoyé sur le téléphone lui demandant s'il accepte de jouer. Lorsque son interlocuteur l'appelle par son surnom HP, Henrik voit là un piège de son ami pour se moquer de lui. Très vite il accepte de jouer et se rend compte que les missions sont de plus en plus difficiles, mais l'argent qu'il peut gagner lui donne chaque fois envie de poursuivre toujours plus. La dépendance à ce jeu se fait chaque jour ressentir pour HP.

Rebecca Normèn est une garde du corps. Son métier lui plait et elle fait en sorte de toujours se surpasser pour protéger ses clients. Mais peu à peu, elle se sent devenir la proie d'une personne inconnue qui s'amuse à lui laisser de troublants messages autour d'elle.

Pourquoi le jeu semble-t-il autant s'intéresser à ces deux-là que tout semble opposé ?

Il ya des thrillers qui sont bougrement efficaces sans pour autant être sanglant et très sombre. C'est le cas de celui-ci. Le jeu est un roman dont vous ne décrocherez pas jusqu'au bout !

Il est efficace, rapide et pourtant nous laisse découvrir les personnages et apprendre petit à petit ce qui les réunit tous, vous envoyant sur de fausses pistes. Le style est vif, rapide et n'y va pas par quatre chemins, même si le dénouement demande une petite minute de réflexion pour être sur d'avoir compris tout l'enjeu de cette intrigue et surtout qui tirait les épingles de ce jeu étrange.

Le jeu est un roman vivant où rares sont les moments calmes et reposants. Que ce soit pour Rebecca ou pour Henrik, tous deux mènent une vie mouvementée et qui le sera davantage lorsque Henrik acceptera de jouer pour enfin devenir quelqu'un. Parce qu'on va vraiment voir l'évolution de ce héros peu commun. Un peu voleur et menteur, il n'a que très peu d'amis et il n'a aucune réelle capacité extraordinaire. Il est un peu monsieur tout le monde, à ceci près qu'il a un lourd passé qui lui a valu un séjour en prison. Son évolution est assez incroyable et n'est pas soudaine, du coup à la fin de ce roman, on redécouvre le personnage qui a plus de courage et de confiance en lui. Il se montre même protecteur avec les autres et reste pourtant obnubilé par l'argent, ce qui est monnaie courante à notre époque.

Anders de la motte nous propose un thriller efficace qui n'est pas sans rappeler phone game ou encore the game. Un homme qui se retrouve à la merci d'un groupe inconnu (qui n'est pas sans rappeler X-Files et les machinations du gouvernement) et qui n'est pas censé exister, puisque personne n'en a entendu parler, même si c'est une unité mondiale, qui utilisent des hommes avares et avides de sensations et de reconnaissances pour mener à bien des missions toutes plus différentes les unes que les autres. Mettre le feu à un endroit, effrayer quelqu'un, voler quelque chose, jeter des pierres sur un véhicule de police, les missions sont variées et vraiment différentes. Et du coup, elles empêchent que le lecteur ne s'ennuie ou ne trouve le tout rébarbatif.

J'ai tellement de bonnes choses à en dire, mais je crains que de trop vous en dévoiler ne soit pas une bonne chose, car le seul conseil que je vous donne c'est de veiller la sortie de ce roman, dont apparemment il y aura une suite et qui je pense va ravie de nombreux lecteurs dès le mois de juin.

La première partie est réellement centrée sur le jeu et sa découverte, tandis que la seconde partie se focalise davantage sur l'envie de nos personnages de savoir qui tire les ficelles et qui se cache derrière ça et pourquoi.

En bref, voilà une lecture distrayante et addictive que je ne peux que recommander à ceux qui aiment les thrillers qui ne sont pas gores et surtout qui sont mouvementés !

Chronique de Louve
http://www.mort-sure.com/t6531-anders-de-la-motte-le-jeu-niveau-1-oserez-vous-entrer

***************************************

Je tiens tout d’abord à remercier Louve et le forum Mort Sûre ainsi que les éditions Fleuve noir qui me confortent dans mon adoration pour les thriller.

Henrik Petterson alias HP est un trentenaire qui trouve un telephone dernier cri dans le métro. Dubitatif devant cette trouvaille, il décide de le revendre à son ami, Mag, patron d’une boutique d’éléctronique. Entre temps, il s’avère qu’un message sur le téléphone lui propose une tout autre alternative :
« Tu veux jouer ? »
Rebecca Normén est garde du corps pour le gourvernement. Hantée par son passé, elle essaie tant bien que mal d’avancer sans ces petits mots sur son passé qu’elle trouve inlassablement dans son casier.

