C’est celle de l’amour de Kerridwen et
de Kernunnos au travers des âges. Venus apporter la magie bénéfique à
nos ancêtres, ils se heurtent malgré tout à la jalousie
de certains. De cet amour naissent deux enfants, Morvran et Creirwy.
Un troisième, Affang, issu d’une relation extraconjugale est celui par
lequel la malédiction arrivera. Dans ce roman, on croise le monde
merveilleux du petit peuple, les légendes arthuriennes, les fêtes
païennes, les démons oubliés. Rempli de culture celtique et
pré-celtique, il berce notre imaginaire de légendes retrouvées, de
destins entremêlés et de cheminements magiques. La poésie de l’écriture
se mêle agréablement aux histoires tragiques donnant une
vraie profondeur dans le style qui reste très proche du style oral.
Et surtout l’auteur, en bonne conteuse, sait réhabiliter ces personnages
de légendes bien trop souvent détournés de leur
identité par un christianisme envahissant.
J'ai reçu ce livre grâce au
partenariat développé entre le forum de Mort Sûre et
les éditions Argemmios. Merci à Louve pour cette nouvelle opportunité de lecture.
J'ai
ouvert une nouvelle catégorie de lecture pour ce livre. Cela faisait en
effet bien longtemps que je n'avais lu,
ou critiqué, un conte. Attention, pour ce roman, adapté de la
nouvelle de Natahlie Dau (parue en 2000 dans l'anthologie Royaumes aux
éditions Fleuve Noir), nous sommes très loin des Perrault et
autres Andersen. Ici, c'est le pays celte, et même pré-celte. Nous
suivons le fil de la légende, depuis cette époque bien reculée, où les
dieux parcouraient le monde, jusqu'à nos jours.
Que
dire sur cette lecture... je l'ai dévorée ! Impossible de laisser la
triple reine Kerridwen se débattre seule un
instant de plus, impossible de faire une pause tant on est pris par
l'atmosphère envoûtante. Ce roman est un bonheur de lecture. On en
demande encore à la fin, trop précipitée, sans toutes les
explications qu'on réclamait. Arrgghh ENCORE !
L'écriture
est superbe, fine, évocatrice de mille sensations. Les époques sont
merveilleusement rendues. Les
personnages principaux sont tangibles, malgré leur essence divine.
Bon, il y a bien qulelques expressions qui m'ont fait tiquer (avec la
vague impression de ne pas comprendre leur côté
figuratif), ou encore un petit déséquilibre entre les différentes
parties du roman. Mais que voulez-vous, je suis sous le charme. C'est un petit
bijou d'auto-édition. Quoi ! Je ne vous l'avais pas dit, N. Dau est la patronne des éditions Argemmios.
Petite correction de la patronne
(mea culpa,
désolée m'dame) : "il ne s'agit pas d'auto-édition car le texte a
déjà été publié au Fleuve Noir ; il s'agit d'une réédition revue et
augmentée. Tel est le terme consacré. Une auto-édition
désigne un manuscrit publié pour la première fois par l'auteur
lui-même, sans direction littéraire, sans intervention autre que celle
de l'imprimeur. Ce n'est pas ainsi que nous pratiquons. Même
pour cette réédition revue et augmentée, j'ai été dirigée par un
tiers : en l'occurence, l'écrivain et anthologiste Jean Millemann."
Oh, j'ai presque oublié de vous parler de la superbe maquette et des illustrations de Magali Villeneuve. C'est aussi un très beau livre
!
Je n'aurai plus que ces quelques mots : Lisez-le ! vous en rêverez longtemps...
Et avec tout ça, maintenant, j'ai bien envie de me procurer ses Contes Myalgiques (2 tomes) aux
éditions Griffe d'Encore.
Bonne lecture (possible depuis 2008).
Chronique d'Alice
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