dimanche 13 décembre 2015

Je suis un monstre de Keren Nott

Année d'édition : 2015
Edition : Underground
Nombre de pages : 350
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Je suis un monstre. C’est le nom qu’on me donne, l’étiquette qu’on me colle. Le mot qu’on me jette
à la figure chaque fois qu’on me voit. Et on me voit beaucoup, on me voit partout. Télé, radio, journaux, on ne parle plus que de moi.

On ne pense qu’à moi. Un monstre... étymologiquement, celui qu’on montre. Mon visage hante vos consciences. Peut-être bientôt sera-t-il présent dans le dictionnaire, parfaite illustration du mot cruauté. Ou du mot souffrance. Car les monstres naissent dans la douleur et de la douleur, c’est bien connu. Les psychanalystes diront que c’est la faute de Maman ou encore des jeux vidéo.

Ils se trompent. Tout est de votre faute. Pourrez-vous l’assumer ?



Ce livre a été vraiment très troublant pour moi car il exerce une sorte de fascination et d'empathie vis à vis d'un "monstre".

Keren Nott, nous emmène dans notre monde, mais du côté sombre de celui-ci: un quartier mal famé, une famille dont le père n'est pas là et où la mère est une prostituée, camée. L'histoire aurait pu s'arrêter là et nous faire larmoyer sur le pauvre petit Edselias. Mais Keren Nott souhaite nous montrer ce qu'il peut arriver de pire (de mon point de vue). Edselias vit donc dans cette famille monoparentale , il est petit maigrichon, pas spécialement beau, homosexuel et se trouve être le souffre douleur, celui que l'on couvre de coup à l'école comme chez lui. C'est à cause de cette souffrance que va naître 'le monstre'. C'est grâce (ou à cause) de sa rencontre avec Aiden qu'il va réellement prendre conscience de sa puissance, de son pouvoir de vie et de mort sur les autres. Mais au départ c'est de notre faute pourquoi ne l'avons nous pas sauvé ?

Ce qui m'a le plus troublé est cette empathie que j'ai pu ressentir vis à vis d'Edselias, il a une enfance horrible, il a une mère qui ne l'aime pas ou très peu, n'a pas d'amis et continue quand même son chemin. Il survit plus qu'il ne vit pour ensuite découvrir ce pouvoir qu'il détient entre ses mains. Ce pouvoir de vie et de mort qui fait de lui ce 'monstre'. J'ai eu mal pour lui, j'ai pleuré pour lui mais je pense que si je l'avais connu il ne se serait pas soucié de moi ou m'aurait tué pour son plaisir. Mais le pire c'est que malgré tous ces faits, toutes ces morts, il reste un enfant brisé à mes yeux, et j'ai du mal à avoir peur de lui (il en serait peut être autrement si je l'avais devant moi?)

Ce fut très troublant et montre à quel point l'auteur nous pousse à nous poser des questions sur tout cela: n'a -t-on jamais connu (ou été) ce pauvre gamin qui se faisait taper dessus ou insulter pour rien? Avons nous laissé faire ? Qu'est-il devenu ?.
J'avoue m'être aussi demandé si l'auteure n'étais pas cet Edselias.

Ce livre est un beau coup de cœur.
 
Chronique de Bfanny213

Moi, Benjamin V., 33 ans, l’âge du Christ, et toujours pas de miracle en vue... de Laurent Moreau

Année d'édition : 2015
Edition : La bourdonnaye
Nombre de pages : 144
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Benjamin est un grand adolescent d’un peu plus de 30 ans qui semble n’avoir qu’un but dans l’existence : défendre son titre âprement gagné de « roi de la lose ». À son âge, il ne sait toujours pas quoi faire de sa peau de vieil enfant ou de jeune grande personne, c’est selon. Il se nourrit toujours de junk food, passe son temps devant les séries télé et collectionne méticuleusement faux plans et galères. Il fait le désespoir de ses parents, d’autant que même son jeune frère est déjà casé, avec la déjà chiante Marie-Clémentine, et déjà bientôt père.

L’heure de l’ultime remise en question a donc sonné. Bardé de sa bonne humeur et de son inoxydable foi en la vie, Benjamin le Bordelais part ouvrir un bar à vins… en Laponie. Ah ! la Laponie ! Le pays des rennes, du froid, du Père Noël et de Lotta, jeune femme volage et incertaine de ses choix, mais belle comme le diable. Autant d’embrouilles au centimètre carré, c’est un appel à la gourmandise !

 
 
RAFRAÎCHISSANT!!! Voilà le premier mot qui me vient en tête une fois cette lecture terminée. J'ai ADORÉ du début à la fin... Voici une belle romance contemporaine empreinte d'une dose d'humour et d'autodérision comme je les aime. Je n'ai pas eu la chance de lire souvent des "chick-lit" écrient par des hommes, mais je dois dire que ces romans sont juste de véritables bonbons en bouche. Pétillants, drôles, tendres et imaginatifs, ces personnages masculins méritent amplement à être connus ainsi que leurs créateurs.