Le roman se déroule dans la ville de Stockholm qui nous ait décrite vaguement, mais ça n’a que très peu d’importance, l’auteur donne assez d’informations pour s’imaginer les personnages dans leur environnement. A mon avis le lecteur se concentre plus sur l’intrigue quand il n’est pas assailli par descriptions de lieux.
J’ai été totalement happée par l’intrigue, je suis vite rentrée dans Le jeu au coté d'Henrik.
Une première partie est axée sur le Jeu, ses règles et son fonctionnement. On apprends vite qu’en fait chaque joueur doit accomplir une mission pour laquelle il est payé. Ajoutez à cela qu’ils sont aussi filmés, ça doit un coté spectacle à des actes parfois dangereux pour le joueur et les autres. Henrik est vite emporté par les evenements. Chaque mission réussite le conforte dans une position de gagnant, observé par des dizaines de gens qui l’admire et le complimente pour ses exploits. Plus rien ne l’excite plus que le Jeu.
A ce moment du roman Rebecca a déjà fait quelques apparitions, mais une mission d’Henrik va les réunir. Pour le coup, l’auteur a fait fort et m’a laissée pantoise quant au dénouement de cette mission (je vous laisse le plaisir de lire le roman pour en savoir plus). Là, on rentre dans une seconde partie, où le but est de reprendre pied avec la réalité. On alterne entre les deux personnages, on sent une tension au fil des pages, il faut en savoir plus sur le Jeu d’un coté et sur Rebecca de l’autre. Quel lien unit Rebecca et Henrik ?
Anders De La Motte nous offre une intrigue haletante où les informations sont distillés au compte goutte et où on est avide d’en savoir plus.


Le roman est basé sur la psychologie des personnages, leur façon de réagir au Jeu. Celui-ci se sert des envies de reconnaissance de personnes paumés en quête d’admiration.
Il n’a pas trouvé meilleur joueur que Henrik. Il sort de prison, enchaîne les petits boulots ingrats. Il se sent moins que rien et le Jeu lui donne une raison d’exister, il le pousse dans ces retranchements jusqu’où sommes nous prêts à aller pour satisfaire nos ambitions. De plus il l’isole petit à petit, règle numéro un, ne pas parler du Jeu.
Rebecca, quant à elle, est tout aussi paumée que Henrik. Elle se sauve dans son travail, se voile la face devant son passé. Elle reste très professionnelle avec la tête sur les épaules.
Entre eux, il y a Mag, ami d’enfance d’Henrik, il est aussi une sorte de conscience pour lui. Il le guide dans les moments difficiles. Il apparaît comme un personnage secondaire au début, mais on se rend vite compte qu’il a plus d’importance que ça.
L’auteur mise beaucoup sur ses personnages et le style qu’il y apporte leur donne une toute autre dimension.

Anders de la Motte joue avec le feu avec ses personnages, il nous embrouille l’esprit de non-dit en découvertes. Ce roman a deux voix, alternance entre en Henrik et Rebecca, est mené d’une main de maître. Il arrive à nous faire douter de la réalité en semant des morceaux d’informations, comme un puzzle où il faut retrouver les pièces.

Il me tarde de connaître la suite du Jeu. Que nous réserve l’auteur ? La fin du niveau 1 est une « bonne » fin, les problèmes ont été résolus… en apparence mais alors que va-t-il se passer au niveau 2. Si vous voulez le savoir n’hésitez pas à rentrer dans la partie, le Jeu rend addict.

Chronique de Chtitepuce

J'oublierai encore de Céline Degee

Année d'édition : 2012
Edition : Mélibée
Nombre de pages : 523
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Selena, orpheline, vit avec six vampires protégeant l’humanité des dangers des Incontrôlables, les rares humains changés en suceurs de sang. Malgré son entraînement assidu dans le combat et sa vie hors norme, elle tente par tous les moyens d’avoir un semblant de normalité dans sa vie humaine.








Après avoir refermé ce livre mes sentiments sont plutôt mélangés. J’ai beaucoup aimé certains aspects et beaucoup moins d’autres. C’est assez rare que je suis si partagée sur un livre. En général, je suis plus catégorique, j’aime ou j’aime pas même si il y a toujours bien un moment ou un autre qui me plait plus ou moins, mon avis général est souvent tranché, mais ici, cela m’est impossible.

