mardi 22 avril 2014

Aucun homme n'est une île de Christophe Lambert

Année d'édition : 2014
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 288
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Avril 1961. Le président Kennedy retient in extremis le débarquement des troupes antirévolutionnaires à Cuba : le fiasco de la Baie des Cochons n'aura pas lieu. Quelques mois plus tard, mieux préparés militairement, les Américains parviennent à envahir l'île et à renverser le régime castriste. Le Líder Máximo et ses troupes se retranchent dans les montagnes imprenables de l'Escambray, et la guérilla reprend.
Ernest Hemingway, qui ne s'est pas suicidé au cours de l'été 1961, voit là une occasion unique de réaliser le scoop de sa vie : une interview de Castro et Guevara in situ. Accompagné par un faux photographe/véritable garde-chiourme de la CIA, cigare entre les dents et fusil en bandoulière, l'auteur de Pour qui sonne le glas reprend les sentiers de la guerre...


Même si la rencontre ne s'est pas faite, je tiens à remercier le forum Mort Sûre et les éditions J'ai Lu pour ce partenariat.

"Aucun homme n'est une île" est une uchronie à court terme, basée sur deux hypothèses : les américains ont réussi à débarquer à Cuba et à forcer Fidèle Castro à repartir dans la forêt ; et Hemingway ne s'est pas suicidé juste avant et à décider d'aller interviewer Castro en tant que reporter de guerre. L'histoire du roman se déroule donc juste après la "bifurcation historique" par rapport à la réalité. La narration suit en alternance deux fils différents : Hemingway d'un côté, les guerilleros de l'autre (Castro, Che Guevara...). Le tout dans une ambiance de pays occupé.

A la base, le contexte historique de ce roman ne fait pas partie de ceux qui m'attirent le plus. J'ai toutefois postulé pour ce partenariat pour deux raisons :
- J'avais entendu parlé de l'auteur, Christophe Lambert (pas l'acteur, l'écrivain), en bien.
- J'ai déjà eu l'expérience de romans où l'histoire et la plume de l'auteur ont réussi à me réconcilier avec des périodes qui ne me plaisaient pas du tout a priori ("Black Out", par exemple).
Je me disais donc "Ce n'est pas un roman vers lequel j'irais naturellement dans une librairie, mais c'est peut-être justement l'occasion de faire une belle découverte en sortant de mes sentiers battus".
Eh bien, pour le coup... raté.

Je n'ai même pas réussi à aller jusqu'au bout. Tout juste ai-je dépassé les 100 premières pages, et donc le tiers du roman. J'ai essayé plusieurs fois de m'y replonger, espérant que l'histoire finirait par m'agripper et me donner envie de le lire jusqu'au bout. Mais systématiquement, au bout de quelques pages, j'avais envie de le reposer.
Cela tient essentiellement au style de l'auteur. Je l'ai trouvé très froid, très sec. Je ne me suis pas retrouvée plongée dans les ambiances qu'il décrivait, et je suis encore moins entrée en empathie avec les personnages. Voir même, pour le personnage de l'agent de la CIA, je n'y ai pas cru du tout.
Certains dialogues sont caractéristiques de ce style sec et impersonnel. Voici un extrait du dialogue de la rencontre entre Hemingway et Robert Stone (l'agent de la CIA qui doit se faire passer pour un photographe auprès d'Hemingway) :

- Alors, c'est vous le photographe ?
- Oui, c'est moi.
- Vous avez travaillé pour qui ?
- Un peu tout le monde.
- Mais encore ?
- Life Magazine.
- Vous connaissez Sam Shaw ?
- Je l'ai croisé.
- Shaw est un sacré bon photographe.
- Il est très bon, acquisça Robert Stone, mal à l'aise.
[...]
- Vous êtes arrivé quand, monsieur Hooper ?
- Hier.
- C'est votre première fois à La Havane ?
- Oui.
- Et vous trouvez la ville comment ?
- Jolie.
Stone est censé se faire apprécier de Hemingway. Quand j'ai lu ce dialogue, j'ai eu de gros doutes sur les compétences de Stone... Et, de manière logique, Hemingway ne croit pas du tout qu'il soit photographe, et ne l'apprécie pas.
Un autre petit élément qui a eu le don de m'énerver à chaque fois que je le trouvais, c'est que l'auteur appelle tout le temps son agent de la CIA "Robert Stone", en utilisant le nom en entier. Alors que pour ses autres personnages, il utilise tantôt le nom, tantôt le prénom, tantôt le surnom lorsqu'il existe. Déjà que "Robert Stone" a une sonorité dure je trouve, le retrouvait répété régulièrement me sortait complètement de la lecture, car celle-ci n'était plus fluide.

Les scènes du côté des guerilleros étaient un peu plus agréables à lire, plus fluides. Toutefois, arrivé au tiers du roman, il ne se passait toujours rien ou presque. A part quelques discussions philosophiques entre Che Guevara et un caméraman de sa troupe, l'auteur ne nous fournissait guère de choses à nous mettre sous la dent. Et Hemingway ne semblait pas prêt d'arriver à rejoindre les guerilleros pour faire ses interviews.

N'arrivant pas à identifier vers quoi le roman voulait m'emmener, sans fil rouge pour me tirer vers l'avant, et avec un style de narration qui ne m'emportait pas du tout dans l'histoire, j'ai fini par abandonner.

Je suppose toutefois que les lecteurs qui apprécient le style de Christophe Lambert (et vu la carrière de cet auteur, ils doivent existaient en nombre) apprécieront cette uchronie qui me parait très bien documentée. Les détails historiques sur les personnages et les lieux sont nombreux et peuvent apporter une saveur particulière à ceux qui apprécient cette période de l'Histoire.

Chronique de Sytra

Blitz tome 1 : Blackout de Connie WILLIS

Année d'édition : 2014
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 796 pages
Public visé : Adulte 
Quatrième de couverture :
En 2060, les voyages dans le temps sont devenus chose courante : des dizaines d’historiens partent d’Oxford pour se rendre à la guerre de Sécession, Pearl Harbor ou dans les Croisades. Mais voilà que le labo des voyages temporels annule soudainement toutes les missions et modifie les programmes. Trois agents adolescents, Michael, Merope et Polly, sont envoyés sur la Seconde Guerre mondiale. Ils y affrontent les horreurs de la guerre, des bombardements au rationnement. Mais le plus terrible, c’est cette impression grandissante que l’Histoire elle-même échappe à tout contrôle. Et si la règle d’or selon laquelle nul ne peut modifier le passé n’était plus valable ?




2040, à Oxford. La prestigieuse université anglaise a bien changé. Depuis que les voyages dans le temps sont maîtrisés, l’étude de l’histoire se fait de manière bien différente: les historiens infiltrent directement leur période d’étude, pour une durée d’observation déterminée. La destination au centre de toutes les préoccupations: Londres pendant la seconde guerre mondiale. C’est le sujet d’étude de Merope, engagée sous le nom d’Eileen pour s’occuper des enfants réfugiés auxquels elle s’est beaucoup attachée. Michael, qui devait gagner Pearl Harbor après s’être fait implanter un accent américain, voit sa destination changée au dernier moment et peine à regagner Douvres dans une période où la moindre voiture est introuvable. Quant à Polly, elle est embauchée dans un grand magasin londonien qui risque fort d’être touché pendant un raid. Mais tout ne se passe pas toujours comme prévu. Difficile d’anticiper quels aléas de leur couverture va les empêcher de regagner à temps le lieu de leur passage d’un temps à un autre, ou quelle action involontaire risque de modifier le cours du temps.