Quel beau personnage, ce Benjamin! Il a tellement évolué au fil des pages que je me suis surprise à verser quelques larmes à plusieurs endroits dans ce roman. Tantôt, il est funny, drôle et immature et quelques pages plus tard, on le voit déterminé, rêveur et pris d'une belle maturité. Il nous fait voyager dans ce monde froid et glacial qu'est la Finlande en compagnie de son ami Simon. Partis pour s'amuser et prendre du bon temps... et beaucoup d'alcool, nos deux amis partent pour le pays des rennes et des neiges. Direction chez le Père Noël !!! Chose certaine, ce voyage permettra à nos deux éternels adolescents de se rendre compte que la vie n'est pas juste une histoire de jeux, de sexe, d'alcool et de "feignardise". On dit que les voyages changent une personne et bien je peux vous le garantir, dans le cas de Simon et Benjamin, le voyage frappera fort. En pleine gueule et ce, lorsqu'ils ne s'y attendront pas. Un nouveau destin s'ouvrira pour l'un d'eux... Est-ce l'amour qui est au rendez-vous? Des projets d'avenir? Un boulot d'enfer? Un coup de foudre avec le Père Noël? À vous de le découvrir grâce à nos deux comparses. Mais vous ne serez pas déçu, c'est certain!

Benjamin est juste attachant. Loin d'être parfait, c'est justement cette imperfection qui fait son charme. On se laisse séduire par ce jeune trentenaire qui ne demande qu'une chose : trouver sa place dans ce monde. L'auteur Laurent Moreau a su donner un côté très adulescent à son personnage tout en le faisant évoluer afin de retrouver un jeune homme en pleine possession de son destin et de sa vie. La plume de Laurent est magique! Elle m'a séduite dès les premiers mots couchés sur la page... D'ailleurs, j'ai décoré ce dernier! Avec le titre, je m'attendais à ce que l'histoire tourne un peu autour de l'histoire du Christ puisque nous nous retrouvons dans la période des fêtes en Finlande où les rennes sont rois. Il ne faut pas oublier qu'il vient d'avoir l'âge du Christ! Bref, ce livre n'a rien à voir avec la religion à mon grand bonheur! C'est plutôt une belle leçon de vie. Un message d'espoir en quelque sorte pour tous les jeunes hommes qui se cherchent, qui ne savent pas où est leur place dans ce monde enivrant.

Si vous avez lu cette chronique, vous comprendrez que j'ai été sous le charme de ce roman dès le départ et que je ne peux que vous le recommander. Drôle, rafraîchissant, tendre par moment, il saura vous faire rire aux larmes et l'instant d'après, vous faire verser des larmes parce que vous êtes empathique aux événements de notre héros. N'hésitez surtout pas à mettre cette pépite à sourire dans votre liste du Père Noël, je suis certaine que notre beau Benjamin la remettra en main propre au Père Noël et à ses lutins!

Chronique de Froggy 80


Absyrialle de Fabrice Chauliac

Année d'édition : 2015
Edition : Voy'[el]
Nombre de pages : 265
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Europe, fin du XVIIIe siècle.

L’éruption du volcan islandais Laki en 1783 plonge le monde dans l’obscurité et l’obscurantisme. Le nuage de soufre qui recouvre une partie de l’Europe dévaste les cultures, entraîne la famine, fait tomber les pouvoirs en place, et remet en perspective toutes les croyances établies. Beaucoup y voient la trace d’un châtiment surnaturel, que tout le monde désigne sous le nom de Fléau.

L’Église vacille d’autant plus que l’éruption du Laki révèle l’existence d’une cité enfouie, Absyrialle. Mais cette cité, son architecture, sa richesse, ses moeurs et ses occupants ne sont pas les vestiges d’une civilisation ancienne et oubliée. Bien au contraire, Absyrialle est toute puissante et ses origines restent mystérieuses, tout comme les desseins des princes démons qu’on y vénère.

Théodule, écrivain public et philosophe ne se doute pas combien sa rencontre avec Galoire de Montbrun, envoyé du Vatican au passé trouble, va l’entraîner au cœur des complots les plus sombres de la Cité.



Un roman uchronique atypique et intelligent qui réserve quelques scènes perverses à ne pas mettre entre toutes les mains !

1783, l’éruption du Laki, volcan Islandais, fut violente et non dénuée de conséquence. Un nuage de cendres a traversé l’Europe plongeant le continent dans les saisons rigoureuses aux phénomènes météorologiques extrêmes et la famine. Cet événement appelé le Fléau sonne le glas de certains systèmes politiques, des croyances et la révolution du peuple. Mise à l’épreuve divine ou acte diabolique ? La catastrophe a mis à jour la ville d’Absyrialle, citée à l’architecture magnifique et prospère, attirant les plus démunis qui aspirent à se reconstruire.  Théodule, érudit sur le chemin d’Absyrialle y croise Galoire de Montbrun, énigmatique bretteur, qui le sauve d’une énième menace. Ensemble, ils poursuivent leur route jusqu’à la citée mystérieuse. Cependant, Absyrialle aussi belle soit-elle cache des choses bien sombres dans ses bas fonds.

Voilà une uchronie pour le moins originale ! On y retrouve des faits historiques avérés ; l’éruption du volcan Laki en Islande en 1783, le contexte politique sensible en Europe de la fin du XVIIIème (révolution française en 1789) et les croyances remises en cause. L’auteur use donc de ce contexte historique en y ajoutant un événement surnaturel ; l’apparition de la ville d’Absyrialle dans le cratère du volcan. Cette citée majestueuse et mystérieuse a vu le jour suite à l’éruption sans le moindre dégât, elle présente une architecture originale et volcanique, elle a l’indécence de prospérer alors qu’ailleurs en Europe, la famine et la pauvreté font des ravages. Absyrialle est donc un joyau convoité et attractif par de nombreuses personnes qui y voient une chance de retrouver une vie plus lucrative.

