Année d'édition : 2017
Edition : pocket
Nombre de pages : 440
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Une belle journée de sortie des classes qui vire au cauchemar. Une enfant de cinq ans a disparu. Que s’est-il passé dans la forêt ? À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme. Pourtant, ne dit-on pas qu’une figure d’ange peut cacher un cœur de démon
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Barbara Abel est une auteur que je découvre avec ce titre. Titre énigmatique et couverture aguicheuse, me voilà parée à percer le mystère qui plane autour d'Emma, enfant solitaire et atypique qui analyse très bien ce qu'il se passe autour d'elle.
Très vite, on se retrouve à découvrir le milieu familial d'Emma. Sa mère et ses secrets, son père et son absence. Emma enfant colérique et fâchée qui apprécie que tout tourne autour d'elle? Mais les enfants peuvent-ils être machiavélique et foncièrement mauvais au point d'être de véritables petits génies de la manipulation ? C'est ce que l'on va tenter de découvrir dans Je sais pas.
Dans l'ensemble, j'ai passé un très bon moment malgré quelques petits détails ça et là qui m'ont chagriné. L'histoire de la maladie un peu trop poussif concernant Mylène, l'institutrice qui peine à canaliser Emma. Jeune femme qui se retrouvera prise au piège d'une histoire qui la dépasse et dont elle n'est finalement qu'un simple pion. Mylène et son tempérament de feu face à un père totalement fou de sa fille qui n'hésite pas à la laisser lui marcher sur les pieds et à lui parler comme à un enfant qu'elle méprise. Une relation un peu troublante entre Mylène et son paternel, suffocante et virulente.
Parfois sceptique face aux réactions de Mylène et d'Emma, j'ai fini par me laisser prendre au jeu du chat et de la souris où la souris n'est pas celle que l'on croit et où elle est capable de s'attaquer à bien plus grand qu'elle. Jeu dangereux qui amène une certaine urgence pour le lecteur qui sait combien des vies sont en suspens tout ça pour les caprices d'une enfant malveillante.
Mais peut-on vraiment parler de malveillance concernant une enfant de tout juste cinq ans ? Sont-ils vraiment capables d'éprouver suffisamment de haine envers autrui pour mener à bien un plan en vue de l'écarter pour toujours de sa vie ? Question intéressante qu'on ne cesse de se poser durant la lecture.
Malgré une thématique intéressante sur le côté obscur de certains enfants, je dois bien admettre que même les adultes ne s'en tirent pas à bon compte. Ils ont tous une tare, un défaut pour nous les rendre désagréable de sorte qu'on n'ai pas envie de les voir réussir à démêler le vrai du faux. Mylène et son tempérament de feu, son père qui ne cherche qu'à profiter des femmes délaissées, Emma qui veut que tout tourne autour d'elle. Ne parlons même pas des parents de la fillette, l'un absent et trop sur de lui et l'autre prête à tout pour s'abandonner dans les bras de son amant et complètement manipulé par sa propre fille.
L'intrigue avance lentement, les preuves sont là, évidentes, mais on se voile la face, n'acceptant pas l'idée qu'un enfant soit aussi diabolique. Et c'est bien ça qui m'aura le plus plu : qu'un thriller soit mené par une enfant de cinq ans et non par des adultes.
Voilà un thriller sympathique pour sa thématique mais dont les personnages auraient gagné à voir leur défaut moins exagéré.
Chronique de Louve
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