Le point de départ est extrêmement intéressant. Faire des voyages dans le temps une véritable science qui permet d’étudier sur le terrain l’histoire, l’idée est fascinante. Les voyageurs temporels préparent leurs voyages avec grand soin, étudiant pendant des semaines les événements connus pour éviter de se retrouver au mauvais moment dans un bâtiment bombardé. Ils se font implanter les connaissances et attributs nécessaires pour que leur personnage soit aussi crédibles que possibles. Ils ne cessent de se repasser les événements futurs qu’ils connaissent et qu’ils doivent anticiper pour éviter de modifier l’histoire. Ce travail minutieux donne un univers à tiroirs bien construits qui ne cesse de se promener d’une époque à l’autre puisque chacun part à son époque et a droit à ses chapitres alternés.
L’occasion, à chaque fois, de revivre cette période historique du point de vue d’anonymes. Loin des lieux des grands combats et des personnages célèbres, ici, on est au coeur de la vie quotidienne, entourés de gens qui continuent à vivre malgré la guerre. On le voit attendre indéfiniment des trains qui ne viennent pas, voir des immeubles s’effondrer sous les raids, entendre les sirènes des alertes et vivre au rythme du blackout, le couvre-feu londonien. C’est très touchant de voir tous ces anonymes qui sont propulsés sur le devant de la scène historique grâce à ces recherches menés par ces historiens du futur.
Ce qui est un peu dommage, c’est que finalement, on assiste davantage à leur vie quotidienne d’historiens infiltrés qu’à un roman de science-fiction. Très vite, l’aspect historique prend le pas sur le cadre, et il n’y a pas vraiment de fil conducteur qui relie les trois histoires. Et vu que le roman dépasse les sept cent pages, on a vite l’impression qu’il ne mène nulle part, même si on comprend bien dans les dernières pages que quelque chose ne tourne pas rond dans le système de voyage temporel. Le roman souffre donc un peu de sa longueur qui fait perdre de vue l’intérêt.


Chronique de Mélusine

La symphonie des abysses de Carina Rozenfeld

Année d'édition : 2014
Edition : robert laffont
Nombre de pages : 468
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
L'Anneau, cet immense atoll avec en son centre le Cercle - une étendue d'eau de mer parfaitement circulaire - est cerné par le Mur, une haute barrière d'une trentaine de mètres, électrifiée, infranchissable. Sous son ombre, des hommes et des femmes vivent là, répartis dans des villes et villages si éloignés les uns des autres qu'ils ont oublié leurs existences respectives. Un point commun relie pourtant ces différentes communautés : le Règlement Intérieur et son code ultra restrictif. Trois personnages principaux : Abrielle, Sa et Ca. Trois destins différents qui vont finir par se croiser pour composer la mystérieuse Symphonie des Abysses. Abrielle est une réminiscente. Elle porte en elle des mélodies et des chants dans un village où la musique est strictement prohibée, où la pratiquer est devenu un crime. Jusqu'au jour où elle entend un chant qui vient des profondeurs de la mer : la Symphonie des Abysses. C'est pour cette raison qu'elle devra tout quitter et laisser derrière elle les seuls repères de son existence... Quant à Sa et Ca, deux Neutres, ni hommes ni femmes, ils s'aiment dans une ville où les sentiments sont interdits. Deux futurs hommes qui vont devoir fuir leur quotidien afin de devenir les adultes qu'ils veulent être. Tous les trois finiront par se retrouver afin de construire leur identité et changer le destin de l'Anneau, grâce à la Symphonie des Abysses...




Un livre à la couverture magnifique, au résumé alléchant mais qui ne tient pas toutes ses promesses ! On attendait de la magie musicale et des eaux profondes, on en est un peu loin dans ce premier tome.

Abrielle vit seule avec sa mère Abela, depuis la mort mystérieuse de son père, 1 an plus tôt. C’est une jeune fille de 16 ans vivant en collectivité dans un village régi par des règles strictes que le Gardien en chef, Braden, doit faire appliquée.  Il est notamment interdit de chanter ou d’écouter toute forme de musique. A l’age de 4 ans, elle a lâché quelques notes innocentes, les conséquences en ont été dramatiques et elle fut enfermée pendant des jours dans un cachot moisi. Depuis, elle est considérée comme une "Réminiscente", il est difficile pour elle de ne pas être attirée par la symphonie issue de bruits naturels et la musicalité qui vient des Abysses, pourtant elle résiste et ne chante pas. Les responsables de la collectivité voit, malgré tout en elle, un risque que la ville sombre à nouveau dans la folie passée et souhaite donc s’en débarrasser.

Ca et Sa sont tous deux des Neutres, des êtres dépourvus de tous traits physiques masculins ou féminins. Ils ont été conçus sans chromosomes X et Y.  A l’âge de 18 ans, la cérémonie d’Injection approchant, elle leur permettra de choisir d’être un homme ou une femme et de choisir une activité spécifique au sein du village. Celui -ci est également régi par des règles strictes, toutes formes d’amour, de contacts physiques et d’expression de sentiments sont prohibés. Pourtant ces deux là s’aiment dans l’interdit.

Deux histoires distinctes, deux villages inconnus l’un de l’autre mais tout deux bordés de forêts mystérieuses et d’un mur haut de 30 m infranchissables…

La première partie du livre raconte donc l’histoire d’Abrielle. Malgré la description d’un environnement paradisiaque, une fois les éléments de l’histoire posées, on a vite la sensation de tourner en rond et on s’attache finalement assez peu aux personnages. Abrielle est une héroïne assez fade, d’une certaine beauté et différente des autres par sa sensibilité musicale. Elle subit les épreuves les unes après les autres et s’en sort chaque fois in extrêmis ! Braden, l’ancien petit ami et Gardien en chef, est juste exécrable. Il change de position et d’avis un peu trop rapidement pour que cela soit réaliste, un personnage vraiment bizarre que l’on déteste dès la première apparition.  Abela la mère d’Aby est un personnage douteux au début mais qui se révèle vite être une mère prête au sacrifice pour sauver sa fille. Les autres personnages évoqués sont les responsables du village, Baako, la meilleure amie d’Abela qui se révèle finalement avoir les dents un peu trop longues et son fils le prêtre qui est juste là pour rappeler à (menacer ?) la société les règles qu’il convient de respecter. Bref, cette première partie est certes agréable à lire mais manque terriblement d’actions et d’épaisseur pour nous contenter pleinement. C’est donc plutôt décevant, mais…

La seconde partie démarre et nous raconte l’histoire de Ca et Sa, là c’est juste superbe. Deux personnages atypiques, ni homme, ni femme, deux âmes unit par un amour interdit, deux individus qui ne peuvent s’empêcher de se toucher, de s’embrasser, de s’aimer tout simplement. On ressent juste leur sentiment, on en oublie les risques qu’ils encourent jusqu’à… Ne spoilons pas, mais leur histoire est vraiment très forte. C’est vrai au début, on est relativement perplexe face à ces êtres étranges, mais que nous invente là l’auteure ? Mais ce n’est pas ici le plus intéressant, le plus passionnant reste leur relation fusionnelle, les doutes qui s’installent à l’approche de la Cérémonie d’Injection qui feront d’eux, un homme ou une femme, comment appréhenderont-ils leur nouveau corps ? Comment gèreront-ils une relation interdite une fois leur vie définie au sein de la société ? Ils ne savent pas si l’autre deviendra un homme ou une femme, ils s’en fichent, ils s’aiment déjà ! On s’attache indéniablement à ces deux personnages, occultant complètement les autres, leur histoire est plus profonde, plus complexe et plus riche. Enfin, le roman décolle ! Ca aux yeux sombres est de caractère plus réservé, plus triste, plus pessimiste, plus dans l’ombre ; Sa aux yeux bleus clairs est de caractère plus ouvert, plus joyeux, plus optimiste, plus dans la lumière, deux opposés qui se complètent parfaitement. Ils nous transportent dans une palettes d’émotions intenses ; on surfe sur leur tendresse, on se crashe sur leur malheur d’une injustice extrême et on vole sur l’espoir qu’ils transmettent.

Carina Rozenfeld a un style d’écriture relativement simple et épuré, peut-être un peu trop. Certes, ça se lit vite, les phrases sont courtes, les chapitres aussi, mais on ressent trop le public visé par ce roman young adult, qui manque un peu de complexité, à mon sens, pour parfaitement contenter un public plus adulte. Il y a également quelques éléments de l’histoire un peu "tiré par les cheveux" pour la rendre complètement crédible, notamment dans la première partie, ce qui nuit à la qualité du roman. L’auteur a tout de même su créer un environnement dystopique plutôt intéressant et contrasté ; des villages éparses n’ayant aucun lien entre eux aux décors paradisiaques d’Atoll et bordés de mangroves mystérieuses, de falaises dangereuses et d’un mur sombre dont on ne connaît pas l’origine, et des sociétés bridées, appauvries et sectarisées, cela reste classique mais efficace.

