Année d'édition : Juin 2014
Edition : fleuve édition
Nombre de pages : 320
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
Edition : fleuve édition
Nombre de pages : 320
Public visé : Adulte
Quatrième de couverture :
New York, 1922-1923. Rose Baker, la narratrice, est une jeune femme
fortement marquée par ses années à l’orphelinat. Guindée, moralisatrice
et distante avec son entourage, elle travaille comme dactylo au
commissariat du Lower East Side à une époque où les femmes font tout
juste leurs débuts dans le monde du travail. Lorsqu’une nouvelle venue
rejoint l’équipe de secrétaires, Rose est très vite attirée par le
magnétisme de cette inconnue. Avec Odalie, elle découvre un autre monde :
des bars clandestins, des soirées chics, et des rencontres faciles.
Odalie la fascine, lui fait perdre tous ses repères, oublier tous ses
principes. Jusqu’au jour où un certain Warren, persuadé d’avoir reconnu
la femme qui a provoqué la mort de son frère, se met en tête de
démasquer Odalie. Qui faut-il croire dans cette grande fresque des
faux-semblants ?
Tout d'abord, merci pour ce partenariat qui m'a permis de découvrir ce titre avant même sa publication !
Vice
& Vertu, tout d'abord titré "Mon amie Odalie" (appellation qui
restera en sous-titre si j'ai bien suivi) est tout à fait le genre de
récit que j'adore : une écriture solide doublée d'une jolie plume, un
contexte historique parfaitement rendu, une intrigue assez tordue sans
non plus tomber dans le travers d'en faire trop. Dépaysant, élégant et
équilibré, ce roman m'a plongée dans les années folles telles qu'elles
déferlèrent aux USA, au moment où la prohibition se met en place à New
York.
Le côté historique est non seulement bien rendu mais aussi
exploité à la perfection (avec les relations hommes / femmes de
l'époque, les tensions sociales, les folies des héritiers des grandes
familles qui ne vivent que de leurs rentes, alors que les femmes
célibataires des milieux modestes vivent dans une quasi misère, même en
travaillant).
L'auteur a choisi d'employer la voix de Rose pour
cette plongée dans la première moitié des années 1920. Rose est une
femme à la fois terriblement naïve et absolument pas innocente...
complexe, secrète, défendant son indépendance dans une société encore
terriblement machiste, elle possède un regard critique et observe sans
cesse son entourage. Soucieuse du travail bien fait, elle prend très à
cœur son poste de sténo-dactylo dans un commissariat, vouant une
admiration sans borne à son sergent (chez lequel elle avoue à demi-mot
trouver peut-être le père qu'elle n'a jamais connu) alors que ses
relations avec le lieutenant détective restent tendues et
conflictuelles.
Les portraits des personnages à eux seuls sont
ciselés à la perfection, surtout que Rose n'est pas une tendre : ses
descriptions n'enjolivent pas ceux qu'elle égratigne.
Rose s'est
habituée à une certaine routine, entre la pension de famille qui
l'héberge et le commissariat, quand l'élégante, charismatique et
pétillante Odalie y est à son tour embauchée. Cette nouvelle collègue
perd une broche de valeur lors de son entretien d'embauche et Rose la
ramasse... hésitant entre la conserver et la lui rendre... sans savoir
que cette broche à elle seule va les lier bien plus qu'un simple
accessoire ne devrait le faire.
Odalie, si chic et si libre, va très
vite prendre de l'ascendant sur Rose. En dehors de leur travail, les
deux femmes vont développer une amitié particulière, déséquilibrée par
la dépendance dans laquelle la nouvelle venue plonge sa collègue en lui
offrant un meilleur hébergement. Et, alors que Rose goûte à des plaisirs
interdits, elle s'interroge de plus en plus sur le mystère dégagé par
son amie.
Le lecteur comprend très vite qu'il s'est passé quelque
chose de grave entre les deux femmes, qui n'a pas laissé indemne leur
entourage...
Vice & Vertu est avant tout du pur chassé-croisé
psychologique, assez hitchcockien à mon sens. Sur une partie du roman,
je ne savais plus démêler le vrai du faux et l'une des clés pour tout
remettre en ordre est livrée avec la toute dernière phrase. Donc, pour
apprécier les derniers chapitres, quand tout s'emballe, il ne faut
surtout pas lire la fin (au moins, je vous aurai prévenus !).
Au
final, Vice & Vertu est un excellent roman de manipulations... le
lecteur étant sans doute celui qui en fait le plus les frais.
Chronique de Roanne
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