Année d'édition : 2013
Edition : Les Éditions des Artistes Fous
Nombre de pages : 250
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Les Maîtres ne vinrent plus [Ludovic Klein] (illustré par Maniak)
Pffugs [Mathieu Fluxe] (illustré par cAmille)
Pluviôse [Adam Roy] (inédit) (illustré par Deadstar)
Un arrière-goût d'éternité [Morgane Caussarieu] (inédit) (illustré par Deadstar)
La parole du Rhinocéros [Ana Minski] (illustré par Ana Minski)
La bête noire [Julien Heylbroeck] (illustré par Christophe “FloatinG” Huet) (inédit)
La Solitude du Soleil le Vendredi soir [Diane] (illustré par Stab et Nelly Chadour)
Ce singe qui n'ira pas au paradis [Vincent Leclercq] (illustré par Maniak)
Le deuxième événement [Ludovic Klein] (inédit) (illustré par Cham)
Cobaye #27 [Éric "Udéka" Noël] (illustré par L'ananas à cheveux)
La condition inhumaine [Maniak] (illustré par Xavier Deiber)
La dépression du chat [Gallinacé Ardent] (illustré par Maniak)
Parasite [Vincent T.] (illustré par Antoine “Codex Urbanus” Téchenet)
Jonas [Southeast Jones] (illustré par Cham)
L'ascension des suicidés [Ana Minski] (illustré par Ana Minski)
La mélodie des bois [Vincent Leclercq] (illustré par Nelly Chadour)
Notre-Dame des opossums [Southeast Jones] (illustré par Kenzo Merabet)
Manger les rêves [Romain d’Huissier] (illustré par Xavier Deiber) (inédit)
τρ [Herr Mad Doktor] (illustré par Ana Minski)
Clic [Maniak]
L’homme est un animal comme les autres, paraît-il. Ce recueil de
nouvelles se propose d’explorer le thème de l’animalité sous toutes ses
formes. On y croisera notamment les animaux d’un zoo japonais en temps
de guerre, que l’on laisse volontairement mourir de faim. Mais également
un malheureux affublé d’un bec de lièvre, qui devient l’idole d’une
société d’hommes et de femmes bien décidés à se rapprocher du règne
animal. Dans le Loch Ness, paraît-il, il n’y a pas qu’un monstre, il y
aurait une sirène qui vous apporterait l’immortalité à condition de vous
régaler de sa chair. Un rat de laboratoire peut-il contrôler l’esprit
humain? Visiblement, l’un d’eux y excelle. Ailleurs, un chat trop
longtemps maltraité pour le bon plaisir des téléspectateurs est devenu
un véritable monstre, une plaie vivante qui vit ses derniers instants.
Dans un petit village, les habitants doivent sacrifice à la bête noire
qui rode, jusqu’à ce que certains décident de la tuer. Et quel est
exactement cet être qui semble se repaître de liquide dans un
environnement touffu? Et cet homme, a-t-il réellement été avalée par une
créature gigantesque et en est-il réellement revenu? Et l’enfant à
naître, à quoi ressemblera-t-il? Aura-t-il de belles élytres comme ses
parents ou d’étranges petits boudins roses au bout des pattes? Et si un
simple petit chat survivant à une catastrophe nucléaire ne survivait que
pour en annoncer une autre?
Cette lecture me laisse sur une impression mitigée. J’ai eu du mal à y accrocher complètement. Les nouvelles sont certes assez variées, et c’est probablement le point fort du recueil, mais cela m’a fait l’effet d’un contenu inégal car certaines ne m’ayant pas plu, j’ai eu l’impression de longs temps morts pendant ma lecture. Pour certaines d’entre elle, je n’ai pas vraiment compris où elles voulaient en venir, j’ai trouvé qu’elles s’éparpillaient beaucoup sans aller nulle part, en essayant de caser parfois dans une nouvelle la même richesse narrative et psychologique qu’un roman, ce qui ne peut être que maladroit.
Cette lecture me laisse sur une impression mitigée. J’ai eu du mal à y accrocher complètement. Les nouvelles sont certes assez variées, et c’est probablement le point fort du recueil, mais cela m’a fait l’effet d’un contenu inégal car certaines ne m’ayant pas plu, j’ai eu l’impression de longs temps morts pendant ma lecture. Pour certaines d’entre elle, je n’ai pas vraiment compris où elles voulaient en venir, j’ai trouvé qu’elles s’éparpillaient beaucoup sans aller nulle part, en essayant de caser parfois dans une nouvelle la même richesse narrative et psychologique qu’un roman, ce qui ne peut être que maladroit.
D’autres cependant savaient avec adresse exploiter l’art de la chute, la surprise sur le fin mot de l’histoire, notamment “Parasite” qui est bien sûr narré du point de vue d’une bestiole dont le lecteur doit deviner la nature, ou encore “Pluviôse” où la jeune narratrice encore dissimule la véritable nature de sa famille. Les nouvelles qui donnent la parole aux animaux réels, comme “La Parole du Rhinocéros” ou “Cobaye #27” sont également réussies puisqu’elles exploitent une réalité que l’on peut reconnaître et invitent à la relativité du point de vue. Mes préférées restent “Un arrière-goût d’éternité” qui revisite à la fois le mythe du Loch Ness et celui de la sirène pour en faire une histoire réellement passionnante, et surtout le fantastique “τρ” (il faut lire les lettres grecques “tau” et “rhô”), réécriture déjantée et géniale du mythe du minotaure, où une vache nommée Pasiphaé donne naissance à un taurillon à corps d’humain (ou un enfant à tête de veau, c’est selon) pour qui l’enfance, l’école, la découverte de la sexualité ou la vie professionnelle seront une véritable épopée.
Néanmoins, dans l’ensemble, j’ai souvent eu une impression d’overdose de métamorphose et de créatures toutes plus bizarres les unes que les autres, comme une surenchère d’effets, là où certaines nouvelles brillaient par leur simplicité et leur ingéniosité. Je crois que le recueil aurait peut-être gagné à être un peu plus court et à moins partir dans autant d’histoire, car dans beaucoup, je n’ai pas réellement senti la promesse d’exploration de l’animalité et de ses rapports avec l’humanité et qu’elle était souvent trop subordonnée au fantastique ou à l’horreur (il faut dire que j’ai adoré les maîtres du genre que sont Kafka, Kessel ou London). L’ouvrage me laisse donc un peu sur ma faim.
Une bonne lecture malgré quelques défauts à mon sens.
Chronique de Mélusine
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