En bref, dans l’ensemble, la lecture est plutôt agréable, la deuxième partie y est pour beaucoup. Par ailleurs, la fin énigmatique annonce une suite très prometteuse !

Je remercie Louve du forum Mort Sûre et les éditions Robert Laffont pour ce partenariat

Chronique de Walkyrie

La vieille qui voulait tuer le bon dieu de Nadine Monfils

Année d'édition : 2014
Edition : pocket
Nombre de pages : 277
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Y'a un truc qui tourne pas rond dans la cafetière fêlée de Mémé Cornemuse. Rescapée d'un séjour chez les flics, la vieille a déniché un boulot de concierge dans un immeuble de péquenots. Pas pour descendre les poubelles, tu penses, mais pour préparer discrètement le casse de la bijouterie du coin. L'assassinat du mari de la voisine – Ginette, fan de Lady Di – risque de compliquer les choses. D'autant que le crime n'est pas ordinaire : on retrouve le zizi de Marcel au frigo, planté dans un camembert. Tu parles d'une planque !





Si j’avais envie de rire un peu, je peux remercier le partenariat entre Pocket et le forum Mort-Sûre, qui m’a permis de découvrir l’univers déjanté de Mémé Cornemuse. Quand je parle de rire, je le dis tout net, c’est un rire souvent grinçant car l’humour distillé par Nadine Monfils n’est pas tendre, loin de là, et m’a pas mal rappelé les sketches d’Albert Dupontel. C’est drôle, mais horrible ; c’est cru, mais tordant. Bref, parfois, l’ambiance ou les situations mettent un poil mal à l’aise mais c’est présenté d’une telle façon qu’on s’en amuse quand même. Car il y a l’écriture et les répliques, qui sont truculentes.

Il faut dire que la galerie de personnage est gratinée. Pour commencer, il y a évidemment Mémé Cornemuse, qui malgré son surnom n’assume pas son âge, sauf quand il s’agit d’en faire le moins possible. La vieille oscille entre son adoration pour Jean-Claude Van Damme, manucures rose fluo, tendances libidineuses et élimination systématique de toute personne gênante… À cela s’ajoute le fait que la ville entière de Pandore semble habitée de personnes plus cinglées ou à l’ouest les unes que les autres, avec une concentration anecdotique dans l’immeuble dont Mémé Cornemuse est devenue la gardienne (en poignardant la précédente).
Du coup, le voisinage est pas mal non plus dans son genre, avec des portraits plus hallucinants les uns que les autres. Et au milieu navigue Ginette, cruche à souhait, qui cherche à élucider le meurtre de son mari (pas qu’il lui manque, mais elle aimerait bien savoir le pourquoi du comment). Meurtre camouflé par Mémé, qui préfère nettoyer les traces (ou plutôt les faire nettoyer par Jef, son acolyte) que de voir rappliquer les flics. À partir de ce moment-là, que Mémé y soit pour quelque chose ou non, les petits meurtres entre voisins ne vont plus s’arrêter… et le jeu macabre est hilarant.
Reste le plus important : Mémé et Jef parviendront-ils à réaliser le casse de la bijouterie qu’ils convoitent ?...

Ce qui est très pratique, c’est qu’il n’y a pas besoin d’avoir lu les titres précédents de cette série, avec Mémé comme personnage principal récurrent (je n’ose pas parler d’héroïne en la mentionnant) (vu le contexte, on en déduirait sûrement que je parle de drogue…).
Au final, le meurtre du bon Dieu n’intervient qu’à la fin, par accident, ce qui n’a aucune importance. De toute façon, tant que JCVD est vivant, Mémé s’en tamponne le carafon, je suppose. La preuve, dans la suite de la série, elle décide d’aller demander son idôle, son Dieu vivant à elle, en mariage… Voilà qui promet !

Alors vous l'aurez deviné, ce n'est pas une lecture à placer entre toutes les mains. Si vous voulez lire quelque chose de complètement barré et qui s'assume complètement comme tel, n'hésitez pas. Après, il faut avoir les tripes accrochées !

Chronique de Roanne

jeudi 10 avril 2014

Sadako de Koji Suzuki

Année d'édition : 2014
Edition : fleuve noir
Nombre de pages :  373
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Takanori Andô est un graphiste spécialiste de l’analyse d’image. Il reçoit par son travail une vidéo amateur montrant un suicide à l’intérieur d’un appartement banal. Son client souhaite déterminer s’il s’agit d’un véritable suicide ou d’une simple mise en scène. Il fait une copie du fichier dans son ordinateur et à chaque visionnage de la vidéo, Takanori se rend compte que le cadre de l’image se décale très légèrement, permettant de voir jusqu’au visage du suicidé : Seiji Kashiwada. Ce dernier est un serial killer condamné à la peine de mort pour le meurtre de quatre fillettes, douze ans auparavant. Le mystère s’épaissit car l’exécution de Seiji Kashiwada a eu lieu peu de temps auparavant… mais que faisait-il hors de prison ?


Takanori est un graphiste. Spécialiste de l'analyse de l'image dans une entreprise, on lui propose de découvrir si la vidéo d'un homme qui se pend est réelle ou bien le fruit d'un montage drôlement bien fait. Takanori est formel : la vidéo est crédible et cohérente ce qui la rend véritable. En même temps, le jeune homme décide d'épouser Akané, une professeure avec qui il est en couple depuis des années et qui porte son enfant. Mais la vidéo qu'il analyse va peu à peu évoluer et il va très vite pouvoir découvrir l'identité du suicidé lorsque peu à peu la vidéo en laisse entrevoir plus qu'au début. Par quel moyen cette vidéo parvient-elle à changer, au point que peu à peu le suicidé finisse par disparaître complètement ? Pour Takanori, une véritable course contre la montre débute où sa vie et celle de sa compagne sont en jeu.

Sadako est en fait une suite de The Ring. Aussi je recommande de connaître la saga (ou du moins les films comme c'est mon cas) pour comprendre un minimum cette histoire étrange et plutôt envoûtante. J'ai grandement apprécié le côté mystérieux et étrange de ce roman qui mélange plusieurs fils directeurs, au point que bon nombre de lecteurs vont se demander si l'auteur n'use pas abusivement des histoires qui se croisent. Pourtant, je trouve que cela renforce l'intrigue puisque tout est finalement lié.

Alors oui, parfois je me demandais jusqu'où l'auteur allait nous emmener et je trouvais parfois cela trop simple (la fin m'a semblé beaucoup trop facile, j'attendais quelque chose de plus fou) dans le traitement, mais l'histoire est plutôt bien ficelée et correspond bien avec ce ring. Évidemment, il faut aimer le côté suggestif des films et romans japonais où on évoque beaucoup sans ne rien décrire, nous laissant user de notre imagination à nos dépends. Le héros Takanori m'a beaucoup plu même si son côté un peu trouillard et pas très courageux agace vite. Lorsqu'il découvre que sa petite amie est en danger, il ne semble pas plus inquiet que ça, mais peut-être est-ce dû au fait que nos amis japonais sont très pudiques sur leurs émotions et qu'ils n'en font pas l'étalage contrairement à nous ? L'on pourrait se poser la question. Cela dit, Akané est une jeune femme tout de même plus courageuse, mais peu à peu on comprend d'où lui vient cette force de caractère. Le fait qu'elle porte un enfant joue beaucoup sur ses humeurs et sur ce qu'il lui arrive, mais elle reste un personnage très attachant et peu importe ce que l'on sait sur elle au fur et à mesure de l'histoire.