Theodule, écrivain public, fait partie de ces êtres attirés par la magnificence d’Absyrialle. Sur le chemin de la citée, habillé pauvrement et paré d’un sac jaune rempli d’œuvres littéraires, il se retrouve comme souvent menacer par des individus, « Les Vautours », voleurs violents qui n’hésitent pas à tuer pour obtenir ce qu’ils veulent. Théodule est donc le personnage naïf, rêveur, philosophe et un peu maladroit qui sombre souvent dans les ennuis mais s’en sort avec une facilité déconcertante de l’histoire. C’est là que le jeune Galoire de Montbrun, personnage séduisant, mystérieux et fort, et bretteur de talent, intervient et sauve Théodule. Les deux hommes sympathisent et décident de poursuivre leur chemin ensemble. Arrivés à Absyrialle, Théodule est déconcerté par la réalité de la ville, une couronne de pauvreté et d’immondices encerclent la citée imprenable et inaccessible sans fortune. Galoire lui propose d’y pénétrer rapidement moyennant qu’il se comporte comme son valet personnel. Théodule accepte, se posant toutefois quelques questions sur Galoire et ses entrées personnelles dans la ville. Théodule découvre donc une enclave de la ville n’ayant pas d’accès ailleurs et se retrouve rapidement mêlés aux angoissants complots de la ville où Galoire semble avoir un rôle important à y jouer.

La ville aussi magnifique soit-elle renferme dans ses bas fonds des êtres sombres, violents et l’horreur n’est jamais très loin ; des pratiques chirurgicales incroyables et inhumaines aux tortures savamment réfléchies et poussées. Par ailleurs, les mœurs obscures de la ville sont teintés d’un érotisme pervers, vicieux, décadent et parfois dérangeant, le contraste entre le reflet merveilleux de la ville aux étrangers et  les actes immondes qui sont perpétrés dans l’ombre est saisissant et surprenant. Le peuple Absyrien voue un culte à des créatures assoiffées de sexe et de sang, des succubes ou incubes appelés Byssithaar, une sorte de connivence entre les humains et ces créatures régit le passage à l’âge adulte des enfants appelé « initiation », rite où la survie de l’enfant n’est pas certaine. Dans ce contexte, la religion prend ici aussi une part importante avec l’envoi de prêtres ou d’autres êtres par le Vatican afin de surveiller la ville et d’en comprendre le fonctionnement et surtout d’y maintenir ou transmettre une croyance plus « civilisée » que celle envoyée par le diable et retenue par les Absyriens. Par ailleurs, la ville est armée d’une légion Opale, intransigeante et violente. Les complots, les meurtres, les sévices sont donc monnaie courante dans la ville. Elle est aussi le berceau de bretteurs excellents où l’art du combat à l’épée est poussé et jamais égalé par un étranger face aux Absyriens, pourtant Galoire se démarque et les combats d’honneur à mort foisonnent au cœur de la citée.

Le roman est riche et dense dans ses personnages et son intrigue de fond réfléchie et intelligemment menée, il y a une bonne idée de départ et un contexte travaillé. Le style de l’auteur est soutenu, un effort de concentration est nécessaire pour suivre les subtilités de l’intrigue sinon l’ensemble se lit plutôt bien. Le livre souffre cependant de certaines longueurs et l’auteur « s’éparpille » un peu dans sa façon d’agencer ses chapitres ce qui a eu pour effet de ralentir énormément ma lecture. Par ailleurs, certaines scènes dérangeantes paraissaient gratuites et pas forcément indispensables à l’histoire. Cet aspect avait quelque chose de dérangeant dans sa perversité et son horreur, on approuve ou pas, personnellement c’est surtout que je n’y voyais pas trop d’intérêt chaque fois.

Il parait aussi important de souligner le travail de Camille Alquier sur la couverture qui représente parfaitement un des personnages phare du roman : Ruthimel et ses deux paons aux sers acérés.

En bref, un roman qui ne laisse pas indifférent, la perversité et l’horreur prennent un sens érotique déstabilisant, c’est dense et réfléchi avec une intrigue rondement menée mais les trop nombreuses longueurs ont entachées une lecture prometteuse. Un avis en demi-teinte donc !

Je remercie Louve du Forum Mort Sure et les éditions Voy'[El] pour ce partenariat.

Chronique de Walkyrie

Gospel de Jean-Christophe Chaumette

Année d'édition : 2015
Edition : Voy[el]
Nombre de pages : 266
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
A la mort de son père, médecin dans le Delta du Mississipi, un riche chirurgien hérite d'une valise remplie de notes et de bandes magnétiques, qui constituent divers témoignages sur l'existence des Noirs dans le Sud des Etats-Unis juste avant la Grande Dépression. De ces documents émerge la geste d'un chanteur et guitariste itinérant, interprète de blues et de spirituals. Trois hommes, un musicien, un pasteur et un talent scout employé par une maison de disques, racontent chacun à leur manière son histoire, que le chirurgien complétera lui-même en allant écouter une vieille femme noire dans une maison de retraite. Ainsi prend forme la vie de Manson, songster touché par la grâce, faiseur de miracles et ennemi des bien-pensants, dont nul ne sait rien avant la battle of songs qu'il remporte contre John le Baptiste. Autour de lui s'agrège un orchestre disparate qui sillonne les routes du Delta. Certains de ses membres essaient simplement de survivre, d'autres rêvent de gloire, et l'un d'entre eux voudrait bouleverser la société. Mais aucun ne comprend qui est réellement Manson, ou ne distingue la voie sur laquelle il cherche à les guider ; du moins jusqu'à l'achèvement de son destin.



