samedi 28 novembre 2015

Ne crains pas la faucheuse de Alexis Aubenque

Année d'édition : 2015
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 413 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Le corps d'un jeune homme est decouvert dans sa salle de bains, atrocement mutilé. Sur le miroir, une signature enigmatique : Ne crains pas la Faucheuse. Tout juste débarqué dans le commissariat de Pacific View, le lieutenant Gregory Davis n'a pas le temps d'apprecier les joies de la Californie, il faut trouver l'assassin. Second par le sergent Veronica Bloom, ils traquent le moindre indice. Mais l'affaire prend une toute autre envergure lorsque les soupcons s'orientent vers un des notables de la cite balneaire. Journaliste au San Francisco Chronicle, Faye Sheridan s'interesse de près a ce meurtre. D'autant que le nom de Gregory Davis lui rappelle une affaire troublante a laquelle il avait été mêlé..








D'abord je tiens à remercier Louve du Forum Mort Sûre pour sa confiance, ainsi que les éditions j'ai lu pour cet envoi.
Cependant ce livre ne m'a pas plus du tout !

Qu'est ce qui fait un bon thriller, un bon roman policier ?
C'est la question que je me suis posée à la fin de ce roman pour comprendre pourquoi celui-ci était si mauvais ! J'ai donc reprise trois points qui, pour moi, sont ce qui fait un bon thriller/policier et qui manquaient clairement à ce livre.

D'abord, on va tous être d'accord on a besoin d'une intrigue qui vous coupe le souffle !
Ne crains pas la Faucheuse semblait bien partir de ce point de vu, un meurtre très sanglant, très violent, avec démembrement et un message très troublant écrit à la va vite sur une glace au rouge à lèvres, ça me semblait un bon début !
Mais ça c'est arrêté là. En toute franchise, l'intrigue est clairement bâclée. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de rebondissement mais, disons que l'auteur nous propose plusieurs pistes les unes à la suite des autres qui se résolvent d'elle même de manière assez idiotes. Si vous voulez, dès qu'un suspect se présente, tout le monde fonce sur lui, quelques fois au prix de bavure monumentale et après, on attend, jusqu'à ce que le noeud de l'histoire se dénoue de lui même, il n'y a pas vraiment d'enquête, on est comme l'inspecteur, on attend qu'un témoin se présente pour dire que non ce n'est pas tel personne le meurtrier et on recommence ainsi de suite.
Autant vous dire que ça n'a aucun intérêt, il n'y a pas la moindre enquête, à chaque fois, on nous livre un suspect tout cuit dans le bec, qui en fait n'est personne.
Et petit Spoiler, parce que moi c'est une chose que je déteste au plus haut point, donc passez votre chemin si vous ne voulez pas le savoir : Le meurtrier est une personne que l'on ne connaît ni d'Eve ni d'Adam avant les 20 dernières pages et qui pour finir n'est personne.
Donc en clair, il n'y a aucun suspense, on s'ennuie du début à la fin de ce roman, on ne fait qu'attendre qu'il se passe quelque chose.

Ensuite : Des personnages intrigants qui porte l'histoire ou la complète.
Pour ça, encore une fois, ce livre commençait plutôt bien !
On suit plusieurs personnages, un énigmatique enquêteur, Davis, qui vient d'hériter d'un oncle qu'il ne connaissait pas et qui a mis beaucoup de clause pour toucher l'argent du testament, l'obligeant donc à déménager, à avoir un boulot dans tel poste de police etc... Et dont la femme est mystérieusement décédée lors d'une balade en mère !
Une jeune journaliste aux dents longues, Faye, qui semble avoir un passé douloureux mais qui peut lui être utile ! Dont l'amie va disparaître mystérieusement (mais ça n'inquiète personne!) et qui va rencontrer un homme qui semble mauvais mais bon à la fois.
J'aime bien avoir plusieurs personnages, ça permet d'avoir une préférence, un angle différent sur les choses, surtout quand ils ne sont pas tous les deux flics.

Donc ça promettait une multitude d'intrigue autour de cette enquête, je me disais : OUAIS ! Super ! Je vais m'emmêler les pinceaux, on va me trimbaler partout, d'enquête en enquête ça va être trop trop trop bien ! Et bien... J'ai vite déchanter. Comment vous expliquer, le fait que tout aurait pu être bien mais que rien ne l'était ?