Je ne m'attendais pas du tout à ce que l'auteur revienne sur la saga The Ring au travers de cet ouvrage, aussi j'avoue avoir été très surprise, mais en même temps un peu déçue. Déçue de le voir rester dans la même direction et ne pas prendre de risques à innover une nouvelle histoire qui n'aurait rien eu en rapport avec The Ring. La lecture fut pourtant sympathique même si parfois quelques longueurs et lourdeurs viennent un peu casser le rythme de lecture. Une bonne découverte toutefois !

Chronique de Louve

Possède-moi de Julie Kenner

Année d'édition : 2014
Edition : pocket
Nombre de pages : 427
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Damien Stark est un riche homme d'affaires, d'une rare séduction. Tout ce qu'il veut, il l'obtient. Et ce qu'il veut par-dessus tout, c'est Nikki...

" Pour Damien, notre passion est un jeu. Pour moi, c'est féroce, aveuglant et réel.
Il a besoin de savourer, de contrôler. Il a besoin de moi. Je veux me faire sienne, à tout prix. Plus encore, je veux que nous nous possédions au-delà de l'extase, que le feu de notre passion nous dévore.
Mais une part de Damien m'échappe. J'aimerais percer ses secrets. Les zones d'ombre de notre passé pourraient étroitement nous unir... ou au contraire nous briser. "


En me proposant pour lire « Possède-moi » j’avoue que je n’étais pas plus emballée que ça par une nouvelle lecture érotique portée par le succès de E.L James, d’autant plus que je n’avais pas lu le tome1, et pourtant j’ai vraiment beaucoup aimé l’histoire de Nikkie et Damien. Une fois de plus un roman de partenariat m’a réservé une belle surprise alors que je ne m’y attendais pas. Alors merci au forum Mort-Sure et aux éditons Poket pour cette découverte.

Au départ, c’est vrai que je n’ai pas pu m’empêcher de comparer les personnages à ceux de la trilogie Grey… Nikkie et Damien m’ont vraiment semblé être les parfaits copiés/collés d’’Anna et Christian, et cela même dans certaines péripétie au cours de l’histoire, mais ça ne m’a pas plus dérangé que ça après quelques chapitres. Il ne restait plus qu’un couple amoureux qui essai de vivre sereinement malgré les paparazzis qui les suivent en permanence et lancent des rumeurs incroyables… sauf qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Nikkie a alors de plus en plus de mal à supporter les secrets de son homme même s’il lui répète que c’est pour la protéger. Malheureusement l’argent ne peut pas protéger de tout et les vieilles blessures finissent par se rouvrir.

Damien ne m’a pas touché plus que ça malgré les horreurs vécu dans son passé, ce qui n’est pas le cas de Nikkie. Ce personnage m’a complètement bouleversé. On apprend rapidement que la jeune femme calme ses angoisses en se faisant mal… d’où les cicatrices sur ses jambes. Damien est sa bouée de sauvetage et ils s’accordent parfaitement puisque lui retrouve sa sérénité en dominant sa partenaire. Pour autant l’homme d’affaire est très à l’écoute et se soucie ne pas aller trop loin. On n’est pas du tout dans un roman BDSM mais dans un jeu de dominance assez soft où les accessoires les plus osés sont une paire de menotte, une cordelette et de la cire de bougie rouge.

Les scènes érotiques sont moins nombreuses que ce que j’avais pu imaginer (ouf !) et même si le vocabulaire est parfois cru, l’exercice reste assez bien maitrisé. Bon on n'échappe pas aux clichés où la demoiselle est toujours prête à accueillir son homme pour qu’il lui donne des orgasmes à répétition. Pourtant ce léger défaut est largement compensé par l’intrigue principale et par les scènes de tendresse entre les deux personnages.

La fin m’a vraiment plu et prouve que les personnages sont prêts à tout par amour… bien au delà d’un simple jeu sexuel et quitte à avoir le cœur brisé pour garantir la sécurité de l’autre.

Alors même si « Possède-moi » est un second tome, je n’ai pas senti de difficulté particulière pour comprendre les relations entres les personnages et les événements évoqués dans certains dialogues. L’auteur résume bien les choses et son style est agréable à lire.

Je lirai donc la suite avec plaisir en espérant que l’intrigue proposée sera tout aussi prenante.  

Chronique de Yezahel

vendredi 4 avril 2014

Cherche jeune femme avisée de Sophie Jomain

Année d'édition : 2014
Edition : J'ai lu
Nombre de pages : 412
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Quand il voit débarquer dans son cabinet la ravissante, mais ô combien extravagante Gabrielle Géris, Adrien de Bérail est loin d’imaginer qu’il se laissera convaincre de l’embaucher comme baby-sitter. Veuf et très accaparé par son métier d’avocat, il lui faut de toute urgence une personne capable de prendre soin de ses deux chérubins, Paul et Sophie, tout juste âgés de neuf ans. C’est donc en dépit de ce que lui crie la raison qu’il accepte sa folle candidature.
Une personnalité audacieuse et un toupet incroyable pour un petit mètre soixante sur talons… Qui sait ? La jeune femme pourrait bien se révéler être la perle rare…



Je tiens tout d'abord à remercier les éditions J'ai Lu et Louve du forum Mort-sure pour ce partenariat!!

Gabrielle est une jeune femme qui détient un diplôme d'archéologie. Suite à quelques "désagréments" dû à son ex, Martin, elle se retrouve à ne pas pouvoir exercer son métier qu'elle aime tant. Elle se retrouve à devoir postuler pour un poste de réceptionniste dans un grand cabinet d'avocats. Rien ne se passe comme prévu durant l'entretien, elle en repart contre toute attente avec le poste de baby-sitter des deux enfants du patron...

Commençons par parler des personnages. Gabrielle est une jeune femme irrésistible. J'ai fondu pour ce personnage. Elle a un petit côté extravagant, elle est pétillante. Elle a un caractère bien trempé et ne se laisse surtout pas marcher sur les pieds, j'ai adoré!! Mais elle a surtout un coeur énorme. Elle obtient un peu par hasard (et après beaucoup de négociations!!) le poste de baby-sitter de deux garnements!!! Des jumeaux où bons nombre d'autres nounous se sont cassées les dents!! Elle arrive à se faire accepter mais c'est sans compter sur leur père!! Sa rencontre avec Adrien De Bérail va faire des étincelles!! Car autant elle est joyeuse, insouciante, profite de la vie, autant lui est sérieux et limité coincé!!
Adrien a beau avoir tout ce qu'il désire, argent, bon job, la vie n'a pas toujours été simple pour lui. Il s'est forgé non pas une carapace mais un véritable blindage! Il est intransigeant, dur, sévère. Il a une certaine ligne de conduite et n'en déroge pas. Il ne supporte pas qu'on ne lui obéisse pas, qu'on le contredise. Rien n'arrive à le faire flancher de ce qu'il a décidé, même pas ses enfants.
Les enfants parlons en... Sophie et Paul m'ont chamboulée! Derrière leur façade de petits chérubins se cachent des petits amours. Ils sont durs et pas faciles car leur père les rend comme ça... La vie ne leur a pas fait de cadeaux à eux non plus et ils font preuve de beaucoup de courage dans tout ce qu'ils doivent affronter. Leur rencontre avec Gabrielle va leur faire beaucoup de bien. Elle a va véritablement être le rayon de soleil qu'il manquait à cette famille!

Je ne connaissais pas Sophie Jomain et j'ai vraiment accroché à son style. Il est fluide et très agréable à lire!! Elle a un humour irrésistible. Ses personnages sont réalistes et bien aboutis. L'histoire est prenante. Malgré le fait que ce soit une romance, donc ce qui arrive est assez prévisible, elle amène tout en douceur et réalisme. ça ne tombe pas de but en blanc. De plus derrière cette romance contemporaine, elle aborde des sujets bien plus douloureux, bien plus grave...(je ne vous dirais pas quoi pour ne pas vous spoiler, si vous désirez savoir il vous faudra le lire!!!).

Donc vous l'aurez compris j'ai adoré!! Une petite romance contemporaine douce, agréable, drôle avec des personnages pourvus de sacrés caractères! Si vous avez envie de légèreté et que vous aimez la romance, je ne peux que vous conseiller de faire la connaissance de Gabrielle Géris!!!