Avant tout, je souhaite remercier les éditions Voy’[el], mais aussi Louve du forum Mort-Sûre pour la découverte de ce texte.

Je ne vais pas mentir, je ne savais pas trop à quoi m’attendre et je n’avais que des a priori pas forcément positifs. Le résumé ne m’emballait pas et la couverture ne m’engageait pas vraiment à le lire. Mais en bonne musicienne, toutes les références à la musique ne pouvaient que me parler et un tel roman ne pouvait que receler de belles choses. Alors, j’ai mis mes appréhensions de côté, et je me suis lancée.

Au final, dès le prologue, j’ai été prise dans le roman. Le style est agréable, simple à suivre. Le personnage principal nous explique qu’il va nous rapporter des témoignages de quatre personnes, liées, sans se connaître, par le biais d’un personnage principal qui a changé leur vision de la vie, et qui les a touchées au plus profond d’eux-mêmes. Le style change à mesure que l’on change de protagoniste, mais nous ne sommes jamais perdus, et le texte reste très fluide tout le long.

Le contexte et l’atmosphère du roman ne sont pas en reste. Le récit prend place dans les années 20, en Amérique, en pleine période de ségrégation. On y voit les Noirs persécutés par les Blancs, des plus viles façons, mais qui ripostent à leur manière : grâce à leur musique, le blues, leur compassion, et leur foi en l’être humain. Ils sont notamment dirigés par Manson, un homme généreux, dans le don de lui-même, qui est assimilé à un prophète ou un messie, ou même au fils de Jésus dans les anecdotes les plus folles. En tout cas, tous s’accordent à dire qu’il distribue la bonne parole de Dieu pour que chacun vive en harmonie, quelle que soit la couleur de leur peau.

La bonté et la beauté qui se dégagent de ce texte me l’ont fait lire en un rien de temps et j’avais du mal à quitter cette époque un peu invraisemblable où les pires des actions chez les persécuteurs pouvaient mener aux plus beaux des sentiments chez les persécutés. C’est une belle leçon de vie, même si parfois un peu édulcorée en ce qui concerne Manson, qui nous montre toute l’horreur et la beauté de l’être humain. Je suis très heureuse d’avoir pu lire ce roman.

Chronique de merryfantasy

Le Code Turing de Corinne Guitteaud

Année d'édition : 2015
Edition : Voy'[el]
Nombre de pages : 42
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Et si les Britanniques signaient la paix avec les Nazis ?

Peu de temps après la signature du traité entre l'Allemagne et le Royaume-Uni, le professeur Turing embarque à bord d'un navire qui doit le conduire aux États-Unis, où il espère mettre sa machine à l'abri. Au cours de la traversée, il fait la connaissance du mystérieux Ulysse. Ce dernier lui révèle que la princesse Elizabeth, la fille du roi déchu George VI, est en danger. Entraîné dans une course contre la montre, Turing risque sa vie pour empêcher que ce drame ne se produise.



http://editions-voyel.fr/
C'est encore une chronique difficile que je vais écrire !
Tout d'abord je ne suis pas fan du format nouvelle que je trouve toujours beaucoup trop court pour pouvoir s'attacher aux personnages ou réellement rentrer dans l'histoire... De plus je n'avais jamais lu d'uchronies mais j'avais envie de tenter l'expérience !

Autant dire que je n'ai pas été convaincu par l'essai, ce n'est pas le genre qui me déplaît c'est cette nouvelle qui ne m'a pas convaincu.

C'est Turing que l'on suit dans cette nouvelle, il va rencontrer un personnage énigmatique : Ulysse, qui n'a pas de nom de famille et semble en savoir beaucoup plus qu'il ne le dit sur la guerre, sur Hitler et même sur le futur. Il réussit à convaincre Turing que le roi d'Angleterre est en danger sur le bateau et qu'il risque sa vie, les deux comparses vont donc tout faire pour le protéger et découvrir qui en veut à sa vie !

J'ai beaucoup aimé l'idée de base : Un changement minime dans le passé, qui cause un effet papillon et risque de faire perdre la guerre en perdant le roi d'Angleterre et la machine Enigma.
Mais à nouveau j'ai eu l'impression, sûrement dû au format "nouvelle" que tout était trop court, tout était survolé et qu'on avait pas le temps de croire à cette histoire. Tout s'enchaîne et rien ne nous permet de rentrer dans cette aventure qui aurait pu être passionnante !

Les personnages m'ont semblé creux, simplement parce que la seule chose qu'on sait de Turing dans cette nouvelle c'est qu'il aime sa machine autant qu'il aime les hommes. Pour le reste on apprend pas vraiment à le connaître. Pour Ulysse, c'est un personnage très mystérieux mais qui ne nous permet pas de nous attacher à lui, alors lorsqu'on comprend qui il est, on est certes surpris mais on ne se sent pas concerné. On sait simplement que cette révélation indique la fin de ce roman et donc notre libération !

Je tiens tout de même à remercier les éditions Voy'[el] et le forum Mort Sûre !

En bref, une percée dans les uchronies qui ne m'a pas convaincu, sûrement plus à cause du format de nouvelle que du genre en lui même. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher aux personnages ni même de les connaître, on apprend si peu de choses d'eux. L'histoire partait d'une bonne idée mais m'a semblé trop survolé et trop peu creusé pour être convaincante.
Je ne conseille donc pas vraiment cette nouvelle, simplement parce que je me suis ennuyée du premier au dernier mot et que la seule chose qui m'a poussé à le terminer était qu'il faisait moins de 50 pages. 

