lundi 1 février 2016

Promenez-vous dans les bois : pendant que vous êtes encore en vie de Ruth Ware

Année d'édition : 11 février 2016
Edition : Fleuve Noir
Nombre de pages : 377 pages
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Une jeune femme reçoit un message l'invitant à l'enterrement de vie de jeune fille d'une de ses anciennes meilleures amies. Elle arrive dans une grande propriété en verre, perdue au fond des bois. 48 heures plus tard, elle se réveille dans un hôpital couvertes de blessures. Un meurtre a eu lieu pendant la fête. Que s'est-il passé et qu'a-t-elle fait ?









Tout d'abord je tiens à remercier Louve du forum Mort Sûre et les éditions Fleuve noir qui m'ont permis de découvrir ce roman en avant première !
Je dois vous dire que pour une découverte, c'est une perle ! Et je ne dis pas juste ça parce que la couverture scintille comme l'une d'elle, couverture on ne peut plus réussit !

Imaginez vous dans une maison perdue au milieu de nulle part, dans une forêt aussi sombre que l'enfer, ou aucun réseau ne passe et où vous n'êtes qu'avec des inconnus. En plus de ça, rajoutez une présence inquiétante, une sorte de fantôme malveillant qui rôdent jusqu'à ce qu'un meurtre sanglant se produise ! Et bien vous serez dans la peau de Nora.

Mais ne brûlons pas les étapes, tout commence avec un mail innocent de la demoiselle d'honneur de Clare qui invite Nora à venir à l'enterrement de vie de jeune fille de Clare, une ombre du passée, mais pas n'importe laquelle, sa meilleure amie, la seule qui sait tout d'elle, la seule qui sait pourquoi elle a fuit sa ville natale du jour au lendemain. Et pourtant elle ne se sont pas parlés depuis ce jour là, pas une lettre, pas un mail, pas un mot. Pourtant Nora ira là bas, pourquoi ? Elle ne le sait pas vraiment elle même, et je pense, qu'à la fin de ce roman, vous saurez comme moi, à quel point elle regrettera d'avoir accepté.

Ce roman repose principalement sur une chose : L'ambiance oppressante qui règne dans cette maison. Autant parce que personne ne se connaît, que personne ne veut être là, mais surtout parce que cette maison est isolée de tout et tout le monde. On est perdu dans les bois avec de parfaits inconnus qui s'amusent à remuer la boue de votre passé. A plusieurs reprises Nora nous incitera à la peur, à la paranoïa, nous donnant l'impression qu'ils sont épiés par ces fenêtres si sombres, qu'une personne rôde près d'eux et petit à petit chacun des personnages va rentrer dans ce cercle vicieux de peur et de doute, tout comme le lecteur. Se demandant qui a fait quoi, qui ment, qui peut bien être l'auteur de ces choses étranges, mêlant l'incrédulité face à des scènes improbables et la peur face à des situations de stress intenses. Je peux vous dire que rien qu'en écrivant cette chronique, j'ai encore le coeur qui bat à 100 à l'heure en repensant à ce moment où une personne inconnu monte l'escalier de l'entrée, je ressens encore l'odeur des bois sombres et la sueur de Nora lorsqu'elle courait dans cette forêt essayant de sauver une vie qu'elle avait déjà perdu il y a des années.
Et puis tout ça est pire encore, parce qu'en même temps que tout ça, vous êtes dans le présent, dans l'hopital où est Nora et où elle se bat pour retrouver ses souvenirs, pour comprendre ce qui s'est passé cette nuit là ! Alors au fond elle est dans la même situation que nous, elle a peur, peur de comprendre qui est mort, peur de savoir qui a fait ça et pourquoi. Et à travers on ressent cette terreur sans nom, parce qu'y a t'il de pire que de ne pas se souvenir de la nuit où quelqu'un qui vous est cher est mort et qu'en plus, la police pense que c'est votre faute ?

De ce fait, je peux vous dire que l'intrigue est assez dense, même si on est à peu près sûre de l'identité de la personne morte, et aussi assez vite de l'assassin, on ne peut s'empêcher de douter jusqu'à la toute fin, jusqu'à la dernière ligne, parce que l'option la plus convaincante semble si facile à suivre... Cette fausse piste nous ouvre les bras, nous donne toutes les raisons de la croire et on a du mal à en sortir, à se dire que non, forcément ce n'est pas ça ! Alors même si en ressortant de ce roman, je me suis dit que c'était peut être un peu facile, je me rend compte avec le recul qu'il n'en est rien !
Parce que Ruth Ware réussit avec brio à nous emmener là où elle veut, à nous faire douter de nous mêmes, de nos idées, sans pour autant nous mener dans le fossé ou nous mentir. Et cela, elle le fait avec un style simple mais percutant, un style addictif qui m'a empêché de fermer l'oeil une nuit entière, parce que sans m'en rendre compte je tournais les pages les unes après les autres, toujours plus avide de comprendre ces six inconnus et ce meurtre qui les reliaient.
Mais attention, tout ceci n'a rien à voir avec un Cluedo, tout ceci est simplement un scénario bien ficelé qui, tout en nous faisant découvrir la personnalité de chacun des personnages, nous mène de manière oppressante sur le chemin de la mémoire de Nora.

En bref, un très bon thriller qui réussit avec son huis clos à nous faire frissonner et à nous maintenir éveiller toute la nuit sur la trace des souvenirs de Nora. Nous découvrons autant sur les six inconnus réunis dans cette maison que sur le passé de notre narratrice ou sur cette fameuse nuit. Je ne peux que vous le conseiller tant le style de Ruth Ware m'a convaincu de la suivre à l'avenir !
De plus j'avoue être curieuse de voir l'adaptation qui en sera fait, j'espère ressentir autant de peur, de paranoïa et d'oppression que lors de ma lecture !  

Chronique de Ferilou

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