Chronique de Ninis47

Ennemis, tome 3 : La peur de Charlie Higson

Année d'édition : 2014
Edition : pocket jeunesse
Nombre de pages : 510
Public visé : Young Adult
Quatrième de couverture :
Sans le savoir, Boulechien va engendrer des évènements qui transformeront à jamais l'existence de tous les enfants de la ville... L'épidémie frappe toutes les personnes agées de plus de 14 ans. Parents, frères, soeurs, meilleurs amis... Personne n'a pu y échapper. Et à présent tout Londres voit ses jeunes habitants traqués par des adultes morts-vivants. Ils sont affamés. Assoiffés de sang. Et sans aucune pitié. Pour retrouver la trace de leurs amis, Boulechien et les autres survivants se lancent dans une escapade périlleuse de la Tour de Londres à Buckingham Palace et au-delà, contraints de fuir des morts-vivants, toujours à l'affût. Mais dans ce monde devenu chaotique, comment distinguer ses amis de ses ennemis ?



Boulechien décide de retrouver Brooke pour lui avouer ses sentiments. Accompagné des plus courageux enfants de la tour dont Courtney, la meilleure amie de Brooke, il se lance dans un voyage dangereux, espérant que la situation va tôt ou tard changer. Mais il constate avec effroi que les adultes sont de plus en plus nombreux et de plus en plus dangereux. Mais rien ne peut l'empêcher de retrouver ses amis, ceux qui sont partis à bord du camion pour trouver un endroit en sécurité. Ce qu'il trouvera au bout de sa route ne lui plaira peut-être pas...

Ce troisième tome d'ennemis m'a conquise à 200 % ! Les défauts des précédents tomes n'existent plus et on se sent complètement happé par l'aventure de nos enfants très courageux. Déjà, le style de l'auteur m'est maintenant tellement familier que j'ai dévoré les pages sans m'en rendre compte. Les descriptions sont certes parfois écoeurantes, mais pour moi qui ai l'habitude de lire ou de visionner des films d'horreur, cela m'a au contraire beaucoup plu de voir que même en littérature jeunesse on pouvait tenter d'effrayer et d'écoeurer les lecteurs. Ainsi, les amateurs de sensations fortes et d'événements gores vont y prendre beaucoup de plaisir à la lecture. Il faut aussi souligner que la couverture est juste dix fois plus attrayante que celle des tomes précédents avec leur première édition.

Le gros changement de ce troisième opus, c'est que nos héros sont en danger constant. On ne s'occupe plus tant que cela de leurs problèmes relationnels entre eux. Nous n'avons plus le temps pour cela, car les adultes changent et recommencent à prendre le pouvoir. On le ressent très vite avec le mouvement constant de nos héros qui ne restent jamais sur place parce que c'est beaucoup trop dangereux. Que ce soit Boulechien et ses compagnons où les enfants qui ont trouvé refuge dans les plus grands bâtiments de Londres, on sent que le danger est toujours présent, qu'il ne voudra pas disparaître et laisser les enfants tranquilles. Je pense que ce qui augmente cette sensation, ce sont les nombreux passages où les personnages principaux sont des adultes transformés et qui ne pensent plus qu'à trouver des enfants pour les dévorer. Entre celui qui s'amuse avec ses victimes, les considérants comme des jouets et qui collectionne des trucs et cette mère qui parvient à dominer tout un groupe d'adultes et à manier un couteau, on sent qu'ils évoluent, qu'ils deviennent plus intelligents et parfois leurs souvenirs refont rapidement surface pour aussi vite disparaître. Cela donne un certain rythme au récit que de basculer d'un camp à un autre et j'ai franchement adoré me retrouver dans la tête de ces tueurs d'enfants !

L'autre nouveauté du roman, c'est que même les enfants commencent à changer. Certes, il y en a qui sont toujours aussi trouillards et qui se cachent, préférant mourir plutôt que de se battre, mais il y a ceux qui deviennent des chasseurs et qui n'hésitent pas à traquer les adultes pour les exterminer. Ils sont courageux et forts et surtout ne font preuve que de peu de faiblesse. D'enfants, ils deviennent des guerriers sans peur qui protègent les survivants et ils prennent beaucoup de plaisir à tuer les adultes comme en témoigne le fameux passage avec l'adulte obèse qu'ils vont prendre en chasse pour venger la mort de l'une des leurs. Mais il y a aussi des enfants vicieux et qui n'hésitent pas à abandonner leurs compagnons de route pour survivre. Ceux-là sont les pires parce qu'ils font preuve d'un égoïsme à toute épreuve ! Et enfin, il y a ceux qui cherchent le pouvoir en ces temps apocalyptiques et qui n'hésitent pas à dominer les plus faibles en les soumettant afin d'être le mieux loti possible.

Ne cherchez cependant pas à trop vous attacher à certains personnages parce que l'auteur n'a aucune pitié envers eux et ceux que l'on commence à apprécier le plus peuvent très vite disparaître pour notre plus grande peine ! J'ai eu le coup avec un personnage dont j'adorais le caractère et qui meurt d'une manière tellement rapide que j'ai vraiment eu le cafard ! Surtout que nous n'avons pas le temps de pleurer nos héros tombés au combat que d'autres continuent de se battre.

En bref, ce troisième tome est à mon sens meilleur que les deux premiers. L'action est présente, les personnages sont attachants et font preuves de davantage de force et de courage. J'ai bien hâte de me jeter sur le tome 4 et je suis ravie de savoir qu'il y a en tout sept tomes dans la version originale ! Une très bonne saga qui se bonifie avec le temps !

Chronique de Louve

mardi 1 avril 2014

Les Royaumes de Nashira tome 1 Le rêve de Talitha de Licia Troisi

Année d'édition : Mars 2014
Edition : pocket jeunesse
Nombre de pages : 463
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture :
Le monde de Nashira est au bord de l'asphyxie, brûlé par la chaleur... Talitha, jeune comtesse recluse dans un monastère, est chargée de veiller sur la Pierre de l'Air, unique source d'oxygène pour les habitants.
Mais lorsqu'elle découvre que son royaume sera bientôt anéanti, consumé par un soleil destructeur, Talitha la rebelle décide d'agir. Accompagnée de son fidèle esclave, Saiph, elle entreprend un voyage jusqu'aux terres glacées pour trouver la seule réponse capable de sauver Nashira.









Je tiens tout d'abord à remercier les éditions PKJ et le forum Mort Sûre pour ce partenariat!

Nous entrons dès le début du livre dans un univers à part entière: Nashira composé de 4 royaumes: Le royaume de l'été, le royaume du printemps, le royaume de l'automne et celui de l'hiver. Talitha est la fille intrépide et un poil garçon manqué du comte Mégassa du Royaume de l'été. Elle mène une vie entre richesses, entraînements à l'épée (car son rêve est d'entrer dans la Garde) et complicité avec son esclave, le Femtite Saiph. Les fastes de la noblesses avec leurs robes à froufrou et les banquets pompeux, très peu pour elle. C'est pourtant suite à l'un d'entre eux que sa vie va basculer. Elle se voit obligée par son père tyrannique, de prendre la place de sa soeur au monastère de Meste mais elle compte bien s'en échapper au plus vite.

Vous l'aurez compris, nous avons affaire à une demoiselle au caractère bien trempé mais qui, malgré son rang, sait être proche d'autre personnes moins aisées qu'elle. c'est le cas avec Saiph; il est à son service depuis qu'elle est toute jeune et un lien spécial les uni. Il faut savoir que la race des Femtite est "exploitée" par les Talarites depuis des centaines d'années. Ils ne ressentent pas la douleur physique et le seul moyen de les punir est de les frapper avec un bâton muni d'une pierre de l'air. Grâce à sa complicité avec son esclave, elle va "survivre" et organiser son évasion du monastère.
S'en suit une aventure dans laquelle la jeune fille va découvrir ce monde qu'elle connaissait si mal; la traque, les mensonges, la misère, la violence et la menace d'être capturés mais aussi de voir ce monde être détruit.