Chronique de Ferilou

Métaphysique du Vampire de Jeanne-A. Debats

Année d'édition : 2015
Edition: Mnémos
Nombre de pages : 277
Public visé : adulte
Quatrième de couverture :
Raphaël est un drôle de vampire. Non seulement il est vieux et immortel, mais il entretient un rapport ambigu avec le Vatican. Pour tout dire, il travaille en sous-main pour lui… comme espion assassin. Normal, avec ses dons de vision, ses capacités surnaturelles, Raphaël ne peut être qu’un agent hors normes ! Or, voici qu’il doit se rendre au Brésil, mis sur la trace d’un dangereux nazi en fuite, qu’il doit capturer… ou éliminer. Accompagné d’un prêtre, Ignacio, et d’une vampire, Dana, le voici embarqué dans une sombre aventure où la moindre erreur peut se révéler fatale. Mais Raphaël pense. Lui.



http://www.editions-actusf.fr/jeanne-a-debats/metaphysique-vampire

En plus du roman éponyme, la réédition dans la collection Hélios de ActuSF comporte 3 textes (ainsi qu'une postface) :
- Lance,
- Ovogenèse du vampire,
- La fontaine aux serpents.

Ces titres ont pour narrateur commun Navarre, personnage à la morale ambivalente, accessoirement le grand point fort de ce recueil.
Navarre n'est pas le genre de vampire qui nourrit des lubies romantiques, bien au contraire, même s'il est par certains aspects un incontestable cœur d’artichaut. C'est surtout une créature qui a vécu et ne se plaint pas des prolongations. J'ai adoré son pragmatisme à toute épreuve et son opportunisme modéré.

Surtout, ce que j'ai apprécié, c'est que l'on sent l'ancienneté de ce vampire, son expérience est distillée non seulement au fil des textes (qui se déroulent à des époques différentes) mais aussi dans ses remarques, ses réflexions, ses a priori, les souvenirs qui affleurent ou l'antipathie qu'il peut ressentir envers certains de ses semblables (là, je ne parle pas uniquement des vampires...).
Les textes sont ainsi émaillés de détails qui donnent de la profondeur à Navarre. Jeanne A. Debats a donc réussi haut la main un exercice sur lequel plusieurs auteurs que j'ai lus se sont méchamment ramassés : elle nous dit que Navarre est vieux, très vieux, et je l'ai cru sans jamais en douter.

Or, tout ancien qu'il soit, Navarre n'est pas décati, bien au contraire, même s'il lutte contre un certain penchant à la rêvasserie depuis un siècle ou deux. Il sait qu'il est dangereux de se laisser aller à se poser trop de questions existentielles ou mystiques, ça ne lui apporterait rien de bon, si ce n'est peut-être la folie. Cette dernière ne pouvant que l'entraîner vers sa destruction. Donc, il évite de se poser trop de questions. Pragmatique, c'est bien le terme qui le qualifie le mieux.

A ce stade, je suppose que vous aurez compris que j'ai eu un coup de cœur pour Navarre, cependant je n'aurais pas autant apprécié de le suivre si les textes n'étaient pas à la hauteur de ce vampire haut en couleurs. L'auteure parvient en effet ce tour de force de distraire tout en apportant des réflexions de fond sur les relations humaines, la société et ses évolutions, ce qui donne un joyeux mélange : ces textes savent être terriblement (et parfois même horriblement) drôles et pourtant d'une grande pertinence, je continue d'y penser après la lecture.
C'est aussi un peu la raison qui m'a poussée à prendre mon temps pour rédiger ce retour : j'avais besoin d'un peu de recul.
Sinon, j'avais peur de pécher par excès d'enthousiasme... (ce que je ne suis pas certaine d'avoir su éviter).
L'autre gros point fort, ce sont les personnages secondaires. Avec une personnalité comme Navarre, cela n'aurait pas pardonné s'ils avaient été ternes ou effacés. Là, chacun se défend parfaitement, malgré son propre passif, et ça donne des dialogues réjouissant (ou des réflexions de Navarre tour à tour caustiques, blasées, lubriques, admiratives ou agacées, en fonction des moments et des interlocuteurs). Je me suis régalée.

La quatrième de couverture en dit juste assez sur Métaphysique du vampire, je ne vais pas trop en dévoiler sur les autres textes, car je préfère vous inviter à mettre la main sur ce recueil (il est aussi disponible en format numérique !) pour vous faire votre propre avis. Voici tout ce que je dévoilerai sur mon ressenti, et rien de plus :

  • Dans Métaphysique, très drôle malgré la plongée dans l'horreur, j'ai (presque) regretté que Dana ne fasse pas avaler ses dents à cet abruti d'inquisiteur.
  • Dans Lance, le célèbre Lancelot, fraîchement réveillé, est tellement a côté de ses pompes que c'est à mourir de rire. Il faut dire que jeter un tel archétype en plein milieu du XXème siècle... bref, sans commentaire. Mais que Lancelot, au final, donne l'impression qu'il se sent plus proche des nazis que de ceux qui les ont combattus, avouez que ça fait froid dans le dos.
  • Dans Ovogenèse, j'ai adoré les réflexions de Navarre sur la Londres pré-Victorienne, sa crasse et sa puanteur, avant qu'il n'y découvre une sublime rose anglaise qui le chavire (mais pas forcément dans le sens où il l'aurait voulu...).
  • La fontaine aux serpents reste le texte le plus surprenant, je ne m'attendais pas à cette plongée en pleine SF ; Aaliyah est peut-être le véritable personnage principal de cette novella... je n'en dirai pas plus, son évolution, la façon dont elle impose ses choix après l'horreur vécue sont d'une grande force.
Chronique de Roanne

