mercredi 26 septembre 2012

Le chant de l'âme de Marjorie M.Liu

Année d'édition : 2012
Edition: j'ai lu
Nombre de pages : 331
Public visé : adulte
Quatrième de couverture :
« Je m’appelle Kitala Bell et malgré moi, je peux prédire l’avenir. Pas de chance, je ne peux voir que les morts violentes. Et aujourd’hui, c’est moi qui suis en danger. Mais comment reconnaître la menace lorsqu’elle vient tout droit des profondeurs de la mer et se cache sous la forme d’une musique envoûtante, irrésistible et dévastatrice ? »




Kitala est une jeune violoniste. Une véritable passion qui lui permet de mener une vie plus ou moins agréable. Sa musique a presque le don d'ensorceler ceux qui l'écoutent. Kitala aurait pu avoir une vie parfaite si ce n'est ses visions qui arrivent n'importe où et n'importe quand où elle va découvrir la manière dont une personne va mourir. C'est ainsi que pendant l'un de ses concerts, elle va se rendre compte qu'une jeune femme a un couteau planté dans l'oeil. Ce qui n'est qu'une vision va pourtant l'entraîner dans une aventure pleine de morts, d'amour, de peur, de haine et surtout de questions sur ses capacités extraordinaires. Lorsque M'Cal, un homme étonnant lui sauve la vie une première fois, pour ensuite lui avouer qu'il devait la tuer, Kitala va découvrir un monde dont elle ignorait l'existence.

J'ai lu ce roman un peu comme je joue au yoyo. La lecture fut étrange pour ma part. Déjà j'ai trouvé le style de Marjorie M.Liu bien différent de celui dans démoniaque. Il est plus facile d'accès dans le chant de l'âme, plus versé dans le côté romantique et amoureux alors que dans démoniaque, les sentiments sont mis sur le plan secondaire des aventures de Maxine. Donc dans l'ensemble le chant de l'âme est plus simple à lire et la plume est plus fluide. Cependant, lorsque je parlais de l'effet Yoyo, c'est parce que dès le début du roman j'ai été happée par l'histoire. Puis soudain, mon intérêt s'est ralenti et j'ai ressenti de l'ennui, pour ensuite redémarrer ! Je n'ai cessé de passer de l'intérêt à l'ennui dans ce roman, et ce, plusieurs fois jusqu'à la fin.

L'histoire en elle-même est très sympathique, mais parfois elle traine un peu en longueur et réutilise plusieurs fois les mêmes ingrédients pour tenter de réveiller le lecteur et j'avoue ne pas avoir été réceptive. Kitala va au départ se faire enlever par des inconnus avec Alice, la jeune femme au couteau dans l'oeil. M'Cal va lui sauver la vie. S'ensuivra une histoire d'amour intéressante, mais un peu niaise et surtout trop sexuelle à mes yeux surtout que dans démoniaque c'est beaucoup plus adulte et plus soft. Kitala donc va être sauvé, puis à nouveau en danger, sauver à nouveau, kidnappé une seconde fois etc... Un même schéma narratif tout au long du roman agrémenté de scènes très chaudes et de nombreuses révélations sur certains. Bon ce n'est pas forcément désagréable, mais au bout d'un moment cela ne nous surprend plus et l'on s'attend à ce qu'une fois de plus, Kitala soit en danger.
Je pense que le second petit souci du roman c'est la multitude de créatures que l'auteur a mise dans cet opus. Métamorphes, sorcières, vampires, Krackeni... ça fait un peu de trop je trouve et surtout que j'ai trouvé qu'ils ne faisaient pas bon ménage tous ensemble. Un peu difficile à expliquer, certes, mais en gros lorsque j'ai eu une explication je me suis dit " ah... un peu trop...". Je pense par exemple que le vampire est inutile. Son rôle est sans intérêt, et on aurait pu s'en passer. Ca aurait déjà allégé le roman. A savoir qu'il s'agit d'une enquête de la série Dirk & Steele du même auteur dont c'est ici le 5 ème opus, si je ne me trompe pas, tome qui se lit sans avoir lu les précédents puisque l'équipe de Dirk & Steele n'arrive qu'en milieu de roman et on explique qui ils sont, donc on a pas la continuité d'une saga avec ce 5 eme tome ( et les précédents qui apparemment ne se complètent pas vraiment). J'ai aimé les Krackeni, des hommes poissons. On en apprend assez sur eux pour les comprendre et découvrir leur besoin et leur manière de vivre.

Côté personnage, je n'ai pas apprécié les prénoms. Kitala, M'cal, Jazz Marie, S'har... des prénoms qui m'ont fait sourire parce qu'ils ne sont pas communs et assez drôles. Kitala m'a assez plu même si sa relation avec M'Cal est trop rapide et trop " fais-moi l'amour partout " ! Fin ils ne se retiennent jamais, même lorsqu'ils sont en danger. Un peu gros à mes yeux. De même que l'explication et la découverte des pouvoirs de Kit m'a semblé brouillonne et trop rapide. On n'a pas le temps de bien saisir que déjà il se passe un événement important à assimiler. Par contre, j'ai adoré les métamorphes de l'équipe d'enquêteurs de Dirk & Steele. Ils sont drôles, séduisants et atypiques puisqu'ils ne se métamorphosent pas en ce que l'on pourrait penser!