Licia Troisi a encore ici créé un monde atypique mais qui, par certains égards, ressemble au nôtre; une fantasy médiévale qui, malgré son classement en "jeunesse", reste sombre, violente et haletante. La quête de Talitha a un fond d'écologie, de protection de son monde et de ses habitants. Elle découvre en étant "sur le terrain" les ravages des changements climatiques causés par l'un des 2 soleils et la menace qui pèse sur Nashira. J'avoue avoir un peu eu du mal à imaginer ces arbres gigantesques (les Talareth) qui permettent aux Femtites et Talarites de survivre. Leurs cités et villages s'organisent autours de ces derniers car ils fournissent de l'air, un lieu vivable sur une planète hostile. De même que je n'ai pas bien réussi à distinguer ce qu'est Nashira de Talaria, si j'ai bien compris Nashira est la planète et Talaria le pays où se trouve tous ces royaumes... Mais même encore maintenant, nous n'avons pas plus d'explications pour distinguer l'un de l'autre.

De prime abord, je pensais que l'héroïne au caractère bien prononcé était une battante; dans un sens c'est le cas, elle se bat pour ses idées et affirmer ses choix auprès de son père tyrannique, mais lorsqu'elle tua pour de vrai, elle resta toute coïte. Sous ses airs assurés, j'ai bien apprécié trouver une fille "normale", une adolescente qui découvre la vie en dehors de son petit cocon, qui explore le monde, fait des erreurs, improvise. Elle n'est pas une héroïne qui sait tout sur tout et fonce dans le tas en faisant tournoyer sa lame comme une vétéran de l'armée. Elle aime se faire respecter et obéir par Saiph, mais sans lui elle ne serait rien.
Saiph connait bien mieux ce qui entoure le palais que sa maîtresse. Il est né dans les bas fonds de la société et y vit depuis sa prime enfance. Il est astucieux et complète parfaitement ce duo. Sa soudaine notoriété auprès des siens ne lui donne pas la grosse tête, au contraire, il reste simple, humble et têtu, tout ça pour protéger sa chère maîtresse.

Dans leur fuite, beaucoup des personnages croisés vont leur mettre des bâtons dans les roues ou tenter de les trahir, mais heureusement ils peuvent compter sur quelques soutiens précieux, qui vont vite s'amenuiser. Mes préférées furent Kora et Soeur Pelei, une prêtresse qui enseigne la magie grâce à la Pierre de l'air et qui, auparavant, était dans la garde.

Pour ce qui est du style de lecture, c'est assez abordable, on imagine bien les personnages, les paysages aussi la plupart du temps. L'auteure a su créer des personnages riches, variés, en teintant le tout d'une ambiance sombre et pesante. Entre Femtites aux cheveux verts et à l'allure fluette, prêtresses sévères et austères, une Talitha aux cheveux flamboyants et des dragons en guise de montures, l'imaginaire travaille à foison dans ce début de saga.
Malgré toutes les mésaventures que nos protagonistes vont devoir affronter, je trouve qu'il subsiste pas mal de temps morts. A contrario, je trouve que le fait de mettre par moment plus en avant Saiph (en alternant les points de vue) est une bonne idée. On comprend mieux ses motivations et sa générosité naturelle, et cela change que de toujours lire en étant à la place de Talitha.

Pour conclure, nous avons ici un bon début de série, les bases sont posé, le duo Talitha/Saiph est fonctionne parfaitement en complémentarité, l'univers visuel est riche et reste propre à Licia Troisi. Mais au delà, cela reste une "introduction" à mon avis, un tome qui pose les bases et fait débuter l'aventure, j'en suis ressortie avec un goût de trop peu. Et en dernier temps, je dirais que pour du jeunesse, il ne faut pas le mettre entre toutes les mains, la tranche 13/16ans convient très bien car ce livre comporte pas mal de violence et une ambiance générale sombre et pensante qui peut perturber.

Encore un grand merci à Mort Sûre et PKJ pour cette découverte!

Chronique d'Adora

Chasseuse de vampires : Le murmure des anges de Nalini Singh

Année d'édition : 2014
Edition : j'ai lu
Nombre de pages :
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Recueil de nouvelles

Une chasseuse doit traquer l'une des leurs, devenue folle, tout en survivant aux obstacles que les archanges eux-même dressent sur sa route. Une aide inattendue lui vient alors d'un étranger, qui pourrait bien se révéler le plus dangereux de tous...






Chasseuse de Vampires est une série dont j’ai lu le premier tome il y a deux ans et que je n’ai malheureusement pas continuée parce que je l’ai simplement oublié au profit d’autres romans. Pourquoi ?! C’est la question que je me pose après avoir lu ces nouvelles du Murmure des Anges. J’ai vraiment adoré ces quatre histoires et maintenant je n’ai qu’une hâte : dévorer les tomes déjà publiés ! Alors un grand merci aux éditions J’ai Lu et au forum Mort-Sure pour ce partenariat.

La première nouvelle m’a permis de replonger dans l’univers si particulier de Chasseuse de Vampires. J’ai donc retrouvé les catégories de personnages suivantes : Les anges et archanges qui dominent le monde. Les vampires qui sont leurs précieux serviteurs. Les chasseurs humains qui poursuivent les buveurs de sang qui cherchent à échapper aux lois. Et puis les « simples » humains qui vivent dans le respect de ces créatures mythiques. Il m’a fallu un peu de temps pour remettre chaque pièce de puzzle à sa place avant de vraiment apprécié ma lecture, mais ensuite je n’ai plus vu filer les pages.
Même si chacune de ses nouvelles à un fil conducteur qui tourne autour d’un enlèvement, d’une chasse au meurtrier, d’un empoisonnement ou d’une attaque sournoise dans un refuge, on sent clairement que la romance est mise en avant. L’équilibre entre action et sentiments est néanmoins respecté ce qui permet de ne pas se lasser au fil de la lecture.

Ma nouvelle préférée est Le loup de l’Ange qui présente un vampire brisé suite à un passage à tabac particulièrement violent et une Ange redoutée pour son caractère impitoyable. Leur première rencontre est froide, distante et uniquement tournée vers les raisons de la présence du vampire à la cour de Nimra : un empoisonnement que l’Ange à évité en constatant que son chat avait perdu la vie en venant voler quelques gouttes de son thé. Au départ j’étais surtout emballée par le décor luxuriant du jardin de Nimra et par la fidélité de sa cour, mais au final j’ai été particulièrement touchée par les émotions ressenties par cette femme qui ne sait plus en qui avoir confiance et qui souffre de cacher ses faiblesses en permanence. Même au centre de l’attention de son entourage, Nimra est seule… Pourtant Noel, le vampire, fera tout pour percer la carapace de cet Ange en retrouvant lui aussi une raison de vivre au passage. Ralala je ne me suis pas ennuyée une seule seconde avec ces deux là !

Et puis j’ai pu retrouver ici et là des personnages du 1er tome de la série. Elena qui fait une brève apparition dans la seconde nouvelle au coté de Sara, la future directrice de la Guilde des chasseurs. Dmitri, le vampire le plus loyal de l’archange Raphael. Mais surtout Ilium, cet ange aux ailes bleus qui se distingue par son humour et son coté farouche, voir impertinent. Ce dernier m’avait déjà marqué lors de ma première lecture, mais sa présence ici confirme mon coup de cœur ^_^

Ces nouvelles sont donc très agréables à lire et permettent d’approfondir l’univers de Nalini Singh. Il me tarde maintenant de me mettre dans la lecture du tome 2 ! 

Chronique de Yezahel

Féerie pour les ténèbres de Jérôme Noirez

Année d'édition : 2014
Edition : j'ai lu
Nombre de pages : 330
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
La ville étend ses membres tentaculaires et rejette à la surface ce qui a fait jadis ses heures de gloire.Les hommes la cultivent, récupérant les nombreux rebus qu'elle ne manque pas de leur offrir. On dit même que dans ses entrailles profondes vivent d'autres créatures qui ne sont plus tout à fait humaines. Et puis il y a ces lutins qui apparaissent au crépuscule, comme surgis de nulle part…Mais qu'importe ? L'essentiel n'est-il pas que la ville continue à fournir ses rebuts ? C'est dans ce monde sombre et déliquescent, qu'Obicion exerce son travail d'enquêteur royal. Vieillissant et désabusé, il enquête sur l'étrange meurtre d'une jeune femme. Étrange car il s'aperçoit bien vite que ses os sont en plastique...





