dimanche 5 août 2012

Enchantment emporium de Tanya Huff

Année d'édition : Juillet 2012
Edition: J'ai lu
Nombre de pages : 604
Quatrième de couverture : S'ils préfèrent rester discrets, les membres de la famille Gale sont néanmoins capables de lancer de puissants sorts qui pourraient changer le monde. La jeune Alysha Gale, qui ne peut plus supporter que ses tantes se mêlent de sa vie privée et de l'utilisation qu'elle fait de ses pouvoirs, décide de gagner Calgary pour aider sa grand-mère à tenir une curieuse boutique.


Disons le tout net, il s’agit d’un pavé car sous format poche, il frôle les 600 pages… qui se lisent comme on boirait du petit lait.
Et ce pavé, ce n’est pas de la bit-lit. Ni vampires, ni loups-garous. Ca change un peu (et ça fait du bien) de revenir à un bon roman d’urban fantasy, avec sorcellerie, féérie et… dragons. Ce que j’ai le plus apprécié, c’est que l’auteur considère ses lecteurs comme des personnes autonomes et ne s’est pas sentie obligée d’expliquer en long, en large et en travers comment fonctionne le clan Gale et ses particularités, ce qui a évité le côté « encyclopédique ascendant documentaire éthologique » que je trouve souvent lourd dans les romans. Je sais que cela ne plaira pas à tous les lecteurs, personnellement j’adhère à ce procédé. J’aime que l’auteur pose les choses telles qu’elles sont dans son univers et me laisse me les approprier. Les lecteurs qui aiment qu’on les prenne par la main risquent de se sentir un peu perdus.

Car le clan Gale n’est pas de tout repos. La relation entre les tantes, les cousins, les filles et les garçons est à la fois complexe et délicieusement décadente. Ce qu’on comprend vite, et c’est le principal, c’est qu’il ne faut pas les emmerder. Allie venant de perdre son job, elle revient tout naturellement au sein de sa famille le temps de faire le point. C’est là qu’elle reçoit un courrier annonçant le décès de sa grand-mère et l’héritage que celle-ci lui octroie : une boutique à Calgary. Morte, l'excentrique grand-mère ? Impossible, les tantes l’auraient senti. Disparue, par contre, cela parait évident. Elles encouragent donc Allie à reprendre la boutique, ce qui sera une idéale couverture pour enquêter sur la disparition de son aïeule. En arrivant, Allie découvre que non seulement la boutique est pleine de charmes et d’objets de pouvoirs dont certains sont loin d’être inoffensifs, mais que sa grand-mère a parmi ses clients une faune étrange. À commencer par Jo, un Leprechaun que la jeune femme s’empresse de recruter. Mais surtout, plus étonnant, les ombres dans le ciel et la réaction des pigeons à leur présence en disent long. Il y a des dragons qui planent entre les tours de Calgary. Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Comment ont-ils pu « passer » ? Sont-ils liés à la disparition de la grand-mère ? Malgré les déboires de sa cousine Charly qui a bien du mal à la rejoindre, son ami d’enfance Michael qui débarque à cause d’une peine de cœur, le cousin Roland qui arrive pour vérifier la paperasse, et ce journaliste, Graham, bien décidé à l’interviewer, Allie conserve les choses en main et trouve toujours des arguments afin de repousser l’inévitable : appeler les tantes au secours.
Après tout, tant que l’on parvient à vendre des yoyos…

Le roman fourmille de plein de petites anecdotes tour à tour amusantes, décalées, le franc-parler est constant et les situations souvent croustillantes. Il y a de très bonnes idées et elles sont génialement exploitées. Seul défaut que j’ai trouvé (il en fallait bien un) : certaines tournures de phrases, certaines répliques de dialogues, n’ont aucun sens (ou presque). J’ignore si le problème est d’origine ou s’il y a eu des soucis de traduction, mais ça m’a parfois sortie de ma lecture.

Notez que la quatrième de couverture - celle du roman - est trompeuse, comme je l’ai signalé plus haut. D’une part, Allie n’est absolument pas la narratrice (le point de vue est majoritairement focalisée sur elle, mais pas que), d’autre part, elle n’est pas si soulagée que ça de quitter le clan pour Calgary. Son lien avec sa famille est très fort, ce qui fait que les séparations sont douloureuses, et cela donne une dimension très intéressante à celles-ci.

Pour en savoir encore plus :

Lien vers la fiche du roman sur le site de l’éditeur :
http://www.jailu.com/albums_detail.cfm?id=42378

La page Wiki de l’auteur :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tanya_Huff

Le portfolio de la photographe (couverture)
http://reilika.com/

Chronique de Roanne

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