Londres la Ténébreuse tome 2 : La bête de l'ombre de Bec McMaster

Année d'édition : 2015
Edition : J'ai lu
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture : Lena Todd est une espionne pour la cause humaniste dans une Londres victorienne où règnent les vampires. Mais elle est également amoureuse de Will Carver, un loup-garou.











http://www.jailu.com/

Un nouveau tome très plaisant à lire et qui malgré un personnage qui ne tient pas toutes ses promesses offre une intrigue de fond riche et intense qui annonce du lourd pour la suite, le fil rouge se dessine enfin !

Trois ans après le mariage de Blade et Honoria, Will Carver vit désormais seul dans un appartement sans chaleur. De son côté, Léna a quitté le repère pour retrouver une vie sociale dans le centre de Londres sous la protection de Léo Barrons et devenir esclave de sang. Souhaitant lutter contre les discriminations de l’Echelon face aux humains, elle s’est engagée auprès des humanistes pour qui elle transmet des messages codés. Cependant, dans un concours de circonstances, Will découvre son secret. Étonnamment cette lettre, découverte dans les mains de Léna, ressemble étrangement à celle découverte sur deux humains ayant mis le feu aux réserves de sang de l’Echelon. Par ailleurs, une menace plus importante encore venant du Sud de l’Europe vient achever un contexte politique difficile pour les non humains. L’Echelon n’a pas le choix et doit s’allier à leur plus ancien ennemi ; les loup garous scandinaves, de véritables bêtes à la réputation violente et brutale. Alors qu’ils se fuyaient malgré une attirance indéniable, c’est ensemble que Léna et Will devront faire face aux dangers.

Ce tome aurait du être un coup de cœur, un loup garou et une superbe histoire, étonnamment ce n’est pas le cas, tout simplement parce que la romance entre les deux protagonistes principaux et certaines longueurs dans la première partie ont un peu entachées une histoire palpitante, pleine de rebondissements, de non dits et d’interrogations pour le lecteur.

Le personnage de Lena est particulier et manque de profondeur, son côté fille naïve qui cherche une crédibilité en s’alliant aux humanistes, qui joue à provoquer sournoisement Will mais qui aussi est un peu artificielle avec ses belles robes et son désir de s’intégrer dans l’Echelon, bref tout ce qu’elle fait dans une bonne moitié du roman la discrédite complètement et ne la rend pas particulièrement attachante. Les points les plus positifs du personnage restent son génie pour la mécanique minutieuse, les rouages, les engrenages, lui conférant une certaine intelligence et créativité et, ses ennuis avec Colchester, un Sang bleu, un Duc qui souhaite faire d’elle son esclave de sang , la menace de prendre rapidement une décision et l’effrayant terriblement. Lena est donc un personnage un peu tranché, on aime ou on n’aime pas. Cependant, son personnage prend un peu de panache dans la seconde partie et cela la rend nettement plus intéressante à suivre.

De son côté Will est du départ un personnage assez énigmatique, secret, impressionnant, la Bête comme on l’appelle à Whitechapel. Des caractéristiques de personnage fort pour ce loup garou dont la tête est mise à prix et qui ne peut se mouvoir en toute liberté, continuellement menacé et sur ses gardes pour survivre dans cet enfer. Rappelons que Blade l’a sauvé d’un humain qui l’avait acheté à sa mère alors qu’il n’était encore qu’un enfant, qu’il a été mis en cage, battu, maltraité et humilié par les humains mais aussi par certains sangs bleus. Will est donc un personnage méfiant qui ne fait pas confiance facilement et sa petite faiblesse, c’est Lena. Lena, c’est la tentation mais aussi l’interdit, c’est son talon d’Achille, celle qui lui provoque des montées de colère qu’il peine souvent à maîtriser et celle dont il a envie mais qu’il ne peut pas avoir. Il découvre bien vite que Lena, pour changer, s’est mise dans des ennuis en s’alliant aux humanistes et cherche donc à la protéger. Aussi, quand il se retrouve à la demande de l’Echelon a devoir jouer les entremetteurs entre les Scandinaves et eux, il en profite pour demander à Léo Barrons que Lena s’occupe de l’éduquer socialement, une façon de la côtoyer souvent et de la protéger en même temps. Les tentations n’en seront que plus grandes !

Entre eux donc, c’est clairement le jeu du chat et de la souris mais aussi je danse sur un pied puis sur l’autre ou je fais un pas en avant et je recule de deux… Alors soit, au début c’est mignon, attendrissant mais très vite ça devient un peu lassant même si au fil du tome on comprend mieux certaines réactions de Will. Tout est que cette relation manquait de piment pour vraiment contenter, pas de bondissement de cœur, pas de chaleur au joue, cela reste basique et même si c’est passionnelle voire carrément fusionnelle quand la relation se concrétise et bien, ça passe mais ça ne vaut pas les montées de températures des tomes 1 et 1.5 ! On a une jolie romance mais ce n’est pour le moment pas la meilleure de la série.