Au niveau de l’histoire, j’ai beaucoup aimé son originalité. Difficile de comparer avec d’autres œuvre du genre car celle-ci est totalement différente de ce que j’ai déjà pu lire.
Déjà, l’auteur nous propose un échantillon de vampires, monstres, dieu, sorciers, bref un mélange assez intéressant. Par exemple, une catégorie des Vampires sortis de l’imagination de l’auteur n’ont rien à voir avec les vampires de la littérature fantastique en générale, n’étant d’ailleurs pas des monstres assoiffés de sang humain mais plutôt de l’énergie de celui-ci.

En deux mots, l’histoire tourne autour de Selena, une jeune humaine recueillie et élevée par un groupe de Vampires, protecteur de l’humanité. Mais Selena est loin de n’être qu’une simple humaine et la traque de son passé va l’entraînée bien plus loin que ce qu’elle espérait.
La base de toute l’histoire de Selena est une histoire d’amour maudite.

J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à découvrir l’histoire de Selena. L’auteur arrive à maintenir le suspens juste nécessaire pour tenir le lecteur en haleine jusqu’au bout. Lors du dénouement, si certaine choses m’ont parues très évidentes, d’autre par contre m’ont totalement prises au dépourvu. Et j’ai adoré la fin, mais chut, je ne vous dis rien.

Malheureusement, certains passage sont vraiment très, trop, long. Les « souvenirs » de Selena s’ils sont indispensables à la compréhension de l’histoire, contiennent beaucoup de détails inutile qui n’apporte rien au récit, bien au contraire ils l’amenuisent et le rendent par moment ennuyant. Les souvenir pouvaient être raccourcis à l’essentiel. De plus, dans cette masse de détails, certaines incohérences m’ont un peu dérangé tout comme quelques coquilles.
Il ne m'a pas toujours été facile de savoir comment me situer face au comportement de Selena et de certains vampires qui l'ont élevée. Autant certaines choses me semblaient normales et non dérangeantes autant le fait qu'elle dorme nue enlacée à son meilleur ami, meilleur ami qui n'est autre qu'un des vampires qui l'a élevée, m'a parut très étrange.

Quand au style d’écriture, dans l’ensemble il est assez agréable et même surprenant pour une auteur aussi jeune. Mais il est parfois pompeux et manque de simplicité. La jeunesse de l’auteur aurait pu être une force mais j’ai senti qu’elle a avait souhaité masquer cette jeune et par moment le récit en souffre. Je trouve ça fort dommage parce qu’en toute honnêteté, les moments où l’auteur a oublié les fioritures et les termes et expressions « pompeux » qui m’ont fait levé les yeux au ciel à certain moment, sont les meilleurs. Et dans ces moments là, où toute la fraicheur de l’auteur se dévoile, la lecture est un pur plaisir.

Un petit mot sur la couverture qui est tout simplement magnifique, c'est le genre de couverture qui, personnellement me donne envie de lire un livre.

J’espère vraiment que ce roman ne sera pas le dernier de cette jeune fille car je serais très curieuse de voir son évolution.

Un grand merci à Louve du forum Mort Sure pour ce partenariat.

Chronique de Cordelia

dimanche 14 avril 2013

Le Loup Solitaire de Louis Joseph Vance

Année d'édition : 2013
Edition : rivière blanche
Nombre de pages : 280
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Amateur d'art éclairé, figure de la nuit parisienne, Michael Lanyard mène en réalité une double vie, car il n'est autre que le Loup solitaire, le bandit le plus audacieux de cette Belle Époque finissante.
De Rome à Berlin en passant par Moscou, aucune banque, aucun coffre à bijoux n'est à l'abri de ses mains agiles.
Mais alors qu'il regagne Paris après avoir frappé un grand coup à Londres, voilà que de toutes parts surgissent des adversaires redoutables, bien décidés à l'éliminer.
En plus de la police et des ombres de son passé, le Loup solitaire va devoir affronter… la Meute !
Et nul n'en sortira indemne.


