Année d'édition : 2015
Edition : Actu SF
Nombre de pages : 344
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Dans un Japon féodal fantasmé, cinq personnages racontent à leur manière la déchéance d’une famille noble. Cinq récits brutaux qui voient éclore le désespoir d’une jeune fille, la folie d’un fantôme centenaire, les rêves d’une jolie courtisane, l’intrépidité d’un garçon inconscient et le désir de liberté d’un guérisseur.
Le tout sous l’égide de l’hiver qui s’en revient encore.
Edition : Actu SF
Nombre de pages : 344
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Dans un Japon féodal fantasmé, cinq personnages racontent à leur manière la déchéance d’une famille noble. Cinq récits brutaux qui voient éclore le désespoir d’une jeune fille, la folie d’un fantôme centenaire, les rêves d’une jolie courtisane, l’intrépidité d’un garçon inconscient et le désir de liberté d’un guérisseur.
Le tout sous l’égide de l’hiver qui s’en revient encore.
Un roman magnifique, parfait de bout en bout,
une couverture splendide pleine de délicatesse, une histoire empreinte
de magie et de personnages forts et touchants, et surtout une écriture
majestueuse de l’auteure qui a parfaitement su lier fluidité et langage
lyrique. Un vrai trésor !
Dans un Japon
d’un autre temps, l’hiver reprend ses droits et impose son atmosphère à
la fois rigide et poétique. La pureté de la neige accompagnée du froid
glacial viennent entacher des vies tragiques toutes liées à une famille
noble habitant une demeure ancienne et puissante. Sur une centaine
d’années, on croise cinq destins, celui d’une jeune fille prête à tout
pour sauver son frère, d’un enfant malade face à un fantôme, d’une
courtisane coincée dans une auberge pouilleuse, d’un fantôme centenaire
réveillé par l’intrépidité d’un jeune garçon, et enfin le fils d’un
guérisseur lasse de la rancune des villageois et obligé de guérir une
mourante.
Claire Krust propose un ouvrage
œuvrant dans un empire japonnais médiéval où les destins des personnages
s’entrecroisent, tous intimement liés par la famille du Daimyô, noble
seigneur qui régit un territoire, dont la famille détruite, semble
influencer des vies au travers du temps qui passe. Cinq protagonistes
principaux sont les héros de cinq grandes parties du roman, sortes de
nouvelles qui racontent la déchéance d’un clan familial sur plusieurs
dizaines d’années.
Ce qu’il faut
souligner, c’est la qualité d’écrivain de l’auteure, elle écrit
merveilleusement bien, le genre d’écriture que l’on prend le temps de
lire, c’est tellement fluide et en même temps les mots sont
soigneusement choisis, c’est élégant et poétique. La plume de l’auteure
est fine et délicate mais aussi incisive, elle crée une atmosphère
magique dans un Japon médiéval aux mœurs politiques difficiles mais
fortement imprégnés de cette culture pleine de rigidité, de respect et
d’une zénitude incroyable. On est apaisé par cette ambiance et les
glaces de l’hiver viennent nous figer dans la lecture de ce roman qui
conte aussi des destins tragiques, cruels : la maladie, la souffrance,
la solitude, les destinées de servitude, la mort sont autant de thèmes
forts traités, cependant chaque fois, une étincelle d’espoir vient
illuminer le tableau. D’autres influences d’un Japon ancestral sont
présentes pour transporter le lecteur dans cet univers imaginé, l’art de
la calligraphie où la dextérité de l’artiste traverse tous les âges,
l’art du guerrier samouraï respire le respect et la rigueur, les
guérisseurs aux dons issus de Dieux et au talent d’herboriste, le charme
élégant des courtisanes poudrées et aux coiffures complexes, la quête
de l’héritier masculin au destin familial tracé ainsi que les croyances
superstitieuses faites de fantômes et d’esprits. Et toujours cet hiver,
saison belle et pourtant si funeste, la neige, les montagnes, le froid
extrême, les flocons cotonneux, la glace, tout autant de choses qui font
de l’hiver une saison majestueuse et attractive et qui transpire une
aura de sagesse et de silence mordant. On ressent donc tout l’amour de
l’auteure pour cette civilisation et la richesse de ses connaissances
dans cette dernière, c’est concis et précis, elle ne se perd jamais dans
des fioritures inutiles et usent avec beaucoup d’intelligence de tout
ce qui la construit. Certes, le roman n’est pas porté sur l’action mais
l’on y est indéniablement immergé et transporté.
C’est
donc dans cette ambiance si particulière que le lecteur suit Yuki, une
jeune fille noble qui quitte sa famille pour traverser les villages et
subir l’hiver en quête d’un guérisseur pour sauver la vie de son frère
aîné gravement malade ; Shota, un très jeune garçon malade et condamné
qui voit un fantôme et ne comprend pas forcément ce qu’il lui arrive ;
Sayuri, une jeune courtisane rêvant d’un avenir meilleur asservie dans
une auberge où les clients sont de pauvres villageois à la recherche
d’un peu de chaleur humaine pour oublier leur quotidien froid et
difficile ; Takeshi, un adolescent qui visite une vieille demeure hantée
suite à une promesse faite à un aieul et subit la rancœur et la
solitude d’un fantôme ; enfin, Seimei, fils de guérisseur, que la
solitude a rendu amer et qui souhaite enfin retrouver une liberté
échappée depuis des années. L’auteure surprend à travers ces cinq récits
à la fois indépendants et intimement liés, on commence chaque histoire
en croyant certaines choses et puis non, les rencontres, les
personnages, les fantômes, les âges traversés perdent et baladent le
lecteur, et lorsque les liens étroits se dessinent avec ce personnage de
départ qu’est Yuki et cette famille du Daimyô dont le destin tragique
traverse le temps, on est souvent surpris.
En
bref, un premier roman de l’auteure d’une extrême douceur et beauté par
toutes les facettes qui le construisent : couverture, écriture et
histoire et que l’on savoure en prenant le temps d’apprécier chaque mot !
A lire absolument.
Je remercie Louve
du forum Mort Sure pour sa confiance dans ce partenariat et les éditions
ActuSF pour avoir intelligemment choisi d’éditer cette pépite !
Chronique de Walkyrie
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