mardi 9 avril 2013

Alera, tome 3 : Sacrifice de Cayla Kluver

Année d'édition : 2013
Edition : MSK  
Nombre de pages : 439  
Public visé : Young Adult  
Quatrième de couverture :
Après la guerre qui a ravagé le royaume d’Hytanica, Alera doit maintenant collaborer avec leurs ennemis de toujours, les Cokyriens. Pour cela, elle pensait pouvoir compter sur l’aide de Narian, son amant élevé à Cokyri. Mais les choses ne sont pas si simples quand on est tiraillée entre amour et loyauté. Alors que son peuple se révolte sous l’impulsion de tous ceux qui lui sont proches depuis l’enfance, Alera sent sa détermination vaciller. Pourra-t-elle tenir sa promesse d’amour et de fidélité envers Narian, qui a juré allégeance à un drapeau ennemi ? Était-ce une erreur de croire qu’ils pourraient un jour vivre leur amour au grand jour ?


Alera est désormais la grande prévote d'Hytanica qui a été conquis par les Cokyriens. Désormais divorcée de Steldor, elle continue de voir Narian en secret, celui pour qui son coeur a succombé dès le premier regard. Mais la jeune femme ne peut en informer son peuple qui voit en Narian l'ennemi numéro 1, car c'est grâce à lui que les Cokyriens ont pu remporter la victoire. Hytanica n'est plus la ville qu'elle était. Son peuple souffre et rien ne laisse prévoir qu'un jour les envahisseurs abandonneront ce royaume longuement convoité. Pour Alera pourtant, il sera bientôt l'heure de faire un choix : son peuple ou l'homme qu'elle aime? Shaselle, la cousine de Steldor hait les Cokyriens qui ont assassiné son père. Pour elle, impossible d'accepter que ce peuple de meurtriers vive dans le même royaume qu'elle. Lorsqu'elle découvre qu'une révolte se prépare, elle ne peut s'empêcher de vouloir y participer, risquant hélas de tout faire échouer...

Ce troisième tome d'Alera est une fois de plus, un vrai bijou. Je l'ai dévoré du début à la fin sans m'arrêter, ou presque. Cayla Kluver a un véritable talent pour nous emmener dans son monde pour une histoire de fantasy plus légère que ce que j'ai l'habitude de lire, mais vraiment excellente. Choisir deux narrateurs différents permet d'avoir deux points de vue fort différents de la situation à Hytanica. D'un côté, la vision d'Alera qui est persuadée qu'une entente est possible entre les deux peuples, surtout dans le but de préserver son histoire d'amour avec Narian et d'un autre côté la vision de Shaselle, une jeune fille qui a perdu son père dans cette guerre et qui ne peut supporter les Cokyriens, désirant ardemment qu'ils meurent tous. 

Ma lecture du deuxième tome remonte déjà à l'année passée, soit plus d'un an, pourtant les événements me sont rapidement revenus en mémoire, signe que cette saga marque le lecteur, à l'inverse d'autres plus complexes et demandant plus de réflexion. ( La roue du temps par exemple tellement complexe que lire deux tomes en plus d'un an d'intervalle est dangereux ^^ ).

Dans ce dernier tome, qui clôture avec brio la saga, nous retrouvons un royaume abattu et malheureux d'être ainsi soumis à ses ennemis de toujours. Il va devoir apprendre à vivre avec l'envahisseur sous son nez et, hélas, peu d'habitants en seront capables multipliant les coups d'État et les vengeances, sans toutefois verser le sang de leurs assaillants. Une qualité qu'il faut souligner, mais en même temps qu'on comprend puisqu'ils sont inférieurs en nombre et désarmés. Même Alera qui est pourtant la reine d'Hytanica reste impuissante face à la grande prêtresse des Cokyriens, puisque c'est elle qui gère presque tout pour eux. 
La plus grande différence de ces deux peuples c'est la place des hommes et des femmes. Pour les Hytanicains, c'est l'homme qui a le meilleur statut et prend toutes les décisions que ce soit dans l'éducation des enfants ou dans la vie en général, à l'inverse pour les Cokyriens, la femme a tous les pouvoirs et l'homme ne s'occupe pas de sa progéniture, ni même de l'armée en général. Une différence qui se fera vite sentir ne serait-ce que dans ma manière de se vêtir des femmes, pantalon pour les unes, jupes pour les autres. 

J'ai aussi apprécié la relation Narian/Alera qui ne tombe pas dans la mièvrerie et qui sait faire preuve de courage et de discrétion vis-à-vis des autres. Leur couple est important à leurs yeux, mais chacun fait partie du peuple de l'ennemi et malgré tout, jamais ils ne laisseront ce fait briser leur amour. C'est courageux et ça pimente grandement le roman, puisque nous lecteur,  nous nous demandons quand ils seront enfin découverts et quelle sera la réaction des deux peuples. Alera donc tente de maintenir un certain niveau de liberté pour son peuple et tente de protéger les siens du mieux qu'elle le peut, mais la tâche sera très difficile. J'ai eu par moment envie de la baffer parce qu'elle laisse trop son coeur parler et risque la vie de certains de ses proches par ses réactions impulsives, trait de caractère qu'on retrouve davantage chez Shaselle, qui est une véritable bombe à retardement pour amener des ennuis.

Au final donc, Cayla Kluver clôture cette saga avec efficacité et bon nombre de rebondissements auxquels le lecteur ne s'attend pas du tout et nous signe là une magnifique trilogie qui plaira aux débutants en fantasy ( ou du moins à ceux qui n'aiment pas la fantasy trop masculine ! ) ou au plus féru pour l'originalité de son histoire, ou enfin une prophétie n'aura pas autant d'impact que pensé dans l'histoire d'un royaume.  

Chronique de Louve

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