Alors passons à l’intrigue de fond qui elle déménage ! On nous vendait du Steampunk pour cette romance paranormale, enfin on en voit un peu plus que les petites fioritures présentées jusque là ! Des subtiles broches papillons aux ailes volantes aux cuirasses défensives de l’Echelon en passant par les chevaux de métal armés ou encore la magnifique création de Lena… On baigne donc complètement dans cette ambiance particulière tout au long de ce roman. Par ailleurs, on nous avait jusque là parlé des castes vivants dans les ténèbres de Whitechapel, dans ce tome de nouveaux groupuscules font leur apparitions : les mécaniques dont les droits sont strictement limités et les humanistes cherchent à nuire à l’Echelon. Les choses ne sont pourtant pas aussi simples que ça et pour le coup, on découvre le personnage de Rosalind, une femme froide et chaleureuse à la fois, une guerrière qui ne se formalise pas du détail, héroïne du prochain tome ! Et puis, il y a les peuples Scandinaves, les loups garous du nord (fan de lycanthropes accrochez vous, ils sont terribles !) autrefois vaincus et massacrés par les Sangs bleus, il y a une vive tension qui existe or il est proposé de signer un traité pour s’allier afin de vaincre une menace importante ; les Illuminati Européens gagnent du terrain et prônent l’extermination de tout être non humain. De quoi donc fournir de futures intrigues passionnantes !

Côté style de l’auteur, ce n’est plus franchement à présenter, ça se lit très bien, c’est fluide voire même addictif par certains moments. On note encore des coquilles de corrections mais rien de bien méchant.
En bref, un tome résolument steampunk et qui densifie le fil rouge de la série par l’intégration de nouveaux groupes sociaux. Ce tome pose probablement les grandes bases des intrigues des romans à venir ! Une lecture passionnante une nouvelle fois et j’avoue avoir bien hâte de découvrir le tome 3 sur ce personnage si charismatique qu’est Jasper !

Je remercie vivement Louve du forum Mort Sure et Les éditions J’ai lu pour ce très chouette partenariat !
 
Chronique de Walkyrie

Le Cercle des Immortels : Dark-Hunters, tome 17 : La prophétie des songes de Sherrilyn Kenyon

Année d'édition : 2015
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 448
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Brillante géologue, Kateri Avani fait des rêves où lui apparaît un mystérieux inconnu. Ces visions auraient elles un lien avec la pierre gravée d’un calendrier maya qu’un confrère lui a envoyée avant de mourir ? Quand des individus tentent de la lui voler, Kateri comprend que le précieux objet la met en danger. Par chance, elle est sauvée de ses agresseurs par Ren Waya… l’homme de ses songes ! Ce dernier est chargé de la protéger et, plus fou encore, Kateri découvre qu’elle doit sauver le monde à l’aide de la pierre, car une terrible prophétie est sur le point de s’accomplir. Aussi, pour la déjouer, la jeune femme unira-t-elle ses forces à celles du ténébreux guerrier…


http://www.jailu.com/
Kateri est une brillante géologue. Malgré une carrière qui lui plaît, la jeune femme fait d'étranges rêves et cela a le don de l'inquiéter. Lorsqu'en se rendant à son travail elle reçoit une étrange pierre maya, Kateri est loin de se douter que bon nombres de révélations font lui être faite sur son passé et sur ses origines. Pire encore, elle va voir sa vie menacer par des individus dangereux et puissants et c'est l'homme qui finit toujours par la tuer dans ses rêves qui lui vient en aide. Malgré la peur qu'elle éprouve pour Ren, kateri ne pourra s'empêcher de se sentir attirer par le guerrier qui lui aussi semble avoir un passé compliqué et horrible.

Je ne connaissais absolument pas le cercle des Immortels. N'ayant jamais lu aucun opus, c'est totalement ignare que je me lançais dans cette lecture. Je pensais qu'il se lirait vite et me détendrait, mais ce ne fut pas le cas.Malgré une impression de facilité, le cercle des immortels à au moins le mérite d'offrir une mythologie travaillée et complexe, pour notre plus grand plaisir. Mais voilà, c'est bien le seul point positif que j'ai décelé de ce tome. Parce que forcément, n'ayant pas lu les tomes précédents, je n'ai pas saisi toute l'importance de certains personnages et ou révélations !

Le style de l'auteur est sympathique. J'ai trouvé qu'en général le roman se lisait sans trop de problème si ce n'est cette mythologie maya et indienne un peu mélangée (il faut semble-t-il lire les premiers tomes pour comprendre réellement la mythologie et nature de nos immortels). Du coup, j'avoue avoir parfois carrément perdu le fil de ma lecture, ne me souvenant plus de qui est qui et surtout de qui a fait quoi. Si certaines séries peuvent voir ses opus se lire indépendamment, ici, ce n'est clairement pas le cas, sans quoi on se retrouve perdu dans un univers bien complexe et la seule chose qui finit par nous importer c'est l'évolution du couple qui là aussi ne m'aura pas réellement convaincu.

En fait, ce qui m'a un peu dérangé dans ce roman c'est le trop plein d'action et de bons sentiments entre Ren et Kateri. La jeune femme qui semble être sérieuse et plutôt prude va quasi sauter sur Ren qui lui se révèle l'exact opposé de ce qu'il laisse paraître. Il n'a plus approché de femme depuis plus de mille ans si mes souvenirs sont bons et forcément, il va très vite craquer pour Kateri. Ren est intéressant. Il a su tout de même me toucher parce que ce fils non voulu d'une déesse grecque et d'un grand chef Maya a eu son lot de désespoir et de rejet dans le passé. On peut vraiment dire qu'il a souffert comme pas possible ! Kateri par contre n'aura pas su me plaire. Je l'ai trouvé un peu trop en retrait par rapport à toutes les révélations qu'on lui fait, comme si c'était logique, et qu'elle se savait exceptionnelle.