Au final même si je souligne de nombreux défauts, j'ai apprécié ma lecture. L'histoire en elle-même est intrigante et bien construite, même si l'auteur a voulu trop jouer sur le côté relation très passionnel de nos héros et ajouter trop d'éléments pour alourdir l'histoire. A lire pour les amateurs de fantastiques !

Ma note : 3/5


Chronique de Louve


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Je voudrais d'abord dire un mot de la couverture. Certes très belle, et qui colle au thème puisqu'on y trouve à la fois la musique et l'eau. Mais petite déception puisqu'il s'agit dans ce livre d'une violoniste à la peau « caramel », non d'une violoncelliste plutôt blafarde...
Et, dans la catégorie « l'auteur n'y est pour rien », je regrette les fautes de frappe, les oublis de mots, et les maladresses de traduction.

Le décor et les personnages sont vite -et bien- mis en place. D'abord M'Cal, le krackeni, ou sorte « d'homme sirène ». Asservi par une puissante sorcière qui l'a dupé, il doit voler des âmes pour elle. J'ai de suite bien aimé ce personnage original, mais la sorcière m'a déplu, étant « trop », trop blanche, trop pâle, presque caricaturale à mon goût.
On découvre Kit dans le second chapitre, qui démarre par une phrase qui m'a beaucoup plu : « La femme assise au premier rang du concert de Kitala Bell avait un couteau planté dans l’œil ». J'ai trouvé que c'était une façon originale d'aborder le pouvoir de l'héroïne du roman : elle a des visions des morts violentes. C'est à la sortie de son concert qu'elle croisera de nouveau cette femme au couteau planté dans l’œil : Alice. Cette rencontre va déclencher une série de péripéties dont Kitala va être victime. M'Cal, dépêché par la sorcière pour voler l'âme de Kit, va tomber sous son charme et décider de l'aider. Et oui,encore un de ces livres où la belle héroïne et le dangereux mâle vont finir par se jeter l'un sur l'autre pour assouvir leur grande grande soif de sexe : c'est peut-être à cause de leur inattention qu'ils vont sans arrêt tomber dans des pièges... J'avoue que la (courte) scène avec l'homme poisson, ou M'Cal en krackeni si vous préférez, m'a laissé perplexe. Les loups garous sont virils,oui, les vampires sexy, OK, mais une queue de sirène avec sa petite poche ventrale pour ranger le pénis (hors norme, cela va de soi), et bien... perso, ça m'a refroidi... Mais je suis peut-être emplie de préjuger raciaux que je dois dépasser... Wink

Les premiers chapitres du roman m'ont beaucoup plu, jusqu'à l'explosion de l'action avec le premier enlèvement de Kit.
C'est ici que débute la redondance des péripéties (maints enlèvements, méchants, blessures, adjuvants,séances de jambes en l'air) qui n'aboutissent pas d'après moi à un roman dynamique mais plutôt à un méandre d'actions que l'on a du mal à suivre et qui nuit à la cohérence du récit.C'est un peu comme s'il en manquait des morceaux. Restent les cris : de rage, de frustration, de violence, d'extases musicale et/ou sexuelle. C'est une trame narrative très bruyante, pour un livre Very Happy

Mais sans doute est-ce une stratégie narrative employée à dessein, puisque la musique a une place intéressante et importante dans le récit, à travers le violon de Kit et la voix de M'Cal.

Le combat chanté est comme un opéra écrit. Concept surprenant qui crée de vrais scènes fortes, un peu déroutantes, et qui font contrepoids en quelque sorte avec les scènes de passion physique ( pas si passionnantes d'ailleurs) : Le Chant de l'âme pouvait se passer de sexe, et avoir plus de musique, je pense que le roman y aurait gagné en originalité. Il y a aussi quelques allusions à des morceaux de musique, et j'ai pensé que lire accompagnée par ces morceaux pouvait être sympa. Mais il y a si peu de références, et sur des passages d'action si courts, que ça ne représentait pas de réel intérêt. Ce qui est dommage, car ça , ça me plaisait bien :) La musique est peut-être même sous exploitée, il aurait fallu qu'elle soit plus que le fil conducteur, mais la trame .