Dans un hôtel parisien, un jeune orphelin rencontre un cabrioleur irlandais. Il le prend sous son aile. Des années et quelques changements de nom plus tard, c'est un célèbre voleur qui sévit dans toute l'Europe. Il fait notamment tourner en bourrique les policiers de Scotland Yard depuis quelques temps. Le voici d'ailleurs de retour à Paris, et il le sait, un des meilleurs limiers anglais est sur ses traces. Mais Michael Lanyard, connu sous le nom du Loup Solitaire, a une longueur d'avance et surveille lui-même ce policier si près de lui, jusque dans la salle du restaurant de ce même hôtel où il a lui-même débuté. C'est là qu'il aperçoit aussi à une table un notable du moment, un escroc notoire très populaire dans les salons parisiens, annoncer à son compagnon américain qu'il sait qui est le Loup Solitaire et comment l'attraper! Les oreilles du Loup se dressent, tout comme celle du policier... La nuit venue, Michael tend une embuscade pour vérifier si son identité a été percée à jour. Dans l'une de ses planques, un message l'attend: une organisation criminelle, appelée la Meute, cherche à le compter parmi ses membres, bien décidée à éliminer ce rival gênant s'il ne décide pas à rentrer dans le rang. Mais on ne dompte pas le Loup... Il refuse donc. Les choses seraient moins complexes si, en rentrant dans sa chambre d'hôtel, il ne trouvait une drôle de surprise dans le piège tendu à son policier: la jolie Lucia Bannon, la fille de l'américain qui le recherche, pressée de fausser compagnie à son père! Le coeur du Loup se laisse attendrir... Le voici décidé à raccrocher, à cesser cette vie de larcins, à la fois pour échapper à la Meute et pour les beaux yeux de Lucia.

Loin des experts, des tueurs psychopathes modernes, nous voici à l'époque d'Arsène Lupin, de Belphégor et de ces criminels charmeurs aux grands idéaux, aux nobles intentions et aux mille tours. Une introduction aussi ironique qu'enjouée nous raconte l'enfance de Lanyard, un enfant sans passé, sans identité, dont le vol est une éducation tout autant que des valeurs: on ne dénonce pas les collègues! Une belle ellipse narrative nous permet de découvrir un Loup Solitaire dont la réputation n'est plus à faire, connu dans toute l'Europe, qui alimente les ragots des salons parisiens les plus chics tel un véritable objet de mode. Le personnage n'a rien à envier à son médiatique avatar de Maurice Leblanc en matière de déguisement: le Loup Solitaire ne cesse de changer d'identité, passant de gentleman à une table de restaurant, à chauffeur de fiacre. Il se faufile sur les toits, se glisse dans des appartements où on lui laisse des messages dans les double-fonds de ses tiroirs et donne une superbe démonstration de décryptage de code d'un coffre-fort. Un monte-en-l'air qui se joue des forces de l'ordre avec malice et facétie, et dont on découvre les multiples facettes au fil de ses aventures.

A personnage plein de surprises, intrigue pleine de rebondissements. L'ensemble du livre se déroule sur à peine quelques jours, ou devrais-je dire quelques nuits, pendants lesquelles le Loup Solitaire va rencontre l'amour, la perdre, la retrouver, refourguer l'objet d'un vol, en restituer un autre, être accusé de meurtre, échapper à un incendie, semer des poursuivants en voiture et même se sortir d'une fusillade en avion! Autant vous dire qu'il ne chôme pas et qu'on a à peine le temps de reprendre son souffle. Il vaut mieux être habitués aux intrigues qui partent dans plusieurs directions, aux personnages qui disparaissent et réapparaissent là où on ne les attend pas et ne pas attendre d'explication, on n'a vraiment pas le temps! Sauf quand le Loup Solitaire est rejoint par ses idées noires.

Car si le Loup Solitaire est à classer parmi les bandits héros, il est plus complexe. S'il est prêt à envisager de se ranger par amour, il est aussi prêt à replonger à la première occasion. Peut-on vraiment renoncer à la richesse facile, à l'opulence, à la tentation de se servir, lorsqu'on a toute sa vie connu le confort par ce bais-là et qu'on est soumis à ce monde superficiel dans lequel tant de voleurs vivent à l'air libre? L'introspection est fréquente et la rédemption ne va pas de soi, d'autant plus que si le Loup Solitaire tient à une identité secrète, autour de lui, nombre de notables, nobles, star des salons parisiens sont soumis au crime organisé, membre de la Meute, et qu'un simple masque n'empêche pas de reconnaître. Qui est le plus à blâmer entre le criminel isolé et la bande organisée qui vole au grand jour? Malgré ses valeurs et ses intentions louables, le héros inspire aussi de la méfiance et le monde dans lequel il évolue semble plus corrompu que jamais.
Des rebondissements pendant lesquels il faut s'accrocher, mais un très bon moment de lecture! Un grand merci à Louve et au forum Mort-Sure pour ce partenariat !

Chronique de Mélusine
http://www.mort-sure.com/t6472-louis-joseph-vance-le-loup-solitaire#62241