Aubenque avait eu l'idée fabuleuse (sans ironie) de faire disparaître l'amie de Faye au cours d'un rendez vous avec un indic dont elle ne voulait pas parler pour se garder le scoup. Sauf que ça passe quasiment inaperçu dans le décor, une fois que Faye reçoit un mail avec un surnom débile du genre "Bichette", elle ne s'inquiète plus et laisse tomber. Alors que cette amie (dont j'ai zappé le nom) était franchement intéressante, elle faisait partie d'un groupe d'enquêteur anonyme qui reprenait les enquêtes qui pour eux n'avaient pas condamné le bon coupable et avait de ce fait, fait libérer beaucoup de monde ! La seule chose qui ressortira de ce début si prometteur d'enquêteurs anonymes, c'est la photo d'un type que Faye va garder, pour le chercher et lorsqu'elle le trouvera, elle tombera quasiment instantanément amoureuse. Voila. C'est tout.
Pour l'enquêteur ? Ooooh ! Bah, on va le suspecter de pleins de trucs pour sa femme, sa fille etc... Mais rien de bien poussé, on va l'accuser, à de nombreuses reprises mais on va pas chercher plus loin, alors j'ai trouvé ça débile, parce qu'une femme ayant un enfant, qui apprend que son collègue a de grande chance d'être un pédophile et ne fait rien, moi j'y crois pas. J'ai pas la fibre maternelle et pourtant, je pense que j'aurais au moins fait un tour chez lui le soir pour "boire un café", en mode, salut je vais voir si ta gamine va bien. Hein mais bon. Moi je suis peut être trop parano !

Et puis, ils ne sont tellement pas crédibles tous, tous autant qu'ils sont ! Comme l'exemple que je viens de vous donner ! Et bah pour tout le trait est tellement grossi que tout devient ridicule !
Le fils de l'enquêteur, lui il détient la palme sérieusement, il tombe amoureux en deux jours, ils se font des grandes déclarations, ils font l'amour comme des bêtes tout le temps et la fille qu'il a rencontré est tellement parfaite, que du début à la fin je pensais à un coup monté mais non. J'ai toujours cherché trop loin, tout ce qui paraissait suspect ne l'était en fait pas, c'est juste qu'Aubenque imagine les gens de manière très particulière, que je ne comprend pas trop. Et tout ce qui me semblait normal, ne l'était pas et laissait sous entendre des choses.

Dernière chose, je vous parlerai bien des flics américains qui étaient bien bourrins, le bon gros stéréotype de on tire avant de poser les questions ou on fonce comme des tarés direct pour arrêter un type pour qui on a qu'une présomption, on y va à 8, histoire de bien le faire flipper, c'était TROP BEAU.

Honnêtement entre ça et les dialogues les plus creux de l'univers, j'ai bien cru être devant la plus mauvaise série Allemande jamais écrite, genre vous voyez celle avec le chien là... Euuuuh ... Je crois que c'était Rex ? Bref, le niveau ne volait pas plus haut, c'était d'un caricatural, mon dieu ... !

Et enfin une ambiance oppressante ou alors très intrigante !
Bah à ce niveau là, y avait rien, du début à la fin, vous vous sentez comme si vous étiez en train de vous balader sur la plage et qu'une copine avec une sacrée tendance à exagérer vous racontez un fait divers qu'elle avait lu, on sait pas où et on s'en tape tellement parce qu'on est bien les pieds dans les sables, l'odeur de la mer et le soleil qui réchauffe notre couenne ! Sauf que là, dans votre lit, en essayant de vous réchauffer, vous vous ennuyez ferme.
Je n'ai pas tellement eu de sursaut d'intérêt ou d'envie de savoir qui était le meurtrier, oui parce que perso si tu m'envoie pas deux trois indices, au bout d'un moment je lâche l'affaire et je lis ça comme un contemporain.
D'ailleurs si vous pouviez demander à mon homme, je me suis jamais autant plains d'un livre, il en a entendu parler en long et en large, je crois que ça l'a autant saoulé que moi !

Il y a certains moments qui auraient du me "réveiller" un peu, me faire ressentir un peu de peur, en effet certains personnages vont se mettre en danger etc... Mais c'est tellement téléphoné qu'on sait très bien que le mec qui saute par la fenêtre va pas mourir, que la fille qu'on jette dans l'eau va être récupéré, il n'y a vraiment aucun suspense, aucun petit coup au coeur, de petite peur, rien du tout, c'est le néant total.


En bref, ce roman est une déception inégalable. Je vous avoue que si ça n'avait pas été un partenariat, j'aurais déjà laissé ce livre sur un banc du métro pour qu'il fasse un peu de BookCrossing, on sait jamais il aurait peut être trouvé une utilité : Passer le temps dans un long voyage ou même faire un feu, ça aurait été une promotion pour lui.
Les personnages sont creux, sans vie, tellement caricaturaux qu'on a du mal à les imaginer à leur prêter un peu de vie, on a vraiment l'impression d'être devant un mauvais téléfilm où tout est trop surjoué, où le trait est beaucoup trop gros pour être avalé.
Ne parlons pas de l'ambiance qui pour moi n'existe même pas, il n'y avait rien dans ce roman pour vous donner l'impression de plonger dans l'histoire, c'était juste une suite de mot sans fond et sans fondement. Enfin l'intrigue, elle aurait pu être génial, il y avait des millions de petites pistes à utiliser, mais au fond je pense que le problème vient de là, c'est un tome 1, de ce fait Aubenque pose ses personnages, sa situation pour ouvrir des portes sur la suite, mais de ce fait nous laisse avec beaucoup de questions qui partent dans tous les sens et oublie un peu l'intrigue principal qui passe donc à la trappe autant pour le lecteur que pour les personnages.
Ce n'est donc pas un roman que je conseille, loin de là, vous perdriez des heures de votre vie que vous récupérerez jamais !  

Chronique de Ferilou

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