Les personnages. Les deux policiers ripoux, Yu et Dick, sont assez décevants : très clichés. Ils sont la caricature malfaisante de nos deux héros à la plastique parfaite, M'Cal et Kit : ces deux là méritaient d'être un peu plus « rugueux » d'après moi. L'auteur leur a donné une épaisseur, certes , mais ils en deviennent presque schizophrènes : la parfaite Kitala,pure dans sa musique, pétrie de culpabilité de ne pouvoir aider ces futurs assassinés qu'elle voit, est aussi une espèce de succube plus préoccupée par la taille du pénis de son compagnon que par tous les meurtriers qu 'elle a à ses trousses... Et M'Cal est à la fois empli de doutes dévastateurs et symbole d'une force physique fantastique. Dichotomies qui pourraient porter leurs fruits sur 1500 pages, peut-être, mais qui déroute un peu dans un récit dans un récit aussi rapide : l'action se passe sur moins de 48h en 350 pages.
Les agents de Dirk & Steele surgissent en force dans le récit : tous métamorphes, différents, ils agrandissent un bestiaire semi-humain déjà pas mal étoffé depuis le début du roman. Il y a aussi les sorcières, les « gargouilles », Yvan qui semble être un vampire, des démons, les différents clans Krackeni , sans compter les phoques et les orques.
Et Alice : l'Arlésienne du roman...Croisée au début ,il va falloir attendre d'arriver aux trois quarts du roman pour commencer à envisager la possibilité de la revoir...

Les formulations un peu lourdes m'ont aussi dérangées, tel « Toute la douleur, la joie et la peur qu'il ressentait[...] étaient comme une plaie béante que l'on frottait avec du sel et du poison » (p295) C'est un peu ... « trop », et c'est souvent le cas tout au long du roman, comme si l'auteure avait peur de ne pas se faire comprendre de son lecteur, ou comme si elle tentait d'innover en matière de formulations : ça crée un contraste dérangeant avec la légèreté qu'elle tente d'amener avec la musique qui est un fil conducteur dans ce roman.
Il y a aussi de belles formules, qui m'ont beaucoup plus, comme « Elle avait besoin de jouer sa propre musique. Cet instant méritait plus qu'un souffle » (p250) : faut-il mettre ces différences de style sur le compte d'une traduction chaotique ? Ou d'un élagage malheureux dans la trame du récit ?

Des lourdeurs que l'on retrouve dans la multiplication des rebondissements. Les descriptions des scènes d'action sont un peu laborieuses, si alambiquées que c'est grâce aux notes que j'ai pris durant ma lecture que j'ai réussi à reconstituer un peu de sens à ce qui s'est passé : ma mémoire surchargée d'infos n'avait pas suivie... J'ai vite compris qu'il valait mieux se laisser porter sans chercher du sens à tout prix. C'est comme si plusieurs auteurs s'étaient prêtés la plume pour écrire ce roman, ou comme si Marjorie M.Liu avait par moment manqué d'inspiration.

Si les scènes d'action sont « brouillonnes », celles plus posées sont très agréables à lire. Notamment les passages oniriques, ceux où la grand-mère de Kit lui rend visite, et celles où Kit et M'Cal mènent l'enquête pour retrouver Alice. Ce sont ces scènes qui relancent l'intérêt pour le récit. C'est aussi un chapitre agréable qui clôt le roman.

La trame est faite de bouts d'histoires différentes, qui pourrait sans doute fournir de la matière à plusieurs autres tomes. Ne connaissant pas l'auteure, j'ai cru un temps qu'il s'agissait du premier tome d'une saga, malgré la phrase de la quatrième de couverture « Une nouvelle enquête pour l'équipe très spéciale des Dirk & Steele ». Je pensais que l'auteure cherchait à poser les bases des futurs tomes : rien que les révélations sur les ascendances des deux héros principaux fourniraient assez de matières pour deux tomes. Mais il a fallu que je me rende à l'évidence quand les fameux Dirk & Steele sont apparus dans le récit : Le Chant de l'âme est un tome indépendant, une unité. Cela peut donc expliquer pourquoi les héros doivent se sauter dessus aussi vite.
Peut-être l'auteure a-t-elle voulu éviter une sorte d'effet « huis-clos », et c'est pourquoi elle a créé des ramifications dans son intrigue ?
Par exemple, l'intervention du père de M'Cal peut se justifier par son rôle...de père, mais les allusions aux querelles intestines des peuples Krackeni, de la situation compliquée dans laquelle il se trouve pour avoir épousé une humaine et engendré M'Cal … Tout cela alourdit, d'après moi, une intrigue qui est déjà loin d'être limpide.

Ce commentaire n'est pas positif, je le crains.J'ai « égaré » deux jours ce roman durant ma lecture. C'est une chose qui ne m'arrive jamais d'habitude, tant je suis prise par l'histoire, et mes livres me suivent partout. C'est le signe évident que l'histoire du Chant de l'âme ne m'a pas « accroché » . J'avoue ne l'avoir terminé que parce que je m'y étais engagée dans le cadre du partenariat. Sans doute, et je le reconnais volontiers, suis-je devenu exigeante au fil de mes lectures, surtout quand il s'agit de littérature fantastique. Peut-être que je manque du romantisme , de la fraîcheur nécessaire pour lire un tel roman ? Je peux le reconnaître également. Que cela ne vous empêche pas de vous faire votre propre jugement en le lisant à votre tour.

Chronique de Hellza 

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