Un autre point intéressant et à soulever, c'est le fait que dans cet opus l'auteur nous propose sa vision de la fin du monde en 2012 en lien avec le calendrier maya . J'ai trouvé ça vraiment sympathique et c'est dommage que ce roman ne soit pas plus travaillé par l'auteur. Je l'ai trouvé fouilli par bien des côtés : précipitations des révélations, actions trop présentes, nombreux retour dans le passé de Ren ou de Kateri sans nous avertir, cassant le rythme des événements, romance trop rapide et qui ne marchera pas sur tous les lecteurs. Bref, ce fut pour moi une accumulation de choses mal exploitées et pourtant intéressantes.

Dommage, mais ce roman n'aura pas su me convaincre pour toutes les raisons évoquées si dessous. Peut-être tenterais-je de découvrir le premier tome pour voir si ce n'est en fait pas simplement le fait d'avoir commencé cette série par le tome 17. Peut-être pas. L'avenir nous le dira. Je pense par contre que les adeptes de la saga vont être ravie de retrouver autant de personnages de la série !

Chronique de Louve

Funèbres tome 3 : fin de contrat de Rachel Caine

Année d'édition : 2015
Edition : j'ai lu
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Dernier tome de la série !

Déjà accro au médicament pharmaceutique qui empêche son corps de se décomposer, Bryn doit arrêter un groupe secret de riches et puissants investisseurs qui veulent éliminer les accros au Returné. Pour réussir leur plan, l'assassin des investisseurs - qui se trouve être l'ex-femme de l'amant de Bryn, Patrick - chasse tous ceux qui se dressent sur leur chemin.

Et tandis que les alliés de Bryn refusent d'abandonner sans combattre, le secret qu'elle regarde menace de mettre encore en plus grand danger ceux qui lui sont chers. Alors qu'elle est sur le point de devenir un monstre que les siens - et son propre amant - devront attraper et tuer, Bryn doit trouver le remède pour sauver au moins la vie de ses amis, et sa propre humanité...





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Bryn n'est plus la même. Depuis qu'on lui a inoculer de nouvelles nanites qui la rendent plus performante et ne nécessitent plus une injection quotidienne, Bryn se sent changer. Pire, elle ne supporte plus ce qu'elle devient, surtout lorsque l'appel de la chair devient trop violente. Pire encore, elle a découvert que Jane, son bourreau, est en fait l'ex femme de Patrick, l'homme dont elle est amoureuse. Désormais, Bryn ne doit plus seulement affronter son nouvel état, mais anéantir Jane et son équipe une bonne fois pour toute afin de stopper Pharmadene.

J'attendais impatiemment ce dernier opus parce que Funèbres reste une bonne saga à mon sens. La romance n'y est pas mise en avant, mais l'action et la nature de Bryn, si. Et c'est exactement le genre qu'il me fallait à ce moment précis. Quelque chose de bourré d'action et addictif. Funèbres tome 3 se termine comme je m'y attendais un peu, mais avec des pertes difficiles et qu'on ne s'explique pas. L'auteur ne fait pas dans la dentelle et ne nous épargne pas, pour notre plus grand plaisir.

Le style de l'auteur nous permet de voir un véritable feu d'artifice sous les yeux. Du début de la lecture à la fin, on n'a que très peu de répit parce que le dénouement approche et que l'auteur sait exactement où nous mener. Et on voyage avec Bryn jusqu'en Alaska. Bryn qui commence peu à peu à perdre son humanité, qui doute de Patrick et de leur relation, surtout depuis qu'elle est devenue une régénérée 2.0. Et des héroïnes comme ça, cash, qui n'ont pas leur langue dans leur poche, mais qui ne laisse pas forcément leur coeur parler et qui réfléchissent avant d'agir, moi j'apprécie. Parce que Bryn n'a rien de niaise. Elle est forte et courageuse et surtout, elle réfléchit et analyse beaucoup de chose.

On a forcément un petit passage qui se focalise sur Patrick et Bryn lorsqu'ils se retrouvent et qu'elle lui avoue que Jane est toujours vivante et plus sadique que jamais. Bryn qui a du mal à accepter que l'ex de son amant soit une psychopathe qui en plus l'a torturé pendant des jours par pur plaisir. Mais comme toujours, la romance reste vraiment au second plan et l'auteur préfère se focaliser sur l'anéantissement du projet de Pharmadene.

Explosions, échange de tirs, fuite et survie voilà les mots clefs de ce dernier opus qui m'aura captivé. Il échappe de peu au coup de coeur parce que j'ai trouvé la fin brutale et pas assez développé à mon goût après ce voyage de trois opus en compagnie de Bryn. En fait, ce qui m'a aussi pas mal refroidi c'est la révélation d'Annie sur la fin dont je ne vois absolument pas l'intérêt. Certes, elle semble vouloir expier ses démons avant qu'il ne soit trop tard, mais cela arrive comme un cheveux sur la soupe et donc ça surprend dans le mauvais sens.

Je n'en dévoilerais pas davantage, mais sincèrement, Funèbres est une série à lire, une trilogie originale et qui se dévore rapidement nous proposant d'excellents personnages et une intrigue sur le thème des zombies plutôt innovantes et bien approfondie. En plus, je dois bien avouer que plus on avance dans la série plus on est surpris de son potentiel avec en prime de superbes couvertures. Voilà une série que je recommande volontiers. 

Chronique de Louve