Tout d’abord, merci au forum Mort-sure et aux éditions J’ai Lu pour ce partenariat. J’ai donc reçu ce roman fantaisie qui est mon premier essai dans ce genre littéraire. Il s’agit du premier tome d’une trilogie.

Les premières pages nous plongent dans l’univers de la Technole, un monde découpé entre l’En-haut (au-dessus de la surface de la terre) et l’En dessous. L’En-haut est occupé par les humains mais dans l’En dessous vivent des êtres étranges qui sont des « restes » d’humains fragmentés. J’ai été un peu perdue au départ entre les différentes espèces et les nombreux lieux décrits. Il y a également de nombreux personnages qui font leurs apparitions au cours de la lecture.

Le style de Jérôme Noirez est très agréable, et sa plume vraiment très belle avec un langage riche mais facile à comprendre.

Les personnages sont donc nombreux et chaque chapitre est consacré à un seul, leur histoire se rejoigne au fil du roman. J’ai parfois eu du mal à comprendre le rôle de chacun, ce qui m’a un peu gêné.

L’intrigue est complexe et le dénouement m’a laissé sur ma faim. Le livre est découpé en deux parties inégales, et je pensais trouver les réponses à mes questions dans la deuxième partie, mais finalement chaque chapitre nous raconte une histoire différente sans rapport particulier avec l’intrigue principale. S’agissant d’un premier tome, je pense que les réponses se trouveront dans les prochains tomes mais j’aurais aimé en savoir plus dans celui-ci.

Ma lecture est donc mitigée : j’ai beaucoup aimé l’intrigue et l’écriture de l’auteur mais la complexité du dénouement et le manque d’information à la fin du livre m’ont déçue. Je lirais peut être la suite pour avoir les réponses à mes questions.

Une lecture agréable mais peut-être pas l’idéal pour un premier pas dans le monde de la fantasy.


Chronique de Forlicia

Sacrifices de Pierre Lemaitre

Année d'édition : 2014
Edition : le livre de poche
Nombre de pages : 362
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Témoin d’un hold-up dans le quartier des Champs-Élysées, Anne Forestier échappe par miracle à la sauvagerie du braqueur. Détruite, défigurée. Bouleversé, le commandant Verhœven, qui est son amant, s’engage corps et âme dans cette enquête dont il fait une affaire personnelle. D’autant que le braqueur, récidiviste déterminé et d’une rare férocité, s’acharne à retrouver Anne pour l’exécuter… Les deux hommes s’engagent alors dans un face à face mortel dont Anne est l’enjeu. Verhœven, touché au plus secret de sa vie privée, devient à son tour violent, implacable, jusqu’à sacrifier tous ses principes… Mais en réalité, dans cette affaire, qui est le chasseur ? Et qui est la proie ?




Premier livre de cet auteur que je lis grâce à un partenariat et j'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture.

J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur qui change des polars que l'on peut lire habituellement. Il a vraiment son style à lui ce qui rend la lecture plus vivante.

Nous suivons l'enquête du commissaire Verhoeven qui est touché par un drame. Son amie Anne va vivre un enfer et il va tout faire pour punir les auteurs de ce massacre. Mais sera t-il assez fort pour supporter la terrible vérité? En effet, Verhoeven a déjà un passé difficile, il est encore dans la phase où il apprend à vivre avec. Ce qui l'aide à tenir notamment est le dessin où il possède un véritable don pour faire les portraits des personnes qu'ils croisent dans la rue ou durant ses enquêtes. Alors lorsque l'amour se représente à sa porte, il se trouve un peu dérouté. Son enquête va le replonger dans sa tristesse de sa femme perdue et des circonstances de sa mort. Il va alors devoir se montrer plus fort que ça et se faire à dos sa hiérarchie pour réussir à mener son enquête comme il le souhaite. 
 
L'amour va d'ailleurs l'emmener loin dans les ennuis car il va enquêter au risque de perdre son métier car même ses amis ne peuvent plus rien pour lui tant il a caché les raisons de son enquête. Mais malgré tout cela, il n'est pas au bout de ses peines et il est loin de s'imaginer le fin mot de cette enquête. Va t-il réussir à s'en sortir après tout ca?

Une enquête pleines de rebondissements inattendus qui nous laissent sans voix une fois la dernière page tournée.

Merci à toi Louve pour cette belle découverte.

Chronique de Célines


Poupées de Jean Mazarin

Année d'édition : 2014
Edition : rivière blanche
Nombre de pages : 238
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Elle avait été créée pour donner du plaisir aux hommes, mais tout ne se passa pas comme prévu. Laissant derrière elle une trainée sanglante, elle devint alors une poupée tueuse. Et puis, peu à peu, l'incroyable vérité lui apparut et elle ne fut plus qu'une poupée cassée. Seulement, il faut toujours se méfier des POUPÉES...







Face est une réplique. Conçue dans le seul but de répondre aux attentes de son maître, la clone passe ses journées à attendre que Sam son compagnon ne rentre du travail et ne sorte avec elle.Leur relation semble pourtant tout à fait normale, et rien ne laisserait croire que Face est une réplique. Son comportement est exemplaire et ses sentiments pour Sam sont véritables. La jeune femme ne triche pas et pense vraiment être amoureuse de celui avec qui elle vit depuis trois ans. Mais lorsque ce dernier est envoyé mener à bien une mission dangereuse et qu'il y perd la vie, Face se retrouve seule avec comme puce dans son système l'une de celle trafiquée par Sam sans qu'elle ne le sache. Et c'est lorsqu'un homme vient la chercher pour la remettre à jour afin de la louer à un autre client que la jeune femme change radicalement et assassine l'homme. Très vite, elle devient une fugitive.

Poupées est un roman qui a bien des niveaux m'a complètement chamboulée. Le résumé déjà me semblait prometteur, et même si je n'ai pas compris le rapport entre la couverture et le contenu, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman d'anticipation. Parce que déjà l'héroïne est une réplique qui n'a d'humaine que l'apparence, même si ses réactions sont justifiées pour la plupart du temps. Au final, on se rend compte qu'elle n'est qu'une victime d'un système un peu honteux qui fabrique des poupées grandeur nature pour assouvir les fantasmes de ses clients. Du coup, lorsque Face se bat contre ce qu'on attend d'elle et sème la mort, on ne lui en veut pas puisque la plupart de ses victimes le méritent à plus ou moins grande échelle. Face qui au final ne cherche qu'à ce qu'on la laisse tranquille et surtout qui va très vite découvrir un passé qu'elle ignorait.


Femme traquée par un tueur en série, par une société qui cherche à la vendre au plus offrant et par des politiciens qui cherchent à étouffer l'affaire, Face va devoir affronter des ennemis qui se fichent de savoir qu'elle éprouve des émotions. Pour eux, elle n'est qu'un objet de divertissement qui a un problème et qui doit être réparé ou exterminé. Triste sort pour la jeune femme donc !Tout au long du roman, on suit la fuite de la jeune réplique qui va peu à peu faire comprendre au monde qu'on ne peut pas avoir la totale maîtrise des clones qui deviennent plus humains que nous-mêmes. L'écriture de Jean Mazarin est juste en totale symbiose avec le récit au point que la lecture se fait avec facilité et plaisir et qu'à aucun moment on ne bute sur un passage.

Le final approchant, je ne savais pas où l'auteur allait nous mener, mais je dois bien avouer que j'ai été totalement sous le charme par le dénouement magnifique qu'il nous propose. Nul doute que ce roman trouvera ses lecteurs parce qu'il en vaut le détour !

Chronique de Louve

Orgueil et préjugés et Zombies de Jane Austen & Seth Grahame-Smith

Année d'édition : 2014
Edition : Pocket
Nombre de pages : 317
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Pour la famille Bennet, qui compte cinq filles à marier, l'arrivée de deux jeunes et riches célibataires dans le voisinage est une aubaine : enfin, des coeurs à prendre, et des bras supplémentaires pour repousser les zombies qui prolifèrent dans la région ! Mais le sombre Mr Darcy saura-t-il vaincre le mépris d'Elizabeth, et son ardeur au combat ? Les innommables auront-ils raison de l'entraînement des demoiselles Bennet ? Les soeurs de Mr Bingley parviendront-elles à le dissuader de déclarer ses sentiments à Jane ? Surtout, le chef-d'oeuvre de Jane Austen peut-il survivre à une attaque de morts-vivants ?






Alors que Mrs Bennet n'a qu'une idée en tête, celle de marier ses 5 filles au plus tôt, l'arrivée de nouveaux locataires dans la propriété voisine ne va pas manquer de la ravir. Si Jane, l'aînée des Bennet,  semble particulièrement intéressée par ce voisin, M. Bingley, Elizabeth  quant à elle éprouve des sentiments étranges pour le meilleur ami de celui-ci, Mr Darcy. Cet homme est aussi énigmatique qu'antipathique et l'orgueil et les préjugés semblent faire partie intégrante de son mode de vie. Alors qu'il serait simple de simplement le détester, elle est partagée entre l'admiration qu'elle ressent pour son talent de tueur de zombies et la froideur qu'il lui exprime au quotidien. Mrs Bennet parviendra t-elle à ses fins en mariant sa fille au meilleur parti de la région? Elizabeth pourra - t'elle percer la carapace de Mr Darcy?

J'avais remarqué ce titre à sa sortie car je trouvais l'idée extrêmement originale d'oser mixer un grand classique avec le thème très actuel des zombies, alors quand j'ai vu qu'il paraissait au format poche, je me suis laissée tenter. Je dois vous avouer immédiatement que je n'ai jusqu'ici jamais lu de roman de Jane Austen, mais je suis une grande fan des adaptations cinématographiques de Raisons et Sentiments et Orgueil et Préjugés. Je ne partais donc pas totalement à l'inconnu en entamant ma lecture.    

N'ayant jamais lu le roman original de Jane Austen, je ne saurais vous dire avec exactitude quel est le degré de fidélité de cette version. Cependant, à la lecture, j'ai retrouvé de nombreux échanges et situations qui étaient similaires à ceux vus dans le film, j'imagine donc que Seth Grahame Smith a été fidèle à l'original dans cette réécriture. Cependant, j'ai du mal à savoir quelle place il a pris lui -même dans cette écriture, et si ses interventions se limitent à l'inclusion des mots zombies et cervelle dans certains passages, ou si d'autres éléments ont été modifiés par sa plume. Je n'ai, quoi qu'il en soit, éprouvé aucune difficulté à suivre cette histoire et à me faire au style des auteurs.

Je suis une adepte de l'histoire d'Orgueil et Préjugés particulièrement pour la façon dont Jane Austen a su faire la critique des mœurs de son époque, de manière très réaliste, tout en nous proposant des scènes qui peuvent nous faire sourire, d'autres plus romantiques et même certaines assez agaçantes lorsqu'il est question de l'étiquette ou du rôle des femmes à cette période. Alors que la plupart des évènements qui se déroulent dans l'histoire n'ont que peu d'intérêt en soi (un bal, un diner, une promenade en calèche, des conversations sur la pluie et le beau temps), c'est dans les sous-entendus et le second degré des échanges que se joue tout l'intérêt de l'intrigue pour moi. On découvre donc une mère de famille qui ne vit que pour marier ses filles, non pas pour leur bonheur mais uniquement pour la réputation que cela apportera à leur famille, cinq filles très différentes les unes des autres, les ainées étant les plus censées, mais les suivantes ont plutôt hérité du caractère de leur mère, et un père qui a conscience de la bêtise de certaines de ses filles, mais qui préfère laisser faire sa femme pour avoir la paix. Et je ne vous parle là que de la famille Bennet, mais de nombreux autres personnages jalonnent ce roman. Si une place est donnée à chacun dans l'histoire, on est plus spécialement attaché à suivre la relation qui va se développer entre Elisabeth et Darcy. Ces deux là n'avaient vraiment rien en commun au départ, chacun étant trop aveuglé par ses propres préjugés sur l'autre, mais finalement cela ne va pas empêcher leurs sentiments de se développer non sans difficultés.

Parlons justement des difficultés, vous vous demandez sûrement à quel moment interviennent les fameux zombies? Et bien, on les retrouve un peu partout, l'Angleterre étant (pour une raison qui nous est inconnue) envahie par des "innommables", qui sortent de terre dès que celle-ci est meuble. Ces derniers peuvent infecter les personnes qu'ils mordent et leurs victimes se décomposent alors jusqu'à mourir et devenir eux-mêmes des zombies. Pour contrer ses attaques, les hommes mais aussi les jeunes filles sont formés aux arts de la guerre afin de pouvoir se défendre et survivre. C'est  le cas des filles Bennet, qui ont été formées par un grand maître des arts martiaux et qui sont de ce fait d'excellentes guerrières, et particulièrement Elisabeth. C'est en partie ce qui va la rapprocher de Darcy, lui-même tueur de zombies émérite. Si l'idée de mettre des zombies dans cette époque, où tout n'est qu'apparence, est vraiment originale et donne un petit côté moderne à cette histoire, je dois dire que j'ai trouvé cet apport extrêmement superficiel et je n'ai pas vu d'autre intérêt que d'édulcorer le décor. Certains éléments sont même répétitifs et en deviennent lassant (je pense  particulièrement aux moments où Elizabeth dit vouloir s'infliger "les 7 balafres de la honte" qui se répète plus que nécessaire et qui est de trop...).

J'ai passé un très bon moment avec ce roman de Jane Austen et si l'ajout des zombies n'a pas dérangé ma lecture, il n'a pas non plus apporté de " plus" à l'histoire. Dommage que l'idée n'ait pas été plus poussée....  

Chronique de Lilu60

Ennemis tome 1 de Charlie Higson

Année d'édition: 2013
Editions : Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 480 pages
Public visé :  Young Adult
Quatrième de couverture:
Vous pensiez que vos parents seraient toujours là pour vous protéger ? Vous aviez tort...
A Londres, une étrange maladie a transformé les adultes en morts-vivants. Plus aucun endroit n'est sûr dans la ville pour les enfants. Des clans se forment comme celui du supermarché Waitrose mené par Arran. Un jour, quelqu'un vient les avertir de l'existence d'un autre abri à Buckingham Palace. C'est l'épreuve de la dernière chance. Les enfants traversent tout Londres pour fuir le danger.









La couverture, le titre, le résumé, tout pour me plaire. Au fil des pages cette lecture me pesait. Je me suis ennuyée. Je ne peux pas laisser tomber un livre, alors je me suis forcer à le finir, curieuse aussi de savoir comment les choses allaient évoluer. L'histoire se passe à Londres, tout a été ravagé par la maladie. Les plus touches sont les plus de quatorze ans et les adultes. Des groupes d'enfants, voir des clans, essaient de survivre comme ils le peuvent chacun à leur manière. D'autres sont effrayés, d'autres aiment combattre, faire face aux adultes.

 Pour un roman jeunesse je trouve qu'il a des scènes un peu brusque. À chaque chapitre il y a du suspense, mais qui se répète, et trop plat pour moi. Ça ne bouge pas beaucoup. j'ai beaucoup aimé les groupes d'enfants, les petits comme les ados, leurs débrouillardises, leurs instinct de survi, l'organisation des choses. Quelques uns sont attachants : Maxie, Arran et le petit Sam. j'ai un point de vu négatif sur ce roman au niveau niveau suspense. Ça manque carrément de punch. Trop répétitif et des longueurs pas possible. Ce que j'aurai préféré c'est que les groupes de survie ne soit pas que des enfants. 

Cela aurait été mieux comme histoire si les groupes étaient des adultes et enfants.Il y aurait eu plus d'action, de suspense plus prononcé.

Je n'ai pas aimé du tout.

Chronique de Strawberry